Expressions marseillaises
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche à compléter concernant la ville de Marseille, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Cet endroit de France s'est trouvé aux confluents commerciaux en provenance de l'ensemble du bassin méditerranéen. Aussi, la culture de Marseille a été enrichie, notamment dans son langage.
Jusqu'au XIXe siècle, à Marseille on parlait le provençal. Vers la fin du XIXe siècle, le français, qui n'était parlé que par quelques élites, est introduit de force par l'État français. Les marseillais (et les provençaux) ont assimilé cette langue, en gardant des mots, des tournures, voire une partie de la grammaire et de la phonétique du provençal. De plus ce port cosmopolite a subi l'influence de tout le bassin méditerranéen, et a intégré des expressions italiennes, corses, arabes etc.
[modifier] Littérature
Ville portuaire, ville commerçante, industrielle puis désindustrialisée... Marseille est aussi riche de ses cultures. Elle est le berceau d'écrivains comme Antonin Artaud, Edmond Rostand, André Roussin... Le genre "polar marseillais" fut initié par le journaliste Claude Barsotti qui écrit en occitan (provençal). En effet le premier paru fut son livre: "Un papier sensa importància", aux éditions de l'I.E.O., coll. Crimis, Puylaurens(81)1994.
[modifier] Quelques expressions
Voici quelques expressions anciennes, récentes, toujours d'usage avec leurs significations respectives. Bon nombre d'entre elles ne sont d'ailleurs pas spécifiquement marseillaises, mais se trouvent dans le français régional pratiqué en Provence.
[modifier] Arriver comme Belsunce
Cette expression signifie que l'on arrive chez les gens les mains vides. En effet, devant la Cathédrale de la Major, à Marseille, une statue de Mgr Belsunce accueille les passants les bras grands ouverts avec les paumes vers le haut qui font ressembler Belsunce à quelqu'un qui a les mains vides. "Toks! et les bières alors? tu déconnes, t'arrives comme Belsunce!"
[modifier] Les bras cassés
Plus particulièrement originaire de La Fare-les-Oliviers, cette expression s'applique à tout individu paresseux, fainéant, peu enclin au travail, qui renâcle à la tâche : é, vé , Mogwai et son équipe de bras-cassés.
[modifier] Manger la soupe de brigues
"Manger la soupe à la grimace", exprimer une mauvaise humeur à table.
[modifier] Rentrer à l'heure des brousses
Les brousses sont des fromages frais de brebis (bruccio en corse) qui sont fabriqués aux alentours de Marseille dans les collines de l'Estaque et du Rove. Les vendeurs de brousses descendaient à Marseille au matin pour vendre la journée leurs fromages dans les quartiers et rentraient tard dans les fermes du Rove. L'heure des brousses est donc une heure tardive pour rentrer : nous sommes rentrés à l'heure des brousses signifiant que nous sommes rentrés tard.
[modifier] Faire le cacou
Frimer, fanfaronner. Un cacou est soit un petit voyou, soit un frimeur (le mot porte l'accent tonique sur la première syllabe). En voilà une voiture de cacou.
[modifier] Cagole
Fille, jeune fille aux mœurs légères ou un peu vulgaire, qui se fait remarquer de part son comportement et ces allures familières. Exemples : elle fait trop sa cagole, mais c'est une cagole !
[modifier] Être habillé comme un Carémentran (ou Caramentran)
Être vêtu de façon ridicule : le Caramentran ou Carême entrant était le mannequin ridiculement vêtu que l'on faisait brûler pendant le Carnaval
[modifier] Casser les tarraillettes
Une tarraillette est une poterie d'argile miniature avec laquelle les enfants jouent à la dînette. Ainsi, casser les tarraillettes signifie que l'on casse les assiettes et les relations amoureuses.
[modifier] Hé, collègue !
En marseillais, le collègue est un ami, un copain, un camarade. Ce n'est pas spécialement une relation professionnelle.
(du provençal coulègo)
[modifier] Coucarin
"Quelque chose", avec une notion de grosse quantité.
[modifier] Condé
Mot péjoratif marseillais pour désigner les forces de l'ordre. Equivalent de "flic" ou "poulet".
[modifier] Un coussin de belle-mère (ou "Astragale de Marseille")
Buisson en forme de coussin d'environ un mètre de diamètre dont les feuilles deviennent piquantes en été.
[modifier] Degun
Personne (pronom indéfini provençal, et plus généralement occitan). Y'a degun là-dedans ! ou encore "Je crains degun !"
[modifier] Farangoule
Idiot, Abruti
[modifier] Empéguer
- Verbaliser : Je me suis fait empéguer par ce condé
- Heurter : Je me suis empégué le trottoir !
- Saouler : On s'est bien empégué avec tous ces flaïs !
[modifier] Esquicher
Se dit lorsque l'on se trouve très à l'étroit au point d'être compressé ex : oh fatche de , on était esquiché comme des sardines dans le métro ce matin ! se dit aussi lorsque l'on écrase des aliments ou autres ex : ça y est, j'ai esquiché le pistou pour la soupe ou j'ai esquiché l'ail pour l'aïoli c'est comme vous voulez pardi!
[modifier] Estranger
Désigne un non-marseillais. La limite de marseillais/non-marseillais est définie géographiquement, celle-ci s'arrêtant aux alentours de Marseille. Un habitant d'Aubagne n'est pas un "estranger", un Aixois en est un...
[modifier] Estrasse
Vieille pièce de tissu. Utilisé pour désigner un objet ou une personne en piteux état. Regarde moi cette estrasse, il a tellement bu qu'il tient plus debout. Synonyme : ravan. ex : vé moi ce ravan regarde moi cette estrasse Synonyme : ramier ex : " vous êtes tous des ramiers"
[modifier] Tais-toi fada !
Fada (au féminin fadade, diminutif fadoli), mot emblématique du marseillais, littéralement : "Celui qui est avec les fées", désigne un fou gentil, un peu original.
Autre sens : "qui ne fonctionne pas". Ma roue est fadade.
[modifier] Fatigué
Être fatigué fait plutôt référence à la maladie (la vraie) Comment ? Louis est mort ? je le savais pas fatigué...
[modifier] Flaï (ou Fly)
Pastis (boisson anisée). Du mot anglais fly, avec la prononciation locale.
[modifier] Malade
En marseillais être malade signifie être fou, jobard, fada Il est malade celui là, il veut jouer aux boules pendant l'heure de la sieste!
[modifier] Mastre
se dit de quelqu'un peu habile et peu dégourdi, un empoté ex : vé moi cette bande de mastres
[modifier] Foutre le Oaï (ou Ouaï ou Gouaï)
Mettre une pagaille monstre, semer une brave merde : Elle m'a foutu un de ces oaï dans mes papiers
[modifier] Passer la pièce
Passer la serpillère, la pièce étant le morceau de tissu.
[modifier] Nous sommes dans un brave pastis
(Marcel Pagnol dans César)
Le pastis n'est pas seulement la boisson nationale. À l'origine, ce mot signifie pâté, puis mélange, confusion, pétrin. Il est toujours utilisé avec ce sens à Marseille. Ainsi l'expression citée plus haut Il s'est empégué dans un pastis, se traduit par Il s'est mis dans des embrouilles (et non pas : il est tombé dans la bouteille de R... !).
La boisson nationale s'appelle familièrement flaï, pastaga, jaune.
Notons également le sens intensif de brave, qui signifie ici, "grand", "sacré".
[modifier] "Pécaïre", "peuchère"
Interjection signifiant "le pauvre !" ; le mot provençal (et plus généralement occitan) pecaire désigne le pécheur.
Dans le " Provençal Mistralien " c'est surtout le mot " pescaïre " qui désigne le pêcheur ( Français/Provençal de Jules Coupier )
[modifier] Péguer
- Coller : La table est tellement sale qu'elle pègue comme du papier tue-mouche
[modifier] Pénéquet
- Sieste. Notez que Pénéquet est masculin.
[modifier] Elle a un brave tafanari (ou tafanar)
Le tafanari désigne le postérieur d'une personne : Elle a un sacré popotin.
[modifier] Poser la vaisselle sur la pile
La pile désigne l'évier de cuisine : Poser la vaisselle sur l'évier.
[modifier] Marcher à trousse-cèbe
Pour ramasser les petits oignons, les cèbes, on positionne généralement ses pieds en canard en reculant. Ainsi, cette expression signifie que l'on marche en canard et à reculons.
[modifier] Radaguer
Rattraper. Dépêche toi, je vais te radaguer
[modifier] Terminares
Fini. Au supermarché, les promos, c'est terminares.
[modifier] Vé
Du provencal vaire, Vé signifie regarde. Vé le l'autre, avec son pantalon tout estramassé!
[modifier] Zou
"Zou" peut-être traduit par "en avant" ou "allons-y". Il est aussi utilisé pour désigner quelque chose qu'on veut faire rapidement ou bâcler.
[modifier] Marroner
"Marroner" signifie rouspéter, râler. "Faire marroner" signifie se moquer. Ex : " Vé, ils ont perdu, donc ils marronent"
[modifier] Frit Confit
"Frit Confit" signifie "être ivre, avoir trop bu". Ex : " Oh Fada, je suis frit confit, oh lala, j'ai vraiment trop bu
[modifier] Viens je te Châle
Se dit pour prendre une personne sur le porte-bagages d'un vélo, ou tout simplement à l'arrière d'un deux-roues
[modifier] Références bibliographiques
- MAU. (fr) Paul Maurieton, La Terre Provençale, Journal de Route, Alphonse Lemerre, Paris, 1894. disponible sur Gallica
- (fr) Philippe Blanchet Le parler de Marseille et de Provence, Bonneton, 2004 ISBN 2-86253-333-5
- (fr) Jean-Marc Valladier Le parler gras, glossaire marseillais iconoclaste, Via Valeriano.Bis, 2004 134 p ,Dessins N & B de peb & fox, ISBN 2-9519839-5-6
- (fr) Jean-Marc Valladier Le parler gras, glossaire marseillais iconoclaste, Nouvelle Edition, Editions Le Fioupélan, 2006 160 p ,Dessins N & B de peb & fox (http://www.pebfox.com), ISBN 2-9519839-6-4 (http://www.leparlergras.fr.tc)
Des écrivains marseillais, souvent dans la tendance polar, remettent au goût du jour la langue de Marseille. Citons :
- Jean-Claude Izzo : La trilogie marseillaise (Total Khéops, Chourmo, Soléa)...
- François Thomazeau : Qui a tué l'homme grenouille ?, Qui a tué Monsieur cul ?, La faute à dégun...
[modifier] Voir aussi
- Idiotisme animalier
- Idiotisme botanique
- Idiotisme toponymique
- Mots et expressions de Toulouse
- Interprétation d'expressions en langue des signes québécoise
- Expressions courantes du langage marin
- Expressions bibliques
- Liste d'expressions au sens figuré
- Liste d'expressions françaises
Portail de Marseille – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la ville de Marseille. |