Créolisation
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La créolisation est un processus socio-ethnique permettant la génération d'une langue dite langue créole. Contrairement aux idées courantes, le processus de créolisation est distinct du processus de pidginisation. Ce processus implique une langue de substrat (substratum), qui définit la langue minoritairement présente (environ 10%), et plusieurs langues de superstrat (superstratum) qui représentent environ 90% des langues présentes.
[modifier] Conditions sociales
- La créolisation n'est possible que dans une communauté multi-linguistique (c'est à dire où plus de deux langues sont présentes). Whinnom a démontré en 1971 que dans les communautés bi-linguistiques, un des partis tendait à apprendre l'autre langue, bloquant ainsi le processus de relexification.
- La créolisation est possible dans le cas où il existe un groupe social minoritaire mais économiquement dominant, ce qui est particulièrement valable dans une situation d'esclavagisme.
- L'accés à la langue de substrat est difficile pour les représentants des langues de superstrat.
- La communication entre les membres parlant les langues de superstrat doit, elle aussi, être rendue difficile.
[modifier] Génération d'un créole
La créolisation est un phénomène remarquable de par le fait de sa rapidité. Selon les études récentes dans le domaine (Singler, Kaufman), il semble que ce processus prenne seulement 10 à 20 ans, ce qui est considéré comme un changement linguistique brutal. D'autre part, selon ces mêmes recherches, ce processus se produit seulement une ou deux générations après l'implantation régionale de la communauté (environ 25 ans).
[modifier] Bibliographie
- Theories of creole genesis, sociohistorical considerations, and the evaluation evidence. The case of Haitian Creole and the Relexification Hypothesis. Journal of Pidgin and Creole Languages 11, p. 185-231, 1996, par J.V. Singler.
