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Afrique romaine

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L'histoire de l'implantation romaine en Afrique est complexe et comporte encore de nombreuses zones d'ombre. Rome compta en Afrique jusqu'à sept provinces différentes (d'est en ouest) : la Tripolitaine, la Byzacène, l'Afrique Proconsulaire, la Numidie Cirtéenne, la Numidie militaire, la Maurétanie Césarienne et la Maurétanie Tingitane. L'Afrique romaine est un tout, étudié par les historiens dans son ensemble, malgré de très fortes disparités régionales. Les deux grandes problématiques historiques concernant ces provinces sont actuellement les questions de leur romanisation et de leur christianisation. Le terme Afrique romaine désigne ainsi :

  • soit les terres d'Afrique qu'a dominées Rome
  • soit la part romanisée de l'Afrique.

Sommaire

[modifier] Débats historiographiques et sources

[modifier] Origine des différentes provinces

Le début de la conquête romaine en Afrique date de la troisième guerre punique. Après la chute de la puissance carthaginoise en -146, fut créée la première province romaine en Afrique, nommée Africa. Province de taille modeste, moins de 25 000 km², à peu près le nord-ouest de l'actuelle Tunisie, elle était gouvernée soit par un préteur, soit par un propréteur. Sept villes toutefois gagnèrent leur liberté pour avoir pris position contre Carthage, dont Utique, Hadrumète, Thapsus et Leptis Minor (Lamta).

Suite à la guerre civile opposant César et Pompée, et après la mort de ce dernier, Jules César bat ses partisans à Thapsus en -46. Les pompéiens s'étaient alliés avec Juba Ier, roi de Numidie, ce qui permet à Jules César d'annexer ses territoires. Une nouvelle province est créée, l'Africa nova, par opposition à la première province, nommée dès lors Africa vetus. La frontière ouest de la province est protégée par une marche, donnée à Publius Sittius, allié de César. Quatre colonies voient l'installation de Sittius et de ses mercenaires : Cirta, Rusicade, Milev et Chullu qui, si elles ne restèrent pas indépendantes de la province romaine après la mort de Jules César, gardèrent des privilèges de ce passé.

Lors du partage des provinces entre le Sénat et Auguste en janvier 27 av. J.-C., l'Afrique est réunie en une unique province sénatoriale, nommée Afrique Proconsulaire. La Numidie est rattachée à cette province. Toutefois, une légion séjourne sur son territoire, la IIIe Auguste, commandée par le proconsul, ce qui en fait une exception parmi les provinces sénatoriales. En 37, l'empereur Caligula nomme un légat pour diriger la IIIe légion Auguste, qui dépendait jusqu'alors théoriquement du proconsul de la province.

Caligula fait assassiner Ptolémée, roi de Maurétanie, à Lugdunum (Lyon) et annexe son royaume, qui était déjà de facto sous tutelle romaine depuis Auguste. En 42, Claude le divise en deux provinces, Maurétanie Tingitane à l'ouest et Maurétanie Césarienne à l'est.

Sous Septime Sévère, la province de Numidie est créée, séparant cette région de l'Afrique Proconsulaire, et mettant fin à la situation étrange où légat et proconsul se cotoyaient au sein d'une même province.

En 303, sous la Tétrarchie, les provinces africaines connaissent une réforme administrative. La Numidie est brièvement partagée en deux provinces: la Numidie Cirtéenne (capitale Cirta) et la Numidie Militienne (ou Militaire). Ces deux provinces sont de nouveau réunies en 314. La Maurétanie Sifitienne (ou Tabienne) est séparée de la Maurétanie Césarienne mais le praeses de Césarienne est toujours responsable de la défense régionale. Enfin, la Proconsulaire est divisée en trois unités administratives: la Proconsulaire (au nord), la Byzacène (au centre) et la Tripolitaine (au sud-est). Le commandement militaire est remis pour tout le diocèse d'Afrique à un comte. Le vicaire d’Afrique devient le chef hiérarchique de tous les gouverneurs à l'exception du proconsul.

[modifier] De la conquête au IIIe siècle

[modifier] Les royaumes berbères à la veille de la conquête romaine

[modifier] L'Africa sous les Julio-Claudiens

[modifier] L'Africa sous les Flaviens

[modifier] L'Africa sous les Antonins

[modifier] L'Africa sous la Tétrarchie

[modifier] Les rapports avec les tribus

[modifier] Fait urbain et culture urbaine

[modifier] Principales villes d'Afrique romaine

[modifier] Voir aussi

Liste des noms latins des villes d'Afrique

[modifier] L'économie africaine

[modifier] Les Africains à Rome

[modifier] Les crises du IIIe siècle

[modifier] La crise de 238

En 234, dans un contexte de grave conflit avec les Alamans, un coup d’État amène Maximin le Thrace au pouvoir. C'est le début d'une crise qui va profondément marquer l'empire romain. La crise naît en janvier 238 dans la région de Thysdrus (El Djem). On a du mal à distinguer les acteurs précis de cette révolte. Selon Hérodien, très critique vis à vis de Maximin, les révoltés sont essentiellement des jeunes de la région, définis selon différents historiens comme appartenant à l’aristocratie de la cité ou émanant de la grande propriété foncière. Quoi qu’il en soit, ce profond mécontentement bénéficie du soutien de la population africaine. Le mouvement ne tarde pas à se propager en Italie, développé par l’aristocratie urbaine qui soutient le proconsul d’Afrique Gordien contre l’empereur Maximin. La guerre civile est imminente quand le Sénat rejoint le camp des mécontents et déclare l’Empereur ennemi du peuple romain.

Pourtant, la situation n’est pas encore renversée. Capellianus, un sénateur fidèle à Maximin, mis en place par ce dernier au poste de gouverneur de Numidie, entame une marche sur Carthage afin de mettre à mal la révolte. Il possède une force militaire importante car il est légat de la IIIe légion Auguste, basée en Numidie pour contenir la présence des Maures nombreux dans la région.

Hérodien, dans son Histoire des Empereurs Romains de Marc-Aurèle à Gordien III, met en exergue la répression cruelle de Capellianus sur la population qui a soutenu la révolte et rend compte de la gravité de la crise interne : « Capellianus, entré dans Carthage, fit périr tout ceux des premiers citoyens de cette ville qui s’étaient échappés du combat. Il n’épargna point les temples, qu’il pilla, ainsi que toutes les fortunes privées et les trèsors publics. Il parcourut ensuite les autres cités qui avaient renversé les statues de Maximin, punit de mort les principaux habitants et de l’exil les citoyens obscurs ». L’auteur ne manque pas de préciser que ces actes barbares ne sont pas sans arrière-pensée politique : possédant une armée qui lui est dévouée, il pourrait selon les circonstances se rapprocher du titre d’Empereur.

Sous la pression populaire, à Rome, Gordien III est nommé par le Sénat, à treize ans, comme héritier de l'Empire. Maximin meurt peu de temps après et l’avènement de Gordien III met un terme à une crise courte mais profonde. Si Gordien III ramène l’équilibre dans l’Empire, sa nomination n’est pas sans conséquence pour l’Afrique. Sous son règne la IIIe légion Auguste est dissoute, ce qui a pour conséquence de diminuer l’influence romaine dans la région. Outre son rôle de « romanisation » chez les soldats qu’elle intégrait, elle donnait l’image d’une Rome protectrice en contenant les éléments externes qui pouvaient entraver la production agricole africaine.

[modifier] Les soulèvements des tribus maures

Le soulèvement de tribus indigènes en Afrique n’est pas un fait nouveau du IIIe siècle. En plus des camps militaires permanents, l’envoi de détachements de légions romaines, depuis le IIe siècle, n’est pas rare pour endiguer les révoltes récurrentes des populations autochtones ou gentes, en particulier celles des Maures qui jouissent de par leur puissance d’une relative autonomie. Ces évènements vont néanmoins prendre une nouvelle dimension dans les années 250-260. En 253, une vague insurrectionnelle part de Maurétanie Césarienne et atteint la Proconsulaire. Les acteurs de cette révolte sont généralement des peuples qui, venant de l’intérieur des terres, ont été beaucoup moins touchés par la romanisation.

On ne peut pas sérieusement analyser les révoltes indigènes sans prendre en compte l’hétérogénéité des situations africaines. Le phénomène est vécu sensiblement différemment selon les provinces. Cette disparité amène Rome à traiter diversement selon les cas de révoltes.

C’est à l’ouest de l’Afrique Romaine que l’Empire rencontre le plus de problèmes. En Maurétanie Tingitane, il doit faire preuve de diplomatie en signant des traités de paix avec les tribus. Le gouverneur de la province rencontre régulièrement les Baquates, principale tribu de la région. Associée aux Macénites ou encore aux Bavares, cette tribu constitue un important rempart à la romanité. L’Empire finira même par perdre son hégémonie sur certains territoires, ne contrôlant plus que la côte et le nord de la province.

Un peu plus à l’est, en Maurétanie Césarienne et en Numidie, l’insurrection est plus forte encore et menace la région d’Auzia. La tentative d’imposer des préfets aux tribus n’est pas suffisante. Pour remédier à cette conjoncture défavorable, la IIIe légion Auguste est reconstituée -entre 253 et 258 selon les sources-, mais elle provoque un regain de brigandage et d’instabilité.

Un nouveau légat, Decianus, tente de mettre fin à la crise et se trouve confronté à des alliances de tribus. Il parvient toutefois à repousser les Bavares qui s’étaient alliés à des rois locaux, les Quinquegentanei qui, établis dans le massif montagneux de la Djurdjura, avaient envahi la Numidie en 253, ainsi que les Fraxinenses. Les raids barbares qui ont dévasté une bonne partie de la Numidie sont finalement contenus, et les opposants à l’hégémonie romaine doivent se résoudre peu à peu à reculer.

L’Afrique Proconsulaire a quant à elle été moins touchée par les révoltes, mais n’est pas pour autant sous domination exclusive des Romains. En Tripolitaine par exemple, c’est généralement le système de délégation qui fait acte. Opposés à l’ouest de l’Afrique à des attaques violentes, les Romains préfèrent laisser une certaines autonomie aux autochtones, tout en préservant leur influence sur la région. Dans certains endroits, comme en Byzacène, Rome a su garder un contrôle quasi-total.

L’accélération au milieu du IIIe siècle des mouvements d’insoumission et de révolte des tribus africaines est indéniable. Elle a nécessité une reconcentration et une restructuration des effectifs militaires romains. Pour autant, il ne faut pas y voir un phénomène capable de remettre en cause sérieusement la présence et l’hégémonie de l’Empire. Hormis la révolte des Maures de Grande Kabylie et les nombreuses invasions en Maurétanie Césarienne et Numidie rendues possibles par la disparition momentanée de la légion, Rome a pu maîtriser la situation. La romanisation, tout du moins dans la partie orientale de l’Afrique romaine, n’est pas en danger et peut continuer à se développer.

Pour autant ce qu’on a coutume d’appeler la « crise du IIIe siècle » n’est pas terminée en Afrique. L’empire fait face à un nouvel adversaire depuis déjà quelques années : le christianisme.

[modifier] Cultes et pratiques rituelles

[modifier] Le christianisme en Afrique romaine

Selon Claude Lepelley, le christianisme occidental latin est né en Afrique du Nord. Au milieu du IIe siècle, les communautés chrétiennes y étaient déjà très nombreuses et dynamiques. Et au IVe siècle, naîtra Saint Augustin dont la pensée aura une influence déterminante sur l'occident chrétien du moyen-âge et de l'époque moderne[1].

Faute de documentation assez complète, il est difficile de reconstituer les étapes et les lieux de diffusion qui ont précédé l’arrivée des chrétiens dans les provinces africaines. De plus, ce sont essentiellement les sources chrétiennes – notamment celles de Tertullien - qui permettent de retracer l’histoire de l'Église africaine au IIIe siècle, ceci posant évidemment un problème d’objectivité.

On situe l’apparition en Afrique des premiers chrétiens avant l’an 180 (par les Actes des martyrs scillitains: il s'agit du procès-verbal de la comparution, le 17 juillet 180, d'une dizaine de chrétiens devant le proconsul d'Afrique ). Largement minoritaires, les chrétiens adoptent dès le départ une attitude offensive pour propager leur foi, et se dirigent sans trop d’appréhension vers un conflit ouvert avec le pouvoir impérial païen.

L’histoire des débuts du christianisme en Afrique est étroitement liée à la personne de Tertullien. Né de parents païens, il entre dans la communauté chrétienne de Carthage vers 195 et devient proche de l’élite de la ville, qui saura le protéger contre la répression des autorités. Ayant reçu la prêtrise, il s’emploie dans ses premiers écrits à lutter pour que l’Eglise chrétienne soit reconnue officiellement par l’Empire.

On peut parler de « christianisme africain » tant ce dernier adopte un caractère spécifique, se faisant remarquer par son intransigeance. Afin de progresser en nombre d’adeptes et de s’ancrer dans la vie populaire africaine, la doctrine chrétienne à travers les écrits de Tertullien cherche à s’émanciper de toutes les institutions païennes qui structurent la société romaine de l’époque. Il faut voir dans ce travail d’écriture plus une transcription et une mise en valeur des problèmes spécifiques d’une nouvelle communauté que la volonté d’un homme d’imposer à de fervents croyants une doctrine qui ne leur convient pas.

Les chrétiens refusent donc de participer aux nombreuses cérémonies fondant la vie civique. Dans son œuvre De l’idolâtrie, Tertullien précise la nature des activités déconseillées aux chrétiens : ils doivent, pour les plus riches, refuser de participer à la vie politique de la cité en tenant un quelconque poste, refuser tout métier agricole qui pourrait fournir des produits et animaux aux séances de sacrifices. Les chrétiens ne doivent pas non plus exercer le professorat qui les obligerait à enseigner les mythes et cultes païens.

Mais ce qui sépare et oppose le plus les autorités romaines et la communauté de chrétiens, c’est sans aucun doute le fait que ces derniers refusent de servir l’armée de l’Empire. Tertullien souligne la difficulté de concilier le serment militaire avec celui prononcé lors du baptême. Outre l’omniprésence des rites païens dans la vie militaire, le plus grand dilemme pour les chrétiens est la probabilité de tuer des adversaires pendant les combats, chose incompatible avec le message de la vie du Christ : c’est une transgression du sixième commandement.

Ce choix politico-religieux a été à l’origine de conflits parfois violents, les chrétiens étant accusés de mettre en péril la cité quand leur refus de service militaire se faisait pendant une période qui nécessitait un besoin accru de soldats. Il a amené des sanctions qui ont parfois été jusqu’à la mise à mort, créant la situation de martyr très spécifique à la religion chrétienne. Tertullien lui-même prône la souffrance et le martyre comme issue vers le salut, amenant des choix assez éloquents de la part des chrétiens : certains se choisissaient des mort « de héros », en combattant par exemple contre des lutteurs égyptiens. Le martyre devenait un acte de résistance et de mémoire, inscrit dans un calendrier commémoratif, base du calendrier chrétien.

A travers cette base doctrinale extrêmement stricte et difficile à défendre devant une population qui ne comprend pas la plupart du temps les choix des chrétiens, Tertullien cherche à éviter à sa communauté de se mélanger aux rites et coutumes païens afin de garder toute sa spécificité et de préserver ses chances d’éclosion. Pour autant, il ne veut pas s’éloigner de la vie de la cité, encore moins de celle de l’Empire. Il aime l’Empire et est convaincu de ses bienfaits dans les provinces africaines.

Les chrétiens ont cependant aidé, via leur intransigeant besoin à la fois de démarcation et d’affirmation au sein de la société africaine, à instaurer un climat de tension entre eux et le reste de la population, mais surtout avec le pouvoir impérial qui devant cette menace de division, ne tarde pas à réagir.

La doctrine chrétienne qui a pris pied en premier lieu sur les côtes africaines s’est depuis développée à l’intérieur des terres. Si l'on ne situe pas précisément la ville dont sont originaires les martyrs scillitains (Scillium, Scillitium ? dans la région de Carthage), ceux de Madaure, Miggin et Namphamo, sont attestés à la même époque : les chrétiens connaissent leurs premiers martyrs dans un contexte politico-religieux en constante évolution.

Le IIIe siècle connaît une fragilisation importante des fondements religieux du pouvoir impérial. Censé être protégé des dieux, le mythe de l’empereur qui se situe au dessus des hommes est remis en doute par les païens, en particulier après la mort de Dèce au combat, en 251. Les coupables sont vite trouvés : par leur impiété, les chrétiens sont accusés d’avoir provoqué la colère des dieux.

La religion romaine n’est pas en soit une religion dogmatique. Elle ne possède pas de texte sacré et base ses croyances sur une définition très vaste de la divinité. Ce ne sont donc pas les nouvelles croyances chrétiennes en elles-mêmes qui dérangent les autorités romaines, mais le fait que les chrétiens, se formant en une communauté bien distincte et prête à tout pour développer sa foi, jouent le jeu de la division, à une période où l’Empire est la proie de nombreuses et virulentes attaques de la part des barbares sur le continent européen.

Dèce lui-même avait déjà instauré cette notion de « bouc émissaire » pendant ce qu’on appelle la « persécution de Dèce », de 249 à 251. La persécution romaine, la première attaque officielle contre l’Eglise africaine, est entérinée par un édit promulgué dès 249 qui oblige les chrétiens à prier pour le salut de l’empereur, et à procéder en suivant à des sacrifices ou des libations.

Cette nouvelle donne force les chrétiens à un choix. Plusieurs attitudes sont relevées : certains suivent les consignes des autorités relayées par les cités africaines et se plient à l’édit, allant jusqu’aux sacrifices d’animaux - chose formellement interdite par leur dogme - ; d’autres pour qui il est inconcevable de renier l’Évangile préfèrent fuir ; d’autres encore choisissent de déclarer ouvertement leur mécontentement à la population, mettant leur vie en péril.

L’autorité romaine en formulant cet édit a divisé la communauté chrétienne qui suite à cette crise montre encore une fois toute son intransigeance. Ceux qui ont cédé aux demandes de Dèce et ont participé aux supplications – les lapsi - se voient très mal accueillis par les « résistants » quand vient l’heure de leur réintégration. Les évêques qui ont « péché » sont pour la plupart pardonnés mais se voient refusé le retour à leur fonction. La persécution a engendré une telle crise au sein de l’Eglise africaine que le concile de Carthage propose, en 256, de rebaptiser les fauteurs afin qu’ils redeviennent purs. Il se heurte là violemment à l’évêque de Rome pour qui ce double baptême est tout bonnement inconcevable car il dé-crédibiliserait le rite sacré et unique de l’évêque. (Voir aussi Donatisme)

Après une brève période de calme, les persécutions recommencent en 257 sous l’impulsion de Valérien. Ce sénateur romain, proche des élites hostiles au christianisme, emploie une nouvelle tactique pour affaiblir les chrétiens. Il décide de couper l’élite chrétienne de sa base. Les gouverneurs de province ont pour ordre d’exiler tout évêque ou clerc qui refuserait de s’adonner aux rites sacrificatoires. Ainsi Cyprien, grande figure du christianisme africain est mis en exil ; d’autres sont condamnés aux mines. La persécution devient sanglante un an plus tard quand Cyprien et d’autres clercs, victimes des nouvelles mesures romaines, sont condamnés à mort et décapités.

Il faut attendre la mort de Valérien en 260 pour que le calme règne à nouveau en Afrique. Son fils Gallien au pouvoir est beaucoup plus conciliant : il arrête les poursuites contre les chrétiens et promulgue un édit de tolérance : La petite paix de l’Église. Cette cohabitation pacifique permet à l’Église africaine de se développer dans les provinces et d’augmenter le nombre de ses fidèles. C’est Dioclétien qui, en 284 au début du système de tétrarchie, provoquera le retour des persécutions.


[modifier] De l’Afrique romaine au Maghreb arabe

[modifier] Notes

  1. Alain Corbin, Histoire du christianisme p.120 (Saint Augustin), Ed. Seuil, 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Yann Le Bohec, L’Afrique romaine (146 avant J.-C. - 439 après J.-C.), éd. Picard, 2005 (Paris), 600 p. ISBN 2-7084-0751-1
  • Noëlle Géroudet, Hélène Ménard, L’Afrique romaine. De l’Atlantique à la Tripolitaine (69-439). Paris, Belin, 2005, 231 p.

[modifier] Liens externes


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