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Artillerie

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L'artillerie désigne les armes collectives, ou lourdes, qui servent à envoyer, à grande distance, sur l'ennemi ou sur ses positions et ses équipements, divers projectiles de gros calibre : obus, boulet, roquette, missile, pour appuyer ses propres troupes engagées dans une bataille ou un siège. Le terme serait apparu environ au XIIIe siècle, dérivant du vieux français artillier qui désignait les artisans, fabricants d'armes et équipements de guerre. Ces artisans ont été pendant longtemps les seuls "spécialistes" dans le service de ces armes puisqu'ils les fabriquaient et les essayaient avant livraison. C'est pourquoi, jusqu'au XVIIIe siècle, ils étaient commissionnés par les souverains pour les servir à la guerre. Ainsi et par extension, le nom d'artillerie qui désignait l'ensemble des produits fabriqués par les artilleurs a fini par désigner aussi l'ensemble des troupes au sol chargées de mettre en action ces armes dès lors que des formations militaires spécialisées ont été créées. L'emploi de l'artillerie nécessite le renseignement, la surveillance, l'acquisition d'objectif, le réglage du tir, la transmission des informations, un approvisionnement en munitions et l'entretien des armes. Du fait de sa complexité, elle resta longtemps l'arme scientifique par excellence, attirant nombre de savants. En raison de son intérêt stratégique, elle fut l'arme déterminante la plus prisée de Napoléon Ier (qui était artilleur de métier), en particulier lors de la bataille d'Austerlitz.

Canon exposé devant la cathédrale de Montréal, Québec
Canon exposé devant la cathédrale de Montréal, Québec

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] L'artillerie névrobalistique

Voir l’article Artillerie médiévale.

La première façon d'atteindre l'ennemi avec des projectiles, fut de les lancer grâce à l'énergie mécanique, d'un contrepoids (trébuchet, mangonneau) ou de la tension (catapulte) ou encore la torsion (baliste) d'un cordage, accumulée et libérée d'un coup donnant alors la force capable d'envoyer à distance une charge vers l'adversaire. Celle-ci dépendait du type d'engin utilisé ; on trouvait ainsi des javelots ou des pierres, mais aussi des projectiles incendiaires à base de poix, ou « bactériologiques » comme des carcasses d'animaux malades. La plupart de ces engins étaient destinés aux opérations de siège, aussi bien dans l'attaque que dans la défense. Cependant, les légions romaines firent quelquefois usage de machines légères comme les Scorpions sur le champ de bataille.

Quelques types d'engins névrobalistiques :

[modifier] L'âge de la poudre

La vraie naissance de l'artillerie, allait venir avec la découverte d'une énergie propulsive, rapidement et directement utilisable, la poudre noire. Après quelques essais décevants de fusées incendiaires, on imagina d'utiliser les gaz produits par la déflagration comme propulseur dans un tube pour lancer un boulet, la bombarde était née.[réf. nécessaire]

[modifier] Le tube

La métallurgie encore balbutiante de l'époque, ne permettant pas de réaliser des canons d'un bloc, ceux-ci était réalisés d'une manière analogue aux tonneaux, avec des pièces de fer forgé ou même de bois tenues ensemble par des cerclages en fer ou même en cuir (en Italie par exemple). Dans ces conditions, les tubes étaient très souvent sujet à des éclatements inopinés dangereux voire fatal pour leurs utilisateurs. Pour cette raison, les charges de poudre propulsive étaient nécessairement limitées réduisant ainsi la portée et la puissance à l'impact. De plus, les charges perdaient beaucoup d'efficacité du fait de l'important vent de boulet, rendu nécessaire par le manque de régularité dans la fabrication des projectiles. [réf. nécessaire]
À la fin du Moyen Âge, l'artillerie de siège est devenue si efficace que les techniques de fortification doivent être repensées de fond en comble. Il n'existe plus alors de fort imprenable, car plus un mur est haut, plus il est vulnérable au tir des boulets métalliques.
Peu à peu, la métallurgie trouva de meilleures techniques et matériaux pour la fabrication des pièces, on commença à utiliser le bronze qui, bien que plus coûteux, présentait l'avantage de se déformer plutôt que d'éclater.
Dès 1855, le convertisseur Bessemer permit de produire de l'acier de qualité à bas prix. Ceci permit à l'artillerie de progresser. En 1875, la portée atteint les 6 Km. A partir de 1890, commencent des tirs au dessus des troupes.

[modifier] L'affût

Parallèlement, on travailla aussi à rendre l'artillerie plus mobile, en plaçant l'arme sur un affût à roue. C'est cette innovation qui marque le passage de la bombarde au canon, permet également un pointage plus aisé en portée. Il semble que les premiers affûts firent leur apparition à la bataille de Marignan en 1515.

[modifier] Le projectile

Un autre problème est lié à la nature des projectiles. Ces derniers étant, dans un premier temps, en pierre avaient la fâcheuse tendance à s'écraser à l'impact d'un objectif solide comme une muraille d'enceinte. Ce dernier problème fut éliminé, au milieu du XVe siècle, grâce à l'emploi de projectiles en fer battu, plus résistants, qui permirent enfin à l'artillerie à poudre de surpasser réellement son aînée.

[modifier] L'artillerie moderne

[modifier] Les différentes classifications de l'artillerie

Les pièces d'artillerie peuvent être classifiées de plusieurs façons. On peut par exemple les distinguer selon leur encombrement, leur nombre de servants et la taille de leur projectile, en les répartissant entre artillerie légère, artillerie lourde. Cependant, cette classification s'avère très dépendante de l'époque et du lieu considéré, ainsi une pièce lourde de 12 livres, du Premier Empire, sera de nos jours considérée comme une pièce légère, du fait de son calibre.

Plus fiable, le classement en fonction de l'objectif varie beaucoup moins. On peut ainsi répartir les pièces d'artillerie en différentes catégories, qui ont existé pratiquement à toutes les époques. La plus ancienne est sans conteste l'artillerie de siège, qui fut bientôt contrée par sa rivale l'artillerie de place. L'artillerie de campagne apparut elle aussi, du temps de l'artillerie névroballistique, mais de façon plus tardive et limitée; elle fut alors principalement employée par les Romains. l'idée de monter ces machines sur des navires, donnant naissance à l'artillerie navale date aussi de cette période, Alexandre le Grand semble en avoir utilisées lors du siège de Tyr. Pour contrer cette artillerie navale apparut une branche de l'artillerie de place, l'artillerie côtière.

[modifier] Les grands artilleurs

  • Jean Bureau révolutionne l'artillerie médiévale. Avec son frère Gaspard, il est le véritable initiateur de l'artillerie de campagne, c'est-à-dire de l'emploi de canons mobiles sur le champ de bataille. Cette mutation profonde de la technologie militaire au milieu du XVe siècle, permettra aux troupes francaises de prendre un ascendant décisif sur l'armée anglaise, et de mettre ainsi fin à la guerre de Cent Ans. Sous son impulsion, le boulet en pierre est remplacé par le boulet en fer, les tubes en fonte font leur apparition. Jean Bureau met fin à l'anarchie des calibres utilisés en imposant les 7 calibres de France.
  • Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (1715-1789), ingénieur, participe à la modernisation et à l'amélioration de de l'artillerie. Son nom est resté attaché au canon Gribeauval qui contribue à la victoire française de Valmy
  • Napoléon Ier (Napoléon Bonaparte, 1769-1821), nommé lieutenant en second d’artillerie le 1er septembre 1785. Au début du mois suivant, il reçut ordre d’aller joindre à Valence, en Dauphiné, le régiment d’artillerie de La Fère, qui était en garnison dans cette ville ; à son arrivée, on le plaça dans une des compagnies de la brigade des bombardiers. Par la suite, tout au long de sa carrière militaire puis lors de son règne, il fut dans l'histoire le premier des stratèges militaires à concevoir ses plans de bataille d'abord et avant tout autour de l'utilisation de l'artillerie, notamment lors du siège de Toulon (1793) ou de la bataille d'Austerlitz (1805), inaugurant ainsi l'ère moderne de la stratégie militaire par une gestion rationnelle de la puissance de feu et de ses effets. Son intérêt pour la cartographie, sa manière de préparer ses plans de bataille très à l'avance à partir des éléments cartographiques, et sa gestion rigoureuse de la logistique sont également typiques d'un artilleur qui se devait de baliser le terrain sur lequel il aurait à déclencher des feux en utilisant ses munitions disponibles.

[modifier] En France

Draguignan, qui est la capitale française de l'Artillerie: elle accueille l'école de spécialisation de cette Arme. La Sainte Barbe, fêtée le 4 décembre est la patronne des artilleurs. La chanson des artilleurs la plus célèbre est "L'artilleur de Metz", cette ville ayant longtemps été une garnison de régiments d'artillerie.

En France, on désigne sous le terme d'« artillerie sol-sol » les unités et systèmes d'armes qui prennent à partie des objectifs au sol et « artillerie sol-air » ceux qui prennent à partie des aéronefs. L'artillerie sol-sol est, de manière générale, l'arme des tirs indirects. Les unités d'artillerie utilisent des armements d'un calibre supérieur ou égal à 20 mm. Comme le génie, l'artillerie est une arme d'appuis (par opposition à l'infanterie et à l'arme blindée cavalerie qui sont les armes de mêlée). L'artillerie française possède différents types d'unités :

Les unités d'appuis indirects : qui servent le TRF1 (canon tracté de 155 mm), l'AUF1 (canon automoteur de 155 mm) ou le LRM (Lance-roquettes multiple). Toutes les unités « AIN » (Appuis Indirects) ont le Mortier de 120 mm en double dotation.

Canon F2 de 20mm de la Marine française
Canon F2 de 20mm de la Marine française

Les unités de défense sol-air : qui servent le ROLAND, le MISTRAL ou le HAWK (qui sont trois missiles sol-air différents et complémentaires)

Il existe également un régiment spécialisé dans la mise en œuvre de télédynes légers télépilotés appelés drones pour obtenir des images numériques des zones survolées. L'information tirée de l'analyse de ces images sert à élaborer ce que l'on appelle le « renseignement d'origine image » ou ROIM.

Autrefois, la distinction entre canon et mortier se basait sur la hausse. Les canons tiraient en tir plongeant (angle de hausse inférieur à 45° - ou 800 millièmes en termes d'artillerie) et les mortiers tiraient en tir vertical (angle de hausse supérieur à 45°). Aujourd'hui, tous les canons d'artillerie sont capables d'effectuer des tirs tendus (pour lesquels la flèche de la trajectoire est inférieure à la demi-hauteur de l'objectif), comme les chars et du tir vertical. Le critère de la hausse est donc inadéquat et le critère pour différencier un canon d'un mortier est le nombre de calibres qui est un nombre sans dimension déterminé par le rapport entre la longueur de la partie rayée et le calibre. En France, une pièce d'artillerie dont le nombre de calibres est inférieur à 20 est un mortier, un canon si ce nombre est supérieur ou égal à 20. Aux États-Unis, par exemple, cette valeur est de 25 et variable selon les pays.

[modifier] Matériel de l'armée française

Le matériel de l'armée française est composé de:

  • Canon de 155 mm appelé TRF1 (TRacté modèle F1), utilisé notamment pendant la guerre du Golfe par la France en Irak.
  • Canon de 155 mm monté sur châssis de char AMX-30 appelé AuF1 (AUtomoteur modèle F1), à Grande Cadence de Tir (GCT, chargement automatique). En cadence de tir maximale, appelée "efficacité", l'AuF1 peut tirer jusqu'à 6 obus à la minute à une distance de 40 kilomètres.
  • Canon de 155 mm sur camion appelé Caesar. Voir aussi [1]
  • LRM, Lance-Roquettes Multiples d'origine américaine et fabriqué sous licence.
  • Systèmes sol-air Hawk, Roland (châssis d'AMX-30), Mistral.
  • Le lance-missile nucléaire HADES (retiré).
  • Le VOA ou Véhicule d'Observation d'Artillerie, la plupart du temps monté sur un châssis d'AMX 10, permettant aux Officiers observateurs de se déplacer sur la ligne de front tout en réglant les tirs déclenchés plusieurs kilomètres à l'arrière par les batteries de canons (artillerie sol-sol).

[modifier] Unité de base de l'artillerie dans l'armée française

L'unité de base de l'artillerie française est la batterie, composée d'une centaine d'hommes, dirigée par un capitaine avec quatre lieutenants - ou ayant rang - pour le seconder. Une batterie comprend six canons, positionnés à l'arrière et commandés par le lieutenant de tir, une section de reconnaissance commandée par le lieutenant de reconnaissance et qui sert à reconnaître les positions où se déplacera la batterie après quelques salves afin de ne pas être repérée, et deux sections d'observation, détachées auprès de l'infanterie ou de la cavalerie sur la ligne de front, commandés par des lieutenants observateurs qui transmettent les coordonnées de tir et gèrent la puissance de feu disponible sous l'autorité du capitaine commandant la batterie et lui-même détaché auprès du chef de corps commandant le régiment de combat.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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