Bernard Tissot
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Bernard Tissot est un homme politique français, maire de Rouen du 6 mai 1958 au 3 avril 1968.
Après des études à Join-lambert fait ses études de droit puis diplômé des études supérieures de droit (droit à Paris). Une fois licencié en droit, école supérieure politique, il s'établit avoué en 1928.
Il entre au conseil municipal de Rouen le 13 mai 1945 sur la liste de Chastellain et devint de suite adjoint aux beaux-arts. C'est à lui qu'on doit en particulier la restauration de la salle Sainte-Croix des pelletiers et la création du conservatoire de Rouen et son installation temporaire dans l'hôtel faucon. Également grâce a lui, Rouen se dota d'une bibliothèque moderne. Il succéda comme maire à Chastellain. Il fut élu 3 fois maire de Rouen : 6 mai 1958, 20 mars 1959 et 25 mars 1965.
Il est chevalier de la légion d'honneur le 20 juin 1952 puis officier de la légion d'honneur le 19 mars 1962.
Selon un article sur le palais de justice (page 196) descendrait de Racine.
A son propos Michel Mollat écrit dans son ouvrage "histoire de Rouen" chez Privat page 409 et s.: "Aux élections générales de janvier 1956, la multiplication des listes, le jeu des "apparentements" exacerbation les passions. Le poujadisme trouva de l'écho dans cette ville commerçante, et eut même un élu. Un député communiste, Roland Leroy, commençait une brillante carrière. Rouen accueillit favorablement le régime établi par le général de Gaulle. Certes les non furent assez nombreux (plus de 30%) au referendum constitutionnel; il est vrai que Paris-Normandie s'était montre réservé a l'égard de la nouvelle république. Toutefois aux élections générales de 1958, une partie de l'électorat communiste traditionnel fit défaut à Roland leroy. Jean Lecanuet échoua lui même devant le gaulliste Dusseaulx. Les élections municipales de mars 1959 montrèrent cependant la persistance d'un fort courant de gauche. Le retour au scrutin majoritaire a deux tours obligeait a des regroupements difficiles : il fallait faire cohabiter J. Lecanuet et R. Dusseaulx sur la liste d'entente républicaine. Les électeurs suivirent d'ailleurs mal, puisque au premier tour, cette liste, conduite par l'indépendant Bernard Tissot, héritier politique de Jacques Chastellain, ne recueillit que 40% des suffrages, face a la gauche désunie, ou les communistes gagnaient quatre points. Au second tour, la gauche reste divisée, et le parti communiste, qui porte seul le drapeau de l'opposition, est loin d'en rallier toutes les voix. Le mode de scrutin aidant, la division politique n'a jamais été aussi nette. Il fallut le talent de conciliateur du nouveau maire, Bernard Tissot, un avoue enracine dans la bourgeoisie, pour maintenir quelque équilibre dans un conseil municipal peu homogène. Quelques mesures novatrices sur le plan de l'urbanisme, surtout a partir de 1965, manifestèrent un certain retour a la tradition de prudence instaurée par Jacques Chastellain. La suprématie de la bourgeoisie s'affirme : la robe et les professions libérales, alliées aux intérêts du commerce, sont fortement représentées au conseil, qui comptait 8 membres des professions libérales, autant que les commerçants. La période 1959-1968 est marquée par l'ascension de Jean Lecanuet a peine freinée par les obligations nationales, du futur maire, qui se présente aux élections présidentielles de décembre 1965 contre le général de Gaulle. Mais ces options nationales, la compétition entre jean Lecanuet et Roger Dusseaulx aux élections générales font éclater la majorité du conseil municipal. Au scrutin de mars 1965, trois listes sont en présence : mal accepte par la famille gaulliste, Jean Lecanuet se présente sur une liste ou indépendants, centristes héritiers du MRP, quelques personnalités du centre gauche et des socialistes indépendants sont conduits par Bernard Tissot; les gaullistes avec le Dr Dessaint, tentent leur chance isolement; le parti communiste s'allie au PSU. Au premier tour la liste Tissot mène (40%), les communistes et leurs allies ne progressent pas. Au deuxième tour, la liste Tissot sans bénéficier du report de toutes les voix gaullistes, emporte environ 61% des voix. Inversement celles des communistes reçoivent celles des mécontents, ou des gens qui au premier tour avaient voulu faire pièce a l'UNR. A peu de chose près, et compte tenu d'un nombre élevé d'abstentions, la coupure de 1959 est confirmée. Cependant l'implantation solide de Bernard Tissot, l'acceptation progressive de Jean Lecanuet par la bourgeoisie consolident une sorte de "troisième force". Une coloration plus moderne, en particulier dans le domaine de l'urbanisme, montre que Bernard Tissot tient compte des transformations des structures sociologiques, en particulier de la montée des cadres nouveaux, et que dans une certaine mesure il entend tirer les conséquences des mécontentements provoques par les changements rapide du tissu urbain (ref. Olivier Payenneville).