Charles Jourdan
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Charles Jourdan | |
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Forme juridique : | |
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Dates clés : | 1921 : Création |
Slogan : | |
Siège social : | Romans-sur-Isère |
Personnes-clés : | Charles Jourdan : fondateur, Roland Jourdan |
Secteurs d’activité : | chaussure de luxe |
Produits : | chaussures et accessoires |
Filiales : | |
Site Web : | http://www.charles-jourdan.com |
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Portail des entreprises |
Charles Jourdan fonde en 1921 la société qui porte son nom et qui est devenue un des grands de la chaussure de luxe dans la Drôme. Petite entreprise familiale au début, elle se développe rapidement et parvient à fabriquer 650 000 paires de chaussures en 1960.
Charles Jourdan et sa femme inventent le prêt-à-chausser de luxe en fabriquant des bottines à Romans. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, leurs trois fils prennent la succession et Charles Jourdan devient la première marque de chaussures françaises vendue aux États-Unis.
La marque a un grand succès grâce à l'idée géniale de Roland Jourdan : un escarpin avec un talon profilé dit Louis XV, proposés en quelques modèles de couleurs et de tailles variées.
Sommaire |
[modifier] Rachat de la société
Une mésentente entre les frères Jourdan permet au fabricant de chaussures américain Genesco de devenir actionnaire majoritaire en 1971, alors que 2 000 personnes sont employées par la société Charles Jourdan, à Romans, à Tournon-sur-Rhône et à Annonay.
La société est ensuite rachetée en 1980 par des investisseurs suisses (dont Franz Wassmer) qui se séparent de Roland Jourdan, le fils du fondateur, décédé le 29 juillet 2005, à l'âge de 80 ans. Roland Jourdan a incarné cette marque et l'a hissée au niveau international.
[modifier] Plans sociaux
En 1986, 300 emplois sont supprimés sur le site d'Annonay et 570 l'année suivante à cause d'un manque de trésorerie.
En 1994, le site de Tournay est fermé à son tour, 300 emplois supprimés.
En 2002, un premier plan social réduit les effectifs du groupe à 265 personnes sur le site de Romans. Il est racheté en 2003 par la holding Lux Diversity SA pour un million d'euros.
La société possède, en 2005, 80 boutiques, dispose de 400 points de vente dans le monde et réalise près de 90 % de sa production à Romans.
La marque a su attirer des grands noms de la création pour relancer ses collections, comme Patrick Cox en 2004, ou Josephus Thimister en 2005, sans revenir à la pointe de la mode.
[modifier] Réductions d'activité
Fin 2003, les pertes cumulées atteignent 12,8 millions d'euros. Lux Diversity apporte 1,2 million d'euros et le Groupe Charles Jourdan Holding réduit le capital social du chausseur de 23 à 12 millions d'euros.
En février 2004, la holding suisse crée une nouvelle société baptisée Charles Jourdan International Paris, dont l'objet est de gérer l'essentiel des licences de chaussures et d'accessoires appartenant à Charles Jourdan Holding Suisse, Charles Jourdan France ne conservant que la gestion de la marque de chaussures en France.
La direction ferme ou cède des magasins pour rationaliser le réseau de distribution. Charles Jourdan quitte ainsi les Champs-Elysées alors que ce magasin de prestige assure, à lui seul, 30 % à 40 % des ventes en France. La société, locataire, obtient du propriétaire de ces 250 mètres carrés très convoités, une indemnité d'éviction de 5,2 millions d'euros qui servent à payer les salaires et les fournisseurs du Groupe.
Le budget de promotion est réduit de 38 % entre 2003 et 2004. Fin 2004, les ventes ont chuté de 22 %, une tendance aggravée au premier semestre 2005. L'entreprise vend 65 000 paires de chaussures par an, alors qu'il lui faudrait « en sortir 140 000 à 150 000 » selon le délégué syndical.
Les déboires du chausseur aux États-Unis pèsent aussi gravement sur ses finances. Charles Jourdan USA, filiale directe de la holding suisse sort du dépôt de bilan aux États-Unis. Charles Jourdan France, sous la direction de Christophe Béranger, lui a consenti plusieurs abandons de créances, notamment le 6 novembre 2003 (environ 275 000 euros) et le 7 janvier 2004 (77 000 euros).
Trois cadres, le directeur financier et les directeurs des ressources humaines et du service juridique sont licenciés fin 2004.
En 2005, la trésorerie est exsangue et les fournisseurs ne sont plus payés. Lux Diversity accepte, en juin, d'apporter 2 millions d'euros, pour passer l'été.
En juin 2005, un poste de secrétaire général est créé et attribué à la compagne de M. Béranger, Christelle Voynau.
[modifier] Dépôt de bilan
A l’occasion de la réunion du comité d'entreprise extraordinaire en août 2005, la direction a annoncé aux représentants du personnel le dépôt de bilan, pour une dette de 9 millions d'euros, des sociétés Charles Jourdan France, chargée du marketing et de l'administration, Charles Jourdan industries, chargée de la production, et de la société de distribution Sodepar, qui regroupe les magasins de la marque. Ainsi, 432 salariés risquent de perdre leur emploi.
La CGT a réclamé, en août 2005, aux pouvoirs publics et au tribunal de commerce, "d'obliger la direction du groupe à rendre des comptes économiques, mais surtout financiers, avant toute démarche vers un redressement judiciaire", et la nomination d'un expert indépendant "avant toute décision néfaste pour les salariés".
[modifier] Mise en redressement
Le 22 août, le tribunal de commerce a constaté la cessation de paiements et prononcé la mise en redressement, avec un sursis de six mois pour trouver repreneur. Les repreneurs éventuels ont jusqu'au 30 septembre 2005 pour faire connaître leurs projets.
Aujourd'hui privée de ses fonds de commerce et de ses immeubles, d'une partie de ses marques, de la confiance de ses fournisseurs, et endettée de plus de 10 millions d'euros, Charles Jourdan aura du mal à renaître. Il reste une notoriété et un savoir-faire qui a priori peut intéresser plusieurs repreneurs dont deux anciens de la maison, Yves Desfarge, responsable de collection avant 1992, Hugues Birkel, ancien directeur du développement et M. Béranger.
La marque Charles Jourdan étant depuis 1982 propriété du groupe suisse Charles Jourdan Holding, elle ne fait pas partie du périmètre de reprise. Or, sans la propriété de la marque, aucun projet n'est viable. Il faudrait que la holding suisse, qui détient les licences, soit cédée aux repreneurs français. Le ministre Borloo promet aux salariés de Charles Jourdan de "rapatrier" la marque. Afin de permettre la reprise du groupe, les actionnaires de Charles Jourdan Holding acceptent de céder cette dernière pour une somme sans aucune commune mesure avec sa valeur réelle à tout repreneur sérieux.
Le jeudi 29 septembre, le gouvernement français a nommé un sous-préfet (Pierre Clavreuil) spécialement chargé de coordonner les actions de l'État dans le bassin romanais. Deux premières offres de reprise de Charles Jourdan ont été déposées devant le tribunal de commerce fin septembre, l'une l'a été par M. Béranger, adossé au fonds Avandis.
Les principales questions en suspens fin septembre concernent la sauvegarde de l'emploi (le chiffre de 150 emplois sauvegardés a été cité) et toujours le droit à l'utilisation de la marque Charles Jourdan.
Les actionnaires de la holding suisse ont précisé sous quelles conditions il étaient prêts à céder la marque Charles Jourdan.
Le vendredi 14 Octobre, le comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) a également décidé d'affecter 8,53 millions d'euros à la reconversion du bassin industriel romanais.
Grâce à l'accord des actionnaires de Charles Jourdan Holding de céder cette dernière dans le périmettre français de la reprise,le 28 octobre 2005, le Tribunal de commerce a tranché en faveur du seul candidat resté en lice après le retrait, mercredi soir, du groupe de prêt-à-porter Guy Laroche. Ainsi le groupe financier suisse Avendis Capital prévoit de conserver 150 salariés à Romans et une soixantaine dans différents sites en France et à l’étranger, sur les 380 emplois concernés. Philippe Cardon, représentant des financiers et Christophe Béranger, le président de Jourdan, vont continuer de diriger l'entreprise.
[modifier] Structure de l'entreprise au moment du dépôt de bilan
(Source : Le Monde 13/9/2005)
- Lux Diversity, fonds d'investissement au Luxembourg, détient Charles Jourdan Holding, société suisse, tous deux présidés par Serge Krancenblum.
- Charles Jourdan Holding possède 100 % de Charles Jourdan France, avec les marques déposées à l'étranger, exploitées par le biais de Charles Jourdan USA, à New York ; Charles Jourdan Asia, à Tokyo et Charles Jourdan International à Paris, avec des licences en Europe et en Asie.
- Charles Jourdan France, présidée par MM. de Tapol et Béranger, compte 657 personnes, avec cinq filiales : CJ Industrie (231 salariés) pour la fabrication, Sodépar (84 salariés) avec les magasins français et des filiales suisse, allemande, anglaise.
- MMD filiale de CJ industrie (243 salariés), qui fabrique pour Vuitton, est bénéficiaire et est gagée au profit des banques créancières.