Cottabe
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Le cottabe (en grec ancien κότταϐος / kóttabos) est en Grèce antique un jeu pratiqué lors des banquets ou encore dans les établissements de bains.
Il consiste en un détournement ludique de la libation effectuée au début de chaque banquet : dans une libation, on verse quelques gouttes de vin sur le sol en invoquant le nom d'une divinité, principalement Dionysos. À l'origine, pour le cottabe, on verse le reste de sa coupe de vin en invoquant la personne aimée. Par la suite, la pratique se transforme en jeu : l'objectif est alors de jeter le reste de coupe de vin dans un bassin, posé par terre ou sur une table, toujours en prononçant le nom d'une personne aimée. Si les gouttes de liquide atteignent effectivement la coupe, c'est un heureux présage.
Il existe plusieurs variantes du jeu. Ainsi, pour compliquer l'exercice, on peut viser non pas la coupe elle-même, mais de petite soucoupes en terre cuite flottant dans la coupe remplie d'eau. Le but est alors de renverser ces petits récipients en jetant son reste de vin ; celui qui en coule le plus est le vainqueur. De même, on connaît une variante où le but à atteindre est un petit plateau posé en équilibre au sommet d'une tige de métal. L'objectif est alors de renverser le plateau. Outre le présage, le gagnant au cottabe remporte souvent un petit lot : œuf, pomme, gâteau, coupe, etc.
Le cottabe est un jeu très populaire auquel s'adonnent tous les Grecs : les hommes mais aussi les femmes, qui organisent des banquets à part. Ainsi, un vase signé Euphronios, conservé à Saint-Pétersbourg, montre une femme nue allongée sur une klinè (banquette) tenant de l'index de la main gauche l'anse droite d'une coupe et s'écriant : « je lance celle-ci en ton honneur, Léagros ».
Théramène (Ve siècle av. J.-C.) en se suicidant aurait parodié le cottabe : selon Xénophon (Helléniques, II, 3, 56), condamné à mort par Critias, l'un des Trente, il verse sur le sol les dernières gouttes de la ciguë en s'exclamant : « À la santé du beau Critias ! »
[modifier] Bibliographie
- Robert Flacelière, La Vie quotidienne en Grèce au temps de Périclès, Hachette, 1988, p. 222–223 (ISBN 2-01-005966-2).
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