Cinéma iranien
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Cinéma d'Asie du Sud-Ouest |
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Le Cinéma iranien (ou Cinéma persan), avec des milliers de récompenses dans les festivals de films internationaux est devenu un des plus fins du monde, et des festivals de films iraniens se tiennent tous les ans partout dans le monde.
De nombreux critiques classent l'Iran comme le cinéma national le plus important en en termes artistiques, avec une signification qui invite la comparaison avec le néoréalisme italien et des mouvements similaires des décennies passées.
En plus du Cinéma de l'Iran, le cinéma persan inclut aussi le cinéma du monde iranien tel que le Tadjikistan, l'Afghanistan et le Kurdistan en dehors de l'Iran. Le terme peut aussi renvoyer à des films tournés en Persan dans d'autres régions du monde (Europe ou États-Unis), ou encore des films faits par des iraniens dans des langues qui ne sont pas iraniennes.
Sommaire |
[modifier] Débuts du cinéma persan
Les arts persans |
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Folklore |
Cinéma |
Cuisine |
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Musique |
Motifs |
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Artisanat |
Les premières représentations visuelles dans l'histoire de l'Iran datent au moins des bas-reliefs de Persépolis VIe siècle av. J.-C.
Il existait aussi des arts populaires dramatiques avant l'avènement du cinéma en Iran. En voici quelques exemples: Khaymeshab-bazi (marionettes), Saye-bazi (sorte d'ombres chinoises), Rouhozi (pièces comiques) et Ta'zieh (une forme de théatre iranien présentant des drames basés sur le martyr de l'Imam Hussein, une figure extrêment importante du Chiisme.
Le cinéma n'était agé que de cinq ans quand il arriva en Perse au début du XXe siècle. Le premier réalisateur iranien fut sûrement Mirza Ebrahim Khan Akkas Bashi, le photographe officiel de Mozaffaredin Shah, le Shah d'Iran (1896-1907). Après une visite à Paris en juillet 1900, Akkas Bashi obtint une caméra et filma la visite du Shah en Belgique.
[modifier] Cinéma iranien contemporain
Khan Baba Motazedi fonda la première salle de cinéma en Iran.
En 1932, Abdolhossein Sepanta, connu comme le père des films parlants iraniens, réalisa le premier film parlant iranien, intitulé La fille Lor. Plus tard, en 1935, il réalisa de nombreux films comme Ferdowsi (la vie du plus célèbre poète épique iranien), Shirin-o-Farhaad (une histoire d'amour classique iranienne) et Les yeux noirs (l'histoire de l'invasion de l'Inde par Nâdir Châh. En 1937, il réalisa aussi Leili-o-Majnoun, une histoire d'amour orientale similaire à l'histoire de Roméo et Juliette (voir Majnoun et Leila).
L'industrie du film iranien actuelle doit beaucoup de son progrès à deux personnes, Esmail Koushan et Farrokh Ghaffari. En établissant la première Société Nationale du Film Iranien en 1949 au Musée d'archéologie d'Iran et en organisant la première semaine du film pendant laquelle des films anglais furent projetés, Ghaffari posa les fondations des films alternatifs et non-commerciaux en Iran.
Le cinéma persan d'avant la révolution produisit des films mémorables comme La fiancée de la Mer, produit par Arman (1965), Siavash à Persépolis produit par Fereydoun Rahnoma (1967), La brique et le miroir produit par Ebrahim Golestan en 1967, La maison de Dieu produit par Jalal Moghaddam (1966), Le mari de Madame Ahoo produit par Davoud Mollapour (1968).
Avec la projection des films Kaiser et La vache produits par Massoud Kimiaei et Dariush Mehrjui en 1969, les films alternatifs établirent leur statut dans l'industrie du film. Les tentatives d'organiser un festival du film avaient commencé dès 1954 dans le cadre du Festival Golrizan, porta ses fruits avec le Festival Sepas en 1969 et les efforts de Ali Mortavazi résultèrent en la création du Festival mondial de Téhéran en 1973.
Le cinéma post-révolution iranien a été encensé par de nombreux forums internationaux pour son style distinct, ses thèmes, ses auteurs, son idée de nationalité et la manifestation de la culture. De nombreux réalisateurs iraniens de classe mondiale ont émergé, comme Abbas Kiarostami et Jafar Panahi. Le cinéma intellectuel en Iran a encore plus de jeunes réalisateurs talentueux. La présence régulière de films iraniens dans de prestigieux festivals internationaux comme le Festival de Cannes, la Mostra de Venise ou le Festival de Berlin ont attiré l'attention du monde entier sur des chefs d'œuvre.[1] Les films iraniens ont été régulièrement nominés ou ont gagné des prix prestigieux tels que le Lion d'Or de la Mostra de Venise, la Palme d'Or du Festival de Cannes ou l'Ours d'argent ou d'or de la Berlinale. En 2006, 6 films iraniens, de 6 styles différents, ont représenté le cinéma iranien au festival du film de Berlin. Cela a été considéré par les critiques comme un évènement remarquable pour le cinéma iranien[2] [3]
[modifier] Cinéma iranien Kurde
En 1999, Le vent nous emportera (Bad Ma Ra Khahad Bord en Persan) d'Abbas Kiarostami fut le premier film tourné en partie au Kurdistan et présenté dans des festivals du film internationaux (Mostra de Venise et Festival de Cannes).
Le cinéma Kurde trouva la célébrité au niveau international en 2000, principalement après la présence de deux films du Kurdistan et en langue Kurde présentés simultanément à Cannes, Le tableau noir (Takhte Siah) de Samira Makhmalbaf et Un temps pour l'ivresse des chevaux (Zamani baraye Masti Asb-ha) de Bahman Ghobadi. Ces films étaient les premiers en langue Kurde dans l'histoire du cinéma Kurde.
En 2002 Chansons du pays de ma mère, un autre film de Bahman Ghobadi en Kurde/Persan fut présenté au Festival de Cannes. Le film a gagné de nombreux prix dans d'autres festivals internationaux.
En 2005, le réalisateur iranien Jamil Rostami a remporté le Simorgh du Festival du Film Fajr récompensant le meilleur réalisateur d'Asie et du Moyen-Orient pour son film en Kurde Requiem pour la neige.
[modifier] Cinéma d'art et d'essai
Depuis les années 1960, un mouvement vit le jour dans le cinéma persan, mouvement qui créa ce qu'on appelle Nouvelle vague. Des réalisateurs comme Furough Farrokhzad, Sohrab Shahid Saless, Bahram Beizai, et Parviz Kimiavi ont été les pionniers de ce mouvement. Ils réalisèrent des films d'art innovants qui avaient des langages très philosophiques et poétiques. Depios ce temps, ce mouvement est connu sous le nom de Nouveau Cinéma Iranien afin de le distinguer de ses racines plus anciennes. Les personnages les plus importants de la Nouvelle Vague iranienne sont: Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, Majid Majidi, Bahram Beyzai, Dariush Mehrjui, Mohsen Makhmalbaf, Massoud Kimiaei, Sohrab Shahid Saless, Parviz Kimiavi, Samira Makhmalbaf et Abolfazl Jalili.
Les facteurs ayant permis l'avènement de la Nouvelle Vague en Iran furent, en partie, dûs à des conditions internes; des mouvements intellectuels ou même politiques ont vu le jour à cette époque. Un climat romantique se développait après le coup d'état de 1953 dans le domaine des arts. Parallèlement, une littérature engagée socialement prit forme dans les années 1950 et atteint son summum dans les années 1960 qui peut être considérée comme "l'ère dorée" de la littérature persane.
Avec la Chine, l'Iran a été célébré comme un des exportateurs de grand cinéma dans les années 1990. Le réalisateur allemand mondialement connu Werner Herzog, avec beaucoup d'autres critiques de cinéma du monde entier, a considéré le cinéma iranien comme un des plus importants cinémas artistiques du monde.[4]
D'un point de vue artistique et esthétique, les caractéristiques du cinéma iranien de la Nouvelle Vague, comme par exemple les travaux d'Abbas Kiarostami, peuvent être considérés comme post-modernes.
Malgré des caractéristiques communes avec le cinéma européen (le cinéma néo-réaliste italien, par exemple), personne ne peut contredire l'existence d'un langage cinématographique iranien spécifique, qui introduit de la poésie dans la vie quotidienne et de personnages ordinaires dans un nouveau style, effacant les frontières entre la fiction et la réalité. La nouveau langage conématographique iranien et son approche unique ont inspiré des réalisateurs européens pour imiter ce style. Le film récompensé de Michael Winterbottom, “In This World”, est l'hommage le plus notable au cinéma contemporain iranien. Ce langage esthétique, humaniste nouveau, déterminé par l'identité nationale et individuelle du réalisateur, plus que les forces de la globalisation, ont un fort pouvoir de dialogue, non seulement sur son lieu de réalisation mais dans le monde entier.[5]
[modifier] Cinéma populaire d'art
Parallèlement au cinéma d'art iranien néo-réaliste et minimaliste, il existe un cinéma populaire d'art en Iran. Les réalisateurs appartenant à ce cercle sont interessés par des films qui ont une audience plus large que le cinéma minimaliste qui n'est accessible qu'à un spectre réduit de personnes éduquées. Cependant, ces réalisateurs pensent que leurs films sont aussi artistiques. Des films de ce style ont vu le jour dans l'histoire du cinéma persan. Des réalisateurs comme Naser Taqvaei et Ali Hatami sont les meilleurs exemples de son mouevment cinématographique. Certains de ses réalisateurs appartiennent aussi au mouvement du cinéma d'art et d'essai.(e.g. Mehman e Maman de Dariush Mehrjui).
Dans la poésie persane, Mehdi Akhavan Saless a établi un pont entre les écoles Khorassani et Nima. C'est ce que Massoud Kimiaei a fait avec Qaysar; c.à.d qu'il a établi une connection entre les films populaires et intellectuels [6]
[modifier] Cinéma féminin iranien
Suivant la montée en puissance de la Nouvelle Vague iranienne, il y a des niveaux records de diplomés d'écoles de cinéma en Iran, et chaque année, plus de 20 réalisateurs font leurs premiers films, la plupart étant des femmes. Dans les deux dernières déceniies, il y a eu un plus grand pourcentage de femmes réalisatrices en Iran que dans la plupart des pays occidentaux.[7] Le succès et le dur travail de la pionnière Rakhshan Bani-Etemad est un exemple que de nombreuses réalisatrices en Iran suivaient avant que Samira Makhmalbaf fasse la une des journaux. Les personnalités reconnues internationalement dans le cinéma féminin iranien sont: Tahmineh Milani, Rakhshan Bani-Etemad, Zahra Dowlatabadi, Niki Karimi, Samira Makhmalbaf, Mahin Oskouei, Hana Makhmalbaf, Pouran Rakhshandeh, Sepideh Farsi, Maryam Keshavarz, Yassamin Maleknasr et Sara Rastegar.
La scénariste et réalisatrice iranienne Rakhshan Bani-Etemad est probablement la réalisatrice le plus connue et la plus prolifique en Iran. Rakhshan Bani Etemad s'est positionnée comme la doyenne du cinéma iranien avec des documentaires et des films traitant de pathologies sociales. Une des réalisatrices les plus connues dans le pays aujourd'hui est Samira Makhmalbaf, qui a réalisé son premier film La pomme à l'âge de 17 ans. Samira Makhmalbaf a gagné le prix du jury du Festival de Cannes pour son film Le tableau noir, à propos des épreuves de deux instituteurs itinérants au Kordestan.
En plus des femmes impliquées dans l'écriture de scénari et la réalisation, il existe de nombreuses actrices dont les styles uniques et les talents ont attiré les critiques. Les actrices iraniennes les plus remarquables sont Mahaia Petrosian, Shokouh Mahde-Olia, Leila Hatami (Prix de la meilleure actrice, Festival du film de Locarno et festival mondial du film de Montreal (2002)), Taraneh Allidousti (Meilleure actrice, Festival du film de Locarno, août 2002), Pegah Ahangarani (Meilleure actrice, 23ème festival du Caire), Azita Hajian (Simorgh de cristal de la meilleure actrice, 17ème festival du film Fajr) et Shohreh Aghdashloo.
[modifier] Cinéma comique
[modifier] Cinéma d'animation
- Morteza Momayez
- Vahid Nasirian
[modifier] Cinéma de guerre
Le cinéma de guerre en Iran est né avec le début de la guerre Iran-Irak. Cependant, il fallut de nombreuses années pour qu'il trouve son identité et sa voie en définissant les caractéristiques du Cinéma de guerre iranien. De nombreux réalisateurs de renom comme Mohsen Makhmalbaf, Ebrahim Hatamikia, Rasoul Molla-Gholipour, Kamal Tabrizi, Jamal Shourjeh, Morteza Avini, Mojtaba Raei, Azizollah Hamidnejad, Ahmad Reza Darvish, Shahriar Bohrani et Mohammad Bozorgnia se sont engagés dans le développement du cinéma de guerre iranien
[modifier] Cinéma commercial
Mohammad Ali Fardin est resté un acteur surévalué représentant un cinéma commercial qui était un embarras pour l'identité nationale iranienne. Avant Fardin, il est possible de dire que l'Iran n'avait pas de cinéma commercial.[8] Les années 1960 ont été une décennie importante pour le cinéma iranien, avec plus de 25 films commerciaux produits à l'année en moyenne au début des années 60, moyenne augmentant jusqu'à atteindre 65 films par an à la fin de la décennie. La majorité des productions étaient des mélodrames et des thrillers.
Le cinéma commercial iranien est largement inconnu en occident puisque les films sont destinés à des audiences locales. Il existe deux catégories dans ce type de films. La première est ce que beaucoup de critiques appellent des films de "propagande". Beaucoup de ces films racontent la victoire de la révolution islamique de 1979 et la guerre Iran-Irak qui suivit, et sont remplis de références religieuses. La seconde catégorie, définie comme des "remakes non-officiels d'Hollywood", regroupe des films qui suivent une formule, sont joués par des acteurs populaires et qui possèdent les différents éléments du cinéma populaire indien (bien sûr, il existe des différences distinctes). Ils racontent des histoires d'amour inassouvi dans lesquelles le héros et l'intérêt de son amour ne s'embrassent pas beaucoup mais marchent en face d'un coucher de soleil métaphorique au moment du générique de fin. L'attrait de ces films réside dans leur aspect occidental, qui contribue beaucoup à l'évasion par rapport au quotidien que ces films offrent. Une partie de l'attrait de ces remakes commerciaux réside dans leur identité non-iranienne. [9]
[modifier] Cinéma iranien américain
- (en) I am addicted to Sex
- (en) Daybreak
- (en) The Keeper
[modifier] Références
- ↑ (en) http://www.festival-cannes.fr/aide/search_film.php?langue=6002&titre_film=&realisateur=&acteur=&anneefilm=&paysfilm=IRN .
- ↑ (en) http://www.bbc.co.uk/persian/arts/story/2006/02/060209_pm-berlin-film-festival.shtml
- ↑ (en) http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/4726682.stm
- ↑ (en) http://incolor.inebraska.com/theater/spring2000/the_iranian_cinema.html
- ↑ (en) http://archiv.hkw.de/en/dossiers/iran_dossierroseissa/kapitel2.html
- ↑ (en) http://www.parstimes.com/film/new_wave.html
- ↑ http://archiv.hkw.de/en/dossiers/iran_dossierroseissa/kapitel2.html
- ↑ (en) http://www.iranian.com/Arts/2000/April/Fardin/
- ↑ (en) http://www.sensesofcinema.com/contents/festivals/06/38/imagining_iran.html
[modifier] Voir aussi
- Cinéma afghan - Cinéma tadjik - Cinéma azéri (monde persan)
- Catégorie:Acteur iranien
- Catégorie:Film iranien
- Catégorie:Réalisateur iranien
- Festival International du court métrage de Téhéran[1]
- Festival International du film d'animation de Téhéran
- Mouvements intellectuels en Iran
[modifier] Liens externes
- (en) Cinéma Iranien:avant la révolution
- (en) La nouvelle vague iranienne (post-1997)
- (en) Le cinéma iranien dans l'oeil occidental
- (en) Histoire du cinéma iranien: le temps des intellectuels
- (en) Cinéma iranien et arts du spectacle
- Histoire du cinéma de guerre iranien (en Persan)
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