New Immissions/Updates:
boundless - educate - edutalab - empatico - es-ebooks - es16 - fr16 - fsfiles - hesperian - solidaria - wikipediaforschools
- wikipediaforschoolses - wikipediaforschoolsfr - wikipediaforschoolspt - worldmap -

See also: Liber Liber - Libro Parlato - Liber Musica  - Manuzio -  Liber Liber ISO Files - Alphabetical Order - Multivolume ZIP Complete Archive - PDF Files - OGG Music Files -

PROJECT GUTENBERG HTML: Volume I - Volume II - Volume III - Volume IV - Volume V - Volume VI - Volume VII - Volume VIII - Volume IX

Ascolta ""Volevo solo fare un audiolibro"" su Spreaker.
CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Lièpvre - Wikipédia

Lièpvre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Lièpvre
Pays
drapeau de la France
France
Région Alsace
Département Haut-Rhin
Arrondissement Ribeauvillé
Canton Sainte-Marie-aux-Mines
Code INSEE 68185
Code postal 68660
Maire
Mandat en cours
Claude Ruff
2001-2008
Intercommunalité C.C. du Val d'Argent
Latitude 48° 16' 23" Nord
Longitude 07° 17' 00" Est
Altitude 234 m (mini) – 930 m (maxi)
Superficie 12,55 km2
Population sans
doubles comptes
1 632 hab.
(1999)
Densité 130 hab./km2

Lièpvre (Leberau en allemand) est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace.

Commune du Haut-Rhin (68)

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune se niche au cœur de la vallée de la Liepvrette[1] (que les documents carolingiens nommaient Laimaha ou Laima et ceux en latin plus récent Lebera ou Lebraha et que les sujets de Ribeaupierre appelaient le Landbach ) sort de la chaîne principale des Vosges aux environs du Col des Bagenelles (Vosges)(altitude : 750 m) ; elle coule d'abord vers le nord-est, parallèlement à la chaîne, et atteint Sainte-Marie-aux-Mines. Le nom primitif de Lebraha est sans doute d'origine celtique et semble provenir du mot Labar (forme latinisée) d'où le terme Valle Leporus vers 1200. On rencontre aussi à cette époque le nom de Levremouster qui est le nom patois de Lièpvre. En aval , la Lièpvrette reçoit les eaux du Rauenthal, qui descend du Brézouard (rive droite,confluence à Echéry) et à gauche le Robinot qui coule du Haut des Héraux. Elle traverse Sainte-Croix-aux-Mines où elle reçoit les eaux des vallons du Petit et du Grand Rombach et arrive à Lièpvre. Là elle est grossie par les eaux du Rombach qui traverse la Hingrie et Rombach-le-Franc. Ses petits affluents de droite qui proviennent des pentes du Taennchel sont: la Goutte Saint-Blaise, le Kesselthal, le Jacquesthal qui marque la limite départementale. Au dessous de Lièpvre, la Lièpvrette passe entre le château ruiné du Frankenbourg et le château du Haut-Kœnigsbourg puis traverse la commune de Scherwiller célèbre depuis la victoire du duc Antoine en mai 1525 contre la Révolte des rustauds et Châtenois. Elle rejoint ensuite le Giessen ( = la Scheer dans les anciens titres) qui vient du Val de Villé, et toutes les eaux réunies se déversent dans l'Ill au-dessous de Sélestat.

La commune de Lièpvre est bordée de sommets du massif des Vosges : au sud le Brézouard (1228 m), le Taennchel (992 m) et le Haut-Kœnigsbourg (775 m), au nord l'Altenberg (880 m), le Chalmont (703 mètres d'altitude - en allemand appelé le Karlsberg), le Rocher du Coucou (819 m) et le Frankenbourg (768 m). Le chaînon du nord est l'Altenberg (880 mètres)qui sépare le Val de Lièpvre du Val de Villé. En s'enfonçant dans la vallée du Rombach située au milieu du village on trouve le Col de la Hingrie à 748 mètres. Une route achevée en 1905 a complètement désenclavé Rombach-le-Franc qui se trouve à 2 km de Lièpvre.Cette route mène au hameau de la Hingrie situé à 7 km de Lièpvre et plus loin encore le Col de Fouchy (605 mètres). Le bourg doit son nom à la rivière qui l'arrose et son origine au monastère de Lièpvre. De la cime des Vosges à la plaine d'Alsace, la Lièpvrette parcourt une sorte de couloir long de 25 km, assez large pour qu'on ait pu y bâtir en différents endroits des villages et des lieux-dits. Lièpvre occupe à peu près le centre de ce couloir et qui fut pendant très longtemps la principale agglomération la plus réputée du Val de Lièpvre. Lièpvre est 275 mètres d'altitude.

Ecarts et lieux-dits (il en existe 102) : Agely, Anvers, Aspygoutte, la Baisse des noyers, la Basse maisse, la Basse Mathis, la Brode, Bois l'Abbesse, Grand Breuil, le Petit Breuil, la Brode, le Calvin, Chalmont, Champs Le moine, Champs Germain, Champs grosse tête, Champs Hache, Champs Haton, Clos pré,la Collinière, la Craintole, Creux pré, Creuse de la Gely, Creux pré, Derrière la fabrique, Derrière la Grand rue, Derrière l'église, Devant Chalmont, Devant le Bois, Devant le Rain Brûlé, Devant Ménabois, Devant Musloch, Devant Vesprés, Doynières, l'Entregoutte, Estary, Faubourg de Sainte Marie, Faubourg de Sélestat, Fourrière de la fête, Fourrière de l'église, Fourrière de la place,Frarupt, la Gely, Genaugoutte, la Grande Baisse, les Grands Champs, les Grands Jardins, les Grands prés, les Gros Champs, Grandes fourrières, Grands jardins, le Gravier, la Halle, Hauts champs, la Haute Echevé, la Herrschaft, Aux Grands Zônés, le Kast, Estary, au Lundi, les Eveaux, le Haut Ménèchamp,Hoimbach, Kesbel, Musloch,Ménabois, Mollembach, Montplaisir, le Passé, Pairis, Paquis du Bas, Picaupré, la Pinasse, la Petite Baisse, les Prés Monts, le Pré Saint Alexandre, Prés de la Mule,Prés de l'étang, Prés de Mollenbach, Pré de la Dame, Pré Trinquart, Raincorn, Rain des Bolles, le Rain Brûlé, le Rain de la Mule, le Rain des Brulattes, Sous la Craintole, Sous la Raincorne, Sous le canal, Sous le Clos pré, Spiacôte, Spiemont, Sur la plaine, Sur le chemin, Sur le Ravin, Sur les Vignes, la Vaurière, Vesprés, la Vieille Papeterie, le village, Votembach

  • Ban communal

Le hameau de Musloch entre Lièpvre et Sainte Croix-aux-Mines célèbre en 1445 pour avoir été le refuge des paysans du Val de Lièpvre qui surprirent les Armagnacs entrain de se rendre en Lorraine, en leur infligeant une cuisante défaite près du Rocher du violon [2] est appelé en 1517 Museloch, en 1782 Mauslauch . Le nom provient de la mine qui fut exploitée à partir du XVe siècle. Au XVIIIe siècle on trouve Misloch ou Meusloch qui était un hameau formé d'environ treize familles. On y découvrit en 1545, une mine qui fut nommée la mine Saint-Anne. En 1750 elle fut abandonnée car son exploitation était trop couteuse.

Chalmont 703 mètres d'altitude. Appelé Nannenstol dans le diplôme de Charlemagne en 774, puis Chainement en 1517, Challemont en 1596, quelquefois Charlemont et Karlsberg pendant l'occupation allemande. En patois le Chalmont est appelé le Chânemont.

Spiemont: en allemand nommé le Stemberg. L'abbé Grandidier dit qu'il pourrait s'agir du Stophanberg rappelé dans le diplôme de Charlemagne en 774 pour le monastère de Lièpvre. Mais il est reconnu depuis longtemps que le Stophanberg n'est autre que le Haut-Koenigsbourg.

[modifier] Histoire

Saint Fulrad
Saint Fulrad


[modifier] La région est d'abord occupée par un ermite

Un moine portant le nom de Bobolinus s'était fixé près de Lièpvre où il avait édifié un ermitage dénommé Bobolinocella. Certains chroniqueurs pensent qu'il pourrait s'agir de Andaldovillaré mentionné dans les chartes de Charlemagne et qui serait le hameau de Bois l'Abbesse (qui faisait partie avant 1789 de La Vancelle,Bas Rhin et qui a été rattaché ensuite à la commune de Lièpvre), d'autres plus nombreux penchent plutôt pour Saint-Hippolyte. Cet ermitage du nom de Bobolinocella est mentionné dans le diplôme de Charlemagne en 774. Un moine portant le nom de Bobolinus aurait existé comme abbé en Italie, il deviendra le 37e évêque de Vienne. Un autre moine portant le nom de Bobolinus aurait été signalé comme moine de l'abbaye de Stavelot en Belgique. Cet abbaye bénédictine a été fondé en 648 par Saint-Remacle pour évangéliser la région de Stavelot-Malmedy près de Liège. [3]. Ce personnage aurait enregistré une déposition d'un certain Genechselo daté d'Esherico la 16e année du règne de Sigebert III, roi d'Austrasie (début 648 fin 650). Cet acte dont l'original a disparu se trouvait autrefois dans les archives de l'abbaye de Saint-Denis. Ce Genchieselo avoue avoir pris part à une rixe survenue dans sa demeure ayant entraîné mort d'homme [4].

Le nom d'Escherico est proche et très similaire à celui du hameau d'Echéry à Sainte-Croix-aux-Mines qui appartenait au Duché d'Alsace, peut-être d'abord au duc Attic le père de Saint-Odile, patronne de l'Alsace. Plus tard ces terres passèrent aux mains de Luitfried II dont les deux fils, Leuthard et Hugue accordèrent ces terres à la fille de cette dernière, Irmengarde 804-858)[5] qui construisit à cet endroit un petit sanctuaire. Irmengarde deviendra en l'an 821 la femme de Lothaire I (795-855) [6]. Par la suite les terres d'Echéry deviendront la propriété des moines de Gorze (Moselle).Un moine de Gorze nommé Blidulphe s'installera vers le Xe siècle avec quelques autres moines dans cet endroit pour créer le monastère d'Echéry. Grâce aux mines d'argents qu'ils avaient découverts ils purent développer le prieuré qui devînt bientôt célèbre dans toute la région et en Lorraine.

[modifier] La création du village de Lièpvre

Lièpvre (Leberau en allemand, Lebera ou Lebraha en Latin - En allemand la vallée de Lièpvre prend le nom de Leberthal ou Leberachtal et en latin celui de Lepora Leporeacensis vallis) est un gros bourg situé sur le ruisseau qui porte le nom de Lièpvrette,nommé dans les anciens titres carolingiens Laimaha, notamment dans les diplômes de Charlemagne en 774 [7] et de Lothaire I en 854 et fluvius Laima dans le testament de Fulrad en 777. Le village est fondé par un futur abbé de Saint-Denis, Fulrad, dont les parents avaient d'immenses biens en Alsace. Ces biens avaient été confisqués aux Etichonides par Pépin le Bref qui les avaient redistribués à quelques propriétaires fonciers dont les parents de Fulrad. Riculfe, le père de Fulrad possédait en effet des terres à Saint Hippolyte mais également dans d'autres endroits de l'Alsace. La région était sans doute déjà connue par le jeune Fulrad grâce à ses parents qui l'emmenait souvent dans cette région qu'il appréciait tant. Le Val de Lièpvre était alors un endroit où s'opérait des contacts étroits entre populations de chaque côté du Rhin. C'est sans doute la raison pour laquelle Fulrad songera à créer un monastère afin de prendre pied de l'autre côté de la frontière pour servir la cause carolingienne. Dans le voisinage immédiat se trouvaient également les descendants des bienfaiteurs de l'abbaye de Wissembourg, parmi lesquels on rencontre le nom de Boniface, porté par un frère de Fulrad. Dans son testament il mentionne qu'il a deux frères: Gausbert et Boniface et une soeur Waldrade. Ses parents, Riculfe et Emengarden n'étaient pas alsaciens, mais étaient apparentés aux Welfs (Gueldes). Ils appartenaient à la même cour que Pépin-le-Bref, Carloman II (768-771). La patrie d'origine de Fulrad n'est donc pas l'Alsace mais la Mosellane qui est le berceau des Welfs [8] .En 770 Fulrad entreprend la construction d'un prieuré à Fulradocella, le nom primitif de Lièpvre . Il prit ensuite le nom de Leberaha, d'où vient le nom de Leberau, formé du nom de la rivière qui coule dans le village: Leber auquel a été joint le diminutif Au qui signifie prairie ou campagne.

Les moines commencent alors à prendre pied dans la vallée et commencent défricher les terres. En 774,Charlemagne approuve la fondation de Lièpvre dans un diplôme envoyé depuis Duren et lui assure par la même occasion plusieurs autres propriétés situées dans le domaine royal des environs de Kintzheim avec droit de pâturage et de chasse.

La première chose importante que fit Fulrad pour désenclaver la vallée fut la création d'une route conduisant d'Alsace en Lorraine et traversant toute la vallée. Il reçu l'autorisation de Pépin-le-Bref en 750 pour mener les travaux. On fit venir des serfs de la région de Saint-Dié (Saint Déodat) du Val de Galilée qui se mirent immédiatement à défricher les forêts et à faire les travaux nécessaires. Cette route aboutissait par Lièpvre pour rejoindre la plaine d'Alsace. La route n'était pas celle que nous connaissons aujourd'hui, car Sainte Marie-aux-Mines ne comptait guère à l'époque. Elle passait par le Petit Rombach rattaché aujourd'hui à Sainte Croix-aux-Mines pour aboutir de l'autre côté des Vosges à Lusse.Ce n'est finalement qu'à partir du XVIIIe siècle, vers 1761 que fut construite une autre route passant cette fois ci par le Col de Sainte Marie-aux-Mines.

[modifier] Fulrad entreprend la création d'un monastère à Lièpvre

En l'an 770 Fulrad commence la construction d'un prieuré à Fulradocella ( futur Lièpvre ) . C'est autour de ce prieuré dont les travaux vont durer 8 années que va se développer le village de Lièpvre. Dès la première année de son règne, le 13 janvier 769, Charlemagne lui fit don du monastère de Saint-Dié. Cet établissement placé à une trentaine de km de Lièpvre doit sa naissance à la concession d'un territoire du fisc royal par le roi Childéric II à l'époque du maire Wulfoald.Ce personnage avait été accusé de haute trahison pour avoir comploté contre Pépin le Bref. Traduit en justice il sera condamné à mort, mais sur intervention de Fulrad il aura la vie sauve. En contrepartie il cédera au roi des biens lui appartenant, dont l'abbaye de Saint-Mihiel (Meuse) dans le diocèse de Verdun [9].

Le 14 septembre 774, Charlemagne concède d'autres propriétés à son ami Fulrad, situées dans le domaine royal des environs de Kintzheim avec droit de pâturage.Afin d'assurer l'entretien du monastère de Lièpvre, Charlemagne accorde en outre vers 781 une vaste étendue de forêts détachée du domaine royal de Kintzheim et accorde à l'abbaye de Saint-Denis toutes les dîmes des terres voisines de Lièpvre.Il prit ensuite le nom de monastère de Saint-Alexandre et de Saint Cucufat dont son fondateur l'enrichit [10]. Les reliques de Saint-Alexandre furent dans un premier temps remenés à Paris , puis transféré à Lièpvre. En l'an 835 les reliques de Saint Alexandre et de Saint Cucufat furent transférées à l'abbaye de Saint-Denis.On ne sait pas exactement dans quelles circonstances les translations des reliques de Cucufat et d'Alexandre furent transférées à Saint-Denis, très certainement sous l'abbatiat de Hilduin, abbé de Saint-Denis. Les reliques de Cucufat, martyr de Barcelone (fin IIIe début IVe siècle) furent sans doute rapportées d'Espagne et non de Rome entre 777 et 778 au temps où Sulaiman Ibn-Al Arabi gouvernait la région de Barcelone. Ce même Soulaiman avait fait sa soumission à Pépin le Bref vers 756-753 et les ossements ont dû être ramenés en Gaule par les Espagnols fuyant les Musulmans et donnés à Fulrad qui les a dépossés à Lièpvre [11]. L'ancienne église paroissiale luui était dédié et son culte s'est prolongé jusqu'au XVe siècle.

En 750 Fulrad devint abbé de Saint-Denis et entreprend des travaux de reconstruction de l'abbaye mérovingienne. Ces travaux débutent après la mort de Pépin-le-Bref qu'il avait si fidèlement servi et avant celle de Carloman en 771. Le 24 février 775, l'abbé Fulrad consacre l'église reconstruite de Saint-Denis en présence de Charlemagne. La bibliothèque de Karlsruhre en Allemagne conserve un manuscrit que les moines de Saint-Denis avaient envoyé vers 830 à leurs confrères de Reichenau sur le lac de Constance. Le manuscrit renferme la description de la basilique de Saint-Denis, composée en 799, la 32e année du règne du roi Charles (Badische Landesbibliothek, Karlsruhre)

Fulrad avait fondé entre temps d'autres monastères, dont notamment à Salonne près de Château Salins (Moselle) mais aussi à Saint Hippolyte dont le village n'était qu'à quelques kilomètres de Lièpvre.Dans le Bade-Wurtemberg on lui doit notamment la création des monastères de Esslingen-am-Neckar près de Stuttgart, de Herbrechtingen près de Heidengeim et de Hoppentenzell près de Stockach au nord du Lac de Constance. Les territoires cédés à l'abbé Fulrad dépassait les limites de la Vallée de Lièpvre. Ses biens s'étendaient aussi au-delà de la plaine d'Alsace, de Saint-Hippolyte,Roderen, Rorschwihr, Orschwiller, le Haut-Koenigsbourg. Il comprenait également les communes entières de Lièpvre, de Rombach-le-Franc et de Sainte Croix-aux-Mines à l'exception de la montagne de Saint-Pierre. Le sommet du Chalmont fait également partie des biens du prieuré de Lièpvre ainsi que la montagne du Taennchel.Fulrad était également propriétaire de l'église de Saint-Germain à Widensolen qu'il édifia entre 777-784. Fulrad reçoit également des propriétés dans la région de Sarreguemines, ainsi que Blittersdorf et Auersmacher ( près de Sarrebruck, dans la Sarre) par des parents fortunés de Pépin-le-Bref et généreux donateurs dont les noms sont cités nommément: Theudericus, Haribertus. Un autre personnage moins connu, Ermelindus , lèguera à Fulrad des biens à Kochelingen et Fechingen et peut-être Vöklingen dans la Sarre.

Durant l'année 764 le comte Ruthard qui connaissait bien Fulrad pour l'avoir accompagné jusqu'à Saint Maurice en Valais lui céda un ensemble de biens situés dans le Brisgau, à Binzen, Rummingen, Tumringen, Küttingen, Wollbach, Haltingen, Eimelfingen et Oettligen. Les biens provenaient des Alamans qui leurs avaient été confisqués. Le 23 septembre, le comte Wido, futur marquis de Bretagne donna d'autres biens à Fulrad dont des villae en Alsace et dans le Saulnois: Guémar (Ghermari), Orschwiller (Andaldovillare), Ribeauvillé (Ratbertovillare), Grussenheim (Geucinhaim), Andolsheim (Ansulfishaim), Schafersheim, aux environs de Colmar et Sélestat, etc...

Ruthard est certainement l'un des personnages les plus proches de Pépin-le-Bref. Il est signalé à trois reprises dans les projets dans lesquels Saint-Denis se trouve impliqué. Dès 753 début 754, Pépin l'envoie avec Fulrad pour accueillir le Pape Etienne II à Saint Maurice d'Argonne. L'importance des négociations menées par Fulrad pour le compte de Pépin-le-Bref auprès des Papes Zacharie (741-752),et Etienne II (752-757) ne sont plus à démontrer. Le pape Zacharie approuve l'intronisation. de Pépin-le-Bref par Saint-Boniface en 752. Le 26 février 757, le pape Etienne II donne la permission à l'abbé Fulrad de bâtir des monastères sur ses propres terres ou celles qu'il a achetées ou reçues de ses parents. [12]. Il noue des relations privilégiées avec les Francs. C'est à la suite de ses mérites que Fulrad obtient du pape Etienne II l'abbaye de Saint-Denis. Furad s'employa avec beaucoup de zèle et de patience auprès des papes Zacharie, puis Adrien pour faire obtenir le pallium à l'archevêque de Reims, Abel et à son successeur Tilpin. Les témoignages qu'il apporta au pape Adrien sur la probité et le savoir de Tilpin lui permire d'être élevé au rang d'archevêque. A la mort d'Etienne II, c'est son frère Paul Ier (757-767) qui sera son successeur. Il existe six bulles de papes où le nom de Fulrad est cité: quatre d'Etienne II signés en 757, deux d'Adrien I, l'un de 781 et l'autre de 774. A la mort de Fulrad le 16 juillet 784 [13] le village de Lièpvre est déjà assez prospère. Selon l'ancien nécrologue de l'Abbaye de Saint-Denis, le corps de l'abbé Fulrad fut d'abord inhumé à Saint-Denis, puis transféré au prieuré de Lièpvre un 17 février au cours d'une année qui n'est pas précisée . L'épitaphe que lui dressa le moine-savant d'origine anglo-saxonne, Alcuin, mentionne que "Fulrad fut le plus illustre de tous les abbés qui gouvernèrent l'abbaye de Saint-Denis. Il vécut dans la plus haute estime et dans une approbation quasi générale, chéri par cinq papes, trois rois et des plus grands personnages de son siècle".

La donation du domaine de Lièpvre est confirmée bien plus tard par Lothaire I dans un diplôme envoyé de Verdun le 4 août 854 qui précise que seul l'abbaye de Saint-Denis est propriétaire de tous ces biens et qu'ils ne peuvent en aucun cas être aliénés à quelqu'un d'autre.

[modifier] Les biens du prieuré de Lièpvre sont rattachés à la basilique royale de Saint-Denis

Dans son testament rédigé par Fulrad en 777 à Héristal [14] il souhaitait qu'après sa mort tous les biens qu'il avaient acquis, achetés ou reçus soient destinés à l'abbaye de Saint-Denis dont il fut abbé de 750 à 784.Dans ce testament qui a été longuement analysé par M. Tangl et Fleckenstein, il énumérait toutes les possessions qui devaient passer sous le contrôle de Saint-Denis [15]. Cette précaution était dictée par le principal soucis que ses biens ne soient pas dispersés par des rivalités quelconques dont il pressentait les conséquences après sa mort.Il prit soin de faire avaliser son testament par les plus hauts personnages de son époque.Il y avait notamment les biens qu'un certain Widon lui avait donnés, situés en partie dans le Mortenau, puis en Alsace, notamment à Guémar, Saint-Hippolyte, Andolsheim, Sundhoven, Grussenheim et Ribeauvillé. Cette donation avait été avalisée en 768 par Pépin-le-Bref, dans une charte par laquelle il redonnait à Fulrad les biens que cet abbé lui avait cédés alors qu'il se sentait en danger de mort [16]. Ces biens permettent de se faire une idée de la limite et de la description du domaine royal aliéné en faveur du monastère de Lièpvre qui comprenait ainsi trois villages du Val de Lièpvre (Lièpvre, Rombach-le-Franc, Sainte Croix-aux-Mines) D'autres historiens ont ajouté que la montagne du Chalmont ne serait autre que le Nannenstol mentionnée dans le diplôme de Charlemagne en 774 qui en patois welche est appelé Chânemont [17]. Un doute subsiste cependant quant à l'origine de ce nom. [18] . Le Stophanberg (Le Haut Koenigsbourg) mais aussi semble-t-il le Taennchel faisaient partis des biens du prieuré de Lièpvre puisque les moines du prieuré emmenaient leurs porcs jusqu'au sommet de cette montagne pour qu'ils puissent manger les glands des chênes qui jonchaient le sol [19]. Fulrad reçut de sa soeur Waldrade la villa d'Ansulsishaim qu'il rattacha à Saint-Alexandre à Lièpvre.

Dans ce testament est aussi mentionné les biens accordés par Charlemagne en 774 qui déclarait vouloir donner d'autres biens au couvent de Fulradovilla (Lièpvre) [20] dont plusieurs autres bois boisés situés en Alsace, faisant partie de la marche fiscale de Kintzheim. Ces forêts étaient situées à Garmaringa (Guémar), Odeldinga (près d'Orschwihr) et Ridmarca [21]. Il autorisa en outre les moines de Lièpvre de faire paître les troupeaux dans toute l'entendue de la marche de Kintzheim, même en dehors des limites indiquées. Ces propriétés détachés du domaine royal, telles que celles qui faisaient parties des seigneuries de Widon et Riculfe ne sont pas mentionnés dans cette charte signée en 774, mais sont indiquées dans le testament de Fulrad.

Les biens du couvent de Lièpvre s'étendaient aussi du ruisseau de Frarupt jusqu'à celui du Molembach et aboutissaient à la Fersta et au Bogenstrein (Ramstein). Dans les autres forêts les droits d'usage et de pâturage s'exerçaient en commun entre les communes voisines et le prieuré de Lièpvre, ce qui occasionnait souvent des litiges, notamment avec les habitants de Rombach-le-Franc.

Fulrad mentionne également dans son testament les biens reçus d'un certain Chrodradus le 17 juillet 767 - [22] (Seizième des Calendes d'août de la 13e année du règne de Pépin-le-Bref). Il disposait de plusieurs biens en Alémanie dans le pago Brisagavinsi (le Brisgau) dont Rummingen, Tamingen, Kütthenhen, Haltinge, Emeldingen, Birizen et Oetlingen. Chrodradus, comte d'Alsace du 27/09/749 au 15/11/769 est décédé le 31 août en l'année 790.

Un autre personnage important, Ruthard qui était considéré comme un aristocrate a vendu également à l'abbé Fulrad des biens. Ce personnage est mentionné dans trois diplômes de Pépin-le-Bref: en 752, 753 et 759.

L'église de Widensolen, arrondissement de Colmar ne figure pas dans le testament de Fulrad rédigé en 777, mais dans une copie qu'il fit exécuter un peu plus tard [23].

[modifier] Après la mort de Fulrad, les biens du prieuré de Lièpvre font l'objet de convoitises

Tant que vécurent Fulrad et Charlemagne c'est-à-dire jusqu'à la mort de ce dernier en 814, les moines de Lièpvre n'eurent rien à craindre. Aucun seigneur ne se serait permis de mettre en doute les droits et les biens du prieuré. Cependant à partir de 843 l'empereur Lothaire Ier cède à un certain Erchanguer comte de Nordgau ou de la Basse Alsace [24] l'ancienne marche fiscale de Quuningishaim (Kintzheim) qui avait été donnée en 774 à Fulrad par Charlemagne. Il espérait aussi s'accaparer de la forêt qui en dépendait et qui faisait partie des bien du prieuré de Lièpvre.[25].

Durant l'entrevue entre les trois frères, Lothaire, Louis et Charles pour resserrer les liens de leurs alliances, l'abbé Louis, fils du comte Roricon et de Rotrude fille de Charlemagne qui obtint l'abbaye de Saint-Denis en 841, en profita essayer de détacher les biens des prieurés de Lièpvre et de Saint Hippolyte pour les accorder en fief, ou comme on disait alors en bénéfice précaire, à un seigneur du nom de Conrad Ier, comte d'Argovie, frère de l'impératrice Judith et d'Emma, épouse de Louis II de Bavière et membre de l'influente famille des Welfs qui avait épousé Gisèle, fille de l'empereur Louis le Débonnaire. Les moines de Saint-Denis, plus conscients que leur abbé s'opposèrent farouchement à cette confiscation et portèrent l'affaire devant l'assemblée des évêques réunies à la demande du roi de France à Verberie, près de Compiègne en 853, en leur produisant les testament original de Fulrad et la bulle du pape Etienne II qui accordait tous les monastères que cet abbé pouvait fonder dans l'étendu e de son royaume.Le concile de Verberie composée de quatre archevêques et de dix sept évêques trancha en faveur des moines et prononça que le prieuré de Lièpvre ne pourrait jamais être aliéné ni démembré sous quelque prétexte que ce soit de l'abbaye de Saint-Denis. La lettre synodale datée du 27 août 853 est adressée personnellement à Conrad pour l'avertir des conséquences qu'il aurait à subir en cas de passage en force [26].

L'abbé Louis de Saint-Denis eut, quelque temps après le malheur de tomber entre les mains des Normands. I n'obtint la liberté qu'après une forte rançon payés par plusieurs églises et l'abbaye de Saint-Denis elle même et tous les prieurés de France en d'Allemagne qui en dépendaient.Le prieuré de Lièpvre participa à sa manière à verser une forte somme d'argent pour la libération de Louis abbé de Saint-Denis. Après sa libération, l'abbé Louis en signe de récompense demanda qu'après son décès tous les revenus des abbayes de Saint-Denis fussent employés pour leur nourriture et l'entretien de leur église et pour venir au besoin des pauvres de leurs circonscription [27]. Charles le Chauve, roi de France, dont Louis était parent et archichancelier,approuva cette disposition dans un diplôme daté de Compiègne de l'année 856.

[modifier] Les rois, empereurs et papes se déclarent protecteurs du prieuré de Lièpvre

On doit à Dom Doublet [28] et à Dom Michel Félibien [29] d'avoir ouvert la voie aux études d'une grande partie des documents entreposé à l'abbaye de Saint-Denis dont une partie concerne particulièrement Lièpvre et Fulrad. L'un des premiers auteurs à se pencher sur l'authenticité des actes diplomatiques et papales concernant Saint-Denis et par ricochet Lièpvre, fut le père Henschenius qui publia en février 1658 un éloge sur Fulrad [30]. En 1672, le père Modeste de St. Amable, reprenait à son tour les travaux et publia dans son second tome une notice sur Fulrad [31]. Plus tard c'est Mabillon qui fera l'éloge de Fulrad dont on trouve un large chapitre dans son second volume paru en 1686 [32]. C'est grâce à Mabillon que Dom félibien a pu donner dans son Histoire de Saint-Denis une vie plus complète de Fulrad. Plus tard c'est l'abbé Rapp, ancien vicaire-général de Strasbourg en 1878 qui publiera un ouvrage sur l'abbé Fulrad [33]. Enfin un autre ouvrage sur la vie de Fulrad a été publié en 1902 par le Père Marc Dubruel qui fait encore aujourd'hui autorité [34]. Quelques chapitres sur la vie de Fulrad ont également été repris dans la Revue d'Alsace en 1901 et 1902. La plupart des actes concernant l'ancien prieuré de Lièpvre sont situés aujourd'hui aux archives nationales à Paris et aux archives départementales de Meurthe & Moselle à Nancy. Une autre partie des archives peut être consultée à la Bibliothèque Nationale dans les fonds lorrains. D'autres documents isolés concernant Saint-Denis et Lièpvre sont entreposés à la Badische Landesbibliothek à Karlsruhre et aussi aux Archives départementales du Haut Rhin à Colmar concernant plus particulièrement les rapports avec les Ribeaupierre.

Les lettres des grands personnages, les bulles des papes, les diplômes royaux où il est question de Fulrad sont très nombreux. Les premiers bulles accordés par les pontifes romains à l'abbé de Saint-Denis sont au nombre six: quatre sont signés par le pape Etienne II en 757; deux d'Hadrien en 774 et 781. L'authenticité de tous ces actes n'est pas mise en doute. On trouve aussi treize diplômes authentiques du temps de Pépin-le-Bref, quatre sous Carloman, et vingt sous Charlemagne. Nombre des actes existent en originaux aux archives nationales. Jules tardif [35] les a publiés dans ses Monuments historiques en les analysant et en les inventoriant. Certaines de ces pièces mentionnent le prieuré de Lièpvre.

Le premier à accorder son soutien au prieuré de Lièpvre fut Charlemagne lui-même qui en 774 apporta son soutien à l'abbé Fulrad pour la création d'un prieuré à Lièpvre dans un diplôme en lui assurant des propriétés situées dans le domaine royal de Kintzheim. En février 847 Charles-le-Chauve confirme les biens et les privilèges du monastère de Lièpvre. Cette donation est aussi confirmée par son fils ainé Lothaire Ier le 21 octobre 843 qui renouvelle les donations faites par Charlemagne accordant à Saint-Denis le prieuré de Lièpvre, dont plusieurs biens et forêts situés en Alsace et dans le pays de Salonne Dans ce document le Val de Lièpvre est dénommé Vallis Fulradis. [36]. Le 4 août 854 le même empereur renouvelle que les biens du prieuré de Lièpvre font bien partis de l'abbaye de Saint-Denis [37]. Une dizaine d'années plus tard ce privilège est renouvelé par son fils Lothaire II. En 856 Charles-le-Chauve confirme les dispositions de l'abbé Louis, relatives à l'emploi des revenus de Lièpvre. Le Pape Nicolas Ier (858-867) confirma ladite charte le 18 avril 862. Lothaire II, roi de Lorraine qui vînt en Alsace à Epfig renouvellera le 12 juin 866 le diplôme que l'empereur Lothaire I que son père avait donné douze ans auparavant en faveur du monastère de Lièpvre.

Dans le traité de Worms conclu vers 876 entre les 3 frères, Charles le Chauve, Louis le Germanique et Lothaire I, il fut décidé que les biens du prieuré de Lièpvre devaient demeurer entre les mains de l'abbaye de Saint-Denis. Louis le Chauve envoya le diplôme au pape Léon IV afin de sceller cette alliance et d'obtenir son approbation. Le 5 juin 903, Robert, aïeul de Hugues Capet, obtient de Charles-le-Simple, des lettres pour assurer les moines de Lièpvre contre toutes les tentatives d'usurpation des abbés de Saint-Denis.

En 903, les biens de L'abbaye de Lièpvre, passent sous la domination de Louis IV roi de Germanie. Avec la chute de Charles de Simple détrôné par ses vaussaux en 922, Henri l'Oiseleur, roi de Germanie impose son contrôle à toute la Lotharingie (923-923) et les empereurs Othon.

Le 15 ocrobre 980 Lièpvre qui était passé sous la domination de Louis IV, de Henri Loiseleur et de celle des Othons , retourne à l"abbaye de Saint-Denis. Othon II, roi de Germanie et empereur d'Occident fait savoir à l'abbé Robert que le prieuré de Lièpvre fait partie de l'abbaye de Saint-Denis.Il lui laisse aussi le soin de nommer l'avoué de ce monastère. Ces formulations sont reprises le 26 janvier 1056 à la demande d'Agnès son épouse et de Henri IV son fils dans un diplôme envoyé depuis Strasbourg [38]. Toutes ces pièces confirment que le monastère de Lièpvre, ainsi que la vallée toute entière faisaient alors partie de l'Alsace. Mais ils passèrent bientôt du côté du Duché de Lorraine lorsque les ducs obtinrent l'advocatie du monastère de Lièpvre.

Le pape Nicolas II rappelle lui aussi que le couvent de Lièpvre fait partie des biens de Saint-Denis dans une bulle du 18 avril 1061 [39]. Le pape anglais Adrien IV (1154-1159) va dans le même en rappelant que les biens du prieuré alsacien doivent rester dans le patrimoine de Saint-Denis. Cette bulle est signée le 18 décembre 1156. Le pape Alexandre IV dans une bulle datée du 11 octobre 1259 [40] fait savoir que l'abbaye de Saint Denis jouit de toute la juridiction temporelle dans le village de Lièpvre.

En 1342, 1348 et 1354 Lièpvre est confirmé dans les droits de l'abbaye de Saint-Denis. Le pape Clément VI qui monta sur le trône pontifical en 1342 confirmera tous les privilèges accordés au prieuré de Lièpvre. L'empereur Charles IV qui régnait à l'époque donna le 27 avril 1348 des ordres pour mettre l'abbaye de Saint-Denis à l'abri des usurpations que convoitaient plusieurs seigneurs, tant ecclésiastiques que laïques [41]. Le même prince de passage à Sélestat le 12 mai 1354 renouvellera tous les privilèges au prieur de Lièpvre accordés par tous les rois, ses prédécesseurs et ceux qu'avaient accordés les empereurs Charlemagne, Charles le Chauve et Henri III [42] . Le pape Alexandre IV accorde également son soutien aux moines de Lièpvre en 1388.En 1396, Charles II, duc de Lorraine se déclare protecteur du monastère de Lièpvre.

A la suite de changements de souveraineté fréquents de l'histoire de l'Alsace, les moines de Lièpvre ont souvent été spoliés d'une partie de leurs biens car ne pouvant pas se défendre par eux-mêmes. C'est pourquoi ils vont faire appel à des protecteurs plus généralement appelés voués. Ce furent d'abord les nobles d'Echéry qui jouent un rôle important en se portant garant de l'intégrité territoriale des biens des moines de Lièpvre. Cette famille noble s'était enrichis grâce à l'exploitation des mines. Elle n'apparaît qu'à partir de 1232. Mais un évènement tragique interrompit leur prospérité en 1284: le plus riche d'entre eux fut "traîtreusement" mis à mort par ses propres cousins, et le Landvogt d'Alsace leur enleva le château. Les successeurs des Echery furent ensuite les ducs de Lorraine. En 1377 les Hattstatt sont chargés par le prieur de Lièpvre de defendre la vallée. Les choses n'étaient peut être pas aussi simple qu'il y paraît, puisque les moines de Saint-Denis demandent au roi de France, Charles VI d'intervenir auprès du duc de Lorraine pour que celui-ci restitue les biens, la justice, juriduction et seigneurie du Val de Lièpvre avec plusieurs autres droitures et appartenances qui avaient été donnés par les rois de France à Saint-Denis. Au commencement du XVe siècle l'abbaye de Saint-Denis avait entièrement perdu le Val de Lièpvre et malgré les interventions de Charles VI, elle ne put jamais récupérer ses biens perdus.

Les Hattstats doivent jurer fidélité et défendre les droits et privilèges du prieuré, puis en 1384, il reçoit la moitié de la prévôté du Val de Lièpvre. Il avait juré sur les reliques des saints de protéger le prieuré et d'y maintenir les intérêts des moines. Les Hattstatt gardèrent le Val de Lièpvre jusqu'à leur extinction en 1585.

Dans les archives on retrouve notamment un certain Burchard de Rathsamhausen de Kintzheim et Henri de Rathsamhausen, chevalier chastelain de Kaysersberg chargés de protéger les biens du couvent. Il existait plusieurs branches de la famille des Rathsamhausen qui sont tous inhumées dans le caveau familiale de l'église Saint-Jean à Sélestat.

Dans les documents du XVe au XVIIIe siècle les biens de Lièpvre apparaissent sous la dénomination de "terre de Saint-Denis" que l'on retrouve pour les propriétés passées au Chapitre de Saint-Georges à Nancy à partir de 1502.

[modifier] Les ducs de Lorraine s'emparent progressivement des biens du prieuré de Lièpvre

Un diplôme daté du VIIIe siècle, pendant le règne de Charlemagne, prescrivit au duc de Lorraine, avoué de Saint-Denis, pour tous les domaines appartenant aux monastères fondés par Fulrad en Alsace, de les protéger contre toutes invasion et empiètement de territoire. Le duc de Lorraine devait intervenir militairement dans tous les cas d'usurpation qui pouvaient menacer les intérêts des moines. C'est sans doute à la suite de ce diplôme que les ducs de Lorraine prirent prétexte pour s'ingérer de plus en plus dans les affaires du Val de Lièpvre au détriment du prieuré de Lièpvre. Au début cette ingérence se fait de façon courtoise et sans brutalité.Les ducs de Lorraine eurent sans doute connaissance des riches mines d'argent de cuivre, de fer et de plomb dans le Val de Lièpvre dès l'année 963 exploitées par les moines d'Echéry. Du temps de Gérard, évêque de Toul, il est question déjà de la dîme que doivent verser les mines du Val de Lièpvre [43]. Gérard d'Alsace duc de Lorraine de 1049 à 1070 qui fut investit en 1048 par l'empereur Henri III, s'empara en 1052 des dîmes et marchés, ainsi que tous les droits du Val de Lièpvre dont Saint-Blaise, près de Sainte Marie-aux-Mines.Dans cette manoeuvre il est semble-t-il soutenu par Brunon, ancien évêque de Toul élu pape sous le nom de Léon IX, qui en Lorraine avait obtenu sa libération. La noblesse lorraine qui ne l'avait pas adopté cherchera à lui créer des ennuis. L'empereur Henri III le soutint et lui fournit des troupes qui lui permirent de vaincre ses adversaires.L'Abbaye de Saint-Denis à son tour entra en conflit avec le duc de Lorraine qui se montra déterminé à défendre le prieuré de Lièpvre. C'est après 1065 que fut sans doute composé le faux diplôme de Charlemagne qui confirmait l'ensemble des biens de Saint-Denis situés dans l'Empire, mais ce fut en vain. En 1078, le fils et successeur de Gérard, le duc Thierry rendit les biens usurpés à Yves abbé de Saint-Denis et Manassès prieur de Lièpvre. Cette charte expédiée de Saint-Dié est contresigné par Pibon, évêque de Toul, Thierry évêque de Verdun, Rembald prévôt de Saint-Dié et de trois comtes et plusieurs seigneurs [44].

Charles, duc de Lorraine, s'empare entièrement des biens et des domaines du prieuré de Lièpvre en 1400. Le 16 avril 1502, Lièpvre est remis entre les mains du pape par l'évêque de Verdun. Le pape le réunit à la collégiale de Nancy. Les moines de Saint-Denis se plaignent auprès du roi de France Charles VI, qui veut faire restituer les biens en 1404. En 1405 Saint-Denis tente une nouvelle approche en s'adressant directement au duc de Lorraine, mais en vain. Les religieux de Saint-Denis et Philippe de Villette,son abbé, réclamèrent l'autorité de Charles VI roi de France, pour se les faire restituer. Le roi en écrivant plusieurs fois au duc pendant deux ans n'eut jamais de réponse. Le roi ordonna ensuite à son bailli de Vitry d'envoyer un ou deux de ses officiers avec les députés de l'abbaye afin d'obtenir la réponse du duc. La lettre est datée du 24 octobre 1404 depuis Paris [45]. Les uns et les autres se rendirent à Nancy, au jour fixé, mais n'y ayant toujours pas trouvé le duc , ils y retournèrent le 13 mars suivant. Mais le duc Charles resta ferme et ne céda en aucune manière au roi de France.La primatiale de Nancy entre en possession des revenus du prieuré de Lièpvre et de celui de Saint-Hippolite qui en dépendait. Au début du seizième siècle c'est Warin de Dommartin, évêque de Verdun, qui le possédait en commende. Le prélat l'ayant remis entre les mains du pape, Alexandre VI le réunit à la sollicitation du duc de Lorraine, René II, duc de Lorraine, à la collégiale Saint-Georges de Nancy le 16 avril 1502.[46].L'église primatiale de cette ville, fondée en 1602, entra en possession des revenus de Lièpvre et de celui de Saint-Hippolyte, en 1742 et réunis à celle de Saint-Georges, pour ne former qu'une seule et même dépendance. Le pape Pie VI par une bulle datée du 19 novembre 1777, confirmée par lettres patentes de Louis XVI du mois de janvier, érigea la primatiale de Notre Dame de Nancy en un évêché suffrigant de Trèves et en un chapitre cathédrale. C'est à ce titre que ce prieuré jouit d'une partie des dîmes de Lièpvre , de Saint Hippolyte, de Sainte Marie-aux-Mines Lorraine et de Sainte Croix-aux-Mines ainsi que du droit de patronage des cures des quatre communes du Val de Lièpvre.

[modifier] La lente agonie du prieuré de Lièpvre

L’église du couvent daterait de l’époque de Charlemagne : elle était grande et spacieuse. D’après le chroniqueur de Senones, le moine Richer (qui vécut au XIIIe siècle), l’empereur avait fait recouvrir le sol de marbres de différentes couleurs. Ce dallage de marbre a été enlevé en 1577 par Christophe de Bassompierre, grand maître des finances de Lorraine, qui transféra le tout dans son château d’Haroué. Aujourd’hui, il ne reste plus aucun vestige. Le prieuré de Lièpvre posséda longtemps des reliques qui attirèrent les fidèles.

On signale en 1229 que le prieuré de Lièpvre est obéré au point succomber sous le poids de ses dettes. L’abbé de Saint-Denis, Odon, lui prête 530 livres parisis à prendre sur le revenu que l’abbé en tire chaque année.

Vers 1271 un arrêté de compte fait apparaître que le prieuré de Lièpvre a déjà remboursé une bonne partie de son emprunt et ne doit plus à Saint-Denis que 100 livres payables dans les cinq ans.

Le prieur de Lièpvre fait un emprunt de 80 livres vers 1365 pour réparer l’église de l’église ravagé par les Anglais commandés par Arnaud de Cervolle dit l’Archiprêtre.

Au XIVe siècle le prieur de Lièpvre, Eudes de Franconville, fit exécuter un vitrail pour l’église monacale. Cette œuvre n’existe plus, mais nous savons, grâce à deux schémas rudimentaires, datés de 1596, qu’au registre inférieur, Charlemagne, occupant le panneau central, était représenté par Fulrad (panneau de gauche) et de Roland et Olivier (panneau de droite) [47] .

Une liste dressée le 16 mai 1509 énumère, avant les troubles de la réforme et les ravages des Rustauds, l’inventaire des biens situés dans le prieuré. La même année le prieuré fut visité par le suffragant de Toul, deux chanoines de Saint-Georges et quelques ecclésiastiques, entre autres Vautrin Lud, chanoine de Saint-Dié. Ils y trouvèrent une châsse avec les ossements de Saint-Alexandre, un bras d’argent contenant un os du bras de ce saint : huit autres reliquaires en bois doré, cuivre doré et ivoire renfermant des reliques non déterminées [48] En 1602 on ne signale plus qu’une châsse toute brisée qui contiendrait les reliques de Saint-Alexandre [49]. Un inventaire fait en 1746 énumère les missels, calice, chasubles et autres ornements, mais ne parle plus de reliques [50].

D’après un plan établi en 1549 par Bichler Michel, juge des mines, représentant pour la maison d’Autriche et surintendant de la partie lorraine de Sainte Marie-aux-Mines, le sanctuaire seul subsistait encore (les bâtiments conventionnels avaient déjà disparu) ; c’était une basilique à trois nefs avec transept et trois absides et un clocher carré. Elle existait encore au XVIIe siècle. M. Bichler fit des relevés et un croquis de l’église du prieuré de Lièpvre. Il fournit des descriptions de l’église telle qu’elle existait à cette époque. La corniche du mur extérieur du chœur de l’ancien monastère était ornée de têtes de bœufs, de béliers, de mufles et de lions.

Le 2 août 1652, le maire de Lièpvre et quelques habitants s’alarment du délabrement du prieuré de Lièpvre auprès de l’amodiateur et demandent qu’il fasse entreprendre des réparations. La toiture de l’église est en très mauvais état ainsi que les tours de la chapelle. Les deux collatéraux sont entièrement brûlés à la suite de la guerre de trente ans. Ils demandent à l’amodiateur d’avancer l’argent nécessaire pour effectuer des réparations. Ils réclament également des cordes pour faire sonner les cloches de l’église du prieuré et de faire des aumônes comme jadis.

En 1666, la nef était détériorée, seul le chœur subsistait encore. Dans les anciennes vitres de l’église de Lièpvre on apercevait l’image de l’abbé Fulrad avec ces mots : do mea cuncta Deo hîc, et de l’autre côté le portrait de Charlemagne avec cette inscription : fiant haec jubeo. Dom Alliot de l’abbaye de Moyenmoutier qui visita en 1704 le prieuré de Lièpvre disait dans une lettre adressée à Dom Mabillon que l’église restait encore entière : « il reste des staux, et au fond du presbytère un vitrage à plusieurs panneaux sur l’un desquels on voit Charlemagne assis sur un trône avec un sceptre à la main ». Il ajoute, qu’à ses pieds se tient un abbé (Fulrad) qui tient en main un rouleau avec cette légende : Do omnia bona mea Deo [51].

Avec les guerres du XVIIe siècle, le prieuré subit d'autres dégâts. En 1704 le père Benoît Picart assure qu’il ne reste plus debout qu’une partie de l’église [52].

Le prieuré est encore une fois incendiée peu après, sans doute par accident, et le 18 juin 1738, le chapitre de Saint-Georges passa un traité pour la rétablir telle qu’elle était avant, au prix de cinquante louis d’or [53]. Malgré les réparations, l’église prieurale restait encore bien délabrée et chancelante.

Une nouvelle visite du prieuré est organisée le 3 août 1717 par les chanoines de l’insigne église de Saint-Georges de Nancy en compagnie du curé de Lièpvre, François Louis Ferry [54].

Il ressort de cette visite que le pavé de la nef est en fort mauvais état et qu'il n'existe plus de pavés dans les collatéraux. Les vitres du choeur de l'église sont également délabrées. La toiture de l'église s'avère aussi en mauvais état, et pour colmater les brèches, on a mis des "essains". Malgré ces précautions, il pleut toujours de tous les côtés. Ils conviennent d'un commun accord de faire les réparations. Ils constatent aussi que le mur de l'entrée de l'église, du côté du village, est fissuré et qu'il menace de s'éffondrer à tout instant. Au cours de la visite, le curé de Lièpvre annonce également qu'il existe dans un petit coffre en bois fort ancien, les restes des reliques de Saint Alexandre [55].

On possède quelques détails sur les bâtiments et sur l’église du couvent de Lièpvre grâce à l’abbé Ingold qui a trouvé aux archives de Karlsruhe un ancien plan avec quelques précisions. Ce plan était une vue cavalière de l’église : c’était un édifice à transept avec abside flanquée de deux absidioles ; le chœur, très court, qui précédait l‘abside, était surélevé de cinq marches. Sept piliers carrés de chaque bord séparaient la nef des bas-cotés, dont chacun était éclairé par cinq fenêtres. Tout ceci donne l’idée d’un vaisseau assez spacieux qui pouvait avoir 35 ou 40 mètres de longueur. Près du transept, du côté évangile, était l’unique clocher. [56].

D’après l’abbé Grandidier (C’est en 1775 et 1776 que l’abbé Grandidier s’occupa du prieuré de Lièpvre) mais aussi du père Louis Laguille [57] cette église serait celle même que construisit Fulrad au VIIIe siècle. Mais cela semble peut-être trop beau. De tout temps on se laisse aller volontiers à vieillir les monuments, et pareille erreur était surtout facile au XVIIIe siècle, quand l’archéologie du Moyen Age n’existait pas encore. Cette église et tout le prieuré durent souffrir du passage des Armagnacs et du soulèvement des Rustauds.

[modifier] La disparition complète du prieuré de Lièpvre

Les restes du couvent de Lièpvre furent démolis en 1751, et le matériel utilisé pour la construction de l’église paroissiale de Rombach-le-Franc et l’église de Lièpvre.

L’ancien chœur du monastère devint une chapelle sous l’invocation de Saint-Georges jusqu’à la Révolution de 1789. A Lièpvre l'adjudication des biends du Chapitre Saint-Georges n'eut lieu que le 17 juin 1791. Les habitants achetèrent le terrain labourable au-dessus du Chalmont. La commune se réserva les taillis et pâturages au milieu de la pente et l'Etat s'empara de la forêt qui est encore aujourd'hui une forêt domaniale.La chapelle fut vendue comme propriété nationale et transformée en habitation particulière. Bientôt des bâtiments industriels remplacèrent l’ancien prieuré, de sorte qu’il ne reste plus rien de l’œuvre de Fulrad. Même le souvenir de l’illustre moine a disparu parmi la population. Il n’existe plus de culte en l’honneur du saint. Le propre du diocèse de Strasbourg n’en fait pas mention. Pendant la Révolution, en 1790, la vallée de Lièpvre fut incorporée au département du Haut-Rhin et ne dépendit plus de la Lorraine.

Avant l’année 1790, époque où l’on supprima les couvents dans toute la France, cette chapelle fut vendue comme propriété nationale et transformée en habitation particulière ; on y voyait encore des vitraux portant les portraits de Fulrad et de Charlemagne. On y voyait aussi un tombeau sur lequel était représenté un profil de buste de femme, dont la tête était ornée d’une longue tresse de cheveux. On croyait dans la région que ce tombeau renfermait les restes d’une fille de Charlemagne, mais cette opinion ne reposait sur aucun fondement, aucune inscription ne venant étayer cette opinion largement répandue dans la population. Par contre, ce qui est prouvé, c’est que le chœur de l’église du couvent de Lièpvre renfermait les cendres des seigneurs d’Echéry qui avaient leur château au fond du vallon du Petit Rombach, sur la commune de Sainte Croix-aux-Mines, et qui étaient les sous-voués ou fondés de pouvoir du duc de Lorraine et par conséquent protecteur des moines de Lièpvre. C’est sans doute en cette qualité qu’ils reçurent l’honneur d’être ensevelis dans le monastère de Lièpvre. Le fait est largement prouvé car on a retrouvé sur la pierre tumulaire qui recouvrait ces tombes très bien conservées l’inscription en style gothique « Hie Ligent die von Echeric und ruwent in gottes frieden » ( Ici sont enterrés ceux d’Echéry, qu’ils reposent en paix). Cette pierre a été enlevée de la chapelle en 1790 et placée comme table d’autel dans l’église paroissiale de Lièpvre. Elle fut déplacée en 1842, lorsqu’on changea les autels de cette église et se trouve actuellement placée dans le cimetière de Lièpvre.

En 1816, le terrain sur lequel était bâtie la prieurale de Lièpvre fut acquis par les Rissler, qui y installèrent une fabrique de tissus, puis il passa à la famille Dietsch en 1844 et en 1959 aux cuisines Schmidt situées aujourd’hui avenue Clemenceau. Au siècle dernier des sculptures romanes de l’ancien prieuré étaient encore conservées dans l’enclos de l’usine.

A côté de l’église se trouve une chapelle romane de la fin du XIe siècle (ossuaire ?), mais transformée au XVIIe siècle avec fenêtres jumelées, colonnes et port en plein cintre. Grande pierre tombale des seigneurs d’Echery du XIVe siècle.

D’après les morceaux trouvés lors des fouilles du XIXe siècle, on retira des décombres des morceaux d’albite, ce qui prouve que le monastère recelait et était décoré de nombreux fragments de marbre et de porphyre. On sait que cette pierre provient de l’époque romaine, que les romains employaient et appréciaient particulièrement. La découverte de ces murs prouve qu’une partie des bâtiments du couvent s’étendait entre l’église et la grande route à la sortie de Lièpvre. Des squelettes trouvés dans la partie supérieure indiquent encore que le cimetière des moines était au couchant. Lors de ces fouilles faites en 1850, il n’a été découvert aucun pavé, aucune pierre taillée ou sculptée. Une seule pièce de monnaie en argent, à l’effigie d’Antoine, duc de Lorraine, a été retirée des déblais. Cependant on a découvert des tuiles de tout genre et de nombreux fragments de porphyres verts et rouges, des ossements humains ont été exhumés. En plusieurs endroits, la terre était calcinée. De cette terre on a retiré des scories de fer, de cuivre et du charbon. Quoique que ces découvertes n’établissent par de façon formelle l’emplacement de l’Abbaye, elles prouvent cependant que les bâtiments avaient une importance assez considérable [58]

On voit encore aujourd'hui quatre anciennes bornes entre les différents taillis de la commune. La plupart ont disparu, mais il en reste quatre après le ruisseau de la Vaurière, entre Rombach-le-Franc et Lièpvre. Elles sont numérotées et portent les initiales du Chapitre de Saint-Georges de Nancy qui a succédé au prieuré bénédictin de Lièpvre dès 1512, à savoir une crosse d'évêque avec deux lettres S.G. (Saint-Georges). Ce sont pratiquement les derniers vestiges de l'ancienne donation de Charlemagne.

C'est en 1512 que le Chapitre de Saint-Georges entra en possession du prieuré de Lièpvre et de ses droits et pouvoirs. Jusqu'à cette date, les religieux de l'ordre de Saint-Benoît désservaient les paroisses du Val de Lièpvre. En 1536 nous trouvons un nommé Blaiser, curé-chapelain à Lièpvre, puis Jean Humbert, curé au Val de Lièpvre et résidant à Sainte Croix. Lièpvre et Sainte Croix sont les plus anciennes paroisses du Val. Firmin curé à Lièpvre et un autre document de 1661 parle de "Confrairie de Saint-Sébastien". C'est au cours de la prêtrise du curé Morel que fut établi "l'Estat des Rentes", censes et héritages appartenant à la consorce de l'église paroissiale de Lièpvre. Le successeur de Jean Morel desservit la paroisse jusqu'en 1719. Après Jean Cucufat Henry, nous trouvons:

  • François Louis Ferry (1719-1723)
  • Paul Joseph Pot d'Argent (1723-1732)
  • B. Collin (1732-1734)
  • Jean Deviot (1734-1744)

En 1744, Joly de Morey devint Recteur de la paroisse de Lièpvre et Rombach-le-Franc. C'est lui notamment qui se chargea d'achever le procès concernant la répartition de la dîme, intenté au Chapitre de Saint-Georges à Nancy. Il contraignit par tous les moyens juridiques l'église primatiale à rebâtir l'église paroissiale de Lièpvre, et aux usurpateurs des biens de l'église à restituer tout ce qu'ils avaient détenu injustement. Grâce à son énergie et ses démarches multiples, le recteur Joly de Morey obtint en 1748 un jugement favorable qui mit fin aux nombreux procès. L'arrangement des dîmes fut conclu par sentence du duc de Lorraine.

[modifier] Aperçus sur l'église actuelle

L'église actuelle de Lièpvre qui se trouve sur la route de Rombach-le-Franc a été reconstruite probablement vers 1752, mais il existait à cet emplacement une église dès le XIIIe siècle placée sous l'invocation de Saint Alexandre qui était fréquentée par les habitants de Rombach-le-Franc et de Lièpvre pour les messes dominicales, les mariages, les enterrements qui a été détruite au cours de la guerre de 30 ans. Les éléments de l'église paroissiale de Lièpvre ont été montés avec d'anciens restes provenant du prieuré de Lièpvre et de l'église Saint-Alexandre. Dans l'église une pierre tombale enlevée de la chapelle en 1790, fut placée comme table d'autel dans l'église paroissiale de Lièpvre, mais elle fut déplacée quand en 1843 on changea les autels de cette église. Elle renfermait les restes du dernier seigneur d'Eckerich mort en 1381. Elles étaient adossées au mur de l'église, mais ces éléments ont depuis été déplacées devant l'entrée de l'église Un des objets les plus curieux que contenait la chapelle est le baptistère que l'on voit encore aujourd'hui sous le clocher de l'église Il est en pierre et a la forme d'un calice. La partie inférieure forme un carré qui est orné sur ses quatre faces de sculptures dont les sujets paraissent tirés de l'Apocalypse de Saint Jean. La pierre qui sert de base est aussi ornée de sujets symboliques.

La grande cloche de l'église paroissiale de Lièpvre provient également du monastère de Saint Alexandre. Elle porte la date de 1542. Cette cloche a été fondue par un artiste lorrain, Jean Lamperti originaire de Deneuvre, près de Baccarat. Ce bourg avait autrefois une collégiale fondée en 1301 sous le titre de Saint-Georges par Henri sire de Blamont et de Deneuvre et Cunégonde sa femme. Les Lamperti y exercèrent pendant de longues années la profession de fondeurs; leurs cloches rivalisaient sous le rapport qualité et de l'élégance, avec celles des plus célèbres fabriques et leur renommée dépassait largement la Lorraine. Deux constances les distinguaient: la présence du médaillon de Saint-Georges et on les retrouve sur les cloches de Lièpvre [59]

D'après la légende populaire elle fut cachée dans un pré près de Lièpvre pendant la guerre de 30 ans,à l'approche des Suédois qui ravagèrent la vallée dans les années 1635 et 1636 et notamment le monastère . Elle fut déterrée un siècle plus tard et montée sur le clocher de l'église. On y remarque deux médaillons dont l'un représente Saint-Georges terrassant le dragon et l'autre la Sainte Vierge avec l'enfant Jésus accompagnés d'anges, jouant divers instruments. Sur la cloche ont lit: O sancta Maria et sancte Cucufate martir orate pro nobis; et plus bas : Maria suis nommée, en l'honneur de Dieu et de la Vierge Marie fut faict. Qui était ce Saint Cucufat? Un martyr mort pour la foi à Barcelone en Espagne le 25 juillet 303. On lit dans les actes de Saint Cucufat que ses reliques furent données à Charlemagne par le wali de Barcelone Sulaiman Ibn-Al Arabi et que l'abbé Fulrad les ayant obtenues de l'empereur, les déposa dans l'église du prieuré de Lièpvre qu'il avait fondé [60]. Etaient-ce des reliques complètes ? Les Espagnols prétendent que le corps de Saint Cucufat est à Barcelone et qu'on ne porta en France que son chef. Une partie de ces reliques resta à Lièpvre jusqu'au début du XIXe siècle. On vénérait cette relique à la sacristie qui était renfermée dans une petite châsse en bois, ornée extérieurement de sculptures. Une autre partie des reliques fut transportée par Hildouin, abbé de Saint-Denis(835) dans son abbaye. Quatre chapitaux de colonnes provenant de l'ancien monastère servent actuellement dans l'église de Lièpvre de piédestaux pour les bannières. La petite chapelle [61] qu'on voit à droite de l'église a été construite avec les restes de l'ancien prieuré. C'est tout ce qui reste de l'ancien monastère. [62] .

Le 6 février 2004 des fresques du XIIIe siècle ont été découvertes sous les voûtes du choeur de l'ancienne église lors de la rénovation de l'église paroissiale. Ces fresques pourraient dater des années 1200-1250 ce qui n'aurait rien d'étonnant puisqu'on sait qu'une chapelle se trouvait à l'emplacement même du choeur qui a été préservé et dont le reste a été démolie en 1752 pour laisser place à l'église actuelle plus grande.

[modifier] Prieurs, administrateurs et gouverneurs du monastère de Lièpvre

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1944 – 1945 Victor Turck [63]
1945 – 1959 Louis Balland [64]
1959 – 1977 Guy Michel Naudo
1977 – 1989 Jean-Claude Munier
1989 – 1995 Georges Camille Albert Coudert
1995 – Claude Ruff
Toutes les données ne nous sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1 601 1 639 1 520 1 536 1 558 1 632
Nombre retenu à partir de 1962  : Population sans doubles comptes
  • population provisoire pour 2005 : 1 733

[modifier] Lieux et monuments

  • Fontaine Saint-Alexandre

Située à une centaine de mètres de l'ancienne abbaye de Lièpvre, les moines y cherchaient l'eau. Cette ancienne fontaine qui se trouve avant la sortie de Lièpvre, en direction de Musloch, existe toujours et est datée de 1550.Cette fontaine a sans doute été refaite et on s'y rendait à une certaine époque de l'année en pélerinage. L'eau de cette fontaine était réputée bénie.

  • Chapelle/ossuaire

A côté de l’église de l'Assomption de Lièpvre, dans le cimetière, se trouve une chapelle romane de la fin du XIe siècle mais transformée au XVIIe siècle en ossuaire avec fenêtres jumelées, colonnes et port en plein cintre. Cette chapelle a été classée Monument historique le 22 mars 1934 (Décision ministérielle: MH1934/03/22).

  • Chapelle de Musloch

Cette chapelle est placée sous l’invocation de Notre Dame du Sacré Cœur et placé en face de l’ancienne école. Elle dispose même d’une cave et aurait été construite sur l’emplacement d’une ancienne maison détruite par un incendie en 1903. Celle-ci aurait même servie d’auberge pendant la révolution. La chapelle est inaugurée le lundi de la Pentecôte en 1905 par le Curé Legay.

  • Anciennes bornes du Chapitre Saint-Georges de Nancy

Il existe encore au lieu-dit de la Vaurière, entre Rombach-le-Franc et Lièpvre, près du ruisseau, quatre bornes datées de 1680 martelées d'une crosse abbatiale et de la lettre S.G. (= Saint Georges). Ces bornes qui étaient sans doute plus nombreuses à l'époque, délimitaient les terrains qui appartenaient au prieuré de Lièpvre.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. L'abbé Antoine Rice, prêtre résidant à Attigny la Tour, chargé par le duc Léopold de recenser toutes les paroisses du Duché de Lorraine en 1702 appelle la Lièpvrette, l'Ebre
  2. Henri Bardy: Un souvenir des écorcheurs, Saint-Dié, 1898
  3. Les limites mérovingiennes de l'abbaye de Stavelot-Malmedy , 1967, Terra Incognita, 140 p.
  4. (Alain Stoclet: Autour de Fulrad de Saint-Denis, pp.498-499) & Christian Wilsdorf: Les destinées du Prieuré de Lièpvre jusqu'à l'an 1000, p.121, Annuaire de la Société des amis de la bibliothèque de Sélestat, 1963
  5. Irmengarde de Tours né en 804 décédée le 23/03/851 à Angers
  6. Empereur de Germanie né à Altdorf en 795, en allemagne décédé le 29 septembre 855 à Prum, Allemagne
  7. Ce parchemin se trouve aux Archives Nationales sous la côte K6, n°3
  8. J.Fleckenstein, Fulrad von Saint-Denis und der fränkische Ausgriff in den süddeutschen Raum: G.Tellebach, Studien und Vorarbeiten zur Geschichte des fränkischen und frühdeuschen Adels,Fribourg-en-Brisgau, 1957, p.9-39
  9. Stoclet A. Autour de Fulrad de Saint-Denis, p.67-68
  10. Cella, quam infra vasta Vosgo aedificavi, ubi sanctus Cocovatus requiescit, super fluvium laima, quae dicitur Fulrada cella dit Fulrad dans son testament de 777 qui se trouve aux Archives Nationales sous la côte: K 7, n°1
  11. Dubruel J. -Fulrad, abbé de Saint-Denis, Revue d'Alsace, 1902, p.138
  12. Abbé Grandidier: Histoire de l'Eglise et des évêques-princes de Strasbourg depuis la fondation de l'Evêché jusqu'à nos jours, Strasbourg,1776 François Levrault , p.427,
  13. C'est par le Le Nécrologe d'Argenteuil, rédigé en 1300 qu'on apprend la date exacte de la mort de Fulrad. Le nom de fulrad se trouve dans le folio 247 verso, 337 verso. Ce nécrologe se trouve à la bibliothèque nationale, fonds latin, N°12781
  14. Archives Nationales, côte K7 n°1 A - AEII 40
  15. Testament von Fulrad von Saint-Denis, Neues Archiv, t.XXXII,1906, P.207 et Flenckenstein, p.9-30)
  16. La donation de Charlemagne au prieuré de Lièpvre en 774, p.6,
  17. Archives Nationales K6, n°3
  18. D'autres historiens affirment que le Nannenstol est un lieu-dit de Rombach-le-Franc appelé aujourd'hui Naugigoutte
  19. Schweighaeaser: Antiquités de l'Alsace
  20. aliqua loca silvestria ... in pago Alsaciense, ex marca fisco nostre Quuningesheim
  21. village de Burner, aujourd'hui disparu situé près de Sélestat
  22. Archives Nationales K5, N°6 qui semblerait daté du Xe siècle
  23. Les destinées du Prieuré de Lièpvre jusqu'à l'an 1000, page 122
  24. C'est ce qu'on lit au dos du diplôme de Lothaire en 854 " Confirmatio Hlotharii imperatoris de sylvâ pertinente ad Folradi villare, quam absytaxit Erkengarus comes de audo Wilvillare ..."
  25. Auguste Kroeber: Diplôme de Lothaire, Roi de Lorraine pour le prieuré de Lièpvre, p.527-528, Revue d'Alsace, 1867
  26. Les noms des évêques sont: Wenilon de Sens, Paul de Rouen, Almaric de Tours, Hinmar de Reims,Teutbold de Langres, Ansegaud d'Avranches, Pardule de laon, Hrothalds de Soissons, Immon de Noyons,Irminfrid de Beauvais, Erpoin de Senlis, Hilmerad d'Amiens, Agius d'Orléans, Erloin de Constance, Balfrid de Bayeux, Gunther d'Evreux, Girard de Lisieux, Hidelbrand de Seez, Jean d'Aurun, Godelsad de Châlons-sur-Saône et Braiding de Mâcon
  27. Mabillon, tome 3, p.65 et Félibien, livre 2, p.875 et 86
  28. histoire de l'abbaye de Saint Denys en France, Paris, 1626
  29. Histoire de l'abbaye royale de Saint-Denis, Paris, 1706
  30. Acta sanctorum des Bollandistes, Tome V, p.32-41, Amiens
  31. Monarchie Sainte, II, p.471, Paris, 1672
  32. Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, p. 334-342
  33. Rapp, Saint Fulrad, abbé de Saint-Denis, Strasbourg, 1883, 258 pages
  34. Fulrad, abbé de Saint-Denis, Colmar, Librairie H.Huffel, 1902, 158 pages
  35. Monuments historiques, cartons des rois, 1866
  36. Archives Nationales, côtes: K 10, n°5
  37. cellam, quam in sua proprietate in pago Alsacense in loco, qui dicitur Fulradovilare vir religiosus Fulradus a novo suo opere construxerat - Histoire de l'église de Strasbourg, tome 2, page 238
  38. monasterii in honorem S. Alexandri constructi in valle Lepraha dicto un pago Alsaciensi ...Diplôme de l'Empereur Henri III du 26/01/1056 - Archives Nationales K19 n°3
  39. Ce document figure dans l'ouvrage de Rolf Gross: Papstukunden in Freinkreich, 9, Ban Diözese Paris II, Abtei Saint Denis, Gottingen, Vandenhoeck I , Ruprecht, 1998, n°17, p.113-116
  40. villam et prioratum de Lebraha cum temporali jurisdictione et omnibus pertinentiis suis - Doublet, page 594
  41. Dans ce diplôme Lièpvre est qualifié de Abbatiola in pago Alsatiae, quae dicitur Lebraha - Archives de Meurthe & Moselle
  42. Doublet, livre 3, page 986 . Ce parchemin se trouve aux Archives Nationales sous la côte K47,n°27
  43. Schoepflin, Alsatia Illustrata, tome I, p.43
  44. Archives de Meurthe et Moselle G 393/1 - Cet acte est parfois suspecté
  45. Archives Nationales S.2238
  46. L'église collégiale de Saint-Georges, fondée au XIVe siècle, par Raoul, duc de Lorraine à l'endroit où se trouve aujourd'hui la mairie de Nancy, fut démolie en 1742
  47. Robert Will : Le vitrail de Charlemagne à Lièpvre, évocation d’une œuvre d’art disparue du XIVe siècle dans CAAAH, 1978, p.99
  48. Archives de Meurthe et Moselle G.394
  49. Revue d’Alsace, 1901, p.236
  50. Archives de Meurthe et moselle G.394
  51. AMP Ingold, Mabillon en Alsace, Colmar 1902, page 84
  52. Origine de la Maison de Lorraine, p.215
  53. Archives de Meurthe et Moselle G.394
  54. Décédé le 15 avril 1725. Sa pierre tombale est encastrée dans le mur de l’église paroissiale, à gauche, vers le milieu de la nef
  55. Journal et relations de voyaye fait au Val de Lièpvre par Claude Thibébaut, chanoine du Chapitre Saint Georges et le sieur Hussaurd, tabellion et procureur du Chapitre - Archives de Meurthe et Moselle B.400
  56. Les Correspondants de Grandidier , correspondance entre Dom La Forcade, Dom Germain Poirier et Grandidier, Revue Catholique d’Alsace , p. 1-13, 1897
  57. Histoire de la province d’Alsace, Strasbourg ,1727, tome I, page 100
  58. Archives Degermann côte: 3566 - Mairie de Sainte Marie-aux-Mines
  59. Notice sur deux anciennes cloches du Val de Lièpvre, bulletin pour la conservation des monuments historiques
  60. Vita et actus beati Dyonisii, Bibliothèque Nationale, ms latin 2447 et ms 1509
  61. Classé monument historique par décision ministérielle le 22 mars 1934
  62. cité par Léonard Fischer: notes historiques sur Lièpvre et l'Allemand Rombach, Revue Catholique d'Alsace, 1910, p.259-269
  63. décédé le 23 octobre 1952
  64. décédé le 28 novembre 1944

[modifier] Bibliographies

  • Albrecht, Karl: Rappolsteinisches Urkundenbuch, Vol.5, 1898, Colmar
  • Belhomme (Père Humbert, dom) Historia Mediani in Monte Vosago Monasterii, Argentorati, Ordinis sancti Benedicti, ex Congregation sanctorum Vitoni et Hidulfi (actore H.Belhomme), Argentorat (Strasbourg), sumptibus, J.R.Dusseckeri, 1724, 469 pages
  • Bourgeois, Jules: L'Eglise du prieuré de Lièpvre aux 7e et VIIIe siècle - Revue d'Alsace, 1901, p. 232-241
  • Bourgeois, Jules: Notes pour servir à l'histoire du Val de Lièpvre au XVIIe siècle, Récits détachés, Rixheim, F.Sutter et Cie, 1910, 78 pages
  • Bourgeois, Jules: Notices sur deux anciennes cloches du Val de Lièpvre- Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, 4 pages, 1897
  • Bourgeois, Jules: L'Eglise du prieuré de Lièpvre aux 17e et XVIIIe siècle: Revue d'Alsace, 1901, p.232-241; 1902 p.252 ss; 1904 p.449 ss
  • Büttner, H. Lothringen und Leberau - Westmärkische Abhandlung zur Landes und Volksforschung, 1941, t.1, p.59-84
  • Brière, Léon: Donation du territoire d'Andolsheims au prieuré de Lièpvre par l'abbé Fulrade - Revue d'Alsace, 1909, p.314-317
  • Büttner,Heinrich: Lothringen und Leberau, Westmärkische Abhanslungen zur Landes und Volksforschung, t.5, 1941-1942, Kaiserslautern, p.59 à 84
  • D'Ayzac Félicie: Histoire de l'Abbaye de Saint-Denis - Imprimerie impériale, Paris, 1861
  • Degermann, Jules: La donation de Charlemagne au prieuré de Lièpvre en 774 - Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, 1892, 31 pages
  • Delaborde, Fr. et Petit Dutaillis Ch. - Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France, tome II, Paris, 1943, n°543, p.92-93
  • Denis, Philippe: Les Eglises d'Etrangers en pays rhénans (1358-1564),Paris, les Belles lettres, 1984
  • Diebold, E. Sinaublatter vom Grenzstein. Gedischte und Bilder aus dem Lebertal, Markirch (Ste Marie-aux-Mines), E. et R. Cellarius, 1910, 95 pages
  • Dubruel, Marc (Père SJ). - Fulrad, archichapelain des premiers rois carolingiens et abbé de Saint-Denis en France in: Revue d'Alsace, 1901 et 1902
  • Dubruel, Marc (Père S.J)- Fulrad, abbé de Saint-Denis, Typ. F. Sutter & Cie, Rixheim, Librairie H.Hüffel, Colmar, 1902
  • Dupraz : Le royaume des Francs et l'ascension politique des maires du palais au déclin du VIIe siècle (656-680), 1948, Fribourg en Suisse - (Evocation du maire Wulfoald, p.102)
  • Doublet, Dom J. - Histoire de l'abbaye de Saint Denys en France, Paris, 1625
  • Giry, Athur: Notices bibliographiques sur les archives des églises et monastères de l'époque carolingienne, Editeur: Emile Bouillon, 1901
  • Grandidier Ph.And. - Oeuvres inédites de Ph.And. Grandidier, tome 1, Colmar, 1865, Revue d'Alsace
  • Grandidier, abbé: Histoire de l'église de Strasbourg depuis la fondation de l'évêché jusqu'à nos jours, tome 1, 1775, Imprimerie Levrault,Strasbourg
  • Gross, Rolf: Papsturkunden in Frankreich, Neue Folge, 9, Band Diözese Paris II, Abtei Saint-Denis, Gottingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 1998, 257 pages. ( Abhandlung der Akademie der Wissenschaffen in Göttingen, Philologisch Historische Klasse, Dritte Folge, 225
  • Herr.E - Bemerkenswerte Mittelalterliche Schenkungen in Elsass - Beiträge Zur Landes - Und Volkeskunde in Elsass-Lothringen. XXXIV. J.H.ED.Heitz & Mündel, Strassburg, 1908
  • Kroeber, Auguste: Choix des pièces inédites. Charte de Fulrad, abbé de Saint-Dennis, 777, Paris F. Didot frères, 1856 - Bibliothèque de l'Ecole des Chartes - Don du domaine d'Ansulsisheim à l'abbaye de Lièpvre
  • Kroeber, Auguste: Diplôme de Lothaire, roi de France au prieuré de Lièpvre - Revue d'Alsace, 1868, p. 527-528
  • Kroeber, Auguste: Choix de pièces inédites. Charte de Fulrad, abbé de Saint-Denys, 777, Paris, F.Didot Frères, 1856,Bibliothèque de l'école des Chartes - Don du domaine d'Ansulsisheim à l'abbaye de Lièpvre
  • Kuentzmann, Victor: La maison des ducs de Lorraine à Lièpvre, Elsassland, 1929, p. 77-78
  • Kuentzmann, Victor: Le souvenir de Charlemagne à Lièpvre, ZLH, t.14, 1934, pp. 199-201
  • Kuentzmann, victor: La maison des ducs de Lorraine à Lièpvre, mein Elsassland, 1929, t.IX, p.77
  • Kuentzmann, Victor: Saint Cucufat, patron de l'ancienne église paroissiale de Lièpvre et de Sainte Croix-aux-Mines jusqu'au 18e siècle, ELH, t.16, 1936, p.209-210
  • Laguille, R.père Louis: Histoire de la province d'Alsace depuis Jules César jusqu'au mariage de Louis XV Roy de France et de Navarre - Jean Renaud Doulssecker, Strasbourg 1724
  • Langenbeck, Fritz: Studien zur elsässischen Siedlungsgeschichte Vom Weiterleben der vorgermanischen Toponymie in deurschprachigen Elsass - I. Band - Verlag Konkordia AH, Bühl/baden, 1967
  • Lauer, Philippe: Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France, Paris, 1940, N°XLVII, p.103-105
  • Mabillon: Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti Lutétiae Parisiorun, 1668-1701 - 9 volumes, Venetiis, 1733-1738
  • Mabillon: Annales ordinis sancti Benedicti, Parisiis, 1703-1739, 6 volumes, Lucae, 1739
  • Modeste de Saint-Amable,E. - Monarchie sainte, Paris, 1670-1677
  • Picart, Benoit (Le père); Histoire écclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul, 1707
  • Parisse, Michel: Saint-Denis et ses biens en Lorraine et en Alsace: Bulletin Philologique et historique jusqu'à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1967 - Acte du 92e Congrès national des sociétés savantes tenu à Strasbourg et Colmar, VoL. 1 - Paris - Bibliothèque Nationale, 1969
  • Rapp (abbé)- (ancien vicaire du diocèse de Strasbourg), Saint-Fulrade, chanoine de Saint-Denis Typographie E. Bauer, Strasbourg, 1883, 258 pages
  • Sitzmann, Edouard: Dictionnaire de biographies des hommes célèbres de l'Alsace, Rixheim, Imprimerierie F. Sutter 1 Cie, 1910
  • Stoclet, Alain: Autour de Fulrad de Saint-Denis (v.710-784)- Haute Etudes Médiévales et modernes, Librairie Droz S.A., Genève, 695 pages, 1993
  • Tardif, Jules: Archives de l'Empire, Cartons des rois, 1866 (Ce livre analyse et publie les chartes des archives nationales dans la série K, dite des "Monuments historiques". On trouve l'analyse de ces pièces relatives à Lièpvre dans l'inventaire des "cartons des rois")Réimpression par Kraus Reprint en 1976. Introduction par L. Laborde (Inventaires K 1 à 164)
  • Tessier, Georges: Recueil des actes de Charles II le Chauve, tome II,(861-877), Paris, 1952
  • Tribout de Morembert, H. - Fulrad in: Dictionnaire de biographie française,, Paris, 1979, collection 1436-1437
  • Will,Robert: Données historiques et archéologiques sur la prieurale romane de Lièpvre, in: Revue alsacienne d'archéologien d'art et d'histoire, 28, 1985, p.83-98
  • Will, Robert: Le vitrail de Charlemagne à Lièpvre. Evocation d'une oeuvre d'art disparue, in: Cahier alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire 21, 1978 ,p.87-101
  • Wilsdorf, Ch.: Les destinées du prieuré de Lièpvre jusqu'à l'an 1000 in: Annuaire de la Société des amis de la bibliothèque de Sélestat, p. 120-134, 1963

Ouvrage sans nom d'auteur:

  • Die Tage des Vier und fechsunszwanzigften februars 1844 in Leberthale, Zu Schlettstadt, bei F. Helbig, Buchbruder - Strassburg, bei Schmidt und Bruder und Mariakitch, bei Gergard, Buchhanler, 30 pages (parle de l'inondation à Lièpvre en 1844)

[modifier] Liens externes

Static Wikipedia (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu

Static Wikipedia February 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu