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François Mitterrand - Wikipédia

François Mitterrand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Président de la
République française
François Mitterrand
21e président de la République
Élu le 10 mai 1981
ré-élu le 8 mai 1988
Présidence 21 mai 1981
20 mai 1988
et
21 mai 1988
17 mai 1995
Prédécesseur Valéry Giscard d'Estaing
Successeur Jacques Chirac
Naissance 26 octobre 1916
à Jarnac (Charente)
Décès 8 janvier 1996
à Paris
Nature du décès Cancer de la prostate
Cinquième République
v · d · m

François Maurice Adrien Marie Mitterrand, né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, avocat, homme d'État français, fut le 4e président de la Ve République ainsi que le 21e président de la République française et l'un des deux Coprinces d'Andorre de 1981 à 1995.

Il détient actuellement le record de longévité (14 ans) à la tête de la République française.

Sommaire

[modifier] Famille

Article détaillé : Famille Mitterrand.

De son mariage avec Danielle Gouze, présidente de la Fondation France-Libertés[1], il a eu trois fils :

De sa relation avec Anne Pingeot :

[modifier] Biographie

[modifier] Origine et études

François Mitterrand est né dans une famille catholique et conservatrice de province. Son père, Joseph, était agent d'une Compagnie de Chemins de fer, puis vinaigrier et Président de la fédération des syndicats de fabricants de vinaigre. Il a trois frères (Robert, Jacques, et Philippe) et quatre sœurs.

1925-1934 : Études secondaires au collège Saint-Paul d'Angoulême où François Mitterrand devient membre de la JEC, structure étudiante de l'Action catholique.

1934-1937 : École libre des sciences politiques (diplôme obtenu en juillet 1937).

1934-1935 : Il milite environ un an aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse des Croix-de-feu du colonel de La Rocque[2]. Il participe aux manifestations contre « l'invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d'Éthiopie, en janvier 1936[3]. Il cultive par la suite des relations d'amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule[4]. Il est un temps critique littéraire et écrit sur la société contemporaine et la politique dans le quotidien L'Écho de Paris d'Henri de Kerillis, proche du Parti social français [5] [6] [7].

1937-1939 : Service militaire dans l'infanterie coloniale.

1938 : Il se lie avec Georges Dayan (juif et socialiste) après l'avoir sauvé d'agressions d'antisémites de l'Action française et devient son meilleur ami.

Septembre 1939 : À l'engagement de la France dans la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il termine ses études d'avocat à Paris, il est envoyé sur la ligne Maginot avec le grade de sergent-chef, à proximité de Montmédy.

Mai 1940 : Il se fiance avec Marie-Louise Terrasse (future Catherine Langeais). Elle rompt en janvier 1942.

[modifier] Régime de Vichy et Résistance

[modifier] Quatrième République

[modifier] L'ascension, le glissement vers la gauche et le libéralisme colonial (1944-1954)

Peu après, François Mitterrand participe au gouvernement des secrétaires généraux voulu par le général de Gaulle avant l'installation du gouvernement provisoire à Paris.

Le 27 octobre 1944, il épouse Danielle Gouze.

En 1945, François Mitterrand et André Bettencourt apportent un témoignage en faveur du fondateur du groupe l'Oréal, mais aussi collaborateur et ancien financier de la Cagoule, Eugène Schueller[9]. François Mitterrand est alors (brièvement) engagé comme président-directeur général des éditions du Rond-Point (et directeur du magazine Votre Beauté) appartenant au groupe fondé par Schueller [10].

En février 1946, François Mitterrand adhère à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), qu'il préside ensuite de 1953 à 1965 et qui lui offre un premier laboratoire politique [11].

Le 10 novembre 1946, François Mitterrand est élu député de la Nièvre à la tête d'une liste « Unité et action républicaine », au programme anticommuniste.

En 1947 François Mitterrand devient le plus jeune ministre de France avec le portefeuille des Anciens Combattants dans le gouvernement du socialiste Paul Ramadier. Dans les années qui suivent, il détient plusieurs portefeuilles ministériels, dont ceux de l'Information, de la France d'outre-mer, et le ministère délégué au Conseil de l'Europe.

En mai 1948, parmi 800 délégués (dont Konrad Adenauer, Winston Churchill, Harold Macmillan, Paul-Henri Spaak, Albert Coppé et Altiero Spinelli), il participe au Congrès de La Haye, à l'origine du Mouvement européen, auquel il adhère [2].

En 1950, René Pleven le nomme ministre de l'outre-mer. Il est partisan de l'instauration d'une union franco-africaine où les territoires d'outre-mer jouiraient d'une autonomie négociée et librement consentie et s'efforce d'améliorer le sort des Africains, encore soumis à un régime très dur. Il est alors traité de « bradeur d'empire » : il s'attire dès cette époque une vive hostilité de la part des colons conservateurs et du RPF, le parti gaulliste de l'époque, qui s'exprime notamment par la voix de Jacques Foccart, Édouard Frédéric-Dupont et Maurice Bayrou[12].

En 1952, il prend en charge le dossier tunisien dans le gouvernement d'Edgar Faure et esquisse un plan d'autonomie interne. Mais le gouvernement Faure est renversé six semaines seulement après sa formation. Les libéraux en matière coloniale (c'est-à-dire ceux qui refusent la répression systématique, et prônent l'égalité des droits entre colons et colonisés, puis l'autonomie, voire l'indépendance si elle est réclamée avec force par la population et un interlocuteur crédible) sont provisoirement écartés du pouvoir[13].

Après la formation du gouvernement d'Antoine Pinay, François Mitterrand critique la participation systématique de l'UDSR aux gouvernements et demande un recentrage à gauche. Il dénonce à l'Assemblée la politique répressive du gouvernement et défend avec vigueur le droit des Tunisiens à l'autonomie[14].

En 1953, il devient ministre délégué au Conseil de l'Europe, mais démissionne rapidement en raison de son hostilité à la répression menée au Maroc et en Tunisie ; il préconise vis-à-vis de ces pays, ainsi que pour l'Indochine, une politique plus libérale. Il signe, avec des personnalités comme Albert Camus, Alain Savary ou Louis Vallon, le Manifeste France-Maghreb, demandant que « soient mis en œuvre tous les moyens légaux pour que les principes des droits de l'homme soient appliqués sans distinctions en Afrique du nord »[15].

À l'automne, il devient président de l'UDSR. Il impose une ligne libérale pour l'outre-mer : arrêt de la guerre d'Indochine, constitution d'un ensemble franco-africain, fédéral puis confédéral (ce qui revient à accorder l'autonomie puis l'indépendance-association aux territoires colonisés). Il publie au même moment Aux frontières de l'Union française. Indochine-Tunisie, préfacé par Pierre Mendès France. Il se prononce pour l'indépendance de l'Indochine (avec, si possible, une association) et pour une refonte des liens avec les pays africains : la défense, la monnaie et la politique étrangère doivent relever de l'Union française, avec une pleine association des Africains aux décisions ; les autres domaines doivent relever de l'autonomie des populations locales.

[modifier] Dans la tourmente de la guerre d'Algérie (1954-1958)

En 1954, il est nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Pierre Mendès France. Immédiatement, il s'intéresse aux questions algériennes. Mais s'il est alors opposé à l'indépendance, François Mitterrand se montre pleinement conscient des problèmes de l'Algérie liés à la colonisation. Ses tentatives de muter le gouverneur général Léonard et le directeur de la Mosquée de Paris, puis d'augmenter le SMIG d'Algérie, se heurtent au profond conservatisme des colons et de l'administration[16].

Du 19 au 23 octobre 1954, il se rend en Algérie, où il rencontre une nette hostilité de la part des partisans de l'Algérie française[17].

Le 5 novembre de cette même année, à la tribune de l'Assemblée nationale, alors que les premiers conflits de la guerre d'Algérie éclatent, il déclare : « La rébellion algérienne ne peut trouver qu'une forme terminale : la guerre. » Ces propos semblent surtout destinés, rétrospectivement, à calmer l'aile colonialiste des députés centristes (radicaux et démocrates-chrétiens), qui peuvent renverser le gouvernement[18].

Toujours en novembre 1954, François Mitterrand annonce une forte augmentation des investissements sociaux en Algérie dans l'agriculture et l'éducation, et entend préparer « l'égalité des citoyens […] des chances égales à tous ceux, quelle que soit leur origine, qui naissent sur le sol algérien. » En accord avec le président du Conseil, il fusionne la police d'Alger avec celle de Paris pour empêcher l'utilisation de la torture : ce sont les décrets du 20 janvier 1955, qui mettent fin à l'autonomie de la police d'Algérie et permettent la mutation de deux cents agents fortement soupçonnés de s'être livrés à la torture ou de l'avoir encouragée. Parmi eux, le directeur des Renseignements généraux d'Alger. Les députés conservateurs en matière coloniale critiquent fermement cette décision[19].

François Mitterrand assiste Pierre Mendès France dans les négociations qui aboutissent à l'autonomie de la Tunisie et du Maroc.

En 1956, il est nommé garde des Sceaux dans le gouvernement Guy Mollet. François Mitterrand participe aux travaux du gouvernement, qui accorde l'indépendance à la Tunisie et au Maroc, l'autonomie à l'Afrique noire. Sur la question algérienne, il critique fermement (en privé[20]) la dérive répressive qui suit l'échec de la tentative de libéralisation, en février 1956. Néanmoins, c'est lui qui est chargé par le Conseil de ministres, malgré ses réticences, de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs spéciaux à l'armée. [21] François Mitterrand reste au gouvernement malgré ses réticences croissantes, car il veut accéder à la présidence du Conseil où, pense-t-il, sa marge de manœuvre serait plus large, où il pourrait donc rendre plus libérale la politique algérienne[22].

Dans un tout autre domaine, il fait adopter le statut de l'Agence France-Presse (AFP), encore en vigueur aujourd'hui.

Après la démission de Guy Mollet, François Mitterrand refuse de participer à un gouvernement, à moins de le diriger. Il n'y parvient pas, bien que le président René Coty ait sérieusement envisagé de faire appel à lui.

En septembre 1958, opposant déterminé à Charles de Gaulle, il appelle à voter non au référendum sur la Constitution, qui est néanmoins adoptée à une très large majorité, puis promulguée le 4 octobre 1958. Mitterrand compare alors le général de Gaulle à un « nouveau dictateur ».

François Mitterrand est battu aux élections législatives le 30 novembre 1958 (législature mise en congé jusqu'à la mise en place des nouvelles institutions en janvier 1959).

[modifier] Récapitulatif de ses fonctions gouvernementales

Fonction Gouvernement Période
Secrétaire général aux Prisonniers Charles de Gaulle du 26 août au 10 septembre 1944
Ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre Paul Ramadier du 22 janvier au 22 octobre 1947
Ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre Robert Schuman du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948
Secrétaire d'État à l'Information André Marie du 26 juillet au 5 septembre 1948
Secrétaire d'État à la Vice-présidence du Conseil Robert Schuman du 5 au 11 septembre 1948
Secrétaire d'État à la Présidence du Conseil Henri Queuille du 11 septembre 1948 au 28 octobre 1949
Ministre de la France d'outre-mer René Pleven du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951
Ministre de la France d'outre-mer Henri Queuille du 10 mars au 11 août 1951
Ministre d'État Edgar Faure du 20 janvier au 8 mars 1952
Ministre Délégué au Conseil de l’Europe Joseph Laniel du 28 juin au 4 septembre 1953
Ministre de l'Intérieur Pierre Mendès France du 19 juin 1954 au 23 février 1955
Ministre d'État de la Justice Guy Mollet du 1er février 1956 au 13 juin 1957
Précédé par François Mitterrand Suivi par
Paul Coste-Floret
Ministre français
de l'Outremer et des Colonies
Louis Jacquinot
Robert Schuman
Ministre français de la Justice
Édouard Corniglion-Molinier
Léon Martinaud-Deplat
Ministre français de l'Intérieur
-

[modifier] Cinquième République

[modifier] Survie politique et premières tentatives d'unir la gauche (1959-1971)

En mars 1959, il est élu maire de Château-Chinon (il le reste jusqu'à mai 1981), et un mois plus tard sénateur de la Nièvre. Il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique.

En octobre 1959, a lieu l' « Attentat de l'Observatoire » qui mènera François Mitterrand à être inculpé pour outrage à magistrat. La loi d'amnistie de 1966 mettra fin à la procédure.

Le 18 mai 1962, François Mitterrand est appelé à témoigner à décharge au procès du général Salan par Jean-Louis Tixier-Vignancour. Le témoignage de Mitterrand porta sur l'« affaire du Bazooka », tentative d'assassinat perpétrée contre le général Salan le 16 janvier 1957 et qui avait fait un mort, le colonel Rodier. Mitterrand appuya la thèse de Salan à propos du complot gaulliste fomenté (plus ou moins indirectement, c'est selon) par Michel Debré (D'autres personnalités comme Roger Frey et Alain Griotteray furent aussi citées comme prenant aussi plus ou moins part au complot). Cette thèse du complot gaulliste fomenté directement par Debré fut reprit par Mitterrand dans un éditorial du Courrier de la Nièvre. Les auteurs et commanditaires de l'attentat, Philippe Castille, Michel Fechoz et René Kovacs notamment, avaient motivé leur action par la nécessité de remplacer le Général Salan, considéré avec Pierre Mendès France comme le liquidateur de l'Indochine, par un général authentiquement favorable à l'Algérie française. Pour François Mitterrand, « Raoul Salan garde le droit de récuser certains de ses accusateurs qui, pour corriger la maladresse de l'avoir manqué, firent de lui plus tard son complice dans les événèments de mai 1958 qui ramenèrent le général de Gaulle au pouvoir ». Une partie de la gauche alors s'en pris alors à Mitterrand, lui reprochant d'être intervenu dans un règlement de compte au sein de la droite française, d'avoir été jusqu'à saluer Salan dans son box et d'avoir pris place au milieu de ses partisans.

Le 25 novembre 1962, Mitterrand retrouve son siège de député de la Nièvre et abandonne celui de sénateur.

Lors du référendum de 1962, il appelle à voter contre l'élection du Président de la République au suffrage direct. Le oui l'emporte avec 62,25 % des suffrages exprimés (46,66 % des inscrits).

En 1964, il devient président du conseil général de la Nièvre. Il prend la tête de la Convention des Institutions Républicaines (CIR) et publie Le Coup d'État permanent, qui renforce sa position d'opposant de gauche à Charles de Gaulle.

En 1965, bien que représentant d'une petite formation politique (la CIR), il est le candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle. Son résultat est inespéré (en seconde position avec une dizaine de millions de voix) tout comme celui du candidat centriste Jean Lecanuet (15 % des suffrages). François Mitterrand reçoit alors l'appui pour le second tour de toute la gauche mais aussi du centriste Jean Monnet, du conservateur modéré Paul Reynaud[23] et d'une partie de l'extrême-droite : Jean-Louis Tixier-Vignancour et des partisans de l'OAS [24]. Au soir du second tour, Mitterrand est battu avec le score de 45% des suffrages contre 55% au général de Gaulle.

Fort de ce résultat (personne ne pensait que de Gaulle pourrait perdre), il prend la tête de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), qui regroupe la gauche non communiste (essentiellement la SFIO, le parti radical, la CIR et divers clubs). Aux élections législatives de mars 1967, le scrutin uninominal à deux tours et la nouvelle disposition qui relève le seuil et élimine du second tour tous les candidats n'ayant pas obtenu au premier tour au moins 10 % des inscrits, favorise la majorité sortante face à une opposition hétéroclite (PC, PS et centristes de Jacques Duhamel) et désunie. Mais avec 194 sièges, l'ensemble des partis de gauche (FGDS, Parti communiste) parvient à gagner 63 sièges, le parti communiste restant la principale force de gauche avec 22,5 % des suffrages. [25] Néanmoins, la coalition gouvernementale est reconduite avec une majorité réduite à un seul siège à l'Assemblée nationale (247 sièges sur 487 dont 231 sièges en métropole). En Métropole, au premier tour, l'ensemble de la gauche (FGDS, PSU, PC) obtient même plus de voix que les seuls partis gouvernementaux gaullistes et giscardiens (46 % contre 42,6 %) alors que le Centre démocrate de Duhamel recule de trois points à 7 % des voix. Mais avec le taux exceptionnel en France de 38 % des suffrages (en hausse de deux points par rapport au précédent scrutin), l'Union pour la Ve république reste le premier parti de France [26].

Le 28 mai 1968, il déclare : « il convient dès maintenant de constater la vacance du pouvoir et d'organiser la succession. » Cette déclaration fait suite à l'absence du général de Gaulle, parti consulter le général Massu en Allemagne et plus généralement à une réelle vacance du pouvoir [27]. Il propose le nom de Mendès France pour former le gouvernement provisoire et annonce qu'il est candidat à la présidence de la République, au cas où une élection anticipée aurait lieu. De Gaulle a en effet annoncé qu'il organiserait un référendum, et qu'il démissionnerait si le non l'emportait (une idée à laquelle le Général a finalement renoncé).

Le discours du 30 mai de De Gaulle réplique de façon sèche. Les élections législatives anticipées de juin 1968 se soldent par un raz de marée gaulliste (293 sièges pour la seule UNR et 61 sièges aux républicains indépendants) et une majorité à droite jamais vue depuis le Bloc national de 1919 alors que la gauche s'effondre de 194 à 91 députés. François Mitterrand parvient toutefois à sauver son siège de député.

En 1969, discrédité, Mitterrand ne peut se présenter à la présidence de la République : Guy Mollet refuse de lui accorder le soutien de la SFIO. La gauche, représentée par Gaston Defferre pour les socialistes et Jacques Duclos pour les communistes, est éliminée du second tour de l'élection présidentielle, qui voit la victoire de Georges Pompidou face au centriste Alain Poher.

[modifier] Premier secrétaire du PS (1971-1981)

En juin 1971, lors du Congrès d'Épinay, la Convention des Institutions Républicaines fusionne du Parti socialiste (créé en 1969 en remplacement de la SFIO). François Mitterrand est élu Premier secrétaire du PS, avec l'appui de l'aile gauche du parti, le CERES mené par Jean-Pierre Chevènement, et celui de deux puissantes fédérations, le Nord de Pierre Mauroy, les Bouches-du-Rhône de Gaston Defferre. [28]

En juin 1972, il signe le Programme commun de gouvernement avec le Parti communiste de Georges Marchais et le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre.

En mars 1973, aux élections législatives, le Parti socialiste obtient presque autant de voix que le Parti communiste au premier tour et davantage au second, mettant fin à une supériorité qui remontait à 1946. Les élections cantonales qui ont lieu en septembre de la même année confirment cette évolution.

Le 2 avril 1974 est annoncée la mort de Georges Pompidou, président de la République en exercice.
Le 19 mai 1974, candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle, François Mitterrand perd face à Valéry Giscard d'Estaing avec 49,2 % des voix au second tour. L'ambassadeur soviétique à Paris et le directeur de L'Humanité ne cachent pas leur satisfaction devant cette défaite. [29]

Aux élections cantonales de mars 1976 et aux élections municipales de mars 1977, le PS devance largement le PCF.

En septembre 1977, a lieu la rupture de l'Union de la gauche, les communistes mettant des conditions exorbitantes à l'actualisation du Programme commun.

Aux élections législatives de mars 1978, la gauche qui était majoritaire au premier tour est néanmoins battue par la droite (UDF-RPR). [30] Michel Rocard remet alors en cause François Mitterrand et la direction du Parti socialiste.

En avril 1979, il s'allie avec le CERES de Jean-Pierre Chevènement contre Michel Rocard (la deuxième gauche) pour remporter le Congrès de Metz du Parti socialiste.

En janvier 1981, au congrès extraordinaire de Créteil, il est désigné comme candidat du PS et adopte les « 110 Propositions » comme programme.

François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl, à Verdun, le 22 septembre 1984.
François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl, à Verdun, le 22 septembre 1984.

Le 24 avril 1981, au premier tour des élections présidentielles, François Mitterrand talonne le président sortant avec 25,85 % des voix contre 28 % pour Valéry Giscard d'Estaing. Jacques Chirac est troisième avec 18 % des suffrages.

Au soir du 10 mai 1981, François Mitterrand est élu Président de la République avec 51,76 % des suffrages exprimés contre 48,24 % à Valéry Giscard d'Estaing. Le soutien de Jacques Chirac au président sortant est resté extrêmement ambigu : il déclare ne pouvoir voter, à titre personnel, que pour Valéry Giscard d'Estaing mais refuse de donner une consigne de vote.

Précédé par François Mitterrand Suivi par
Alain Savary
Premier secrétaire du PS
Lionel Jospin

[modifier] Premier septennat (1981-1988)

Le 21 mai 1981, le septennat du nouveau président s'ouvre par une cérémonie au Panthéon. Puis il nomme son premier gouvernement dirigé par Pierre Mauroy.

Le lendemain, il dissout l'Assemblée nationale. Les élections qui suivent, les 14 et 21 juin 1981, lui donnent la majorité absolue au Parlement. Un deuxième gouvernement de Pierre Mauroy fait entrer quatre ministres communistes. De nombreuses réformes sociales sont alors adoptées.

Sur le plan économique, le septennat est marqué dans un premier temps par une vague de nationalisations et par une politique de maîtrise de l'inflation. Cette période se caractérise également par une augmentation significative du chômage et de la dette publique. En 1983, l'échec de cette politique se traduit par plusieurs dévaluations du Franc. Les réalités économiques mondiales conduisent à la mise en œuvre d'une politique d'austérité y compris sur le pouvoir d'achat, qui se révélera beaucoup plus dure pour les Français que celle de la majorité précédente. Les électeurs trancheront vivement par la suite en sactionnant lourdement la majorité présidentielle.

Sur le plan politique, une bascule des forces semble s'opérer de l'extrême-gauche vers l'extrême-droite[31].

Le septennat s'achève en 1988 sous la première cohabitation de la Ve République.

[modifier] Gouvernements Mauroy (mai 1981-juillet 1984)
  • 1981 :
    • Réformes nationales :
      • Augmentation du SMIC de 10 %, des allocations familiales et logement de 25 %, handicapés de 20 %.
      • Suppression de la Cour de sûreté de l'État et abolition de la peine de mort.
      • Abrogation de la loi dite « anti-casseurs », qui établissait notamment le principe d'une responsabilité pénale collective.
      • Autorisation des radios locales privées.
      • Première fête de la musique.
      • Régularisation massive des immigrés sans papiers.
      • Création de l'impôt sur les grandes fortunes (supprimé en 1987, rétabli en 1988 sous le nom d'ISF, Impôt de solidarité sur la fortune).
      • Premier blocage des prix
      • Première des quatre dévaluations du franc (les autres suivront en 1982, 1983 et 1986)
    • Politique étrangère
      • Discours de Cancùn.
  • 1982 :
    • Politique nationale
      • Nationalisation de banques (les 36 premières banques de dépôt, ainsi que Paribas et Suez) et de grands groupes industriels (CGE, PUK, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain, Thomson).
      • Semaine de 39 heures (durée légale du travail).
      • 5e semaine de congés payés.
    • Ordonnances sur le cumul emploi-retraite, le travail à temps partiel, et l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans.
    • Politique étrangère
      • Première visite d'un chef d'État français en Israël. Discours de la Knesset dans lequel François Mitterrand déclare que « L'irréductible droit de vivre » appartient à Israël et appelle au respect des droits des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
  • 1983 :
    • Politique intérieure
      • Troisième gouvernement de Pierre Mauroy.
      • 1er plan de "rigueur" en mars.
      • Abrogation de la loi Peyrefitte, dite Sécurité et Liberté.
      • Loi Roudy sur l'égalité salariale entre hommes et femmes dans les entreprises.
      • Loi Badinter sur l'indemnisation des victimes de crimes et délits.
    • Politique étrangère
      • Crise des euromissiles : soutien de François Mitterrand à l'installation de missiles Pershing 2 en Allemagne pour faire contrepoids aux missiles soviétiques. Discours du Bundestag sur l'équilibre des forces le 20 janvier 1983 : « Seul l'équilibre des forces peut conduire à de bonnes relations avec les pays de l'Est, nos voisins et partenaires historiques. Mais le maintien de cet équilibre implique à mes yeux que des régions entières de l'Europe ne soient pas dépourvues de parade face à des armes nucléaires dirigées contre elles. » En octobre, à Bruxelles, il déclare : « Je suis moi aussi contre les euromissiles, seulement je constate que les pacifistes sont à l'Ouest et les euromissiles à l'Est. »
      • Août 1983, Opération Manta renforçant l'intervention française au Tchad.
      • Attentat du Drakkar le 23 octobre 1983 à Beyrouth. Cinquante-huit soldats français et deux cent trente neufs marines américains sont tués. François Mitterrand se rend au Liban dès le lendemain.
  • 1984 :
    • Politique intérieure
      • Crise sidérurgique dans le nord : plan de "modernisation". Fermeture ou reconversion des anciennes mines de charbon, accélération du processus initié depuis les années 1960.
      • Élections européennes : Percée du Front National
      • Loi sur la formation professionnelle.
      • Abandon du projet de loi Savary sur l'enseignement suite aux manifestations pour l'« enseignement libre ».
    • Politique étrangère et européenne

[modifier] Gouvernements Fabius (juillet 1984-mars 1986)
  • juillet-décembre 1984 :
    • Nouveau gouvernement de Laurent Fabius, fin de la participation des communistes au gouvernement.
    • Septembre 1984 : Accord franco-libyen sur « l'évacuation totale et concomitante du Tchad » qui ne sera pas respecté par la Libye.
    • Libéralisation de l'audiovisuel, création des premières chaînes de télévision privées (dont Canal+).
    • Nouveau statut pour la Polynésie.
    • Novembre 1984 : début d'affrontements sanglants en Nouvelle-Calédonie.
    • Commémoration de la bataille de Verdun, où a lieu la célèbre poignée de main entre le président Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl.
  • 1985 :
    • Politique intérieure
      • Inauguration de la Géode au parc de la Villette à Paris.
      • Loi Montagne
      • Instauration de la proportionnelle aux élections législatives prévues l'année suivante.
      • Loi limitant le cumul des mandats.
      • Réforme du Code pénal.
    • Politique étrangère et européenne
  • janvier - mars 1986 :

[modifier] Gouvernement Chirac (mars 1986 - mai 1988)
  • mars-décembre 1986 :
    • L'union de la droite RPR-UDF remporte les élections législatives. Jacques Chirac forme un nouveau gouvernement. C'est la cohabitation. Le Front National obtient 35 députés.
    • Promulgation de la loi supprimant l'autorisation administrative de licenciement.
    • 1er sommet de la francophonie.
    • Inauguration du musée d'Orsay
    • Privatisations de banques et d'entreprises publiques.
    • Ordonnances du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence.
    • Vague d'attentats terroristes à l'automne 1986 commis par le réseau Fouad Ali Saleh.
    • Manifestations étudiantes contre le "projet Devaquet" de réforme de l'Université.
  • 1987 :
    • Inauguration de l'Institut du Monde Arabe.
    • Arrestation des militants du groupe terroriste Action Directe puis arrestations des membres du réseau Fouad Ali Saleh
    • Privatisation de TF1 et création de M6
    • Rupture (provisoire) des relations diplomatiques avec l'Iran en juillet après le refus de l'ambassade iranienne de remettre aux autorités françaises, un interprète de l'ambassade d'Iran suspecté d'être impliqué dans la vague d'attentats terroristes.
    • Septembre 1987 : référendum en Nouvelle-Calédonie sur le maintien au sein de la République, boycotté par le FLNKS (98,3 % contre l'indépendance, 40 % d'abstention).
    • Célébrations du Millénaire Capétien dans la Basilique de Saint Denis par François Mitterrand.
  • 1988 :
    • Inauguration de la pyramide du Louvre.
    • Loi sur le financement des campagnes électorales présidentielles et législatives, suite à une proposition de François Mitterrand.
    • 22 avril : En Nouvelle-Calédonie, attaque de la gendarmerie de Fayawé (île d'Ouvéa) par un commando canaque, tuant quatre gendarmes et prenant en otage les autres. Le 5 mai, assaut de la grotte d'Ouvéa par la gendarmerie : 21 morts (deux militaires et dix-neuf indépendantistes calédoniens).

[modifier] Second septennat (1988-1995)

Bien qu'il sache, depuis novembre 1981, qu'il est atteint d'un cancer de la prostate, il annonce sa candidature pour un second septennat le 22 mars 1988 au journal d'Antenne 2.

Le 8 mai, François Mitterrand est réélu en emportant l'élection présidentielle contre Jacques Chirac avec 54 % des voix.

François Mitterrand au cours de son second septennat
François Mitterrand au cours de son second septennat

Il nomme Premier ministre Michel Rocard et dissout l'assemblée nationale. Le groupe socialiste et apparentés remportent alors une majorité relative, les communistes refusent une alliance gouvernementale. Les gouvernements socialistes sont contraints à un jeu de bascule entre le groupe communiste et les éléments modérés de l'opposition, surtout l'Union du centre (UDC, groupe parlementaire autonome issu de l'UDF).

En mai 1991, il remplace Michel Rocard par Édith Cresson laquelle altère rapidement son image par des propos maladroits sur les Anglais (des homosexuels) et les Japonais (« des fourmis »). Sa remarque "La bourse, j'en ai rien à cirer", effrita encore davantage sa crédibilité. Elle cède la place dix mois plus tard à Pierre Bérégovoy qui ne peut empêcher la droite de remporter très largement les élections législatives en 1993 (le groupe socialiste et apparentés ne compte plus que 67 députés).

Son dernier premier ministre est Édouard Balladur.

Le 1er mai, Pierre Bérégovoy se suicide. Le 4 mai, lors de ses obsèques, François Mitterrand dénonce « ceux qui ont pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme », visant les médias en général.

Le second septennat de François Mitterrand est marqué par l'instauration du RMI et de la CSG, les célébrations du bicentenaire de la révolution, l'engagement dans la première guerre d'Irak, le référendum sur le traité de Maastricht mais aussi par les affaires politiques, la maladie du Président, la révélation publique de l'existence de sa fille adultérine Mazarine Pingeot et les divulgations sur "sa jeunesse".

François Mitterrand au sommet du G8 à Paris en 1989
François Mitterrand au sommet du G8 à Paris en 1989
  • 1991 :
    • Politique intérieure
      • Plan quinquennal pour les universités, dit « Université 2000 ».
      • Nouveau statut pour la Corse. Notion de « peuple corse, composante du peuple français » invalidée par le conseil constitutionnel.
      • Réglementation des écoutes téléphoniques: interdiction des écoutes administratives, contrôle des écoutes judiciaires.
      • Édith Cresson première femme Premier ministre.
      • Délocalisation d'une vingtaine d'organismes publics en banlieue parisienne ou en province, dont l'École nationale d'administration (ENA) à Strasbourg.
      • Le service militaire est ramené à 10 mois.
      • Loi Évin contre le tabagisme et l'alcoolisme.
      • Révélation de l'Affaire Urba (financement occulte du parti socialiste)
    • Politique étrangère et européenne
      • Participation de la France à la Première guerre du Golfe.
      • Refus de rencontre publique avec Boris Eltsine, président élu de Russie, afin de ménager les autorités soviétiques.
      • En août, François Mitterrand et le monde entier sont confrontés au putsch de Ianaëv en URSS et à la séquestration en Crimée de Mikhail Gorbatchev. Le président Mitterrand déclare alors vouloir attendre les intentions des "nouveaux dirigeants" soviétiques.
Entretien entre Fr. Mitterrand et le président de Mauritanie Maaouya Ould Sid Ahmed Taya, en décembre 1993
Entretien entre Fr. Mitterrand et le président de Mauritanie Maaouya Ould Sid Ahmed Taya, en décembre 1993

[modifier] Liste des premiers ministres

Premier ministre de à Remarques
Pierre Mauroy 1981 1984 Premier Chef de gouvernement socialiste de la Ve République
Laurent Fabius 1984 1986 Chef de gouvernement le plus jeune depuis Decazes (39 ans)
Jacques Chirac 1986 1988 Première cohabitation de la Ve République
Michel Rocard 1988 1991 -
Édith Cresson 1991 1992 Première femme premier ministre
Pierre Bérégovoy 1992 1993 -
Edouard Balladur 1993 1995 Deuxième cohabitation

[modifier] Fin de mandat et décès

En mai 1995, François Mitterrand achève son second septennat et, le 31 décembre, écoute les vœux de son successeur en simple citoyen, comme il l'avait annoncé un an plus tôt.

Il meurt le 8 janvier 1996 de son cancer de la prostate. Ses obsèques donneront l'occasion d'apercevoir côte à côte ses deux familles, officielle et officieuse. Il repose à Jarnac, Charente, dans le caveau familial.

[modifier] Discours

s:Accueil

Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur François Mitterrand.

[modifier] Citations

  • « L'Europe abstraite, forme géométrique dessinée sur un papier blanc, c'est la caricature qu'en donnent ses détracteurs. La véritable Europe a besoin des patries comme un corps vivant de chair et de sang. Ses fondateurs l'ont souhaitée ainsi. Ses fidèles ne l'aimeraient pas autrement. […] Une France nationaliste condamne ses partenaires ou bien à l'imiter et donc à s'isoler, ou bien à s'abolir dans un atlantisme qui, sous le couvert du “plus grand Occident” étouffera ce que la civilisation de l'Europe contient d'irremplaçable. » (Le Coup d'État permanent, IIe partie, chapitre 2)
  • « À chaque recul de la souveraineté populaire, à chaque disparition de la République correspond un retour en force, franc ou dissimulé, de la justice régalienne. “Dis-moi par qui tu te fais juger et je te dirai qui tu es” […] Il n'est pas en politique d'axiome plus sûr. » (Le Coup d'État permanent, IIIe partie)
  • « Il y a deux façons de saboter le droit de grève. En le réglementant, comme le fait la Droite. En l'utilisant à tort et à travers, comme le fait le parti communiste. » (Ici et maintenant, chapitre II)
  • « Jeune Homme c'est sans doute le Philosophe portugais F.Barboza qui fit naître en moi une fibre sociale. » (Rapporté par Mario Suares 1978)
  • « Tout européen de l'Ouest, patriote dans son pays, ne peut avoir qu'une pensée : détruire Yalta. Beaucoup de signes l'annoncent. Mais on ne sortira pas de Yalta sans crise. Nous y sommes. » (Ici et maintenant, chapitre VI)
  • « En 1988, si Christian Debray ne me l'avait pas demandé en usant de tous les arguments qui ont su emporter ma décision, je n'aurais pas sollicité de second mandat. » (Jean Lacouture)
  • « Ce que je vous demande est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire. Et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu'une règle s'imposera : le nationalisme, c'est la guerre ! La guerre n'est pas seulement le passé, elle peut être notre avenir, et c'est vous, mesdames et messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de notre avenir. » (Discours prononcé devant le Parlement européen, le 17 janvier 1995)
  • « D'abord je n'aime pas beaucoup ces manières, je ne suis pas votre élève et vous n'êtes pas le président de la République ici, vous êtes simplement mon contradicteur. » à Valéry Giscard d'Estaing lors du débat télévisé pour l'élection présidentielle de 1981
  • « A bientôt, à bientôt en France pour la France, à bientôt pour la République, à bientôt pour la victoire » lors d'un discours pour l'élection présidentielle de 1981
  • « Il n’y a pas de Parti socialiste, il n’y a que les amis de François Mitterrand. » (rapporté par Michel Rocard dans le Nouvel Observateur n° 2135 - 6/10/2005)
  • « Certains gaullistes vont m'aider, mais la plupart sont de la racaille ralliée à Giscard pour le temps de l'élection. Ils truqueront les voix des DOM-TOM et les votes par correspondance. Cette élection est une mascarade. Et on appelle ça une démocratie » (rapporté par Jacques Attali dans son livre C'était François Mitterrand)[32]

[modifier] Surnoms

  • Le Vieux. Surnom donné au sein du PS, notamment par Jean-Luc Mélenchon.
  • Tonton. Surnom donné par le Canard enchaîné. Il viendrait pour certains d'un nom de code que François Mitterrand aurait eu pendant la Seconde Guerre mondiale, pour d'autres de l'irruption télévisuelle de son neveu Frédéric Mitterrand, que Roland Topor caricaturera dans son émission Téléchat. L'ancien conseiller en communication de François Mitterrand, Gérard Cole, explique dans son livre Le Conseiller du Prince que Tonton était le surnom donné au président par les agents chargés de sa sécurité personnelle, ce surnom a ensuite été diffusé dans le but de remplacer le surnom «  le Vieux  » qui était jusque-là généralement utilisé. Il fut repris ensuite par des sympathisants socialistes tels Renaud qui donna ce surnom pour titre d'une chanson consacrée au président. Dans une récente émission, le publicitaire Jacques Séguéla avoua que ce surnom venait du publicitaire lui-même qui était en charge de la campagne publicitaire des élections de 1981.
  • Dieu. Célèbre réplique du Bébête Show : « Appelez-moi Dieu ! », par Kermitterrand. Selon Georges-Marc Benamou dans Le dernier Mitterrand, François Mitterrand avait suspendu une réplique de la marionnette Kermitterrand au robinet de la douche de son appartement privé du palais de l'Élysée.
  • La mite. Surnom donné par des détracteurs.
  • Florentin. Ses amis lui donnent le surnom de « Florentin » en référence à l'art de l'esquive, illustré sous la Renaissance par des natifs de Florence comme Laurent le Magnifique ou Machiavel. Pour ses détracteurs, le surnom évoque plus l'intrigue et le cynisme politiques. L'inventeur de ce surnom semble avoir été François Mauriac, son ami fidèle et une de ses références littéraires.
  • Le prince. cf. Florentin.

[modifier] Hommages

[modifier] Notes et références

  1. http://www.france-libertes.fr./
  2. Jacques Bénet, camarade de chambrée de François Mitterrand parle de trois ans à Patrick Rotman et Jean Lacouture pour leur livre François Mitterrand, le roman du pouvoir. Pierre Péan cite dans Une jeunesse française, p 23 à 35, la correspondance de F. Mitterrand, montrant que F. Mitterrand, arrivé à Paris à l'automne 1934, s'est engagé au plutôt à l'hiver 1934-1935. Les Volontaires nationaux ont été dissous en juin 1936, et François Mitterrand n'a jamais pris sa carte au Parti social français, successeur des divers mouvements animés par La Rocque
  3. Il évoque cette période, dans un article de l'Écho de Paris du 4 juillet 1936, comme " les glorieuses journées de mars ", cité dans Une jeunesse française
  4. Henry Rousso évoque dans Le Syndrome de Vichy, p. 365, ces liens personnels entre F. Mitterrand et les cagoulards mais n'y voit rien de politique. Pierre Péan démontre aussi qu'« inévitablement le futur président croise dans son entourage des cagoulards », tout en rejetant l'idée qu'il ait pu être favorable aux objectifs de cette organisation terroriste.
  5. François Mitterrand, Politique I, éd. Fayard. 1977
  6. il y écrit notamment un article xénophobe regrettant que le quartier Latin se soit laissé envahir par le " dehors". "Désormais, le quartier Latin est ce complexe de couleurs et de sons si désaccordés qu'on a l'impression de retrouver cette tour de Babel à laquelle nous ne voulions pas croire." [1]
  7. Il s'inquiète aussi de l'expansionnisme nazi lors de l'Anschluss
  8. La plupart des hommes ayant participé sur le terrain à cette mission périlleuse y laisseront la vie.
  9. Selon l'historien et universitaire israélien Michel Bar-Zohar dans "L'Oréal, des années sombres au boycott arabe" chez Fayard"
  10. André Bettencourt rejoint la direction du groupe L'Oréal. Selon Bar-Zohar, ibid, Schueller financera la campagne électorale de François Mitterrand de 1946 — une assertion qui n'est pas reprise dans la biographie de Jean Lacouture, et ne figure ni dans les ouvrages de Pierre Péan, ni dans ceux de Franz-Olivier Giesbert. Pierre Péan précise que François Mitterrand a bien rencontré Eugène Schueller à deux ou trois reprises, et ajoute que selon lui : « Il serait à l'évidence hasardeux de procéder un amalgame à partir de ce seul rappel. » (Une jeunesse française, p. 504).»
  11. Selon Pierre Clostermann dans L'Histoire vécue, un demi-siècle de secrets d'État, Flammarion, 1998, pp.159-167, certains membres de cette formation, comme Eugène Claudius-Petit et Philippe Livry-Level auraient été opposés à son adhésion, lui reprochant pour le moins la faiblesse de ses titres de résistance. Selon MM. Péan et Lacouture, Claudius-Petit aurait au contraire recommandé à Paul Ramadier de nommer Mitterrand au gouvernement.
  12. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 162/171 et sqq. ; Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 178/180 et sqq.
  13. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 172/173 et Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 185/186
  14. Discours du 19 juin 1952 et 6 janvier 1953 à l'Assemblée nationale, reproduits dans Politique I
  15. Sur F. Mitterrand et les conflits coloniaux en 1952/1953 : Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 185/186 et Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., pp. 174/179
  16. Franz-Olivier Giesert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 195/196 et Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 181/182
  17. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 182/183
  18. La correspondance entre François Mitterrand et Pierre Mendès France démontrerait que le ministre de l'Intérieur a plaidé — en vain — auprès du président du Conseil pour un accommodement. Le gouvernement de PMF étant selon Mitterrrand le seul qui puisse lutter énergiquement contre les abus, notamment la torture policière, F. Mitterrand souhaitait qu'il durât le plus longtemps possible, quitte à « composer ». Cf. la contribution de Jean-Pierre Peyroulou dans Mohamed Harbi et Benjamin Stora, La Guerre d'Algérie, p. 170 de l'édition en format de poche (Hachette).
  19. D'après François Mitterrand, la suppression de ce « système détestable » est à l'origine de la chute du gouvernement Mendès-France, un mois plus tard (lettre à Pierre Mendès-France, 31 août 1959). L'historien Jean-Pierre Peyroulou, dans sa contribution à l'ouvrage collectif sur La Guerre d'Algérie (voir bibliographie) n'est pas loin de partager ce point de vue
  20. Cf. Jean Lacouture, Mitterrand, un histoire de Français, pp. 192-195 et Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, chapitre 22, « La torture »
  21. François Mitterrand a reconnu devant Jean Lacouture que c'était là une faute. Les témoignages recueillis par son biographe montrent tous un François Mitterrand hésitant, bouleversé quand il apprend les méthodes de torture (notamment par Jean Bérard, magistrat travaillant en Algérie, ou par Paul-Henri Teitgen) ne sachant pas vraiment que faire. Ses collaborateurs ne l'avaient jamais vu ainsi.
  22. Cf. les biographies citées de MM. Lacouture et Giesbert
  23. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., p. 328 et Éric Roussel, Charles de Gaulle, éd. Gallimard, 2002, p. 783
  24. Dans son comité de soutien, on peut trouver aussi Hervé Bazin, Georges Conchon, René Char, Jean Guéhenno, Jean Giono, Roger Ikor, ou encore Jean Vilar.
  25. Selon, René Rémond dans son ouvrage général intitulé "Notre siècle" (Fayard, 1988), si les transferts de voix se sont bien effectuées à gauche, celle-ci a aussi bénéficié de l'apport des voix de l'extrême-droite proche de l'OAS et « viscéralement anti-gaulliste » (en dépit du soutien à la droite de groupuscules comme Occident, apporté par anticommunisme) et d'une « petite fraction d'électeurs centristes ».
  26. René Rémond, Notre siècle, 1988, Fayard, p664 et s.
  27. décrite notamment par Jacques Foccart dans son Journal de l'Élysée, tome 2, éd. Fayard/Jeune Afrique
  28. Comme l'a rapporté Pierre Mauroy dans ses Mémoires, François Mitterrand n'envisageait pas initialement de devenir Premier secrétaire : cette tâche devait revenir au dirigeant du Nord, et François Mitterrand lui-même devait exercer un rôle comparable à celui de Léon Blum entre 1921 et 1938. Mais Augustin Laurent a réclamé que Pierre Mauroy fût son successeur à la mairie de Lille sans exercer de responsabilités nationales.
  29. D'après Jean Lacouture, Raymond Aron, Mémoires, pp. 569 et sqq., cité dans Jean Lacouture, tome I, chapitre XII) et François Mitterrand lui-même, le gouvernement soviétique et les dirigeants du parti communiste ont tout fait pour l'empêcher d'être élu : ils le trouvaient trop anticommuniste et trop habile dans sa stratégie de rééquilibrage au détriment du PCF. L'historien Jean-Pierre Azéma, sans écarter cette explication, a insisté dans son intervention au colloque « Changer la vie » de 1999 (voir bibliographie) sur le jeunesse du nouveau parti socialiste et la faiblesse de son implantation locale, deux handicaps qui ont disparu en 1981.
  30. Toujours d'après Lacouture, Aron et Mitterrand, cette défaite est largement imputable aux roueries du Parti communiste.
  31. Voir Politique de la France
  32. Quand François Mitterrand parlait de racaille en 1974

[modifier] Bibliographie

[modifier] Filmographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur François Mitterrand.

[modifier] Liens externes

Chronologie des 22 présidents de la République française
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