Bataille de Fontenoy
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Informations générales | |
Date | 11 mai 1745 |
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Lieu | Sud-est de Tournai (Hainaut) |
Issue | Victoire française décisive |
Belligérants | |
Français et une brigade irlandaise |
Britanniques, Hollandais, Hanovriens, Autrichiens |
Commandants | |
Maurice de Saxe | Duc de Cumberland |
Forces en présence | |
49 000 hommes en 56 bataillons et 115 escadrons | 48 500 hommes en 46 bataillons et 90 escadrons |
Pertes | |
2 300 morts 5 000 blessés |
2 500 morts 5 000 prisonniers ou blessés |
Guerre de Succession d'Autriche | |
Batailles | |
Mollwitz — Dettingen — Toulon — Pierrelongue — Fontenoy — Hohenfriedberg — Kesselsdorf — Soor — La Havane |
Sommaire |
[modifier] Campagne précédant la bataille
Dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), l'armée du roi Louis XV, menée par le maréchal Adrien Maurice de Noailles, envahit en mai 1744 les Pays-Bas autrichiens et s'empara rapidement des places de Menin, Ypres, Knokke et Furnes.
Placée sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, l'armée française entama l'année suivante le siège de la ville de Tournai, importante place militaire verrouillant la vallée de l'Escaut. Sous le couvert d'une diversion lancée vers Mons, le maréchal de Saxe rabattit le gros de son armée vers Tournai qui fut totalement investie le 26 avril 1745. Leurrés par la diversion française, les généraux alliés rassemblèrent dans la précipitation leurs effectifs près de Bruxelles et se mirent d'abord en route le 30 avril 1745 vers Mons avant finalement d'obliquer leur marche vers Tournai.
[modifier] Déroulement
La bataille entre les deux armées se déroula le mardi 11 mai 1745 sur la plaine de Fontenoy, à 7 kilomètres au sud-est de Tournai. Prévoyant l'arrivée de l'armée alliée, le maréchal de Saxe avait ordonné d'édifier des retranchements sur la rive droite de l'Escaut. Dès le 8 mai, le village de Fontenoy fut fortifié et deux solides redoutes édifiées près de la corne du bois de Barry ; le 10 mai, trois nouvelles redoutes furent érigées entre Fontenoy et Antoing.
La bataille débuta le mardi 11 mai dès 5 heures du matin par de violents tirs d'artillerie. Suite à de nombreux retards dans le déploiement des troupes alliées, les premières attaques ne débutèrent que vers 9 heures du matin. Par deux fois, les attaques menées par les régiments hollandais contre Fontenoy et Antoing furent repoussées par la puissante artillerie française et les défenseurs français. Voulant forcer le destin, le duc de Cumberland, commandant l'ensemble des forces alliées (Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Hanovre et Autriche) ordonna dès lors vers 10h30 à ses bataillons britannico-hanovriens d'attaquer entre la corne du bois de Barry et le village de Fontenoy. Malgré une canonnade meurtrière, les régiments britanniques arrivèrent au contact vers 11 heures avec la première ligne française.
S'avançant à la tête du 1er bataillon des Gardes britanniques, un officier, Charles Hay, voulut encourager ses hommes en se moquant des Français. Sortant une petite flasque d'alcool, il but à leur santé en se moquant d'eux. Apercevant cet insolent Britannique, un officier français, le comte d'Anterroches, crut qu'il s'agissait d'une invitation à tirer. Il lui aurait répondu des mots, vraisemblablement proches de ceux que Voltaire écrivit par la suite: "Monsieur, nous n'en ferons rien! Tirez vous-mêmes!" L'inconscient populaire ne devait retenir de tout cela qu'une citation: "Messieurs les Anglais, tirez les premiers!" Les Français furent toutefois les premiers à tirer.
Ouvrant à leur tour de terribles feux, les troupes britanniques ne tardèrent pas à culbuter les premiers rangs ennemis, à ouvrir une brèche et à s'avancer dans le camp français. Craignant que l'armée française ne soit coupée en deux, le maréchal de Saxe entreprit aussitôt de lancer de sanglantes contre-attaques qui, finalement, bloquèrent l'avance des britanniques. Forcés de se réorganiser défensivement, les régiments britannico-hanovriens de Cumberland adoptèrent dès lors une position de rectangle à trois côtés fermés.
Voyant apparaître vers 13h les premiers renforts français, menés par Lowendal, le duc de Cumberland ordonna finalement à ses troupes de se replier sur Vezon. Au cours de ce repli, le régiment irlandais de Bulkeley parvint à s'emparer un drapeau du second bataillon des Gardes britanniques.
La bataille prit fin vers 14h ; une heure plus tard, les derniers éléments hollandais quittaient le champ de bataille. Les forces alliées se replièrent au cours de la nuit vers la place d'Ath.
[modifier] Bilan
Après la victoire de Fontenoy, les troupes du roi de France s'emparèrent aisément de la ville de Tournai et, en l'espace de deux années à peine, conquirent l'ensemble des Pays-Bas autrichiens.
Au terme de trois grandes batailles (Fontenoy, Raucoux et Lawfeld) et de 24 sièges de places dans les Pays-Bas (Pays-Bas autrichiens et Provinces-Unies), la paix fut signée le 18 octobre 1748, à Aix-la-Chapelle. Voulant traiter en roi et non en marchand, Louis XV rétrocéda toutefois toutes ses conquêtes autrichiennes sans la moindre contrepartie. À l'inverse de Frédéric II, leur allié, qui avait gardé la Silésie, les soldats français, tombés à Fontenoy, Raucoux ou Lawfeld, ne s'étaient finalement battus que "pour le roi de Prusse".
[modifier] Liens externes
[modifier] Sources bibliographiques
- Tripnaux Alain, Fontenoy-La-Bataille, Tomes I-II-III, 1200 pages, Asbl Le Tricorne, Tournai, 1994-2005
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