André Suarès
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André Suarès, poète français né à Marseille en 1868 et mort en 1948.
Il fut, à partir de 1912, l’un des quatre "piliers" de la Nouvelle Revue Française (NRF) (avec Gide, Claudel et Valéry).
Pourfendeur de toutes les dictatures, visionnaire, insurgé, André Suarès, appartient à cette catégorie d’écrivains réduits au silence.
Né à Marseille en 1868, Felix Isaac Suarès – il deviendra André à la mort de son père – grandit dans le goût de la vérité et l’amour de la connaissance. Brillant élève des grandes écoles, il s’insurge peu à peu contre un savoir « qui fige l’impulsion créatrice ».
La perte de son père, puis de son frère en 1903, le laisse dans une irrémédiable solitude et radicalise son sentiment d’exil. Après une retraite dans sa Provence natale, il entreprend une longue quête mystique et artistique à travers l’Italie qui s’achèvera par Le Voyage du Condottière, un immense poème en prose.
Le Livre de l’émeraude (1902), écrit en Bretagne, le pays du « climat de son âme », lui vaut le prix Montillon de l’Académie Française. Mais il refuse une gloire que « la vérité exige de ne pas rechercher », et est ignoré de la critique.
Il survit avec l’aide de quelques écrivains et mécènes qui lui permettront de publier une centaine d’ouvrages et de recevoir des prix prestigieux ; à sa mort, André Suarès laisse 20 000 pages inédites et un manuscrit inachevé dans lequel se dessine l’unité de son œuvre, Le Paraclet.
Poète en tous écrits, prophète par vocation, André Suarès, déchiré entre des exigences contraires, n'a cessé de chercher la réalisation intérieure. Ecartelé entre le désir d'accomplir son moi et le souci d'intervenir dans les affaires du monde, il a mené une quête fervente vers la grandeur. Condottière de la beauté, il a aimé l'Europe dans la diversité de ses génies. Suarès nous touche encore aujourd'hui par le constant souci qu'il eut de confondre l'Art et la Vie. Son écriture, brûlant d'un feu souterrain, manifeste une exubérance maîtrisée. Et, dans ses derniers livres, il pratique une esthétique du discontinu d'une étonnante modernité.
« Il est des génies aussi méconnus que Suarès, non plus inconnus. Il est des écrivains plus oubliés que Suarès, non plus séquestrés. Suarès a été l'artisan involontaire et la victime consciente d'une conspiration du silence sans précédent, devenue endémique depuis sa mort en 1948. Avec lui, on aura vu un très grand écrivain arriver à 70 ans, admiré, vénéré par toute l'Europe pensante, ayant écrit cent livres et voué sa vie à l'esprit, sans qu'on sache exactement où et quand il est né, où il vit et quel est son vrai patronyme. On n'a pas été plus lettré que lui et aussi ignoré des lettrés, ni aussi étouffé par les gens de lettres. Ce lauréat de quatre grands prix littéraires, qu'il n'a ni sollicités ni désirés, ce terrible pourfendeur de l'hitlérisme, dès ses débuts, est moins connu que les écrivains pro-allemands inquiétés ou fusillés à la Libération », note son premier biographe, Marcel Dietschy.
[modifier] Bibliographie
- Images de la Grandeur, 1901
- Sur la mort de mon frère, 1904
- Marsiho, Jeanne Laffitte, 1999, ISBN 2734807092
- Voyage du condottiere, LGF - Livre de Poche, 1996, ISBN 2253932590
- Andre Gide - André Suarès. Correspondance. 1908-1920, Gallimard, 2003.