152e régiment d'infanterie
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Surnommé régiment des Diables Rouges par les Allemands au cours des combats de l'Hartmannswillerkopf en 1915, le 152e RI a conservé ce nom de tradition. Ayant, avant tous les autres reçu en 1918 la fourragère de la Légion d'honneur, il est aussi appelé « premier des régiments de France ».
Le régiment est cantonné au Quartier Walter à Colmar dans le Haut Rhin, il est considéré comme un des régiments de tradition en Alsace.
Le 152e RI contrôle les zones dans le cadre de missions de maintien de la paix, aide au retour à la vie civile (Kosovo, Bosnie-Herzégovine…).
Sommaire |
[modifier] Création et différente dénomination
- 1794 : Création de la 152e Demi-Brigade de Bataille à partir des unités suivantes :
- 2e bataillon du 82e Régiment d'Infanterie
- 7e bataillon de Volontaires de la Marne
- 6e bataillon de Volontaires du Bas-Rhin
- 1796: Dissous et incorporé dans la 75e Demi-Brigade d'Infanterie de Ligne
- 1813: 152e Regiment d'Infanterie de Ligne à partir des unités suivantes :
- 18e, 19e, 53e et 54e Cohortes de la Garde Nationale
- 1814: Dissous
- 1er et 2e bataillons incorporés dans le 85e Régiment d'Infanterie de Ligne
- 3e, 4e et 5e bataillons incorporés dans le 18e Régiment d'Infanterie de Ligne
[modifier] Colonels/Chefs-de-Brigade
- 1794: Antoine Prompt - Chef-de-Brigade
- 1813: Pierre Raynaud - Colonel
Colonels tués ou blessés alors qu'ils commandaient le 152e RIL :
- Colonel Raynaud : 16 octobre 1813
Officiers tués ou blessés alors qu'ils servaient au 152e RIL durant la période 1813-1814 :
- Officiers tués: 8
- Officiers morts des suites de leur blessures : 4
- Officiers blessés : 63
[modifier] Historique des garnisons, combats et batailles du 42e RIL
[modifier] Révolution et Premier Empire
1795: Loano 1813: Bremeriehe, Lunebourg, Harbourg, Katzbach, and Leipzig 1814: Strasbourg and Paris
[modifier] Première Guerre mondiale
Affectation:
- 41e division d'infanterie d'août à décembre 1914
[modifier] Faits d'armes faisant particulierement honneurs au régiment
- 1795 : Loano
- 1813 : Harbourg
Fourragère aux couleurs du ruban de la Légion d'honneur décernée le 3 septembre 1918
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Historique du 152ème Régiment d'infanterie
Le 15.2 152ème Régiment d’Infanterie
SOMMAIRE
1 Les origines du régiment : 3
La 152ème Demi - Brigade de Bataille (1794 - 1796) 3 Le 152ème Régiment d’Infanterie des Cohortes (1813 - 1814) 4 Maréchal DAVOUT 4 Le 152ème Régiment Régional d’Infanterie ( 1887 - 1914 ) 5
2 La 1ère Guerre Mondiale : 6 Les sept citations du Régiment (1914 - 1918) 6 3 La Seconde Guerre Mondiale (1939 - 1945) 12
Le 15-2 dans le Blitzkrieg (1939 - 1940) 12 Le Régiment de l’armée d’armistice (1940 - 1942) 13 Le Maquis d’Auvergne (1942 - 1944) 13 La Libération (1944 - 1945) 14 9ème inscription au drapeau 14
4 La période contemporaine : 16
L’après - guerre (1946 - 1955) 16 La Campagne d’Algérie (1955 - 1962) 16 Le 152ème R.I.F.T. : « les Commandos d’Alsace » (1964 - 1976) 17 Le 152ème RIMéca (1976 - 1984) 17 Le 152ème R.I.D.B. (1984 - 1990) 17 Le 152ème R.I.C.A. (1990 - 1996) 18
Les origines du régiment : La 152ème Demi - Brigade de Bataille (1794 - 1796)
21 février 1793
21 août 1794 (4 fructidor de l’an II) Décret du Comité de Salut Public instituant l’amalgame :
En pleine tourmente révolutionnaire et attaquée sur toutes ses frontières, la France fait appel au patriotisme de ses enfants : depuis 1792, un formidable élan a permis de former 517 bataillons de volontaires qui ont renforcé ceux de l’armée régulière. Cependant, l’enthousiasme ne suppléant pas l’expérience, le décret du 21 février va créer 251 Demi-Brigades sur la base de deux bataillons de volontaires et d’un bataillon régulier. Le dynamisme des uns et la discipline des autres vont faire de l’infanterie française un instrument de guerre redoutable.
Création à Landau en Palatinat de la 152ème Demi-Brigade de Bataille par amalgame des 2ème bataillon du 82ème de ligne (ex-Régiment de Saintonge crée en 1684) 6ème bataillon des volontaires du Bas-Rhin 7ème bataillon des volontaires de la Marne
30 juillet 1795 La 152ème Demi-Brigade quitte les bords du Rhin pour les Alpes Maritimes :
La paix signée avec la Prusse en avril 1795 permet au Directoire de la République de soustraire une partie des troupes de l’Est au profit de l’Armée d’Italie en campagne contre les Austro-Piémontais. En 40 jours de longues marches, exécutées sous la chaleur de l’été, la 15-2 forte de 1 500 hommes, aux ordres du Commandant PROMPT, rejoint la Méditerranée. Seuls 1206 hommes parviennent à destination et sont affectés le 23 septembre au Corps Masséna, à Loano, sur la côte à environ une centaine de kilomètres au Nord-Est de Nice.
22 et 23 novembre 1795 Bataille de LOANO :
Le Général Schérer, Commandant en chef l’Armée d’Italie, décide d’attaquer les fortes positions ennemies défendues par 50 000 Austro-Piémontais. Les Français ne sont que 30000, affamés et démunis de tout (moins de 60 coups pour trois jours) ; la 15-2 est en réserve d’intervention. C’est au sabre, à la baïonnette, au corps à corps, qu’elle aborde hardiment l’ennemi, le poursuit sur plusieurs kilomètres à la tombée de la nuit et le met en déroute le lendemain. Celui-ci perdra sur l’ensemble de la bataille 1 500 tués, 4 000 prisonniers et 48 canons (500 morts et 600 blessés français dont 49 et 178 pour la 15-2).
17 mars 1796 Le nombre de demi-brigades à faibles effectifs étant trop élevé, le Directoire, profitant d’une période d’accalmie aux frontières, procède à une restructuration : la 152ème est dissoute au profit de la 75ème.
Le 152ème Régiment d’Infanterie des Cohortes (1813 - 1814)
13 mars 1812 Sénatus Consulte créant les Cohortes :
Avant de s’engager en Russie, Napoléon décide de créer une Garde Nationale : les Cohortes. A raison d’une par département, portant l’uniforme de l’Infanterie, ces troupes sont formées d’hommes jeunes et robustes, correctement instruits et bien encadrés.
11 janvier 1813 Sénatus Consulte annonçant la naissance de 22 nouveaux régiments de ligne :
Suite à la désastreuse Campagne de Russie, Napoléon annonce aux 88 Cohortes du premier ban, par Sénatus Consulte, qu’elles cessent de faire partie de la Garde Nationale pour entrer dans les rangs de ce qu’il reste de la Grande Armée. Des estafettes portent l’ordre de se mettre en marche 24 heures après réception du message en direction de l’Elbe (Allemagne du Nord), pour y être réorganisées, quatre par quatre en 22 régiments d’infanterie de ligne portant les numéros 135 à 156. Le 152ème Régiment naît ainsi de la fusion des 18ème Cohorte du Bas-Rhin 19ème Cohorte du Haut-Rhin 53ème et 54ème Cohortes du Pas de Calais
Févr.-mars 1813 A peine formé, le 152ème, commandé par le Colonel REYNAUD, est appelé à réprimer le mouvement insurrectionnel des populations allemandes de la région de Hambourg, appuyées militairement par les troupes anglaises. Le 15-2 est omniprésent : mouvements incessants de ses quatre bataillons, coups de main audacieux, attaques et défenses de forteresses se succèdent.
27 avril 1813 Prise de Harbourg :
Ce jour-là, le 152ème RI reçoit l’ordre de s’emparer dans les plus brefs délais de la place-forte de Harbourg, dans les faubourgs de Hambourg, où sont en train de se replier 1 500 soldats russes et prussiens. Sous un feu particulièrement violent, quatre cadres du régiment réussissent à franchir le fossé ceinturant le fort puis à abattre le pont-levis, permettant ainsi à une compagnie de voltigeurs en attente de s’engouffrer dans la place et de mettre l’ennemi en déroute et de s’emparer de la ville. Ce brillant fait d’armes donne au Maréchal Davout un solide point d’appui pour s’emparer quelques jours plus tard de Hambourg et de faire l’éloge du 15-2 :
mai 1813 à février 1814 Le 152 RI participe aux difficiles opérations de la Campagne d’Allemagne face aux coalisés de toute l’Europe en 1813 (dont la bataille de Leipzig), puis au baroud d’honneur de la Campagne de France début 1814. Il s’est engagé sans faillir dans tous les combats de cette lutte désespérée et y disparut, victime de son devoir. En février 1814, il reste 4 officiers et 35 hommes du rang inscrits aux effectifs du régiment.
Mars-avril 1814 Du régiment, subsiste encore organiquement le 5ème bataillon de dépôt situé à Strasbourg, qui s’illustre lors du siège de cette ville en réussissant plusieurs sorties. 16 sept. 1814 Dissolution officielle du 152ème RI lors de la réorganisation de l’armée de Louis XVIII.
Le 152ème Régiment Régional d’Infanterie ( 1887 - 1914 )
25 juillet 1887 Loi de réorganisation de l’Armée Française :
Elle vise à créer 18 nouveaux régiments d’infanterie (à 3 bataillons) numérotés de 145 à 162 en récupérant les bataillons de forteresse regroupés autour des places fortes du Nord-Est et en les amalgamant par groupes de trois.
1er octobre 1887 Création du 152ème Régiment Régional d’Infanterie à partir des bataillons de forteresse des 27ème R.I. (Dijon) 56ème R.I. (Châlons sur Saône) 134ème R.I. (Mâcon) En garnison dans les Vosges, à Epinal, de 1887 à 1905 (avec un bataillon à Bruyères en quartier d’hiver), tout le régiment passe l’été en camp à Gérardmer pour entamer un dur entraînement en moyenne montagne. De cette époque date le surnom de :
« Premier Grenadier des Vosges ».
A partir de 1905, le 152ème s’installe à plein temps au Quartier Kléber, flambant neuf, de Gérardmer, à quelques kilomètres de cette ligne bleue des Vosges que tous rêvent de franchir afin de libérer l’Alsace.
La 1ère Guerre Mondiale : Les sept citations du Régiment (1914 - 1918)
27 juillet 1914 31 juillet 1914 Mise en alerte du régiment, les réservistes vosgiens rejoignent Gérardmer. Le 152ème, aux ordres du Colonel THOMAS de COLLIGNY, est à 97 % de son potentiel de guerre, soit 3 290 hommes, et occupe ses positions de couverture générale sur la crête des Vosges face à la vallée de Munster. 4 août 1914 13h40 - notification de la déclaration de guerre : aussitôt le 15-2 s’empare du Col de la Schlucht et fait ses premiers prisonniers. 14 août 1914 Offensive vers Colmar. Le 15, prise de Soultzeren ; le 17, prise de Munster. 19 août 1914 Combat de la Croix de Wihr : Ayant reçu l’ordre de s’emparer des Trois Epis, le 3ème bataillon du 152ème RI progresse sur les crêtes Nord de la vallée de Munster et rencontre les 1er et 2ème bataillons du 8ème Régiment de Landwehr Bavarois au niveau du Grand Hohnack (982 m alt.) : réagissant instantanément par une habile et audacieuse manoeuvre le III/152 bouscule les Bavarois qui laissent sur le terrain près de 300 morts et plusieurs dizaines de blessés prisonniers (21 tués et 27 blessés au 152ème). Ce succès, quelque peu oublié, démontre l’excellente préparation du 15-2 au combat de rencontre en terrain montagneux et boisé : souplesse, silence, rapidité d’exécution, cohésion caractérisent cette manoeuvre qui a été aussi sa première épreuve de feu. Un fier esprit de corps commence à animer ces fantassins dont la réputation inspire de plus en plus le respect, voire la crainte chez l’ennemi. Un autre surnom circule dans les 2 camps pour désigner le 15-2 : "les renards de la montagne". 22 août 1914 Le régiment est aux portes de Colmar que les ordres ne permettront pas de libérer ; en effet, ailleurs, dans le Bassin Parisien, en Lorraine, la progression des Allemands semble irrésistible et les unités en pointe en Alsace comme le 152ème R.I., menacés sur leurs arrières, reçoivent l’ordre de repli sur la crête des Vosges. 13 sept. 1914 Le 15-2 est rappelé coté vosgien, dans le secteur de Saint-Dié, et reçoit l’ordre de s’emparer du piton fortifié du Spitzemberg (641 m. alt.) barrant les accès Est de cette ville.
16 au 25 sep 1914 Combats du Spitzemberg : (152ème aux ordres du LCL GOYBET depuis le 30 août).
16 sept. 1914 17 sept. 1914
18 sept. 1914 19 sept. 1914
20 sept. 1914 Reconnaissances et mise en place sur ligne d’attaque. 1ère attaque, 1er échec : les vagues d’assaut françaises du 2ème bataillon se brisent sur le feu des mitrailleuses allemandes. 2ème attaque, 2ème échec : la 7ème Cie approche à 500 m du sommet. 3ème attaque, 3ème échec : 1er et 2ème bataillons sont exsangues et relevés dans la nuit par le 3ème au repos depuis le 16 septembre. 4ème attaque, le piton tombe : débouché surprise en fin d’après-midi, sans préparation d’artillerie, et assaut à la baïonnette pour s’emparer du sommet où les Allemands sont retranchés dans les ruines d’un vieux château féodal. 21 au 25 sept. «L’apocalypse» : en 4 jours, le sommet tenu par le 152ème va recevoir 15 000 obus de calibre 105 à 220, mais toutes les contre-attaques allemandes pour reprendre le piton échouent. Bilan : plus de 600 tués, blessés et disparus.
1ère citation à l’ordre de l’Armée, avec étoile d'or
oct. à déc. 1914 Repos et reconditionnement à Gérardmer puis à Fellering dans la haute vallée de la Thur, coté alsacien des Vosges.
25 déc. 1914 au 4 jan. 1915
25 déc. 1914
3 et 4 janv. 1915 Combats de Steinbach : (152ème aux ordres du LCL JACQUEMOT)
La prise de ce village et surtout des deux hauteurs qui l’encadrent au Nord-Est (Plateau d’Uffholtz) et au Sud-Ouest (côte 425) est indispensable pour qu’une attaque française en direction de Cernay et de la Plaine d'Alsace puisse déboucher de la vallée de la Thur.
Mal renseigné sur le degré de fortification du village et des deux points d’appui tenus par les Allemands, le Commandement français engage le 15-2 et le 213ème R.I. le jour de Noël dans une attaque de débordement du village par le Nord et le Sud. Ce qui devait être une attaque éclair se transforme, face à une résistance acharnée, en huit jours de féroces combats au corps à corps, de jour et de nuit, où il faudra s’emparer une à une de maisons fortifiées et de tranchées remplies d’eau glacée. Les évacuations pour pieds gelés seront nombreuses. Combats de rue dans Steinbach d’une rare intensité : le village ravagé par les incendies tombe entre nos mains dans la nuit, la route de Cernay est ouverte mais les deux régiments épuisés ne peuvent se risquer dans un autre combat de rue. Bilan : 167 tués, 374 blessés, 23 disparus au 152ème .
2ème citation à l’ordre de l’Armée, avec palme
4 janv. au 15 mars 1915 15 mars 1915 Deux bataillons restent en ligne à Steinbach, le troisième au repos à Bitschwiller-les-Thann, 10 kilomètres en arrière avec relève tous les quatre jours. Le régiment quitte le secteur pour monter en ligne à l’Hartmannswillerkopf.
23 au 26 mars 1915 Première bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : L’Hartmannswillerkopf, également connu sous le nom de "Vieil Armand" et abrégé en «HWK» dans les communiqués militaires est une montagne culminant à 956 m : c’est un observatoire de tout premier ordre, car aucun sommet aussi élevé n’est aussi proche de la plaine d’Alsace. De ce sommet, toute la logistique allemande entre Colmar et Mulhouse peut être observée et donc coupée. Les Allemands n’ont ici qu’un objectif défensif : interdire la prise de cet observatoire par les Français, mais en cas de perte, ils s’acharneront à le reprendre quelqu’en soit le prix. Pris le 25 décembre 1914 par les Chasseurs Alpins, il est repris par les Allemands en janvier qui y effectuent des travaux défensifs titanesques. 19 mars 1915 Quand le 15-2 intervient, tous les efforts de la 1ère Brigade de Chasseurs pour reconquérir le sommet sont restés vains. 23 mars 1915 1er assaut vers l’HWK mais qui ne parvient qu’à 200 m du sommet. 26 mars 1915 2ème assaut sous la neige, l’ennemi est submergé, culbuté, le sommet conquis et même largement dépassé. Les Allemands ont perdu 1 800 hommes mais le 152ème compte 130 tués et près de 400 blessés. C’est ici que 15-2 s’est vu attribué par les Allemands son plus beau surnom de bataille : « Teufelsregiment » « le Régiment du Diable »
3ème citation à l’ordre de l’armée, avec palme
25 avril 1915 Deuxième bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : Les Allemands ne peuvent admettre la perte de l’HWK qui fragilise tout leur dispositif. Ils lancent une contre-attaque de grande envergure avec 6 bataillons dont 2 bataillons d’élite de la Garde Impériale appuyée par un bombardement d’artillerie inouï. Le 15-2 tient tête quelques heures mais s’incline, submergé dans la soirée. Le sommet perdu sera partiellement repris le lendemain. 14 officiers et 811 hommes manquent à l’appel. Le LCL JACQUEMOT est blessé dans son P.C. touché de plein fouet par un obus. Le LCL POUMAYRAC prend le commandement.
Mai-juin 1915 Reconstitution du régiment à Saint-Amarin, reprise de l’instruction et recherche d’une nouvelle cohésion. 15 au 24 juin 1915 Le 2ème Bataillon est engagé avec deux B.C.A. dans l’offensive sur Metzeral (haute vallée de la Fecht) : 7 attaques infructueuses coûteront au régiment, en 10 jours, 562 hommes hors de combat. été- automne 1915 Le 152ème tient le secteur relativement calme de l’Hilsenfirst (col entre les hautes vallées de la Fecht et de la Lauch). Le 6 septembre, le LCL SEGONNE prend le commandement. 14 déc. 1915 Retour à Saint-Amarin, le LCL SEMAIRE prend le commandement.
21 et 22 décembre 1915 Troisième bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : Ultime attaque française sur l’ensemble du secteur de l’HWK avec seulement une division (16 bataillons) pour 6 kilomètres de front. Objectif du 15-2 : le sommet de l’HWK.
21 déc. 1915 Après une préparation d’artillerie de 5 heures et 15 000 coups, assaut irrésistible des «Diables Rouges» qu’aucune résistance ne parvient à arrêter. Le sommet est pris, de même que les pentes Est de la montagne. 1 500 prisonniers sont ramenés vers l’arrière, mais le 15-2 a perdu plus de 400 soldats. Les lignes sont trop étirées, l’artillerie ne peut appuyer le régiment situé à contre-pente. La nuit tombe sans que le dispositif ait pu être renforcé.
22 déc. 1915 A l’aube, réaction allemande fulgurante : trois régiments contre-attaquent et après huit heures de combat au fusil, à la baïonnette, à la grenade, au corps à corps, le 152ème est submergé, débordé, cerné de toutes parts, succombe sous le nombre. Le «Vieil Armand» «mangeur d’hommes» vient de dévorer tout un régiment : 48 officiers et 1 950 hommes manquent à l’appel. L’HWK est devenu «la Montagne Sacrée du Régiment». 25 déc. 1915 Les survivants regagnent Saint-Amarin et début 1916, le 152ème est reconstitué à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges) à partir d’un prélèvement dans trois armées d’une section par régiment.
Pour tous ces faits d’armes : « Alsace 1914-1915 » 3ème inscription au drapeau
janvier à juillet 1916 Le régiment est en ligne dans différents secteurs des Vosges : l’instruction reprend, il refait aussi sa cohésion. Son sacrifice à l’HWK lui évite «l’Enfer de Verdun».
15 juin 1916 Pour ses trois citations, le 15-2 est le premier régiment à se voir attribuer
la fourragère verte
aux couleurs de la Croix de Guerre
20 juillet 1916 Le 15-2 quitte les Vosges pour la Somme où, depuis trois semaines, a débuté une offensive franco-anglaise de grande envergure destinée à soulager la pression allemande sur Verdun.
3 et 4 sept. 1916 Combats de Clèry-sur-Somme : Le 152ème participe à l’attaque et la prise de ce village par la 66ème D.I. Il s’y distingue en s’emparant dès le premier jour de tous les objectifs qui lui avaient été fixés. Attaque limitée, bien appuyée par l’artillerie, largeur de front réduite, bonne coordination pour les relèves, la cruelle leçon de l’HWK est bien assimilée mais les pertes sont quand même de 217 morts et 359 blessés.
15 au 27 octobre 1916 Combats de Sailly-Saillissel ( Somme) : L’attaque de ce village, situé sur une petite hauteur, par la 40ème D.I. que le 15-2 est venu renforcer, est préalable à une offensive plus large. 15 octobre 1916 Sans reconnaissances préalables, à la tombée de la nuit, sans préparation d’artillerie (pour ne pas alerter l’ennemi), après une mise en place en souplesse et en silence, les "Diables Rouges" attaquent et s’emparent avant la fin de la nuit du village, pourtant puissamment fortifié, et s’emparent de 200 prisonniers et 3 mitrailleuses. Dans les jours qui suivent, ils consolident le dispositif et réussissent à conserver le terrain conquis malgré de nombreuses et violentes contre-attaques allemandes. Bilan :94 morts, plus de 900 blessés.
4ème citation à l’ordre de l’armée, avec palme
« Somme 1916 » 4ème inscription au drapeau
28 octobre 1916 au 13 mars 1917 Remise en condition à Corcieux (Vosges), puis montée en ligne dans des secteurs "calmes" : Belfort, Sundgau alsacien. 13 nov. 1916 Le 152ème rejoint la 164ème D.I. qu’il ne quittera plus jusqu'à la fin de la guerre. 15 janvier 1917 Le LCL BARRARD prend le commandement du Régiment.
Mai-juillet 1917 Dans le brasier du Chemin des Dames :
Engagé un mois après le début de cette désastreuse offensive, le 152ème se voit confier des missions particulièrement délicates qu’il remplira sans faillir. Grâce au capital confiance régnant dans le régiment, il surmontera la crise morale de ce printemps 1917 et se révèlera une référence d’excellence pour les autres unités.
22 mai 1917 Prise du Plateau des Casemates (Aisne) : En moins d’une heure, grâce à une préparation méticuleuse, à une conduite parfaite et une énergie farouche, les "Diables Rouges" se rendent maîtres du plateau et le conservent. Bilan : 89 morts et 208 blessés. Le régiment accumule les félicitations.
25 juin 1917 Reprise du Plateau d’Hurtebise : Cette ligne de crête en forme de plateau étroit permettant d’avoir des vues sur tout le secteur a été partiellement reconquise par les Allemands le 17 juin. Un remarquable assaut du 3ème bataillon du 152ème permet en un seul élan de s’emparer de tous ses objectifs avec "peu" de pertes : 63 morts, 258 blessés. Au cours de cet assaut, un exploit original : la capture par le médecin et l’aumônier du régiment de 150 Allemands dans la «Grotte du Dragon», vaste carrière souterraine.
5ème citation à l’ordre de l’armée, avec palme
« L’Aisne 1917 » 5ème inscription au drapeau
10 juillet 1917 Pour ses deux citations supplémentaires, le 15-2 est le premier régiment à se voir attribuer la fourragère jaune aux couleurs de la Médaille Militaire remise officiellement à Paris le 14 juillet 1917 par Raymond POINCARE, Président de la République
3 au 22 juillet 1917 Repos du régiment à l’arrière, région de Féré-en-Tardenois, abrégé par la détérioration de la situation sur le Chemin des Dames. L’ennemi a reconquis le Plateau des Casemates.
24 juillet 1917 Le 152ème stoppe l’avance allemande, mais échoue dans la reprise du plateau, et perd 120 tués et disparus.
août à oct. 1917
Repos à Courthiésy (Marne), visite du Général PETAIN, Chef d’Etat-major, puis montée en ligne secteur de Reims (Marne).
«... le 15-2 ... le plus beau fleuron de l’armée française ...» Général Pétain
1er nov. au 15 déc. 1917 En ligne dans le secteur de Verdun, à Bézonvaux, très peu de combats mais une vie quotidienne éprouvante dans un cloaque immonde où l’ennemi est le froid, la pluie glacée, la boue, les poux, les rats attirés par les cadavres en décomposition.
27 déc. 1917 au 23 mai 1918 En ligne dans le secteur de Lunéville : le régiment est persuadé que son arrivée dans ce secteur présage d’une offensive imminente des Allemands : calme plat durant 5 mois.
28 mars 1918 Le LCL MEILHAN prend le commandement du 15-2.
30 mai au 3 juin 1918 Retour dans l’Aisne : La paix signée entre les Russes et les Allemands en mars a libéré des dizaines de régiments allemands qui viennent renforcer le front Ouest. Ceux-ci tentent donc les offensives de la dernière chance, car il leur faut vaincre avant l’arrivée massive de troupes américaines. Le 27 mai les Allemands percent le front au Chemin des Dames et progressent de 25 km en deux jours vers le Sud-Ouest. La 164ème D.I. (devenue «Division du Dragon») intervient dans le secteur Nord-Ouest de Château-Thierry. 30 -1er juin 1918 Difficile mission de freinage entre le Bois des Bonnes et Bois Belleau. 2 - 3 juin 1918 Coup d’arrêt sur les lisières Nord-Est de Lucy-Bocage : les Allemands sont stoppés, le 15-2, après trois années de guerre de positions, a su très vite réapprendre tous les mécanismes de la manoeuvre mobile enseignés avant 1914. Bilan : plus de 600 tués et blessés.
6ème citation à l’ordre de l’armée, avec palme
« L’Aisne 1917 - 1918 » 5ème inscription au drapeau
5 juin au 1er juil. 1918 Repos et reconditionnement sur les bords de la Marne à Saucy-sur-Marne (20 km au Sud-Ouest de Château-Thierry).
18 - 25 juillet. 1918 Deuxième bataille de la Marne : Contre-offensive majeure lancée par Foch avec les 3ème, 5ème, 6ème, 9ème et 10ème Armées, renforcées de 5 Divisions d'Infanterie U.S., et appuyée par 320 chars. 18 juillet 1918 La "Division du Dragon", avec au centre de son attaque un bataillon du 15-2, rompt le front sur 4 km de large : en 4 heures, les «Diables Rouges» ont progressé de 4 km et se sont emparés de 150 prisonniers, 10 mitrailleuses et 3 canons de 77. 19-20 juil. 1918 Poursuite de la marche offensive et réduction des fermes fortifiées. 22-25 juil. 1918 Tout le 152ème, appuyé par une section de chars, passe en tête de la Division pour l’attaque du Bois du Châtelet où l’ennemi s’est installé en défense ferme. Après trois nuits et deux jours, le bois est enlevé de haute lutte : 242 prisonniers, 2 canons, 6 "minenwerfer", mais 105 tués et 529 blessés manquent à l’appel. En 8 jours, la Division aura progressé de 24 kilomètres, se sera emparée de 12 villages, fait 600 prisonniers et pris 27 canons.
7ème citation à l’ordre de l’armée, avec palme
« L’Ourcq 1918 » 6ème inscription au drapeau
28 juillet au 20 sept. 1918 La 164ème D.I. "se promène" de secteur en secteur et alterne les missions de relève et de réserve d’intervention.
3 septembre 1918 Pour ses deux citations supplémentaires, le 15-2 est le 1er régiment à se voir attribuer la fourragère rouge aux couleurs de la Légion d’Honneur remise officiellement à Dunkerque, le 13 décembre 1918 par le Maréchal PETAIN
21 sept. 1918 Embarquement en train à Château-Thierry, direction Gravelines dans les Flandres.
25 sept. au 11 nov. 1918
2 au 4 oct. 1918 L’ultime campagne, la Belgique : Trois divisions françaises, dont la 164ème, sont placées en renforcement d’un Groupe d’Armées, commandé par le Roi des Belges, lui-même subordonné aux ordres du Haut-Commandement interallié. Mission : après rupture du front, libérer le territoire belge jusqu'à la frontière hollandaise. Campagne usante pour le moral : pluie incessante, boue, paysage plat bloquant toute manœuvre à l’abri des vues et des coups ennemis, le 15-2 se distingue dans les durs combats pour la prise de Roulers qu’il paye du sang de 66 tués, 147 disparus et 318 blessés.
Pour cette campagne : « Roulers 1918 » 7ème inscription au drapeau
11 nov. 1918 Armistice. 22 nov. 1918 Le drapeau et une compagnie du 15-2 défilent pour l’entrée du Roi des Belges à Bruxelles.
5 juillet 1919 Décision d’attribution de la CROIX DE LA LEGION D’HONNEUR au Drapeau du 152ème R.I.
2 août 1919 Le 152ème, commandé par le COL BARRARD s’installe à Colmar où il occupe 1er bataillon : le Quartier Rapp, 2ème bataillon : le Quartier Macker (actuelle cité administrative), 3ème bataillon : le Quartier Lacarre (actuelle Gendarmerie) ou
Quartier Abattucci à Neuf-Brisach (de 1921 à 1930).
La Seconde Guerre Mondiale (1939 - 1945)
Le 15-2 dans le Blitzkrieg (1939 - 1940)
3 sept. 1939 Déclaration de guerre : le 15-2, commandé par le COL GILLIOT, est en position de couverture le long du Rhin où il construit des casemates. Oct. à déc. 1939 Cantonnement dans le Sundgau : travaux d’obstacles antichars. 14 déc. 1939 au 15 avril 1940 En ligne sur le front de la Sarre, à l’Ouest de Sarreguemines : il y réalise de gros travaux d’aménagement du terrain. 4 Janvier 1940 Le Général de LATTRE de TASSIGNY prend le commandement de la 14ème D.I., "la Division des As" (2ème, 4ème, 31ème B.C.P., 35ème R.I., 152ème R.I.). 18 avr. - 12 mai 1940 En réserve d’intervention, secteur de Lunéville. Le 12 et 13 mai : embarquement d’urgence en train pour les 1er et 2ème bataillons, direction le département des Ardennes. Depuis le 10 mai, les Panzerdivisionen allemandes sont entrées en Belgique et au Luxembourg et foncent à travers le massif des Ardennes. 14 mai 1940 Alors que les chars allemands ont commencé le franchissement de la Meuse depuis le 13 mai, débarquement des "Diables Rouges" en gare de Pont-Faverger (23 km à l’Est de Reims), les derniers 35 kilomètresm se feront en autobus parisiens réquisitionnés puis 15 km à pied. Mise en place à la tombée de la nuit, sans aucune reconnaissance sur un terrain inconnu, les blindés allemands n’étant plus qu’à une dizaine de kilomètres à l’Est.
15 mai 1940 Combats de La Bascule, de Bouvellemont, et de Hte Chagny :
Dramatiques combats pour les 2 bataillons engagés hâtivement, dans la confusion la plus totale, mission : tenir coûte que coûte une ligne de crête dite "Crête Mouton" entre le carrefour de la Bascule et le village de Chagny et en interdire tous les axes venant de l’Est jusqu'à l’arrivée du gros de la 14ème D.I. Face au 152ème les avant-gardes des 1ère, 2ème et 10ème Panzerdivisionen du 19ème Panzerkorps (commandé par le théoricien du combat blindé Guderian) en offensive vers l’Ouest. Les compagnies du 1er bataillon réussissent à contenir les reconnaissances allemandes jusqu’en début d’après-midi à Baâlons et à Chagny. Au carrefour de la Bascule, les seuls moyens anti-chars du 2ème bataillon, 2 canons de 25 mm, prennent à partie les premières colonnes de blindés de reconnaissance et en détruisent neuf (peut-être treize) avant d’être pris sous un violent tir de mortier et d’artillerie, puis submergés par l’infanterie mécanisée dans l’après-midi. Les Allemands ayant pris pied sur le plateau peuvent alors prendre à revers les "verrous" de Baâlons, Bouvellemont et Chagny en fin de journée. Malgré l’héroïsme des défenseurs, sans moyens anti-chars, ceux-ci sont rapidement réduits. Les sections, voire des groupes isolés, profiteront de la nuit pour se replier vers Rethel. Cette journée aura coûté au 152ème 380 hommes hors de combat.
16 au 20 mai 1940
16 mai 1940 Combats de Rethel : Le 3ème bataillon, indemne, et la 14ème D.I., recueillent à Rethel les rescapés du 1er et du 2ème, puis s’installent sur l’Aisne, pour en interdire le franchissement. Les Panzers, continuant à progresser vers l’Ouest, ne cherchent pas à franchir, mais Rethel devient pour la logistique allemande un noeud routier important qu’il leur faut contrôler. Un convoi de 15 camions est détruit ce jour.
17 au 18 mai 1940 Echec des violentes attaques allemandes sur Rethel marquées par d’atroces combats, au corps à corps, de nuit, dans le cimetière militaire allemand de 14-18 au Nord de la ville. 19 au 20 mai 1940 Nouvelles attaques : le Nord de la ville est investi, mais le 152ème et le 35ème tiennent les ponts sur l’Aisne et le canal.
Pour cette campagne : « Rethel 1940 » 8ème inscription au drapeau
5 - 25 juin 1940 Repli en bon ordre du régiment vers le Sud jusqu'à Coudes dans le Massif Central.
Le Régiment de l’armée d’armistice (1940 - 1942)
juillet 1940 L’attitude du 152ème lors de la Campagne de France de mai-juin, associée à son brillant comportement lors de la Grande Guerre, déjà souligné par le Maréchal Pétain, lui permet d’échapper à la dissolution et devenir le Régiment de Tradition de l’Alsace au sein de la 13ème Division Militaire de l’armée d’armistice. 1er bataillon et E.M. en garnison à Montluçon. 2ème bataillon ("bataillon d’honneur du Maréchal Pétain") à Vichy. 3ème bataillon en garnison à Lapalisse (mission de garde de la ligne de démarcation). Si l’instruction militaire était réduite à sa plus simple expression, en raison d’une dotation très contingentée par la Commission d’armistice de l’armement collectif et lourd, l’éducation physique et sportive soutenue et les compétitions sont les vecteurs privilégiés du maintien du moral et de la cohésion. Janvier 1942 En raison de multiples plaintes émanant de la commission d’armistice au sujet du "mauvais esprit frondeur" dont les Diables Rouges semblent coutumiers à Vichy, le 2ème bataillon doit quitter cette ville pour rejoindre Montluçon. En secret, un certain nombre de cadres du 152ème prépare la renaissance de l’armée française. 11 nov. 1942 L’armée allemande envahit la Zone Libre. 27 nov. 1942 Le 15-2 est désarmé à Montluçon. 1er déc. 1942 Dissolution de l’armée d’armistice.
Le Maquis d’Auvergne (1942 - 1944)
septembre 1942 Le CBA COLLIOU, commandant du 3ème bataillon, passe dans la clandestinité et rejoint l’O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée). Des armes, des munitions, des tenues de combat sont dispersées dans des caches dans les Monts d’Auvergne. nov. .1942 à jan. 1943 Colliou organise la Résistance dans l’Allier avec certains de ses anciens cadres et d’autres résistants. Son but secret : faire renaître le Régiment. Mars 1943 Recherché par la Milice, Colliou devient "Roussel", son réseau s’étend, commence quelques coups sur des objectifs à sa portée : sabotage de voies ferrées... mai-juin 1944 Structuration du Groupement Roussel en compagnies, sections, l’emblème du "DIABLE ROUGE" réapparaît. Grâce aux parachutages d’armes U.S., des centaines de maquisards peuvent être équipés. Les missions de sabotage s’amplifient : attaque de dépôt de munitions, déraillement de train en tunnel... 12-14 août 1944 Combats du Lioran : la garnison allemande d’Aurillac en repli est prise à partie et perd 200 hommes. Fin août 1944 Les résistants du LCL COLLIOU sous le numéro 152 et sous l’emblème du "Diable Rouge" participent à la libération de Lapalisse, Digoin, Moulins, Clermont-Ferrand. 6 sept. 1944 Tous les maquis F.F.I. d’Auvergne, du Bourbonnais, le Groupement Colliou sont regroupés dans la "Division Légère d’Auvergne" (7 000 hommes).
La Libération (1944 - 1945)
10 Sept. 1944 Le Groupement Colliou chargé d’intercepter une colonne allemande en repli à St Pierre-le Moutier sur l’Allier fait 800 prisonniers soldats dont un officier général. 1er oct. 1944 COLLIOU prend le commandement de la Division qui, faute d’armement lourd et moderne et de moyens de transmissions, est remaniée en "Demi-Brigade d’Auvergne" à 4 bataillons. Elle est intégrée dans la 9ème D.I.C. (Division d’Infanterie Coloniale) selon le principe de l’amalgame : absorption par la 1ère Armée Française des unités FFI, tout en leur conservant une spécificité. Mouvement par la Bourgogne, vers le Jura et la vallée du Doubs. 9 nov. 1944 La "Demi-Brigade d’Auvergne" devient "Régiment d’Auvergne" tout en conservant son armement et son matériel hétéroclite issu des maquis : autobus-gazogènes, gazobois,
véhicules de tourisme, bétaillères...
14-18 nov. 1944 Combat des Boucles du Doubs : Dernière ligne de résistance allemande avant la trouée de Belfort, le Régiment d’Auvergne et le 9ème R.T.S. ont en face d’eux, 2 bataillons d’infanterie appuyés par une dizaine de blindés et un groupe d’artillerie. Malgré la résistance acharnée, les mines, le froid et la neige, les villages de Lucelans et Villars sous Ecot sont pris à l’ennemi qui bat en retraite et n’a pas le délai suffisant pour se réorganiser. Tout son dispositif au Sud de Belfort est crevé, la route de l’Alsace est ouverte. 21 nov. 1944 Pour honorer les combattants volontaires F.F.I. et leur chef, le Général de Lattre de Tassigny redonne au Régiment d’Auvergne le numéro 152, son drapeau, sauvé et caché en novembre 1942, est récupéré.
26 nov. 1944 Combats de l’Oberwald : Depuis le 18 novembre, sans attendre la chute complète de Belfort, la 1ère Division Blindée, soutenue par la 9ème D.I.C. fonce le long de la frontière suisse, par la D 463 vers Delle, Seppois puis le Rhin et l’atteint le 19 au soir. Le 21 Novembre, Mulhouse est libérée. Un seul axe, la D 463, parallèle à la frontière suisse et à moins de 5 km de celle-ci, assure les communications arrières de la 1ère D.B. Le 26, une vigoureuse contre-offensive allemande doit couper cet axe logistique prioritaire dans le secteur tenu par le 152ème R.I. Débouchant du Bois de l’Oberwald, au Nord de la départementale, deux bataillons en attaque, appuyés par des chars et de l’artillerie, percent le dispositif du I/152 (fragilisé par la vétusté et l’inopérabilité de ses véhicules organiques civils dont il était encore doté). La D 463, "cordon ombilical" de la 1ère D.B., est coupé vers 10 heures. Les premières contre-attaques échouent, la situation devient dramatique : les convois logistiques de la 1ère D.B. ne passent plus. Devant la gravité de la situation, un escadron de chars du 2ème Dragon est mis à disposition du 15-2, et un Bataillon du 9ème Zouaves vient renforcer les II/2 et III/152 pour une furieuse contre-attaque dans l’après-midi. La route est reprise, l’ennemi reflue vers le Nord laissant 150 morts sur le terrain. Le 15-2 compte 47 tués, 12 disparus et 170 blessés. Déc. 1944 - jan. 1945 Le régiment est en ligne à l’Ouest de Mulhouse face au bois de Nonnenbruch. Fin janvier, 60 soldats sont évacués, les pieds gelés. 8 février 1945 Six jours après la libération de Colmar, le régiment retrouve son ancienne garnison. 10 février 1945 Le Général de Gaulle, à Colmar, sur la place Rapp, remet au COL COLLIOU le glorieux Drapeau de son Régiment, consacrant ainsi officiellement sa renaissance. Fév. à mai 1945 Le 15-2 participe à la Campagne d’Allemagne au sein de différentes divisions de la 1ère Armée. Le 21 avril il entre le premier à Stuttgart, et termine la guerre sur les bords du Lac de Constance, à Radolfzell, qui devient son secteur d’occupation jusqu’en avril 1946.
Pour l’ensemble des combats de 1944 et 1945 : 8ème citation, à l’ordre du Corps d’Armée pour le III/152
La période contemporaine :
L’après - guerre (1946 - 1955)
30 avril 1946 Le 152ème R.I. devient 152ème B.I. à 3 compagnies et rejoint le village alsacien de Mutzig où il tiendra garnison jusqu'en 1955. Restrictions budgétaires, lois de dégagement de cadres : l’armée métropolitaine est sacrifiée aux nécessités de la Reconstruction mais aussi de la Guerre d’Indochine (moins de 900 hommes, armement hétéroclite...). 1er mai 1949 Dans le contexte de Guerre Froide et de création de l’OTAN, la France a besoin de gros régiments dans l’Est : Dissolution du 152ème B.I. et renaissance du 152ème R.I en amalgamant : le 152ème B.I. devient le 1er bat., garnison à Mutzig le 23ème B.I. (Drachenbronn) devient le 2ème bat., garnison à Strasbourg le 32ème B.I. (Granville) devient le 3ème bat. , garnison à Colmar le 67ème B.I.P. ( Soissons) devient le B.C.S. , garnison à Strasbourg
1er mars 1955 Le 152ème est à nouveau restructuré, d’abord en le scindant en deux R.I. : 152ème à 4 compagnies et Dépôt à Colmar, 153ème à Strasbourg. Puis l’amalgame d’un escadron du 31ème Régiment de Dragons permet au régiment d’être renforcé en chenillettes "half-track". 17 mars 1955 Le nouveau 15-2 s’installe dans son quartier de tradition (Quartier Rapp), bref séjour, puisque trois mois après, la situation en Algérie empirant, le gouvernement prend la décision d’y envoyer les régiments d’appelés. 10 juin 1955 Le Régiment fait mouvement vers Marseille où il embarque.
La Campagne d’Algérie (1955 - 1962)
juin à sept. 1955 Opérations de police en Grande Kabylie (à l’Est d’Alger). oct. 1955 à avr. 1958 Veille à la frontière tunisienne, secteur de Sédrata - Soukh-Ahras (dans l’est constantinois). Dans cet immense secteur, les "Diables Rouges" sont confrontés à des missions inhabituelles : il faut tout savoir, tout contrôler, tout protéger, être en mesure d’intervenir à pied ou héliporté en liaison avec d’autres unités paras (9ème R.C.P., 1er R.E.P.). Il faut aussi construire des écoles, instruire la jeunesse, soigner... En un mot, PACIFIER, jour après jour.
27 avril au 4 mai 1958 La bataille de Soukh-Ahras : Le 27 avril, afin d’obliger les troupes françaises à disperser leurs efforts, deux "faïleks" (bataillon rebelle d’environ 1 000 hommes lourdement armés) franchissent simultanément, en force, la "Ligne Morice", barrage électrifié le long de la frontière tunisienne. Puis elles éclatent en «"katibas" de 200 hommes. Une grande opération héliportée inter-armes associant le 1er R.E.P., les 9ème et 14ème R.C.P. et le 152ème R.I. est déclenchée. Durant six jours, héliportages, bouclages, ratissages, embuscades, réductions de résistances se succèdent pour aboutir à l’échec complet pour les rebelles : plus de 246 hors-la-loi tués, plusieurs centaines prisonniers, de nombreuses armes saisies. Mai 1958 à janv. 1962 Garde le long de la "Ligne Morice". Le 15-2 est réorganisé en deux bataillons avec deux Etats-Majors Tactiques (EMT). janv. à avril 1962 Missions urbaines dans les localités de l’Algérois : Patrouilles, "Check-point", défense de points sensibles dans la capitale. 10 avril 1962 Installation du régiment au Camp de Zeralda (25 km à l’Ouest d’Alger). 1er juin 1963 Le régiment est restructuré en deux bataillons.de deux bataillons. 31 janv. 1964 Dissolution du I/152. 25 mai 1964 Le II/152 quitte l’Algérie : 94 "Diables Rouges" y ont laissé leur vie. 1er juin 1964 Le 152ème R.I. est recréé à Colmar (au Quartier Bruat) qui le fête avec émotion le 10 juin.
Le 152ème R.I.F.T. : « les Commandos d’Alsace » (1964 - 1976)
juillet 1964 Devenu Régiment d’Infanterie des Forces du Territoire de la 6ème Région Militaire, avec un effectif de 800 hommes (trois Compagnies Commandos, une C.C.S. et deux S.R.) avec mission de D.O.T. (Défense Opérationnelle du Territoire). Ses Compagnies Commandos se préparent donc, en cas d’invasion du territoire national, à un combat de type guérilla nécessitant rusticité, endurance et bonne connaissance de la zone d’engagement (Vosges et Alsace). Les trois pôles d’instruction en sont : les camps régimentaires, les séjours en C.E.C. et les Vosges, terrain de prédilection, parfaitement adapté à la nature des missions du 15-2. En mobilisation, il dérive trois compagnies de réservistes. 4 nov. 1965 Les "Diables Rouges" reprennent possession, après le départ du 8ème R.H., de leur quartier de tradition : le Quartier Rapp. Le Quartier Bruat passe au C.M.104.
Le 152ème RIMéca (1976 - 1984)
1er juillet 1976
automne 1976 Véritable révolution pour les cadres du régiment, le 15-2 devient Régiment Mécanisé de la 7ème D.B. et passe à 1 139 hommes, structuré en deux escadrons à 13 chars AMX 13, deux compagnies mécanisées à 13 VTT (Véhicules Transport de Troupes), une C.C.A.S. (compagnie de commandement d’appui et de services) et un G.I.. Il s’installe pour la première fois de son histoire au Quartier Walter, "évacué" par le 57ème R.A., et plus adapté à recevoir des véhicules lourds, mais conserve Rapp pour son G.I. 1er août 1977 Le 15-2 passe à la 6ème D.B. recréée avec P.C. à Strasbourg. novembre 1982 Le régiment libère le Quartier Rapp pour le C.M. 104 et occupe totalement le Quartier Bruat. 1er juin 1984 Dissolution de la 6ème D.B., avec reconstitution en 6ème D.L.B. dans le cadre de la F.A.R.
Le 152ème R.I.D.B. (1984 - 1990)
1er juillet 1984 Restructuration de l’armée française après la création de la F.A.R. : les 1er, 2ème, et 3ème Corps d’Armée n’ont plus que deux D.B chacun, mais chaque D.B. se voit renforcer d’un R.I.D.B. ,Régiment d’Infanterie (motorisé) de Division Blindée, sur V.A.B. plus souple et plus mobile. Le 15-2 devient le R.I.D.B. de la 5ème D.B., avec un faible effectif à 800 hommes, structuré en trois compagnies motorisées sur V.A.B., une C.C.A.S., un G.I., et renforcé de la CAC divisionnaire (12 postes HOT). . Le 152ème R.I.C.A. (1990 - 1996)
1er juillet 1990 Nouvelle restructuration : dissolution du 1er C.A., les D.B. perdent leur R.I.D.B. au profit des deux C.A. restants qui sont renforcés d’un R.I.C.A., Régiment d’Infanterie de Corps d’Armée. Le 15-2 devient le R.I.C.A. du 2ème C.A. avec un effectif de 1 918 hommes, il devient l’un des plus importants régiments de l’Armée de Terre. Pour cela il va amalgamer à ses 1ere, 2ème, et 3ème Compagnies : une compagnie du 39ème R.I. (dissout à Rouen) qui devient la 4/152. une compagnie du 151ème R.I (dissout à Metz) qui devient la 5/152. une compagnie du 30ème G.C. (dissout à Lunéville) qui devient la 6/152. Chaque compagnie dispose d’une S.A.C., section antichar, à 8 MILAN. Le régiment est appuyé par une C.A. à deux Sections de Renseignements (S.R. à 14 P4) et deux Sections de Mortiers Lourds (S.M.L. à 6 Mo de 120). Employé groupé au sein du G.I.R.C.A., Groupement d’Intervention Rapide du 2ème Corps d’Armée, (constitué des 8ème Régiment de Hussards, 7ème Régiment d’Hélicoptères de Combat et du 152ème RICA), il apporte à sa manœuvre :
la souplesse et la vitesse de ses 160 VAB. la forte capacité antichar de ses 48 MILAN et 136 Armes Antichar à Courte ou Très Courte Portée. l’aptitude à la projection aéromobile. Le 15-2 peut aussi être "sécable" temporairement en deux E.M.T. autonomes disposant chacun de 2, 3 ou 4 Cies, 1 SR, 1 SML.
Vu les effectifs et le nombre de véhicules le régiment occupe les trois quartiers Walter, Bruat et Rapp qu’il partage avec le C.M. 104. 1er juillet 1993 L’Allemagne étant réunifiée après la disparition de la R.D.A., l’empire soviétique s’étant effondré, une nouvelle restructuration de l’Armée de Terre s’en est suivie : dissolution du 2ème C.A. Le 15-2 remplace au sein du 3ème C.A. le 15-3 dissout. 1991 à 1998 Le régiment participe à un certain nombre d’opérations extérieures, par l’envoi de personnels soit à titre individuel, soit en unités constituées dans des missions de maintien de la paix, de protection de population, observateurs... en ex-Yougoslavie, Rwanda, Sahara Occidental, Liban ... Dans les DOM-TOM, le 15-2 participe aux missions de protection et de présence par l’envoi d'une compagnie tournante en renforcement des unités stationnées hors métropole. 1996 Le régiment se mécanise avec quatre compagnies de combat du même pied. Il entame simultanément sa professionnalisation.