Eugène Delacroix
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Eugène Delacroix (né le 26 avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice, décédé à Paris le 13 août 1863) est un peintre français majeur du mouvement romantique, apparu, en peinture, au début du XIXe siècle.
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[modifier] Biographie
[modifier] Liens familiaux putatifs
Le père du peintre, Charles Delacroix, fut un secrétaire de Turgot avant d'être député de la Convention (il votera la mort du roi), puis préfet. Sa mère, Victoire Oeben, descendait d'une famille d'ébénistes de renom.
Selon certains historiens, Eugène Delacroix aurait eu pour père biologique Talleyrand. Le père légitime, prédécesseur de Talleyrand comme ministre des relations extérieures, était affecté d'une excroissance qui l'empêchait de procréer avec les moyens de l'époque et Talleyrand fréquentait assidûment son épouse pendant cette période. Quoi qu'il en soit, Talleyrand accorda au peintre la même protection efficace que s'il avait été son propre fils, et ceci, pendant tous les régimes qu'ils servit (la Restauration et la monarchie de juillet). Le petit-fils adultérin de Talleyrand, le duc de Morny, président du corps législatif et demi-frère utérin de Napoléon III, fit de Delacroix le peintre officiel du Second Empire, bien que l'empereur lui préférât Winterhalter et Meissonnier .
Talleyrand était blond et pâle, alors que, décrivant leur ami Eugène Delacroix à la chevelure de jais, Baudelaire parle d'un « teint de Péruvien » et Théophile Gautier d'un air de « maharadjah ». A la chute du Second empire, époque où la génétique en était à ses balbutiements, cette caractéristique physique constitua un argument pour les amis et les admirateurs de Delacroix afin de lui éviter la disgrâce posthume d'avoir appartenu à la clique impériale.
[modifier] Le peintre romantique
Delacroix fut élève de Guérin, d'abord en atelier privé, ensuite à l'École des Beaux-Arts, mais abandonna bientôt la tradition académique, sacrifia le dessin à la couleur, et, suivant un mouvement semblable à celui qui s'accomplissait alors dans la poésie, produisit une foule d'œuvres fort admirées des uns, fort critiquées par d'autres, qui firent de lui le chef de l'école romantique en peinture, et dont les incontestables mérites lui ouvrirent, après bien des résistances, les portes de l'Institut de France (1857).
Il est surtout l'artiste emblématique du romantisme en peinture. Souvent opposé à Ingres, considéré comme néoclassique, notamment par les critiques des différents salons où ils exposèrent, il devient, lors de l'exposition universelle de 1855, l'homme qui sut dépasser la formation classique pour renouveler la peinture. À sa mort, les artistes contemporains lui rendirent de vibrants hommages, notamment Gustave Courbet. Authentique génie, il a laissé de nombreuses œuvres engagées qui étaient souvent en rapport avec l'actualité (Les massacres de Scio ou La Liberté guidant le peuple). Il exécuta aussi nombre de tableaux à thèmes religieux (crucifixion, Jacob et l'Ange, le Christ sur le lac de Génésareth, etc.), bien qu'il se soit parfois déclaré athée. Sur tous les terrains de son époque, il reste le symbole le plus éclatant de la peinture romantique.
La plupart des oeuvres de Delacroix sont d'inspiration littéraire. Il en était ainsi déjà de sa La Barque de Dante. Il en sera également ainsi de son Sardanapale[1], inspiré d'un poème de Byron; il en sera également ainsi également de sa Barque de don Juan, tiré d'un autre poème de Byron, et il en sera encore ainsi de quantité d'autres peintures qui sortent tout droit des oeuvre de Shakespeare, de Goethe ou d'autres écrivains.
Par ailleurs, grâce à un voyage en Afrique du Nord, il fut l'un des premiers artistes à aller peindre, l'Orient d'après nature, ce qui nous valut, outre de très nombreux croquis et aquarelles, quelques belles toiles de la veine des Femmes d'Alger dans leur appartement[2].
L'œuvre de Delacroix inspirera nombre de peintres, tel Vincent Van Gogh. Ses tableaux témoignent en effet d'une grande maîtrise de la couleur.
Plusieurs œuvres de Delacroix sont exposées au musée du Louvre.
Dante et Virgile aux enfers (1822): Des lueurs glissent sur les musculatures gonflées, un incendie consume une ville à l'arrière-plan, les manteaux flottent dans le vent. Fantastique, macabre et érotique se mêlent.
En 1978, il fut représenté sur les billets de banque de 100 francs français.
[modifier] Membre fondateur de la Société Nationale des Beaux-Arts
Eugène Delacroix participa à la création, en 1862, de la Société Nationale des Beaux-Arts mais laissa son ami, le peintre et poète Théophile Gautier, en devenir le président avec le peintre Aimé Millet comme vice-président. En plus de Delacroix, le comité était composé des peintres Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Pierre Puvis de Chavannes et parmi les exposants se trouvaient Léon Bonnat, Jean-Baptiste Carpeaux, Charles-François Daubigny, Gustave Doré, Edouard Manet. En 1864, juste après la mort de Delacroix, la société organisa une exposition retrospective de 248 peintures et lithographies de ce célèbre peintre et "step-uncle"* de l'empereur.
- il n'existe pas de traduction de ce terme en français.
[modifier] Peintures
- La Barque de Dante ou Dante et Virgile (aux enfers) (1822), 189x241,5 cm., Musée du Louvre, Paris
- Aline la mulâtresse ou Portrait d'Aspasie la Mauresque (vers 1824), Musée Fabre, Montpellier
- Jeune orpheline au cimetière (1824)
- Scènes des massacres de Scio (1824), Musée du Louvre, Paris
- La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826), 213x142 cm., Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
- La Mort de Sardanapale (1827-1828), Musée du Louvre, Paris
- La Liberté guidant le peuple (1830), 260x325 cm., Musée du Louvre, Paris
- La bataille de Nancy (1831), 237x350 cm., Musée des Beaux-Arts de Nancy
- Femmes d'Alger dans leur appartement (1834), 180x229 cm., Musée du Louvre, Paris
- La Bataille de Taillebourg (1835-1837), 485x555 cm., Musée du Château de Versailles
- Autoportrait au gilet vert (illustration ci-dessus dans la biographie) (1837), 65x54,5 cm., Musée du Louvre, Paris
- Autoportrait (1840), Galerie des Offices, Florence
- Entrée des Croisés à Constantinople (1840), 410x498 cm., Musée du Louvre, Paris
- Le Christ en croix (1846), The Walters Art Gallery, Baltimore.
- Paysage à Champrosay vers 1849, Musée Malraux, Le Havre
- Le Christ sur le lac de Génésareth (vers 1853), Portland Art Museum.
- La fiancée d'Abydos (1857), 47,7x40 cm.
- Ovide chez les Scythes (1859), 88x130 cm., National Gallery, Londres
- La Chasse aux lions (1861)
- Médée furieuse (1838-1862), 260x165 cm., Musée des Beaux-Arts, Lille, 122,5x84,5 cm., Musée du Louvre, Paris
- La grande Gigue (1855-1856)
- Lutte de Jacob avec l'Ange (1855-1861), Église Saint-Sulpice, Paris
- Portrait de Chopin(1838), Musée du Louvre, Paris
- [(Orpheus (ou Orphée en grèc) et Eurydice)]
[modifier] Objets d'usage courant
Cet article fait partie de la série Peinture |
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Plusieurs œuvres d'Eugène Delacroix ont servi à des objets français d'usage courant :
- Dans les années 1980, une série de timbres postaux représenta des détails du tableau suivant : La Liberté guidant le peuple.
- À la fin du XXe siècle, le billet de banque de cent francs commémorait Delacroix et son tableau La Liberté guidant le peuple. Il s'agissait alors du seul billet de banque au monde représentant une femme aux seins nus.
[modifier] Bibliographie
- Robert Floetemeyer: Delacroix' Bild des Menschen - Erkundungen vor dem Hintergrund der Kunst des Rubens. Éditeur Philipp von Zabern, Mainz 1998, ISBN 3-8053-2329-8
- D.Fromont: La peinture française de David à Courbet, les éditions et Ateliers d'Art Graphique Paris Elsevier Bruxelles, 1956
[modifier] Correspondance
- George Sand et Eugène Delacroix, Correspondance : le rendez-vous manqué (édition de Françoise Alexandre). – Paris : les Éditions de l'Amateur, coll. « Regard sur l'art », 2005. – 303 p.- [8] p. de pl., 22 cm. – ISBN 2-85917-381-1.
[modifier] Œuvres critiques
- Etudes esthétiques (écrits I) (2006)
- Essais sur les artistes (écrits II) (2006)
- Œuvres littéraires : I. Études esthétiques (1829-1863)
- Journal Eugène Delacroix sur INHA
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
- Les Grands Peintres - Delacroix
- Art Gallery - Eugène Delacroix
- Musée Delacroix
- "L'Œuvre et la vie d'Eugène Delacroix" par C.Baudelaire
- (en) Eugène Delacroix dans Artcyclopedia
[modifier] Notes
- ↑ La Mort de Sardanapale (1827): Des accords chromatiques intenses, que Baudelaire décrit comme un "lac de sang" — bien que le sang n'y coule pas encore. Inspiré d'une pièce de Lord Byron, la fin de ce potentat légendaire d'Assyrie, descendant de Nemrod et de Sémiramis, dans un palais somptueux voué aux flammes sied bien à l'imaginaire romantique.
- ↑ Ce tableau est à la fois orientaliste et romantique. La présence de la servante noire qui pivote semble nous faire entrer dans le tableau. Delacroix aurait été le premier à voir l'intérieur d'un harem. Évidemment, il n'a pas eu temps de faire une esquisse. Il a dû recomposer la scène avec son imagination, une fois de retour à son atelier. Ce qui frappe dans ce tableau, c'est la manière dont la lumière est représentée. C'est une lumière logique (vient d'une fenêtre). On ne représente plus la lumière comme elle devrait être mais comme elle est. Ce tableau a inspiré Femmes d'Alger à Picasso et donne son nom à un recueil de nouvelles d'Assia Djebar.
[modifier] Source partielle
« Eugène Delacroix », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
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