Armand de Gramont
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Antoine Auguste Agénor Armand de Gramont, duc de Guiche puis 12e duc de Gramont (1925), prince de Bidache, est un industriel et un scientifique français né le 29 septembre 1879 et mort le 2 août 1962.
Fils d'Agénor de Gramont et de sa deuxième épouse, Marguerite de Rothschild, petit fils du ministre des Affaires étrangères Agénor de Gramont, il est le demi-frère d'Élisabeth de Clermont-Tonnerre, dite « la duchesse rouge ». Le scientifique et académicien Arnaud de Gramont est le cousin de son père.
Le 14 juillet 1904, au château de Vallière, il se fiance avec Élaine Greffulhe (1882-1958), fille du comte Henry Greffulhe et de la comtesse, célèbre pour avoir été un modèle de Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu. Il était lui-même ami de Proust qui le rencontra sans doute à la fin décembre 1902 lors d'un dîner chez les Noailles : Armand de Gramont, écrira-t-il dans son pastiche de Saint-Simon, « rappelait les grâces de ce galant comte de Guiche, qui avait été si initié dans les débuts du règne de Louis XIV. Il dominait sur tous les autres ducs, ne fût-ce que par son savoir infini et ses admirables découvertes. » Et il ajoute qu'il avait des yeux « admirables avec un regard qui, bien que personne n'aimât autant que lui à se divertir, semblait percer au travers de sa prunelle, dès que son esprit était tendu à quelque objet sérieux. » Marcel Proust assista au déjeuner de fiançailles qui le rendit extrêmement malheureux car il était le seul à y être venu en habit.
Le mariage eut lieu en l'église de la Madeleine à Paris le 14 novembre 1904. Cette union ne fut pas très harmonieuse : Élaine Greffulhe est ennuyeuse et terne, et elle sera irrémédiablement trompée par un mari qui adore les femmes. Ils eurent néanmoins cinq enfants :
- Antoine Agénor Henri Armand (1907-1995) ;
- Henri Armand Antoine (1909-1994) ;
- Jean Armand Antoine (1909-1984) ;
- Charles Louis Antoine Armand (1911-1976) ;
- Corisande Marguerite Elisabeth (1920-1980).
Amateur de peinture, Armand de Gramont avait rêvé de devenir peintre et exposé en 1904 un tableau au Salon des Artistes français. Sa famille l'avait poussé vers des études plus sérieuses et il avait obtenu une licence ès sciences en 1902. En 1908, sur les conseils du professeur Carlo Bourlet, il établit un laboratoire pour des expériences d'aérodynamique, dans le jardin d'une maison de retraite fondée par ses beaux-parents à Levallois. En 1911, il soutient à la Faculté des sciences de Paris sa thèse pour le doctorat ès sciences intitulée "Essai d'aérodynamique du plan". Au cours de la Première Guerre mondiale, Armand de Gramont, alors sous les drapeaux, observe l'insuffisance de l'équipement de l'armée française en instruments d'optique de précision et l'absence d'ingénieurs capables de les mettre au point. En mars 1916, le Service des fabrications de l'aviation du ministère de la Guerre, demande à Gramont de transformer son laboratoire en atelier de fabrication d'appareils optiques, en particulier de collimateurs de visée. Simultanement, il prend la tête d'un comité en faveur de la création d'un "institut d'optique" chargé d'un enseignement de l'optique instrumentale. Si la décision de principe fut prise par le Gouvernement dès 1916, l'Institut d'optique théorique et appliquée (SupOptique), qu'il présida jusqu'à sa mort, ne commença ses activités qu'en 1920. Sa fille Corisande y fut élève-ingénieur.
En tant qu'industriel, avec l'ambition de rivaliser avec les productions allemandes, il fonde en 1919 et dirige la société OPL, « Optique et Précision de Levallois », qui prend la suite de l'atelier de fabrication d'appareils optiques. Son siège est installé au même endroit, 86 rue Chaptal à Levallois-Perret. L'armée fut son principal client jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En 1938, Armand de Gramont, voulant diversifier les productions d'OPL vers le monde civil, fit construire une usine à Châteaudun. La société produisit alors des appareils photographiques réputés sous la marque FOCA. En 1964, OPL fusionna avec SOM-Berthiot pour former la Société d’Optique, Précision électronique et Mécanique (SOPELEM), qui a travaillé dans le domaine militaire. La SOPELEM devint en 1992 SOPELEM/SOFRETEC puis SFIM/ODS et fut rachetée en 2000 par la SAGEM.
[modifier] Distinctions
Il fut grand officier de la Légion d'honneur. Élu à l'Académie des sciences le 9 février 1931 (Armand de Gramont 32 voix, Louis Martin 29 voix), succédant à Achille Le Bel , il en fut le président l'année 1956. Il fut également président de la Société française de physique, président d'honneur de la Société française de photographie (1938-1946), succédant à Charles Fabry, président de la Commission scientifique de l'Aéro-Club de France, président de l'Institut d'optique théorique et appliquée (SupOptique).
Précédé par | Armand de Gramont | Suivi par |
Robert Bourgeois | Président de SupOptique | Alfred Kastler |