Chichén Itzá
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Chichén Itzá est une ancienne ville maya située entre Valladolid et Mérida dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. Chichén Itzá était probablement le principal centre religieux du Yucatán et reste aujourd’hui l’un des sites archéologiques les plus importants et les plus visités de la région.
La présence d'une cité maya à cet endroit est due à la présence de deux puits naturels (cénotes) qui constituaient un trésor inestimable dans cette région dépourvue d'eau. Le site doit d'ailleurs son nom à cette source d'eau souterraine : Chi signifie « bouche » et Chén, « puits ». Itzá est le nom du peuple qui fonda la ville en 534 après J.-C. et l'abandonna un siècle plus tard pour des raisons encore inconnues. À partir du Xe siècle, Chichén Itzá devient alors le centre religieux d'une civilisation Maya-Toltèque florissante et était probablement un lieu d’initiation pour les prêtres qui étaient par la suite envoyés dans le reste du Yucatán.
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[modifier] Les principaux vestiges du site
Le site est dédié à Quetzalcoatl, le serpent à plumes. Il est composé de nombreux édifices dont les plus importants sont :
- la grande pyramide (Castillo) ;
- l’observatoire (Caracol) ;
- le jeu de balle (ou pelote) ;
- le cénote ;
- la nécropole ;
- le temple aux mille colonnes ;
- le temple des guerriers.
En de nombreux endroits, on peut déceler des traces de peinture qui révèlent que contrairement à l’aspect uniformément gris que le site nous propose de nos jours, il avait été autrefois peints dans des couleurs vives.
[modifier] Le Castillo
L'édifice le plus important et le plus spectaculaire du site est une grande pyramide en terrasses, désignée par les conquistadors espagnols le Castillo (château). D’une hauteur de 24 mètres du sol à la plateforme supérieure, il ne s’agit pas de la plus haute de la région (celle de Uxmal, entre autres, la dépasse à 40 m). Du sommet de la pyramide, on peut toutefois voir tous les autres édifices du site qui couvre 300 hectares.
La pyramide a une base carrée et une vocation calendaire. En effet, la civilisation maya a développé à un degré très avancé l’astro architecture qui consiste à allier les connaissances astronomiques au savoir faire architectural. Ainsi, la pyramide présente 4 faces chacune divisée en 9 plateaux et portant un escalier de 91 marches. Le nombre total de marches égale donc le nombre de jour dans l’année (4*91=364 + le plateau au sommet = 365). L’orientation et la construction de la pyramide sont telles qu'au moment précis des équinoxes de printemps et d'automne, le soleil produit avec les arrêtes de la pyramide une ombre portée qui font croire que les grosses têtes de serpents aux pieds des escaliers de la pyramide sont prolongées par le corps ondulé d'un serpent. Ce serpent n'est autre que le dieu Kukulkan ou « serpent à plumes ». Ce phénomène provoque un afflux très important de touristes à cette époque. La pente des escaliers est assez raide et si l’ascension pose généralement peu de problème, le vertige contraint fréquemment les visiteurs à s’aider d’une corde installée spécialement à cet effet pour la descente. La grande pyramide fut érigée par-dessus une plus petite, préexistante. Un tunnel très étroit dont l’entrée est située sous l’escalier permet d’accéder à une crypte que l'on peut visiter et où on peut découvrir un trône de pierre sculpté en forme de jaguar aux yeux de jade auquel fait face un chac-mool, sur lequel on déposait des offrandes.
[modifier] L'observatoire
L’observatoire (également appelé caracol ou escargot en espagnol) fait face à la grande pyramide et permettait aux mayas d’étudier le mouvement des étoiles dont ils avaient une connaissance très précise.
[modifier] Jeu de balle
Le jeu de balle (ou jeu de pelote) est parfois considéré comme l'ancêtre du basket-ball moderne. Deux équipes s'affrontent sur un terrain de jeu rectangulaire, l'objectif étant de faire passer la balle dans un cercle en hauteur. Le jeu de balle maya interdisait néanmoins l'usage des mains mais autorisait celui des coudes et des cuisses. Les dimensions exceptionnelles du jeu de balle de Chichén Itzá amènent les archéologues à penser qu'il s'agissait ici plus d’une cérémonie que d’un sport. On pense, en s'appuyant notamment sur les grandes fresques en bas reliefs qui entourent le terrain, que lors des grandes fêtes une équipe représentant les forces de l'inframonde (symbolisées par des jaguars) affrontaient une équipe représentant la lumière (sous la forme d'aigles) avec une balle enflammée. Le match pouvait s'étendre sur plus d'un jour et les perdants étaient vraisemblablement sacrifiés aux dieux par décapitation. Le terrain de pelote présente des caractéristiques acoustiques surprenantes. Si l'on produit un son (par exemple en claquant dans ses mains) à droite du terrain, on peut entendre 7 échos. De l'autre côté, en se positionnant à la gauche, on peut entendre 9 échos. Les chiffres 7 et 9 étaient magiques pour les mayas et apparaissaient fréquemment dans les structures des constructions de cette civilisation.
[modifier] Le temple des guerriers
Le temple des guerriers du jaguar possède des fresques qui relatent la conquête de la péninsule par les Toltèques. L'entrée du temple qui est construit sur une pyramide est délimitée par deux magnifiques piliers, terminés à la base par deux énormes têtes de serpents et précédés par un chaac-mool : cet étrange personnage est sculté dans la pierre dans une position à moitié couchée et reposant sur les coudes, de telle sorte qu'il soutient sur le ventre un plateau destiné à recevoir les offrandes faites au dieu (les cœurs des victimes sacrifiées). Tout près du temple des guerriers se dresse le temple des mille colonnes, chacune d'elles étant taillée en forme de serpent à plumes.
[modifier] Le cénote
Une chaussée conduit à 300 m vers le nord, au cénote sacré, de 60 m de diamètre et 20 m de profondeur. Des dragues effectuées dans le cénote ont permis de mettre au jour de nombreux objets d'or et de jade ainsi qu'un nombre important d’ossements (en particulier de jeunes enfants). Ces découvertes ont donné lieu à de très nombreuses interprétations. Certains y ont vu la barbarie d’un peuple sanguinaire pratiquant les sacrifices humains pour apaiser le dieu de la pluie Chac en période de sécheresse : de jeunes vierges chargées de précieux ornements auraient été précipitées au fond du puit au cours d'une cérémonie solennelle qui se déroulait au lever du jour (être sacrifié était alors un honneur)[réf. nécessaire]. D’autres estiment aujourd’hui qu’il s’agissait peut-être d’enfants décédés très jeunes et dont le sacrifice avait pour but de permettre la purification ou la résurrection.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
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