[modifier] Autres chansons de Gavroche
- Tome III. Marius - Livre VIII : Le mauvais pauvre - Chapitre 22. Le petit qui criait au tome III :
Le roi Coupdesabot
S'en allait à la chasse,
À la chasse aux corbeaux...
Le roi Coupdesabot
S'en allait à la chasse,
À la chasse aux corbeaux,
Monté sur des échasses.
Quand on passait dessous
On lui payait deux sous.
- Tome IV. L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis – Livre XI : L’atome fraternise avec l’ouragan – Chapitre 1. Quelques éclaircissements sur les origines de la poésie de Gavroche. Influence d’un académicien sur cette poésie :
La nuit on ne voit rien,
Le jour on voit très bien,
D’un écrit apocryphe
Le bourgeois s’ébouriffe,
Pratiquez la vertu,
Tutu chapeau pointu !
- Tome IV. L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis – Livre XI : L’atome fraternise avec l’ouragan – Chapitre 5. Le vieillard :
Voici la lune qui paraît,
Quand irons-nous dans la forêt ?
Demandait Charlot à Charlotte.
Tou tou tou
Pour Chatou.
Je n'ai qu'un Dieu, qu'un roi, qu'un liard et qu'une botte.
Pour avoir bu de grand matin
La rosée à même le thym,
Deux moineaux étaient en ribote.
Zi zi zi
Pour Passy.
Je n'ai qu'un Dieu, qu'un roi, qu'un liard et qu'une botte.
Et ces deux pauvres petits loups
Comme deux grives étaient soûls ;
Un tigre en riait dans sa grotte.
Don don don
Pour Meudon.
Je n'ai qu'un Dieu, qu'un roi, qu'un liard et qu'une botte.
L'un jurait et l'autre sacrait.
Quand irons-nous dans la forêt ?
Demandait Charlot à Charlotte.
Tin tin tin
Pour Pantin.
Je n'ai qu'un Dieu, qu'un roi, qu'un liard et qu'une botte.
- Tome IV. L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis – Livre XIV : Les grandeurs du désespoir – Chapitre I. Le drapeau – Premier acte :
Sur l'air de « Au clair de la lune. »
Mon nez est en larme.
Mon ami Bugeaud,
Prêt'-moi tes gendarmes
Pour leur dire un mot.
En capote bleue,
La poule au shako,
Voici la banlieue !
Co-cocorico !
- Tome IV. L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis – Livre XV : La rue de l’Homme-Armé – Chapitre 4. Les excès de zèle de Gavroche :
L'oiseau médit dans les charmilles
Et prétend qu'hier Atala
Avec un russe s'en alla.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Mon ami Pierrot, tu babilles,
Parce que l'autre jour Mila
Cogna sa vitre, et m'appela.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Les drôlesses sont fort gentilles ;
Leur poison qui m'ensorcela
Griserait monsieur Orfila.
Où vont les belles filles,
Lon la.
J'aime l'amour et ses bisbilles,
J'aime Agnès, j'aime Paméla,
Lise en m'allumant se brûla.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Jadis, quand je vis les mantilles
De Suzette et de Zéila,
Mon âme à leurs plis se mêla.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Amour, quand dans l'ombre où tu brilles,
Tu coiffes de roses Lola
Je me damnerais pour cela.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Jeanne, à ton miroir tu t'habilles !
Mon cœur un beau jour s'envola ;
Je crois que c'est Jeanne qui l'a.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Le soir, en sortant des quadrilles,
Je montre aux étoiles Stella
Et je leur dis : regardez-la.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Mais il reste encor des bastilles,
Et je vais mettre le holà
Dans l'ordre public que voilà.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Quelqu'un veut-il jouer aux quilles ?
Tout l'ancien monde s'écroula,
Quand la grosse boule roula.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Vieux bon peuple, à coups de béquilles,
Cassons ce Louvre où s'étala
La monarchie en falbala.
Où vont les belles filles,
Lon la.
Nous en avons forcé les grilles;
Le roi Charles Dix ce jour-là
Tenait mal et décolla.
Où vont les belles filles,
Lon la.
- Tome IV. L'idylle rue Plumet et l'Épopée rue Saint-Denis – Livre XIV : Les grandeurs du désespoir – Chapitre 6. L'agonie de la mort après l'agonie de la vie :
En voyant Lafayette,
Le gendarme répète :
Sauvons-nous ! sauvons-nous ! sauvons-nous !
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[modifier] Mots de Gavroche et des gamins
- Une fillette de cinq ans, au couvent, s'écrie devant une religieuse :
- Ma mère ! Une grande vient de me dire que je n'ai plus que neuf ans et dix mois à rester ici. Quel bonheur !
- Une autre fillette observant une perruche en train de picorer :
- Est-elle gentille ! Elle mange le dessus de sa tartine, comme une personne !
- Toujours au couvent, une « pécheresse » de sept ans a écrit sa confession à l'avance pour ne pas l'oublier :
- Mon père, je m'accuse d'avoir été avarice.
- Mon père, je m'accuse d'avoir été adultère.
- Mon père, je m'accuse d'avoir élevé mes regards vers les messieurs.
- Une petite abandonnée, élevée au couvent par charité, en entendant les autres fillettes parler de leurs mères, murmure dans son coin :
- Moi, ma mère n'était pas là que je suis née !
- Pour prendre rang dans la procession du Saint-Sacrement, les fillettes défilaient en « Vierges » et en « Fleuristes ». On les entendait converser dans le dortoir :
- Qui est-ce qui est vierge ?
Une « petite » de sept ans disait à une « grande » de seize ans qui prenait part à la procession :
- Tu es vierge, toi ; moi, je ne le suis pas.
- Un enterrement passe. Parmi ceux qui accompagnent le mort, il y a un médecin :
Un gamin (qui pourrait être Gavroche) - Tiens, depuis quand les médecins reportent-ils leur ouvrage ?
- Un gamin est dans la foule. Un homme grave, orné de lunettes et de breloques, se retourne, indigné, vers lui :
- Vaurien, tu viens de prendre « la taille » à ma femme.
- Moi, monsieur ! Fouillez-moi.
- Une exclamation d'un autre gamin parisien :
- Dieu de Dieu ! J'ai-t-y [ai-je] du malheur ! Dire que je n'ai pas encore vu quelqu'un tomber d'un « cintième » [cinquième étage].
- Pas un gamin, mais un paysan à qui on demande :
- Père un tel, votre femme est morte de sa maladie ; pourquoi n'avez-vous pas envoyé chercher de médecin ?
- Que voulez-vous, monsieur, nous autres pauvres gens, j'nous mourrons nous-mêmes.
- Gavroche heurtant le dos d'une vielle femme qui fouille dans un tas d'ordures :
Gavroche - Tiens ! moi qui avais pris ça pour un énorme, un énorme chien !
Vieille – Carcan de moutard ! Si je n'avais pas été penchée, je sais bien où je t'aurais flanqué mon pied !
Gavroche – Kiss ! kiss ! Après ça, je ne me suis peut-être pas trompé.
Gavroche, à la vieille femme décrépite qui lui fait face, indignée :
- Madame n'a pas le genre de beauté qui me conviendrait.
- Gavroche, dans la rue, à une vieille concierge (barbue) qui a son balai à la main :
- Madame, vous sortez-donc avec votre cheval ?
- Gavroche éclabousse les bottes vernies d'un passant :
Le passant (furieux) - Drôle !
Gavroche - Monsieur se plaint ?
Le passant - De toi !
Gavroche - Le bureau est fermé, je ne reçois plus de plaintes.
- Sous l'averse qui redouble :
- Ah ça, qu'est-ce que cela signifie ? Il repleut ! Bon Dieu, si cela continue, je me désabonne.
- À l'un des deux enfants qu'il a recueilli (ce sont ses frères, mais il l'ignore) et à qui il donne un morceau de pain :
- Colle-toi ça dans le fusil.
- Gavroche, se sauvant avec le pistolet qu'il vient de voler à une marchande, lui crie :
- Mère Chose, je vous emprunte votre machin.
- En direction d'un groupe de riches (et gros) propriétaires :
- Ces rentiers, comme c'est gras ! Ça se gave. Ça patauge dans les bons dîners. Demandez-leur ce qu'ils font de leur argent. Ils n'en savent rien. Ils le mangent, quoi ! Autant en emporte le ventre.
- Dans la rue de Thorigny, à quatre vieilles commères :
- Les vieilles, qu'est-ce que vous avez donc à parler politique ?
En réponse à l'une des commères qui l'invective :
- Tu renifles, mon ancienne. Mouche ton promontoire.
- Apercevant un caniche très maigre dans la rue :
- Mon pauvre toutou, tu as donc avalé un tonneau qu'on te voit tous les cerceaux.
- « Navet, l'ami à Gavroche » (9 ans), répond aux insurgés qui préparent la barricade et l'invitent à déjeuner :
- Je ne peux pas, je suis du cortège, c'est moi qui crie à bas Polignac.
- À Javert, démasqué et fait prisonnier par les insurgés de la barricade :
- C'est la souris qui a pris le chat.
- Au insurgés qui refusent de lui donner un fusil après qu'il ait contribué à démasquer Javert :
- Je vous laisse le musicien, mais je veux la clarinette.
- Après avoir brisé la vitre d'un réverbère, dans la rue qui s'assombrit:
- C'est ça, la vieille rue, mets ton bonnet de nuit.
- À Jean Valjean qui veut lui donner une pièce de cent sous :
- Bourgeois, j'aime mieux casser les lanternes. Reprenez votre bête féroce. On ne me corrompt point. Ça a cinq griffes ; mais ça ne m'égratigne pas.
- À Jean Valjean, dont il ignore le nom et à qui il remet la lettre que Marius lui a demandé d'apporter à Cosette :
- Et dépêchez-vous, monsieur Chose, puisque Mamselle Chosette attend.
- Gavroche « emprunte » une charrette à un ivrogne qui cuve son vin dans la rue et lui laisse un reçu :
République française.
« Reçu ta charrette. »
Signé : « Gavroche. »
- Dialogue (surréaliste) entre Gavroche et un sergent de ville qui le questionne pour savoir où il va en pleine nuit avec sa charrette :
Gavroche (au sergent) - Bonjour, l’ordre public.
Sergent - Où vas-tu, voyou ?
Gavroche - Citoyen, je ne vous ai pas encore appelé bourgeois. Pourquoi m’insultez-vous ?
Sergent - Où vas-tu, drôle ?
Gavroche - Monsieur, vous étiez peut-être hier un homme d’esprit, mais vous avez été destitué ce matin.
Sergent - Je te demande où tu vas, gredin ?
Gavroche - Vous parlez gentiment. Vrai, on ne vous donnerait pas votre âge. Vous devriez vendre vos cheveux cent francs la pièce. Cela vous ferait cinq cents francs.
Sergent - Où vas-tu ? Où vas-tu ? Où vas-tu, bandit ?
Gavroche - Voilà de vilains mots. La première fois qu’on vous donnera à téter, il faudra qu’on vous essuie mieux la bouche.
Sergent (qui brandit sa baïonnette) - Me diras-tu où tu vas, à la fin, misérable ?
Gavroche - Mon général, je vas chercher le médecin pour mon épouse qui est en couches.
Sergent - Aux armes !
- Aux insurgés de la barricade face au gros de l'armée :
- Je vous autorise à leur flanquer une pile indigne.
- Gavroche, hors de la barricade pour récupérer des cartouches sur les cadavres, devient la cible des soldats et les balles sifflent autour de lui :
- Fichtre ! Voilà qu'on me tue mes morts.
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