Fulrad
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Sommaire |
[modifier] Histoire
Fulrad ou Fulrade (v. 710 -† 16 juillet 784). Originaire d'une riche famille des Pippinides, il est né en 710 au pays de la Seille (la Mosellane) l'Austrasie méridoniale et non l'Alsace comme on l'a longtemps supposé. Fulrad est "compatriote" des carolingiens et aussi originaire de la même région que Pépin-le-Bref. C'est pourquoi Pépin-le-Bref, Carloman et plus tard Charlemagne l'ont choisi pour mener des missions délicates. Son père, Riculfe possédait d'immenses propriétés en Alsace, dont Saint-Hippolyte qui avaient été confisquées aux Etichonides [1]. Fulrad y construisit en 760 un prieuré à Andaldovillare (ferme de Fulrad) devenue Sankt-Pilt, puis maintenant Saint-Hippolyte en Alsace. Puis en 770 il fonda un autre monastère à Fulradocella du nom de son fondateur à Lièpvre. Les travaux vont durer 7 années. Ce prieuré prit ensuite le nom de Saint-Alexandre avec comme patron secondaire Saint Cucufat. Dans le voisinage immédiat se trouvaient également les descendants des bienfaiteurs de l'abbaye de Wissembourg, parmi lesquels ont rencontre le nom de Boniface, porté par un frère de Fulrad, dont on soupconne peut-être un lien de parenté avec lui. Dans une charte de 781, Charlemagne accorde les dîmes de toutes les terres voisines de Lièpvre [2]. En 777 dans son testament il demande qu'après sa mort les deux prieurés passent sous le contrôle de l'abbaye royale de Saint-Denis. Dans le même testament il mentionne qu'il a a deux frères: Gausbert et Boniface et une soeur Waldrade [3]. Il fut conseiller de Pépin le Bref puis de ses deux fils, Charlemagne et Carloman Ier. Il a également servi à la cour carolingienne en tant que chapelain et ambassadeur.
En 750, il est accompagné de Burchard pour rencontrer le pape Zacharie afin de lui faire approuver l'accession au trône franc de Pépin le Bref. Suite à la réussite de sa mission, Pépin le nomme abbé de Saint-Denis[4]. Ce choix est également approuvé par le pape Zacharie. Il noue des alliances avec les Francs. Il prendra la succession de Amalbert décédé en 750 jusqu'à sa propre mort en 784. Il fait reconstruire l'abbaye sur le modèle de Saint-Pierre de Rome. Fulrad est responsable de la chapelle royale en 751. Il retourne plusieurs fois en Italie pour le compte du roi carolingien[5]. Fin décembre 753 ou janvier 754 et pendant trois années, l'abbé Fulrad va être employé au service direct du pape Etienne II. Il va être mêlé à tous les évênements d'où sortira le pouvoir temporel des papes. Le 29 juillet 755, Fulrad accompagne le pape Etienne II à Rome après la première expédition carolingienne en Italie. Après son retour de cet expédition Pépin le Bref octroie également le château de Saint Mihiel dans le pagus verdinensis avec toutes les dépendances. il existe six bulles de papes accordés à Fulrad: quatre sont signés d'Etienne II en 757, deux d'Hadrien I ,l'un de 781, l'autre d'une date incertaine, peut-être 774. En 764, le comte Ruthard qui connaissait bien Fulrad pour l'avoir accompagné à Saint Maurice en Valais en 753 lui céda un ensemble de biens dans le Brisgau à Binzen, Tumringen, Küttingen, Wollbach, Haltingen, Eimeldingen et Oettligen. Les biens provenaient des Alamans qui leurs avaient été confisqués. Ruthard quitta le Rhin après y avoir liquidé ses biens familaux et s'établit en Alémanie, dont Pépin le Bref lui avait confié l'administration.Le 23 septembre, le comte Wido, futur marquis de Bretagne, donna à Fulrad des villae en Alsace et dans le Saulnois: Guémar (Ghémari), Orschwiller(Andaldovillare), Ribeauvillé (Ratbertivillare), Grussenheim (Geucinhaim), Andolsheim (Ansulfishaim, Schafersheim aux environs de Colmar et Sélestat. La veille de sa mort, le 23 septembre 768, Pépin le Bref confirme à Fulrad toutes les donations qui lui avaient été faites par Widon pour les villages de Guémar, Andaldevillers, Ensheim, Schoeffersheim, Grussenheim et Ribeauvillé. Fulrad a fondé d'autres monastères: en Lorraine à Salonne, près de Château Salins (Moselle), dans le Bade-Wurtemberg à Esslingen-am-Nectar, près du Lac de Constance, à Herbrechtingen près de Heidenheim et à Hoppentenzell près de Stockach au-nord du lac de Constance. Le but poursuivi par Fulrad était la consolidation de l'autorité de Charlemagne dans ces régions nouvellement conquises. Le 13 janvier 769 le monastère de Saint-Dié qui se trouvait à 30 km de Lièpvre sera cédé par Charlemagne à Fulrad. Lothaire II devenu roi de Lorraine en 855 donna ce monastère au comte de Chaumontois en 860. Fulrad édifia aussi en 777 l'église de Saint-Germain à Widensolen (Bas Rhin). Fulrad reçoit également des propriétés dans la région de Sarreguemines, ainsi que Bluitterdorf et Auersmacher (près de Saarbrucken) par des parents fortunés de Pépin et généreux donateurs dont les noms sont cités nommément: Theudericus et Haribertus. Un autre personnage mal identifié, Ermelindus lèguera à Fulrad des biens à Kochelingen et Fechningen et peut-être Völklingen dans la Sarre. Un autre personnage, Chrodharde donnera trois villae en Alsace, Friedolsheim, Hindesheim et Mauchinheim.
Fulrad meurt le 17e des Calendes d'août de l'année 784 selon l'ancien nécrologue de l'Abbaye de Saint-Denis (16 juillet 784). L'épithaphe que lui dressa le moine-savant Alcuin mentionne que son corps dut d'abord inhumé à Saint-Denis. On peut y lire "que Fulrad fut le plus illustre de tous les abbés qui gouvernèrent l'abbaye de Saint-Denis. Il vécut dans la plus haute estime et dans une approbation quasi générale, chéri par cinq papes, trois rois et des plus grands personnages de son siècle". Son corps fut transféré ensuite au prieuré de Lièpvre à une date indéterminée. Selon la légende, sa tombe fut saccagée en 1445 par les Armagnacs lors du siège de Lièpvre.
Avec ses propres biens patrimoniaux, il fonda le prieuré Saint-Hippolyte sur les terres familiales. Vers 770, avec l'aide de Charlemagne, il contribua à fonder le prieuré Saint-Alexandre pour moniales de Lièpvre (Haut-Rhin), puis en 777 celui de Salonnes en Lorraine.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Josef Fleckenstein: Fulrad von Saint-Denis und der fränkische Ausgriff in den sïddeuschetscland dans Tellenbach, p.122
- ↑ ecclesia Lebrahae, quae sita est in pago Alsacensi, ubi domnus et sanctus Alexander martyr corpore requiescit
- ↑ Archives Nationales, côte K7 n°1
- ↑ G. Bührer-Thierry, L'Europe carolingienne (714-888), 1999, p.21
- ↑ G. Bührer-Thierry, L'Europe carolingienne (714-888), 1999, p.21
[modifier] Bibliographie
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, 1983 [détail des éditions]
- Geneviève Bührer-Thierry, L'Europe carolingienne (714-888), Paris, SEDES, 1999, ISBN 2718190582
- Dubruel Marc (Père): Fulrad abbé de Saint-Denis, F. Sutter & Cie, Librairie H. Huffel,Colmar, 1901, 160 pages
- Dubruel,Marc (Père): Fulrad, archichapelain des premiers rois carolingiens et abbé de Saint-Denis en France, Revue d'Alsace, t.52, 1901, mars-avril, P. 139-152; juillet-août 1901, p.354-373; novembre-décembre 1901, p. 517-540; janvier-février, 1902, p. 35-56; mars-Avril 1902, p. 274-309.
- Fleckestein, Josef: Fulrad von Saint-Denis ind der fränkische Ausgriff in den süddeustschen Raum dans G. Tellenbach, Studien und Vorabeitzn zur Geschichte des fränkischen und früdeutsche Adels, Fribourg-en-Brisgau, 1957, p.9-39
- Parisse, Michel: Saint-Denis et ses biens en Alsace: Bulletin Philologique et historique jusqu'à 1610. Du comité des travaux historiques et scientifiques, année 1967. Acte du 92e Congrès national des sociétés savantes tenu à Strasbourg et Colmar, Vol. 1, Paris, Bibliothèque nationale, 1969
- Rapp (abbé): Saint-Fulrade, chanoine de Saint-Denis, Typographie E. Bauer, Strasbourg, 1883, 258 pages
- Stoclet, Alain: Autour de Fulrad de Saint-Denis (v.710-784) Ecole pratique des Hautes Etudes sciences et historiques et philologiques, Hautes Etudes Médiévales et modernes, Genève, 1993, Librairie Droz S.A., 695 pages
- Wilsdorf, Christian: Les destinées du prieuré de Lièpvre jusqu'en l'an 1000 in annuaire de la Société des amis de la bibliothèque de Sélestat, 1963, p. 120-134
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Saint-Hippolyte, terre natale de Fulrad
- Le prieuré St-Alexandre de Lièpvre
- Le prieuré de Salonnes chez geneawiki
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