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Cohen (judaïsme)

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Pour les articles homonymes, voir Cohen. 

Position particulière des mains lors de la Birkat Hacohanim. Beaucoup de Cohanim choisissent de le faire figurer sur leur tombe afin d'attester de leur ascendance et leur statut.
Position particulière des mains lors de la Birkat Hacohanim. Beaucoup de Cohanim choisissent de le faire figurer sur leur tombe afin d'attester de leur ascendance et leur statut.

Cohen (héb. כהן, plur. cohanim, litt. "dédié, dévoué") est un titre conféré à Aaron, le frère de Moïse de la tribu de Lévi, et à sa descendance masculine, afin de les désigner comme "dévoués" (sens originel de כהן) au service du Temple. Il s'agit donc des membres du clergé hébreu, qui réalisaient les sacrifices et autres services dans le Temple de Jérusalem, sous l'autorité du Cohen Gadol (Grand Prêtre). Le premier Cohen Gadol fut Aaron lui-même.
Le Cohen Gadol tenait un rôle particulier, notamment dans l'office de Yom Kippour.

Depuis la destruction du Temple, le nom a continué à se transmettre de père en fils. Les cohanim continuent à jouir d'un statut personnel distinctif dans le judaïsme, et sont astreints à des règles et lois particulières, du moins dans les communautés orthodoxes.

Après l'instauration de la lecture de la Torah dans les synagogues, le terme de Cohen a continué à désigner dans le judaïsme orthodoxe, le statut de la première « montée » à la Torah qui revient symboliquement aux cohanim, en remplacement des anciens sacrifices.

Sommaire

[modifier] Sources bibliques

La fonction de cohen (la kehouna), fut conférée pour la première fois à Aaron, le frère de Moïse de la tribu de Lévi, et à sa descendance masculine par Dieu (Exode 28:1 & 2–4) comme un "office perpétuel".
Au cours des 40 années pendant lesquelles les Juifs traversèrent le désert, et jusqu'à la construction du Temple à Jérusalem, les cohanim remplirent leur tâche dans le Tabernacle (Nombres 1:47–54; 3:5–13,44–51; 8:5–26), une structure portable. Leurs devoirs comprenaient les offrandes quotidiennes et des fêtes israélites, collectivement appelées korbanot en Hébreu, et la bénédiction du peuple au cours d'une cérémonie connue comme la Nessiat Kapayim ("levée des mains"), précurseur de la bénédiction sacerdotale actuelle.

Lorsque le Premier et le Second Temple furent construits, les cohanim remplirent les mêmes fonctions dans l'enceinte de ces structures permanentes, localisées sur le Mont du Temple à Jérusalem, en terre d'Israël. Ils étaient divisés en 24 groupes de sept à neuf prêtres. Ceux qui assuraient le service se relayaient tous les Shabbat, mais lors des festivals bibliques, les 24 groupes étaient tous présents au Temple.

Aaron étant un membre de la tribu de Lévi, tous les cohanim sont lévites, l'appartenance tribale se transmettant patrilinéairement. Cependant, tous les lévites ne sont pas cohanim. La plupart des offices du Temple ne pouvaient être conduits que par les cohanim. Les lévites non-cohanim avaient pour fonction de les assister, en lavant leurs mains et pieds avant les offices, en jouant de la musique et des chants liturgiques afin d'accompagner les cérémonies du Temple, en gardant les portes, etc. À l'époque du Tabernacle, les lévites avaient également pour rôle de le transporter entre les différentes étapes.

À noter enfin que si l'ascendance du titre de Lévi ou Cohen est strictement patrilinéaire, elle reste exclusivement confinée au sein du judaïsme, qui se transmet matrilinéairement (dans le judaïsme orthodoxe tout au moins).

  • Le fils de Mme Cohen (ou Kahn, ou Katz, etc.) et M. Lévy (ou Loewenstein, etc.) sera juif et lévite.
  • Le fils de Mme Cohen et M. Dupont sera juif mais ne sera pas Cohen.
  • Le fils de M. Cohen et Mme Durand ne sera ni juif ni Cohen. Leur enfant ne pourra pas redevenir Cohen en se convertissant et s'il épouse une juive, son enfant ne sera pas Cohen.

[modifier] La lignée sacerdotale dans la Torah

Le premier à être nommé "cohen" dans la Torah est Melchisédek roi de Salem, que Rachi identifie à Shem, le fils de Noé (Genèse 14:18).

Lorsqu'Esau vendit son droit d'aînesse à Jacob, Rachi explique que la prêtrise fut vendue dans le même temps, car la prêtrise appartient de droit à l'aîné. Ce n'est que lorsque l'"aîné" commit (avec le reste d'Israël) le péché du veau d'or que la prêtrise échut à la tribu de Lévi, qui n'avait pas fauté dans l'incident.
Moïse aurait dû recevoir la prêtrise ainsi que le commandement du peuple israélite, mais lorsqu'il objecta à Dieu qu'il ne devrait pas l'être, elle fut conférée à Aaron.
Aaron reçut la prêtrise avec ses enfants, et tous leurs descendants. Cependant, comme son petit-fils Pinhas était déjà né à ce moment, il ne la reçut qu'après un acte de zèle, tuant le prince de la tribu de Siméon et la princesse des Midianites (Nombres 31:11–12).

La prêtrise resta ensuite dans les mains des descendants d'Aaron. Le Livre des Chroniques (1 Chr. 12:27) mentionne les 3700 bnei Aaron menés par Yehoyada,père de Benayah, en tant que guerriers pour renforcer David à Hébron. À l'époque de la Torah, leur chef était Eléazar (Nomb. 3:32), mais après le règne de Salomon, il s'agira de Saddok (1 Chr. 27:17), et lorsqu'Ezéchiel (lui-même un cohen) prophétise, c'est Saddok et non Aaron qui représente la légitimité sacerdotale.

Une tradition rabbinique affirme que lorsque le Messie viendra, la prêtrise reviendra à l'aîné.

[modifier] Qualifications et disqualifications

Aux temps bibliques, les cohanim prenaient leurs fonctions à 20 ans, et leur retraite à 60.

Certaines imperfections pouvaient disqualifier le cohen d'assurer sa kehouna dans le Temple. Le Temple étant en effet un endroit de beauté, et les offices s'y déroulant ayant pour fonction d'inspirer aux visiteurs des pensées de repentir et de proximité avec Dieu, un cohen "physiquement imparfait" aurait troublé l'atmosphère.

Parmi les tares disqualifiant les prêtres de la prêtrise :

  1. une cécité
  2. une boîterie
  3. une arcade nasale trop basse (telle qu'une brosse droite pourrait appliquer l'onction aux deux yeux en simultanéité)
  4. une disproportion de membres
  5. un pied ou une main estropiés
  6. des sourcils trop fournis
  7. une cataracte
  8. une traînée blanche traversant la jonction entre la sclère (le "blanc de l'oeil") et l'iris
  9. certains types de furoncles
  10. des testicules broyés

Cette liste n'est cependant pas exhaustive (Lev. 21:18-20, et Rachi ad loc.) Un cohen affligé d'une de ces tares était déclaré inapte au service. Cependant, si l'imperfection était corrigible, le cohen redeviendrait éligible une fois celle-ci amendée. Il lui était permis, en tout temps, de consommer des aliments saints (mêmes sources que supra, ainsi que les versets adjacents et leurs commentaires). De plus, les cohanim affligés de ces tares se voyaient attribuer des rôles secondaires dans le Temple, en dehors des offices.

[modifier] Les privilèges sacerdotaux

Les cohanim devant se dévouer au service divin et ne possédant pas de propriété terrestre, ils avaient droit à 24 dons aux cohanim, qui leur étaient exclusivement réservées[1].

  • Dons faits dans l'aire du Temple :
  1. une portion d'un animal apporté comme offrande expiatoire
  2. une portion d'un oiseau apporté comme offrande expiatoire
  3. une portion d'une offrande à brûler
  4. une portion d'une offrande de "culpabilité douteuse" (c'est-à-dire non formellement établie)
  5. une portion d'une offrande de paix
  6. une portion de l'offrande d'huile d'olive d'une metzora
  7. les deux miches de pain apportées à Shavouot
  8. le pain de présentation
  9. les offrandes de Min'ha (farine)
  10. l'offrande du 'Omer
  • Dons faits dans les murs de Jérusalem:
  1. le premier-né de tout animal domestique casher
  2. les Bikkourim (premiers fruits)
  3. les entrailles de cetaines offrandes
  4. les peaux de cetaines offrandes
  • Dons pouvant être faits à l'intérieur comme à l'extérieur de Jérusalem:
  1. la Terouma (la prémices de la moisson)
  2. la Teroumat Ma'asser (une dîme sur la dîme du lévite)
  3. la halla (prémices de la pâte)
  4. la première tonsure du mouton
  5. la patte antérieure droite, la mâchoire, et l'estomac de tous les animaux domestiques rituellement abattus mais non sanctifiés
  6. le Pidyon HaBen (cinq shekalim d'argent pour le rachat d'un fils aîné israélite)
  7. un mouton ou une chèvre rachetés pour un fils aîné de l'âne
  8. une propriété ou possession dédiée au Temple sans qu'on en ait spécifié l'usage au préalable
  9. des terrains hérités dédiés au Temple et non réclamés
  10. le repayement du "vol" pour un converti mort sans héritier.

Les femmes (bnot cohen -- filles de cohen) ne furent jamais autorisées à servir dans le Tabernacle ni dans le Temple. Elles avaient le droit de consommer ou tirer bénéfice des 24 dons aux cohanim. Cependant, si une fille de cohen épousait un non-cohen, elle perdait ce droit.

[modifier] Le Cohen Gadol

Article détaillé : Cohen Gadol.

À chaque génération, un cohen était désigné pour remplir les fonctions de Cohen Gadol (Grand Prêtre). Sa tâche principale était d'assurer le service sacerdotal de Yom Kippour, mais il réalisait également une offrande quotidienne de farine, et avait la prérogative de remplacer n'importe quel cohen pour n'importe quelle offrande ou sacrifice de son choix.

[modifier] Impureté rituelle

Les cohanim formaient un groupe saint, dont le rôle était d'appliquer les rites cultuels et sacrificiels énoncés dans la Torah.
Afin de les protéger contre l'impureté rituelle (qui ne se confond pas avec l'hygiène corporelle), la Torah leur a imposé des règles de pureté rituelle stricte. Selon les Juifs orthodoxes, ces lois sont toujours d'application de nos jours.

  • Un cohen n'a pas le droit de toucher de cadavres[2]. Il doit néanmoins se rendre impur pour ses 7 parents proches : père, mère, frère, sœur (uniquement si célibataire), fils, fille, conjoint.
  • Ceci interdit théoriquement aux cohanim d'apprendre l'anatomie, donc la biologie et la médecine, humaine ou vétérinaire), ou de réaliser les rites funéraires, comme la tahara (purification) ou la levaya (enterrement)[3].
  • Un Cohen Gadol n'a pas le droit de se rendre impur, même pour ses parents proches, mais en l'absence de Temple, il n'y a pas de Cohen Gadol de nos jours.
  • Il est interdit à un cohen de pénétrer dans un lieu ou un périmètre dans lequel pourrait se trouver un cadavre ou une partie de cadavre (Lev. 10:6, Lev. 21:1–5; Ezek. 44:20-25). Ceci lui interdit l'accès à un cimetière, la participation à un enterrement, de se trouver sous le même toit (dans une maison, un hôpital, voire un home ou une maison de deuil d'une personne ne faisant pas partie de ses sept proches, tant que le cadavre se trouve sous le même toit) qu'un cadavre, sauf lors d'une veillée funèbre de l'un de ses sept proches, auquel cas il ne porte pas attention à la présence d'autres cadavres. Il est préférable de consulter une autorité rabbinique compétente pour déterminer la conduite à tenir au cas par cas. Une règle générale est d'éviter de se trouver à moins de deux mètres d'un cadavre. La proximité du cadavre d'un non-Juif porte à de moindres conséquences, et le problème ne se pose qu'en cas de contact avéré.
  • Il est de coutume d'enterrer les cohanim au bord des cimetières ou au bord des allées afin de permettre à leurs proches cohanim de se rendre sur leur tombe (à une distance d'au moins quatre coudées, c'est-à-dire deux mètres) sans risquer d'entrer dans le périmètre d'autres tombes, ce qui les rendrait rituellement impurs[4].
  • Il est interdit à un cohen de toucher quiconque ou quoi que ce soit qui a été rendu impur par contact avec un mort.
  • Sont dispensés de ces règles un enfant qui n'est pas en âge de comprendre son statut ni la particularité qu'il lui confère, la fille d'un cohen célibataire, l'épouse d'un cohen, qu'elle soit ou non elle-même fille d'un cohen.
  • Un (homme) cohen ne peut se marier avec une femme divorcée, prostituée ou déshonorée (Lev. 21:7). Tout cohen outrepassant ces interdits perd son statut tant qu'il n'a pas divorcé. Il s'agit de situations involontaires, un cohen n'ayant pas le droit de se défaire volontairement de son héritage afin d'épouser une femme qui lui est prohibée (Lev. 21:6–7).
  • Selon le Talmud, un cohen marié en dépit de ces interdictions ne voit pas son mariage invalidé, et ses enfants ne sont ni illégitimes, ni "bâtards" (mamzer). Toutefois, ils sont 'hallalim[5], "vides" de leur statut de Cohen de façon permanente.
  • Le Cohen Gadol doit épouser une vierge.
  • Durant la période du Temple, les cohanim étaient priés de s'abstenir de boissons fortes et durant leur charge sacerdotale (Lev. 10:9; Ezéchiel 44:21).

[modifier] Exceptions aux règles d'impureté

Le Talmud prescrit à tout cohen—y compris au Cohen Gadol—qui trouverait un cadavre sur la route, et ne trouverait personne d'autre à portée pour l'enterrer, de l'enterrer lui-même (met mitzvah).

Le Talmud raconte aussi que lorsque Rabbi Juda HaNassi décéda, les lois d'impureté rituelle au contact d'un cadavre furent suspendues pour la journée. Cette exception s'applique à la mort de tout Nassi ("président", dirigeant rabbinique du Sanhédrin, puis d'une académie religieuse).

[modifier] Les Cohanim de nos jours

De nos jours, le statut de cohen est assumé par quiconque possède une tradition familiale à cet effet. Jusqu'au XVIIIème siècle en Europe (XIXè au Yemen), beaucoup de cohanim pouvaient faire remonter leur ascendance à un cohen avéré comme Ezra. Cependant, l'émigration, l'assimilation, les mariages en dehors de la religion, etc. ont eu pour résultat de transmettre le patronyme à des individus non-cohanim, voire non-Juifs. L'un des moyens de retracer ou vérifier une lignée est de vérifier sur les pierres tombales des ancêtres qu'elles contiennent le symbole des mains arrangées pour la bénédiction sacerdotale.

Les cohanim maintiennent un statut privilégié dans les domaines suivants de la vie courante :

[modifier] Montée à la Torah

Après la destruction du Second Temple et l'interruption des offrandes sacrificielles, le rôle formel des prêtres prit fin, et la fonction de Cohen Gadol disparut. Toutefois, ils conservèrent un rôle formel et cérémonial dans les offices de prières synagogaux, lesquels furent établis comme réminescence des sacrifices eux-mêmes, ainsi que le Tanakh lui-même le suggérait (Osée 14:3 : "Apportez avec vous des paroles, et revenez à l’Éternel; dites-lui : Pardonne toutes les iniquités, et reçois-nous favorablement ! Nous t’offrirons, au lieu de taureaux, l’hommage de nos lèvres").

Chaque lundi, jeudi et Chabbat dans les synagogues orthodoxes, une portion de la Torah est lue en Hébreu devant la congrégation. les jours de semaine, cette lecture comprend trois chapitres; la première montée à la Torah (aliya) revient de droit à un Cohen, la seconde à un Lévi, la troisième à un Israël. À Chabbat, où la lecture comprend sept chapitres, le premier revient également à un Cohen (et la seconde à un Lévi).
Si l'assemblée ne comporte pas de Cohen, il est de coutume dans beaucoup de communautés d'appeler un Lévi pour la première aliya "bimkom Cohen" (à la place d'un Cohen), un Israël pour la seconde et ainsi de suite. Il est considéré indigne du rang d'un Cohen d'être appelé à toute autre aliya que la première, bien qu'il puisse lire le maftir, qui n'est pas à proprement parler l'une des sept aliyot. Dans le judaïsme orthodoxe, cette coutume a statut de loi.
Le Rav Meïr de Rothenburg (Allemagne, 12e - 13e siècle) a décrété que dans un minyan ou une communauté (ce qui est plus rare) exclusivement composé de Cohanim, la prohibition d'appeler des Cohanim pour autre chose que les deux premières aliyot (le Cohen étant aussi un Lévi, par définition) et le maftir aliyot crée une voie sans issue qui doit être résolue en appelant des femmes à la Torah pour les aliyot intermédiaires. Le rabbin Joel Wolowelsky, membre du Rabbinical Council of America, une organisation juive orthodoxe, a récemment endossé la responsabilité de permettre la création délibérée de minyanim composés uniquement de Cohanim dans le but exprès de donner aux femmes une opportunité de monter à la Torah dans un environnement orthodoxe (à condition que la femme ne soit pas en état d'impureté).[6]

La coutume d'appeler un cohen à la première aliyah est généralement observée dans les communautés conservative, sans avoir statut de loi. Le Rabbinical Assembly's Committee on Jewish Law and Standards (CJLS) a en effet décrété que les rabbins n'étaient pas obligés de s'y plier, et de fait, certaines synagogues conservative y dérogent.
Le CJLS a également décrété diverses positions quant à savoir si une bat cohen (fille d'un cohen) peut revendiquer lerôel honoraire du cohen dans les offices de prière synagogaux. Une position permet effectivement de donner préséance à une bat cohen, ainsi qu'à une bat levi (fille d'un lévite) lors de la lecture publique de la Torah, qu'elles soient ou non mariées. De plus, leur statut ne devrait, selon ce décret, pas être déterminé par le lignage de leur époux, mais par leurs propres lignages paternels (Rabbi Joel Roth "The status of daughters of kohanim and leviyim for aliyot" 11/15/89).
Un autre rabbin estime que les femmes ne doivent pas recevoir de telles aliyot. C'est cette position qui a été adoptée par l'ensemble du Mouvement Massorti (Rabbi Robert Harris, 5748).
Pour finir, le CJLS enseigne que là où le comité légal a validé plus d'une position possible, la congrégation doit suivre les décisions de son propre rabbin.

[modifier] La bénédiction sacerdotale

[modifier] Statut personnel

[modifier] Selon le judaïsme orthodoxe

[modifier] Selon le judaïsme conservative

[modifier] Selon les judaïsmes réformé et reconstructionniste

[modifier] Bat Cohen

[modifier] L'haplotype modal Cohen ("Y-Aaron gene")

Article détaillé : Aaron chromosomique Y.

Récemment, la tradition que les cohanim descendent d'Aaron pourrait avoir reçu un support par l'étude génétique menée à l'université de Haïfa (Skorecki et al., 1997). Comme tous les lignages patrilinéaires doivent partager un chromosome Y commun, le test a été réalisé parmi les populations juives possédant une telle transmission patrilinéaire (en clair, les cohanim et les Lévites) afin d'établir ou d'infirmer une communauté dans leurs chromosomes Y. Il aurait été prouvé de la sorte que certains traits distinctifs se retrouvent avec une fréquence nettement plus accrue dans les chromosomes Y des Cohanim, ce qui impliquerait qu'ils partagent une ancestralité commune. Cette information fut également utilisée pour appuyer l'assertion que les Lemba (une tribu sub-Saharienne) possédaient effectivement une ancestralité juive. Par ailleurs, l'étude de Shen et al. (2004) aurait démontré que les Samaritains partageraient une ancestralité paternelle commune avec les Juifs, mais une ancestralité maternelle différente.

[modifier] Cohen en tant que patronyme

Les descendants de cohanim portent souvent des noms reflétant leur généalogie, souvent modifiés suite à la traduction ou la translittération en d'autres langues, comme illustré ci-dessous (liste non exhaustive).

  • Russe: Kagedan (en Hébreu, ce nom est épelé "kaf-shin-dalet-noun" acronyme de "Kohanei Shloukhei DeShmaya Nin'hou" i.e. "les prêtres sont les messagers des cieux"), Kagan, Kaganovitch, Gorelitz, Gorenick
  • Anglais: Conn, Conway, Cohan (Cohan est aussi un patronyme irlandais, Conway est aussi un patronyme d'origine galloise)
  • Slave: Kogan, Kagan, Kahn ou Cahn (le suffixe -ahn est fréquent dans certaines régions allemandes, aussi Kahn peut-il être un patronyme allemand signifiant vaisseau -- schiff en Allemand, cf. ship en Anglais, schip en Néerlandais, etc. En revanche, de nombreux Schiff, ou Schiffman sont en réalité des cohanim ou descendants de cohanim)
  • Polonais: Kaplan ("prêtre" en Polonais)
  • Allemand: Kohn (Cohn), Kuhn (ou Cuhn -- voir Kahn), Coen, Katz (abréviation de Kohen Tzedek, i.e. "Cohen authentique")
  • Néerlandais: Katten (traduit comme "Kohen")
  • Français: Cahen, Cahan
  • Arabe: al-Kohen
  • Hébreu (ancien et moderne) : Kohen, Hakohen, ben-Kohen, bar-Kohen, Kahana (araméen), Kahane
  • Autres: Maze (acronyme de mi zerat Aharon, i.e. "de la semence d'Aaron"), Azoulay (acronyme de isha zona ve'hallelah lo yiqa'hou, signifiant "une prostituée ou divorcée il ne prendra pas;" prohibition typique des cohanim, cf. supra); Certains noms, comme Rappaport, Shapiro, etc. sont plus souvent portés par des cohanim, mais tous les Rappaport, Shapiro, etc. ne sont pas des cohanim.

Cependant, du fait de la possibilité de perdre son statut sacerdotal, de ne pouvoir le transmettre aux fils d'une union mixte avec une Gentile (quand bien même il se convertirait ou épouserait une Juive), etc., certains noms sont "plus dignes de foi" que d'autres. "Cohen" étant l'un des noms les plus courants, on ne peut s'y fier pour déterminer le statut de son porteur sans témoignage supplémentaire. C'est également pourquoi les cohanim avérés font souvent figurer le symbole de la bénédiction sacerdotale sur leurs pierres tombales.

Le nom de famille à lui seul ne suffit donc pas à dire si quelqu'une a une origine cohanite ou lévite. M. Cohen n'est pas forcément pas "Cohen". L'adoption de noms de famille par les Juifs s'est faite très récemment et il est possible que certains aient pu s'attribuer une origine qu'ils n'avaient pas. Seule la tradition orale familiale peut assurer ce titre. Par exemple, ceux qui portent le nom Katz ne revendiquent pas tous une origine cohanite: même s'il s'agit souvent de l'acronyme de "Kohen Tzédek", il s'agit parfois tout simplement du mot yiddish signifiant "chat".

[modifier] En dehors du judaïsme

L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours donne un droit légal au cohen de constituer la Présidence de l'Evêché sous l'autorité de la Première Présidence[7]. Lorsque des Cohanim de l'église ne sont pas disponibles, les porteurs de la Prêtrise de Melchisédek s'y substitutent. À ce jour, aucun Cohen n'a assumé la Présidence. Voir aussi Mormonisme et judaïsme et Prêtrise d'Aaron.

[modifier] Bibliographie

  • K. Skorecki, S. Selig, S. Blazer, R. Bradman, N. Bradman, P. J. Waburton, M. Ismajlowicz, M. F. Hammer (1997). Y Chromosomes of Jewish Priests. Nature 385, 32. (Disponible online: DOI | Full text (HTML) | Full text (PDF))
  • Proceedings of the CJLS: 1927-1970, volume III, United Synagogue Book Service.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. [1]
  2. La Torah étant "une Torah de vie", la mort et ceux qui la portent sont considérés comme impurs, pour tous. Cependant, seuls les cohanim sont tenus d'être purs afin d'assurer leur office et d'assumer leur statut.
  3. À propos des études de médecine, si les autorités orthodoxes y sont globalement défavorables, on note un assouplissement des tendances plus libérales, qui estiment qu'en l'absence du temple, tous les cohanim ne sont que présumés cohanim, et qu'ils ne devraient pas être privés de la mitzvah de sauver une vie.
  4. Le centre médical Hadassah a résolu ce problème, en dotant certains secteurs de doubles cloisons. Techniquement, le mortuarium et les chambres des patients peuvent donc être considérés comme deux bâtiments différents
  5. Le rapport avec halal existe, mais il est lointain : l'islam considère comme permise une nourriture profane, non sacrée, tandis que le judaïsme entend par 'hallal "désécré". Toutefois, il n'y a là aucune intention péjorative
  6. Joel B. Wolowelsky, "On Kohanim and Uncommon Aliyyot", Tradition 39(2), Summer 2005
  7. The Doctrine and Covenants 68:16-20

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Grand Rabbin Jacques Ouaknin,"L'âme immortelle. Précis des lois et coutumes du deuil dans le judaïsme", éditions Bibliophane-Daniel Radford 2002, publié avec le concours du Consistoire de Paris ISBN 2-86970-059-8
  • Rav Alfred J. Kolatch,"Le Livre Juif du Pourquoi?", traduit par le Dr A. Kokos, Collection Savoir,
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