B. Traven
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B. Traven (Bruno Traven, mort le 26 mars 1969) était un énigmatique écrivain de langue allemande, connu pour le roman Le trésor de la Sierra Madre (Der Schatz der Sierra Madre). Ce livre a été porté à l'écran par John Huston dans un film du même nom, avec comme principal Humphrey Bogart. B. Traven aurait participé au tournage du film comme technicien. Ses livres sont mondialement connus et traduits dans de nombreuses langues.
Traven écrivit de nombreux livres, dont le vaisseau des morts, et une série de romans épiques se déroulant dans la jungle, décrivant la corruption du gouvernement et la révolte des indiens au coeur de la révolution mexicaine (le pont dans la jungle, la charette, gouvernement, la révolte des pendus, le général de la jungle, etc.). Ses romans font le portrait des êtres humains ayant fait la révolution, dans un cycle violent où les opprimés font face à la violence des oppresseurs, qu'ils se révoltent ou pas. Ses livres sont imprégnés de sympathies pro-communiste (voir Dans l'Etat le plus libre du mondre, où l'auteur prend parti pour la révolution bolchévique) et anti-capitaliste.
A sa mort, sa veuve déclara qu'il était en fait Ret Marut. En 1919, il aurait été responsable de la presse de la République des Conseils de Bavière, dont il s'est inspiré pour écrire Dans l'État le plus libre du monde. Militant anarchiste, il aurait publié la revue anarchiste Der Ziegelbrenner (le briquetier) entre 1917 et 1921, à Munich. Il se fixe au Mexique, après des années d'errances, romancées dans le vaisseau des morts. A sa mort, en 1969, l'État mexicain lui fit des funérailles nationales. Ayant vécu en communion avec les indiens du Chiapas, ils dispersèrent ses cendres sur leur territoire.
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[modifier] Identités
Comme les auteurs américains Thomas Pynchon et J. D. Salinger, Traven joua du flou de son indentité, anonyme, et refusait de donner des interviews parce qu'il considérait que la véritable biographie des écrivains était leurs œuvres. Peu de choses sont tenues pour sures sur lui, il n'est même pas certain qu'il ait été d'origine allemande, même s'il utilisait principalement cette langue. Il est clair, d'après ses livres qu'il a beaucoup voyagé en Europe, aux États-Unis et au Mexique.
La plupart des indices montrent son identité allemande, et de multiples conjectures ont été faites sur sa parenté. Il fut peut-être un fils illégitime de Guillaume II d'Allemagne, ou Otto Feige, fils d'un artisan allemand de Swiebodzin, en Prusse occidentale. L'Encyclopædia Britannica affirme qu'il serait né Berick Traven Torsvan à Chicago et qu'il a grandi en Allemagne avant de s'installer au Mexique. Par ailleurs, The Penguin Encyclopedia affirme qu'il est né Albert Otto Max Frege soit à Chicago soit en Pologne.
[modifier] Ret Marut et/ou Hal Croves?
En se basant sur la ressemblance de leur style d'écriture, il fut fortement suggéré que Traven était un pseudonyme pour l'anarchiste allemand Ret Marut, qui publia un journal clandestin dans les dernières années de l'Empire allemand et à la naissance de la République de Weimar.
Une autre de ses identités aurait été "l'agent de Traven", au nom à consonance anglaise Hal Croves qui travailla avec le réalisateur John Huston pendant le tournage de le trésor de la Sierra Madre. Dans une interview à propos du film, la femme d'Humphrey Bogart, Lauren Bacall, expliqua que Huston lui avait dit que Croves était Traven. Cependant, la femme de Huston, Evelyn Keyes, dira plus tard que Huston était sceptique. Un conflit concernant une réduction du salaire de Croves aurait assombri l'histoire.
La veuve de Traven, Rosa Elena Luján, confirma les deux pseudonymes dans une interview publié en 1990 dans le New York Times. Le journaliste du Times nota que l'insignifiance d'une identité formelle était un thème central de le vaisseau des morts. La femme de Traven expliqua que Traven avait près de dix identités et adorait embrouiller les choses. L'identité de Ret Marut peut remonter jusqu'en 1907, mais, jusque là, ni la veuve de Traven ni personne d'autre ne peut vraiment savoir qui il fut avant cela.
[modifier] Arthur Cravan?
Un roman biographique sur la vie d'Arthur Cravan a été publié par Dark Horse Comics. Ecrit par l'éditeur Mike Richardson, et illustré par Rick Geary, Cravan avance l'idée que Traven et lui-même ne sont qu'une personne. Arthur Cravan, dadaiste, pugiliste, était une personnalité hors du commun qui disparut quelque part au Mexique en 1920. Cravan, comme Traven, utilisa une douzaine de pseudonymes.
[modifier] Anecdotes
Albert Einstein, à qui l'on demandait quel livre il emporterait sur une île déserte, aurait répondu : N'importe lequel pourvu qu'il soit de Traven.
[modifier] Œuvres
- Die Baumwollpflücker ("Les Ramasseurs de coton"), 1925 (pas de traduction disponible)
- Der Wobbly - en allemand, 1926 (pas de traduction disponible)
- Le Vaisseau des morts (Das Totenschiff) - en allemand, 1926, ISBN 2-7071-3967-X
- Le Trésor de la Sierra Madre - en anglais, 1927 (porté au cinéma par John Huston en 1947 avant deux autres adaptations)
- Der Busch ("l'Arbuste"), 1928 (pas de traduction disponible)
- Land des Frühlings ("Le Pays du printemps"), 1928 (pas de traduction disponible)
- Le Pont dans la jungle - 1929
- Rosa Blanca - 1929, ISBN 2-7071-4576-9
- Le cycle de Caoba:
- La Charette, 1931, ISBN 2-7071-4618-8
- Regierung ("Gouvernement"), 1931
- Der Marsch ins Reich der Caoba, 1933
- Trozas
- La Révolte des pendus - 1936, ISBN 2-7071-4437-1 (porté au cinéma en 1954 au Mexique)
- Sonnen-Schöpfung / Indianische Legende ("La Création du soleil - légende indienne") 1936
- Le Général de la Jungle - 1937
- Le Visiteur du soir -, ISBN 2-234049-38-5 (contient la nouvelle Le Troisième Invité, porté à l'écran par Roberto Gavaldón en 1960 sous le titre Macario)
- "Dans l'État le plus libre du monde" (choix d'articles du "Ziegelbrenner" traduits en français)
- Indios
- Aslan Norval 1960 (pas de traduction disponible)
[modifier] Études
- Jonah Raskin, My Search for B. Traven (New York: Methuen, 1980). ISBN 0416007414 Traduction par Virgine Girard, A la recherche de B. Traven (Arles: Les Fondeurs de Briques, 2007)
[modifier] Liens externes
- B. Traven, L'homme qui n'existe pas par Laurent Martin
- (de) Internationale B. Traven Gesellschaft e.V