Cistre

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Le cistre est un instrument à cordes pincées.

[modifier] Historique

Il semble avoir fait son apparition vers le XV^e siècle, et devient un instrument en usage dans toute l'Europe dès le XVI^e siècle. Le cistre vécut deux intenses périodes de prédilection. La première, la plus longue, dura du début du XVI^e à la moitié du XVII^e siècle. Là, il acquiert les caractéristiques qui resteront les siennes, encore de nos jours. Cette époque voit une pratique du cistre proche de celle du luth. Les amateurs le pratiquent assidûment, et les recueils mis à leur disposition sont nombreux. Mais, vers le milieu du XVII^e, sans raison apparente, son usage tombe dans l'oubli. Ce n'est que vers 1770, qu'il refait surface. Là, c'est un véritable engouement du public et pour répondre à la demande, les compositeurs vont rivaliser d'imagination, au point que la production en perde sa qualité. Un facteur imagine même d'y adapter une petite table mécanique de pianoforte et de petits marteaux actionnés par l'intermédiaire d'un clavier. Mais cette évolution ne fera que nuire au cistre qui voit son désintérêt croître dès 1800.

Il reste toutefois pratiqué :

• au Portugal : c'est l'instrument idéal du fado
• en Corse : la cetera, cistre à 8 chœurs doubles, est de nouveau fabriqué depuis les années 80 par des luthiers (à Pigna par Casa-Liutaiu Ugo Casalonga [1] et à Bastia par C. Magdeleine).
• en Irlande et en Bretagne, au même titre que ses cousins le bouzouki ou la mandoline, le cistre trouve sa place depuis quelques années en instrument d'accompagnement de la musique traditionnelle. Il est fabriqué par des luthiers comme Stefan Sobell ou Joe Foley en Irlande, Philippe Monneret à Mirecourt et Jean-Claude Malherbe à Plougonven (France).

[modifier] Organologie

Le cistre est un instrument à cordes pincées qui se joue au plectre en bec de plume. Sa caisse est arrondie, mais de fond plat. Les cistres les plus anciens possédaient une structure monoxyle (ils étaient faits d'une seule pièce de bois), mais par la suite, leur construction s'aligna sur celle des autres instrument à cordes, soit assemblage et collage. La table d'harmonie est en résineux. Le manche, et la touche débordante, comportent quinze à vingt barrettes incrustées marquant les demis tons. Le chevillier ne fait qu'un avec le manche. Le dessous du manche comporte une petite gorge permettant les glissements rapides du pouce, donc facilitant la dextérité de la main gauche et autorisant des changement de positions rapides. Le dos du chevillier est très souvent orné d'une grotesque, recourbée vers l'avant, permettant la suspension de l'instrument. Le chevalet est mobile. Les cordes sont en acier et en laiton. Elles s'accrochent à la lisière inférieure de la caisse. Lors de sa réapparition, trois cordes graves simples lui seront ajoutées. Le rang le plus grave est situé en avant dernière place. La division du manche, dans un premier temps diatonique, se transforme assez rapidement en division chromatique.

Depuis les années 70, des luthiers irlandais comme Stefan Sobell ont commencé à fabriquer des cistres adaptés aux musiques celtiques. Ils conservent une caisse arrondie avec un fond plat et un diapason relativement court, mais bénéficient des avancées techniques réalisées sur les mandolines et les bouzoukis : barrages de caisse, mécaniques à bain d'huile, cordes en phosphore-bronze. Il en résulte un instrument avec une très forte projection et un excellent sustain, idéal pour accompagner reels et jigs. L'accord le plus répandu des cinq rangs est, du grave à l'aigu, Sol-Ré-La-Ré-La.

[modifier] Bibliographie

• William Casey et Alfredo Colman (pub.), Thomas Robinson, New Citharen Lessons (1609), 1997 Baylor University Press, Waco, Texas, ISBN 0-918954-65-7
• John Playford, Musick's delight on the cithren, W.G. & J. Playford, The Temple, London, 1666, OCLC 2353693