Christian Matthias Theodor Mommsen
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Christian Matthias Theodor Mommsen fut un érudit allemand du XIXe siècle, dont l'œuvre monumentale Corpus inscriptionum latinarum sur la Rome antique est encore actualisé et mis à jour.
Né le 30 novembre 1817 à Garding (Schleswig-Holstein), d'un père pasteur danois. Il mourut le 1er novembre 1903.
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[modifier] Biographie
Originaire du Schleswig-Holstein, fils de pasteur, Mommsen est donc né citoyen danois mais s'est toujours reconnu allemand d'origine et de coeur. il étudie de 1831 à 1838 à Altona, puis à l'université de Kiel, où il se spécialise à la fois en histoire, droit et philologie. Brillant élève, Mommsen obtient une bourse qui lui permet de voyager en France et en Italie, dernier pays où s'affirment son goût et son habileté à déchiffrer les inscriptions antiques. Il travaille d'arrache-pied de 1845 à 1850 sur les dialectes de l'Italie méridionale (marse, osque, messapien etc.), ce qui fait déjà de lui un érudit de grande envergure.
Il fit un voyage en France et en Italie (1844-1847), puis s'engagea dans la politique, soutenant les idées nouvelles dans un journal local alors qu'il enseigne le droit à Leipzig en 1848. Révoqué peu après à cause de ses opinions libérales, Mommsen enseigne quelque temps à Zurich (1852), puis à Breslau (1854), et enfin à Berlin (1858) où il est chargé de l'histoire en 1861.
Chargé par l'Académie prussienne d'un monumental Corpus inscriptionum latinarum, il fait de celui-ci la base, encore valable aujourd'hui, de toute recherche épigraphique.
Ce chercheur hors pair, capable de maîtriser de multiples domaines, fonde par ses travaux et son enseignement une école historique qui dépasse les frontières allemandes (C. Jullian, peu suspect de germanophilie, suit ses cours en 1883 et ne cache pas son admiration pour le maître). Reçu par Napoléon III aux Tuileries, il est alors une sommité reconnue de l'histoire antique, non seulement par l'Empereur qui prépare son Histoire de Jules César (1865) mais aussi par les savants qui épaulent le monarque dans cette entreprise, dont Victor Duruy alors ministre de l'Instruction Publique.
Proches des milieux libéraux, Mommsen participe à la vie politique de son pays. Il se réjouit, en 1870, de l'unité allemande. Très souvent qualifié de francophobe, il a certes manifesté le plus grand mépris pour la politique française et ce, jusqu'à sa mort, ce que la communauté scientifique française ne lui pardonna pas. Il était en réalité un admirateur de Racine, Musset et de Voltaire. Ce germanophile s'opposa politiquement à Bismarck, attitude qui lui valut une condamnation à quelques mois de prison. Il abandonna ainsi son siège de député au Reichstag en 1882 (il l'occupait depuis 1873).
Secrétaire perpétuel de l'Académie de Prusse depuis 1878, il reçoit au crépuscule de sa vie, en 1902, le prix Nobel de littérature. Il se consacra ensuite uniquement à son œuvre, en tant que professeur à Berlin, et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Prusse. Il eu seize enfants avec son épouse Marie dont certains moururent en bas âge. Ses petits-enfants Hans et Wolfgang sont des historiens reconnus.
Le seul reproche que l'on puisse faire à ce spécialiste incontesté de l'Antiquité romaine pendant près de 50 ans, c'est sans doute de faire preuve dans ses constructions théoriques d'un esprit de système souvent étranger au caractère profond des Romains. Il est vrai toutefois qu'une bonne partie des recherches de Mommsen gardent toute leur valeur notamment son Histoire romaine (publiée en quatre volumes de 1854 à 1886) ainsi que ses ouvrages sur le droit romain (das Römische Staatsrecht, 1871-1888, Das Strafrecht, 1899) sans parler de ses recueils d'inscriptions, deux derniers domaines où il est resté inégalé.
[modifier] Ouvrages principaux
Theodor Mommsen domine l'histoire antique du XIXe siècle par la hauteur et la profondeur de ses vues, ses connaissances encyclopédiques sur le monde romain. En outre, il ne s'appuie que sur les inscriptions, et laisse de côté le corpus de légendes sur l'histoire romaine.
- Son Droit public romain fut considéré à l'époque comme une bible, et fut inclus dans le Manuel des Antiquités romaines de Marquardt ;
- Philologue émérite, il étudia les dialectes italiotes, et révisa les éditions des Agronomes Latins[1] et de Pline le Jeune ;
- L'Histoire de la monnaie romaine (1860) est à la fois une codification de l'ensemble de la monnaie romaine, et une avancée dans le domaine combinant droit, métrologie, épigraphie et histoire.
- son Histoire romaine (1854-1886, 8 volumes) est un monument également admiré à l'époque, mais peu référencé.
[modifier] Le Corpus inscriptionum latinarum
Ce Recueil des inscriptions latines était attendu dans de nombreuses universités, et certaines avaient même entamé des travaux pour le réaliser. Ceux-ci, quand ils n'avortaient pas, n'aboutissaient qu'à des recueils partiels, dispersés, de valeur inégale. L'Académie de Berlin elle-même avait amorcé une compilation de ce genre, mais en rangeant les inscriptions par catégories, ce qui demandait beaucoup plus de labeur, un long travail de conception, des discussions ardues, et des mises à jour difficiles.
Mommsen, lors de son voyage en Italie, avait recopié l'ensemble des inscriptions du Royaume de Naples, pensant qu'il était plus pertinent de procéder par région, puis par localité. Il compléta ce recensement par de nombreuses tables détaillées facilitant la recherche. Sa publication eut un grand succès, et sa méthode fut saluée par l'Académie de Berlin, qui le chargea de poursuivre ses travaux.
Il dirigea la publication à partir de 1863, rédigeant plusieurs volumes lui-même, suivant de près ses collaborateurs pour les autres. Il mourut à Charlottenburg avant d'avoir achevé sa tâche, qui fut continuée et constamment actualisée depuis.
À sa mort, le CIL contenait plus de 100 000 transcriptions graphiques d'inscriptions latines. Les 16 tomes correspondent pour 14 d'entre eux à une région, excepté le premier, réservé aux inscriptions antérieures à la mort de Jules César, et le seizième, consacré aux diplômes militaires.
Il reçut la médaille pour le Mérite et le prix Nobel de littérature en 1902.
[modifier] Notes
- ↑ On appelle ainsi les auteurs (connus ou anonymes) qui ont traité d'agronomie dans leurs écrits. On inclut généralement dans ce groupe d'auteurs: Caton l'Ancien, Varron, le Virgile des Géorgiques, Columelle.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Theodor Mommsen, Histoire de la monnaie romaine , traduction par Le duc de Blacas sur le site gallica.
Tome I Tome II Tome IV
Précédé de : Sully Prudhomme |
Prix Nobel de littérature 1902 |
Suivi de : Bjørnstjerne Martinus Bjørnson |