Confédération française démocratique du travail
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La Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) est une confédération interprofessionnelle de syndicats français, le premier en terme d'adhérents (815 000)[1], le second par son audience électorale.[2]
Elle fait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés considérées comme représentatives par l’État, en application du décret du 31 mars 1966.
La CFDT est membre de la Confédération syndicale internationale (CSI).
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[modifier] Histoire
Après la Libération, une minorité de gauche anime le débat interne au sein de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Regroupée dans la tendance « reconstruction », elle souhaite distendre les liens avec le clergé et laïciser la centrale. Sous la conduite d'Eugène Descamps elle devient majoritaire et en 1964, lors d'un congrès extraordinaire à la majorité, la CFTC devient la CFDT - c’est la « déconfessionalisation ». Dix pour cent des effectifs choisissent cependant de recréer la CFTC.
La CFDT déclare désormais placer son action dans le cadre de la lutte des classes. La CFDT se rapproche du socialisme et notamment du Parti socialiste unifié (PSU) mené par Michel Rocard. De 1966 à 1970, elle passe également des accords d'action avec la CGT.
En mai 1968, la CFDT appelle à l'action dans les entreprises. Ceci sera à l'origine de la création des sections syndicales d'entreprises.
Au congrès de 1970, la CFDT adopte de nouveaux statuts. Elle prône l'autogestion des entreprises.
En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général. De nombreux militants cédétistes participent aux « Assises du socialisme » (1974) et rejoignent à cette occasion le Parti socialiste (PS) de François Mitterrand. Ils y animent la minorité « chrétienne de gauche » dont Michel Rocard est le chef de file.
Cependant, le rupture de l'Union de la gauche (1977) et l'échec de celle-ci aux élections législatives de 1978 conduit la centrale d'Edmond Maire à un changement de stratégie. Elle s'éloigne de la CGT et entreprend un mouvement de « resyndicalisation » (ou de « recentrage ») qui consiste notamment à prendre de la distance face aux partis politiques. Elle appelle pour la dernière fois à voter socialiste aux présidentielles de 1981. Si elle soutient le « tournant de la rigueur » de 1983, elle se définira ensuite par son autonomie, n'hésitant pas à soutenir des réformes menées par des gouvernements de droite lorsqu'elles lui paraissent justifiées. Une importante minorité conteste ce recentrage.
Au congrès de Strasbourg, qui se tient du 21 au 26 novembre 1988, Jean Kaspar est élu secrétaire général. La fédération Sud-PTT naît d'un processus d'exclusions de militants trotskistes minoritaires, opposés à la ligne « réformiste », au sein de la fédération des PTT à l'automne 1988.
En 1992, Nicole Notat est élue secrétaire générale. Elle est la première femme à occuper un tel poste dans une confédération syndicale de salariés en France.
Lors des grèves de décembre 1995, elle soutient le projet de réforme de la Sécurité sociale du Premier Ministre RPR Alain Juppé. Devenu l'interlocuteur privilégié des employeurs et des gouvernements, la CFDT prend la présidence de la Caisse nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs salariés (CNAM) et de l'UNEDIC. Ces choix de la direction nationale, en rupture par rapport aux positions de la CFDT dans les années 1970, sont contestés par une minorité qui sera mise en échec au Congrès de Lille en 1998.
En 2002, François Chérèque, ancien secrétaire général de la fédération CFDT Santé-sociaux, est élu secrétaire général. Il a été reconduit dans ses fonctions lors du congrès de Grenoble[3] du 12 au 16 juin 2006.
En 2003, au nom du « réformisme », la CFDT négocie aux côtés des autres centrales la réforme des retraites de 2003 qui sera mise en place par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Mais l'unité syndicale ne tient pas, et la centrale est seule, avec la CFE-CGC, à soutenir un projet de réforme contesté par les autres organisations qui considèrent cette réforme comme une régression sociale.
Cette prise de position a eu des conséquences internes pour la CFDT qui a perdu au moins 10% de ses adhérents en 3 ans. Selon la CFDT elle-même, les effectifs sont passés de 889 000 fin 2002 à 807 000 fin 2005. Cette baisse des effectifs est composée de non réadhésion individuelles mais aussi de départs de plusieurs syndicats [4]. Le 13 avril 2005, sur son site internet, la CFDT reconnaissait la perte de 71 124 adhérents pour les années 2003 et 2004, ce qui ramènerait ses effectifs de 889 160 fin 2002 à 818 036 fin 2004 (cette perte a été en partie palliée par l'arrivée de plus de 40 000 adhérents cette même année).
En mars 2003, afin de développer sa présence sur les universités, la CFDT décide d'appuyer la création d'un syndicat étudiant issue d'une tendance de l'UNEF : la Confédération étudiante. Afin d'aider à son développement, les deux organisations s'associent ce qui assure à la Cé un important appui financier et logistique. Ce partenariat permet à la CFDT d'informer les étudiants salariés de leurs droits lors d'action sur les zones de travail estivales ou les campus.
A la suite du rejet du traité constitutionnel européen, la CFDT, qui avait appelé à voter "oui", participe à la création du mouvement "Sauvons l'Europe" et y adhère en tant qu'organisation membre.
Selon un sondage "Ifop-Ouest France Dimanche" du 23 avril 2006, la CFDT est la confédération à laquelle les Français font le plus confiance (61% contre 51% pour la moyenne des syndicats). Cependant, elle arrive régulièrement en seconde position derrière la CGT lors des élections professionnelles. Elle recueille environ 25% des voix.
En 2006, la CFDT dénonce le CPE et rejoint les autres syndicats au sein des intersyndicales et des manifestations afin de demander le retrait du contrat première embauche (CPE).
Lors du Congrès de Grenoble[3] de juin 2006, François Chérèque a défendu le bilan de ces quatre dernières années et a ouvertement critiqué le gouvernement et le MEDEF. Les débats principaux ont concerné notamment le thème de l'insertion des jeunes dans le monde du travail, la sécurisation des parcours professionnels et la priorité à la construction d'une Europe sociale. Ce Congrès fut également marqué par une volonté de porter une attention privilégiée à l’adhérent et a souligné la nécessité de « porter un regard lucide pour mieux travailler avec les jeunes pour leur avenir ». Il s'est achevé par un appel à construire l’avenir.
[modifier] Direction
[modifier] Présidents
- Jules Zirnheld : 1919-1940
- Georges Torcq : 1946-1948
- Gaston Tessier : 1948-1953
- Maurice Bouladoux : 1953-1961
- Georges Levard : 1961-1967
- André Jeanson : 1967-1970
- Laurent Lucas : 1971-1985
[modifier] Secrétaires généraux
- Gaston Tessier : 1919-1948
- Maurice Bouladoux : 1948-1953
- Georges Levard : 1953-1961
- Eugène Descamps : 1961-1971
- Edmond Maire : 1971-1988
- Jean Kaspar : 1988-1992
- Nicole Notat : 1992-2002
- François Chérèque : depuis 2002 jusqu'à aujourd'hui
[modifier] Adhérents
1965 | 572 690 |
1970 | 741 501 |
1977 | 900 000 |
1988 | 535 519 |
1997 | 723 000 |
1998 | 756 990 |
2000 | 830 600 |
2001 | 865 528 |
2002 | 889 160 |
2003 | 873 177 |
2004 | 818 036 |
2005 | 806 829 |
En 2006, le tiers des effectifs de la CFDT a plus de 50 ans[6]
[modifier] Fédérations
La CFDT regroupe des fédérations de syndicats par branche d'activité ainsi que des unions confédérales :
[modifier] Les fédérations de syndicats
- Fédération générale agroalimentaire (FGA)
- Fédération des banques et sociétés financières
- Fédération chimie et énergie
- Fédération communication, conseil, culture (F3C)[7]
- Fédération nationale construction bois
- Fédération des syndicats généraux de l'Éducation nationale ([8])
- Fédération des établissements et arsenaux de l'État
- Fédération des finances et affaires économiques
- Fédération formation et enseignement privés (FEP-CFDT)
- Fédération habillement, cuir et textile (HaCuiTex)
- Fédération Interco (Intérieur et collectivités)
- Fédération générale métallurgie et mines (FGMM)
- Fédération protection sociale, travail, emploi
- Fédération des services
- Fédération des services de santé et services sociaux
- Fédération générale des transports et de l'équipement (FGTE) [9]
[modifier] Les unions confédérales
- CFDT Cadres
- Union confédérale des retraités (UCR)
- Union des fédérations des fonctions publiques et assimilés (UFFA)
[modifier] Notes et références
- ↑ Selon le journal Libération (journal), 24 avril 2006
- ↑ Aux élections prud’homales de novembre 2002, la CFDT a obtenu 25,2 % des voix de salariés.
- ↑ 3,0 3,1 Congrès de Grenoble: Voir l'article dans Wikipédia, ou les pages sur le site CFDT
- ↑ voir SPASMET CFDT qui ont rejoint Solidaires, SNUPFEN qui ont rejoint Solidaires, des syndicats Interco CFDT qui ont rejoint la FSU en devenant le SNU Clias, des syndicats de la FGTE CFDT qui ont rejoint la CGT...
- ↑ site internet de la CFDT
- ↑ Selon le Monde du 12 juin 2006 citant les données officielles de la CFDT
- ↑ le site de la fédération communication, conseil, culture
- ↑ SGEN-CFDT
- ↑ site de la fédération générale des transports et de l'équipement
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Le site du Sgen - CFDT
- Le site CFDT de la MGEN
- Le site du Syndicat des Cheminots CFDT de la Région de Tours
- Le blog d'un conseiller prud’homal CFDT
- Etude de L'institut supérieur du travail
CFDT – CFE CGC – CFTC |
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