Bataille de Lugdunum
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Informations générales | |
Date | 19-20 février 197 |
---|---|
Lieu | Lugdunum (de nos jours, Lyon) |
Issue | Victoire décisive de Septime Sévère |
Belligérants | |
Légions romaines de Pannonie, d'Illyrie, de Mésie et de Dacie romaine | Légions romaines de Bretagne et d'Hispania |
Commandants | |
Septime Sévère | Clodius Albinus |
Forces en présence | |
55 000-75 000 hommes | 55 000-75 000 hommes |
Pertes | |
importantes, nombre exact inconnu | importantes, nombre exact inconnu |
Compétition pour l'Empire entre Clodius Albinus et Septime Sévère |
La bataille de Lugdunum (également appelée Bataille de Lyon) opposa les armées de l'empereur romain Septime Sévère et de l'usurpateur romain Clodius Albinus les 19-20 février 197 à Lugdunum.
Cette bataille est considéré comme le plus sanglant des combats qui opposèrent des troupes romaines entre elles. D'après l'historien Dion Cassius, jusqu'à 150 000 hommes y prirent part dans chaque camp. Ce nombre est très probablement exagéré car cela signifierait que près des trois-quarts des troupes de l'empire romain de l'époque y aient participé. Cependant, le nombre total de soldats est sans aucun doute supérieur à 100 000 et pourrait avoir atteint le chiffre de 150 000 avancé par Dion Cassius.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Après la mort de l'empereur Pertinax en 193, une lutte s'engagea pour sa succession. L'empereur de Rome, Didius Julianus, dut faire face à un prétendant, le commandant des légions pannoniennes Septime Sévère. Avant d'aller à Rome, Sévère fit alliance avec le puissant commandant des légions de Bretagne, Clodius Albinus, lui promettant le titre de César. Après avoir éliminé Didius (193), Pescennius Niger (194), et après une campagne en Orient (195), Sévère tenta d'établir sa légitimité en la faisant remonter à Marc Aurèle. Il attribua à son fils le titre de César. Cette nomination entraîna la rupture de son alliance avec Albinus qui fut déclaré ennemi public par le Sénat.
En 196, après avoir été acclamé empereur par ses troupes, Clodius Albinus marcha avec 40 000 hommes de trois légions sur la Gaule. Une fois assemblées des forces supplémentaires, il installa son quartier général à Lugdunum. Il y fut rejoint par Lucius Novius Rufus, le gouverneur de Tarraconaise et par la VIIe légion Gemina. Mais Sévère avait les puissantes légions germaniques et danubiennes de son côté. Afin de diminuer cet avantage et peut-être de gagner leur soutien, Albinus attaqua les forces germaniques dirigées par Virius Lupus. Il les battit mais cette victoire ne fut pas suffisante pour les convaincre de leur intérêt à changer de camp. Albinus envisagea ensuite d'envahir l'Italie, mais Sévère avait paré à cette éventualité en renforçant les garnisons protégeant les cols alpins. Ne souhaitant pas risquer de lourdes pertes ou d'être fortement retardé en forçant le passage, Albinus abandonna cette idée.
Durant l'hiver 196-197, Sévère rassembla ses forces le long du Danube et marcha vers la Gaule, où, à sa grande surprise Albinus disposait de troupes équivalentes aux siennes. Les deux armées s'affrontèrent d'abord à Tinurtium (Tournus), où Sévère bien que vainqueur ne put obtenir une victoire décisive.
[modifier] La Bataille
L'armée d'Albinus fit retraite vers Lugdunum et celle de Sévère la suivit. La bataille frontale et décisive commença le 19 février 197. Les détails exacts sont peu nombreux. On sait cependant que les deux camps étaient à peu près de force égale et ce combat sanglant dura donc deux jours (il était assez rare que les batailles de l'époque dure plus de quelques heures). L'avantage changea plusieurs fois de camp durant la bataille. Il semble que Sévère disposait d'une meilleure cavalerie qui fit tourner la balance en sa faveur pour la dernière fois. L'armée d'Albinus fut anéantie.
[modifier] L'apport de l'archéologie
L'archéologie situe la bataille vers la place Satonay, à Lyon, quartier au pied de la colline de la Croix-Rousse et proche de la Saône.
Divers objets militaires trouvés sur site sont présentés dans le Musée gallo-romain de Fourvière : armes blanches, balles de fronde en plomb, cotte de mailles.
[modifier] Conséquences
Le sort exact d'Albinus n'est pas bien connu. Il fuit vers Lugdunum où il se suicida car toute retraite était coupée ou fut assassiné. Sévère fit démembrer et décapiter son corps.
Sévère passa sur son corps avec son cheval devant ses troupes victorieuses. La tête fut envoyée à Rome avec celles des autres membres de sa famille afin de servir d'avertissement. La ville de Lugdunum fut quant à elle livrée au pillage des soldats vainqueurs.
À la suite de cette révolte, les forces romaines en Bretagne furent affaiblies, ce qui entraîna des incursions, des soulèvements et un retrait des romains du Mur d'Antonin vers le Mur d'Hadrien plus au sud. C'est en réprimant un de ces soulèvements que Sévère mourut près de la ville actuelle d'York le 4 février 211 à quelques semaines du 14e anniversaire de sa victoire de Lugdunum.
[modifier] Sources
- Dion Cassius, Histoire romaine, livre 73,14- llivre 76,17
- Hérodien, traduction de Denis Roques, Histoire des empereurs romains de Marc-Aurèle à Gordien III, Les Belles Lettres, Collection la Roue à livres, Paris, 1990, (ISBN 2-251-33903-5)
- anonyme, Histoire Auguste, vie de Septime Severe
[modifier] Liens externes
|
|