Bondieuserie

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Une boutique, boulevard de la Grotte, à Lourdes

Le mot bondieuserie (de « bon Dieu ») est un terme familier et péjoratif qui décrit un comportement outré ou des objets de piété de mauvais goût. Le mot date du milieu du XIX^e siècle et s'applique quasi-exclusivement à certaines formes de pratique religieuse dans le cas du catholicisme. Il est employé pour fustiger la foi catholique ou l'expression de cette foi essentiellement par des personnes non catholiques, les catholiques employant ce terme très exceptionnellement par respect pour le nom de Dieu.

[modifier] Comportement

La dévotion religieuse, lorsqu'elle s'attache plus à la forme (accessoires liés au rite ou à la dévotion) qu'au fond, est appelée bondieuserie.
Cet adjectif est bien différent de la bigoterie. Ce dernier terme exprime avant tout une dévotion excessive, qui s'attache davantage à la forme extérieure du rite qu'à sa signification profonde.

[modifier] Objets

Les objets liturgiques (objets utilisés pendant la messe) ou, plus fréquemment, les objets qui accompagnent la dévotion, sont facilement qualifiés de bondieuseries, notamment lorsqu'ils n'ont rien de précieux ou qu'ils ont quelque chose de mièvre, de ridicule, ou qu'ils sont d'un goût douteux (kitsch).
On parle aussi d'art saint-sulpicien, en référence au quartier de l'église Saint-Sulpice à Paris, où étaient vendus en masse des peintures et des sculptures à caractère religieux, des crucifix, des images pieuses, etc.

Les collectionneurs d'images pieuses et, par extension, de tous les objets qualifiés de bondieuseries par certains se nomment des canivettistes.

[modifier] Pour approfondir

Fides et Ratio : cette encyclique de Jean-Paul II décrit bien les écarts qui se sont creusés entre la foi et la raison depuis le XIX^e siècle.

L'Église catholique parle de fidéisme, lorsque la connaissance religieuse néglige les faits rationnels. Elle qualifie de marchands du Temple^[1] les commerçants d'objets religieux quand leur but premier est l'enrichissement et non la propagation de la foi. Enfin elle condamne l'accumulation d'objets religieux qui est une superstition, assimilable à une idolâtrie, quand la foi repose sur la possession d'objets matériels.

[modifier] Notes et références

↑ Par référence à un épisode du Nouveau Testament où Jésus chasse les marchands installés dans le Temple de Jérusalem (« Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic »,Jn 2:13-17)