Giuseppe Verdi
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Verdi (homonymie).
Giuseppe Fortunino Francesco Verdi est un compositeur d’opéra italien né le 10 octobre 1813, mort le 27 janvier 1901. Son œuvre, très populaire de son vivant, connaît toujours un très grand succès aujourd’hui.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Né dans un village appelé Roncole, dans le département du Taro, alors sous domination napoléonienne ( acte de naissance rédigé en français), il déménagea en 1824 à Busseto, où il entreprit ses études musicales avec Ferdinando Provesi. Il composa une symphonie à partir de l'ouverture pour Il barbiere di Siviglia de Gioacchino Rossini, et déménagea alors à Milan, où il ne fut pas accepté au conservatoire; il prit donc des leçons privées avec Vincenzo Lavigna, auteur d'opéras et répétiteur à la Scala de Milan.
Son premier opéra fut Oberto, Conte di San Bonifacio (Milan, 17 novembre 1839), suivi de Un giorno di regno (son seul essai à la comédie jusqu’à Falstaff, à la fin de sa carrière). Mais son premier grand succès date de 1842, avec Nabucco, représenté à La Scala, avec Giuseppina Strepponi, soprano, dans le rôle de Abigaille. La chanteuse devint sa maîtresse et, longtemps après la mort de sa première femme, Verdi l’épousa.
Après le succès de I Lombardi alla prima crociata (Milan, 11 février 1843), également accentué par certains aspects de la situation politique (voir ci-dessous), Ernani fut un triomphe au théâtre de La Fenice à Venise.
L’année suivante, Giovanna d'Arco et La Force du destin (La Forza del Destino) renforcèrent sa célébrité, mais Verdi ne trouva pas le rendu de ses textes par le théâtre de la Scala à la hauteur, et refusa toute interprétation de ses œuvres à Milan; Atilla, Alzira et Macbeth furent inaugurés dans d’autres villes italiennes. I Masnadieri fut créé à Londres.
Alors que Milan était perdue et reconquise par les Autrichiens, Verdi écrivit Il Corsaro, La Battaglia di Legnano, et Luisa Miller, et entama un Manon Lescaut qu'il ne termina jamais. Après la polémique autour de son Stiffelio, en 1851, Rigoletto fut un triomphe à La Fenice de Venise.
En 1853, il connut un autre grand succès avec Il Trovatore au Teatro Apollo de Rome, mais un triste fiasco pour les premières soirées de La Traviata créée à Venise.
D’autres opéras célèbres suivirent : Les vêpres siciliennes (Paris), Aroldo (une révision de Stiffelio), Simon Boccanegra et Un ballo in maschera (qui fut censuré). Il assista alors activement à l’Unification italienne (il écrivit un Inno delle Nazioni qui inclut Fratelli d'Italia, la Marseillaise et God Save the King en 1862 et il fut élu député) et fit des révisions mineures à ses précédents travaux jusqu’à 1866, quand Don Carlos fut joué pour la première fois à Paris.
C’est en 1872 qu’Aïda fut joué à La Scala avec un grand succès. Il fut composé pour le khédive égyptien à l’occasion de l’inauguration d’un nouvel opéra au Caire, et non pas pour l’inauguration du Canal de Suez, comme souvent mentionné. Cet opéra ouvrit la période des derniers chefs-d'œuvres : le Requiem, Otello, Falstaff (achevé à l'âge de 80 ans), le Stabat Mater et le Te Deum. Otello et Falstaff, la tragédie et la comédie, sont considérés par beaucoup comme les opéras les plus achevés dans la forme et dans le fond du maître. Ils doivent tous les deux beaucoup au talent de leur librettiste, l'également compositeur Arrigo Boito.
L'œuvre de Verdi est souvent empreinte de nationalisme italien (par ex. le chœur des esclaves hébreux dans Nabucco, également connu sous le nom de Va Pensiero, qui est régulièrement proposé comme un possible hymne national Italien - sans référence au racisme).
Plus curieusement, quelqu’un découvrit que son nom, Verdi, est l’acronyme de Vittorio Emanuele Re D’Italia (Victor Emmanuel Roi d’Italie), quand Milan (toujours sous l’occupation Autrichienne) commençait à soutenir les efforts de Victor Emmanuel pour la réunification italienne. Des partisans clandestins commencèrent alors à comploter pour que ce roi de Sardaigne conquière Milan et, à cause de la censure autrichienne sévère, cette campagne fut conventionnellement appelée « Viva VERDI » (« longue vie V.E.R.D.I. »). Le compositeur était au courant de cette utilisation de son nom et est supposé avoir consenti. D’autres références à des évènements politiques sont présentes dans I Lombardi.
Il mourut subitement en 1901 à Milan, après l’achèvement de sa Casa di Riposo, une villa pour artistes dans le besoin. Ses funérailles furent immenses, et 250.000 personnes étaient présentes pour rendre un dernier hommage à l’une des plus importantes figures de la musique italienne.
[modifier] Œuvres
[modifier] Opéras
|
||||
Titre Original | Traduction du Titre | Livret | Première (date) | Première (lieu) |
---|---|---|---|---|
Oberto, Conte di San Bonifacio | Oberto, Comte de Saint-Boniface | Temistocle Solera | 17 novembre 1839 | Milan, Teatro alla Scala |
Un giorno di regno (Il finto Stanislao) | Le Règne d'un jour (Le Faux Stanislas) | Felice Romani, d'après Pineux-Duval | 5 septembre 1840 | Milan, Teatro alla Scala |
Nabucco | Temistocle Solera d'après Anicet-Bourgeois et Francis Cornue | 9 mars 1842 | Milan, Teatro alla Scala | |
I Lombardi alla prima crociata | Les Lombards à la première croisade | Temistocle Solera d'après Tommaso Grossi | 11 février 1843 | Milan, Teatro alla Scala |
Ernani | Francesco Maria Piave d'après Victor Hugo | 9 mars 1844 | Venise, Teatro La Fenice | |
I due Foscari | Les Deux Foscari | Francesco Maria Piave d'après Lord Byron | 3 novembre 1844 | Rome, Teatro Argentina |
Giovanna d'Arco | Jeanne d'Arc | Temistocle Solera, d'après Schiller | 15 février 1845 | Milan, Teatro alla Scala |
Alzira | Salvatore Cammarano, d'après Voltaire | 12 août 1845 | Naples, Teatro San Carlo | |
Attila | Salvatore Cammarano, d'après Zacharias Werner | 17 mars 1846 | Venise, Teatro La Fenice | |
Macbeth[1] | Francesco Maria Piave d'après Shakespeare | 14 mars 1847 | Florence, Teatro della Pergola | |
I masnadieri | Les Brigands | Andrea Maffei, d'après Schiller | 22 juillet 1847 | Londres, Her Majsety's Theatre |
Jérusalem[2] | Alphonse Royer et Gustave Vaëz | 22 novembre 1847 | Paris, Académie royale de musique | |
Il corsaro | Le Corsaire | Francesco Maria Piave d'après Lord Byron | 25 octobre 1848 | Trieste, Teatro Grande |
La battaglia di Legnano | La Bataille de Legnano | Salvatore Cammarano, d'après Jospeh Méry | 27 janvier 1849 | Rome, Teatro Argentina |
Luisa Miller | Salvatore Cammarano, d'après Schiller | 8 décembre 1849 | Naples, Teatro San Carlo | |
Stiffelio | Francesco Maria Piave d'après Émile Souvestre et Eugène Bourgeois | 16 novembre 1850 | Trieste, Teatro Grande | |
Rigoletto | Francesco Maria Piave d'après Victor Hugo | 11 mars 1851 | Venise, Teatro La Fenice | |
Il trovatore | Le Trouvère | Salvatore Cammarano, d'après Antonio García Gutiérrez | 19 janvier 1853 | Rome, Teatro Apollo |
La traviata | Francesco Maria Piave d'après Alexandre Dumas fils | 6 mars 1853 | Venise, Teatro La Fenice | |
Les Vêpres siciliennes[3] | Eugène Scribe et Charles Duveyrier | 13 juin 1855 | Paris, Opéra, Salle Le Peletier | |
Simon Boccanegra[4] | Francesco Maria Piave d'après Gutiérrez | 12 mars 1857 | Venise, Teatro La Fenice | |
Aroldo[5] | Francesco Maria Piave d'après le livret de Stiffelio | 16 août 1857 | Rimini, Teatro Nuovo | |
Un ballo in maschera | Un bal masqué | Antonio Somma, d'après Eugène Scribe | 17 février 1859 | Rome, Teatro Apollo |
La forza del destino[6] | La Force du destin | Francesco Maria Piave d'après Angel de Saavedra, Duc de Rivas et Schiller | 10 novembre 1862 | Saint-Petersbourg, Théâtre Mariinsky |
Don Carlos[7] | Joseph Méry et Camille Du Locle, d'après Schiller | 11 mars 1867 | Paris, Opéra, Salle Le Peletier | |
Aida[8] | Antonio Ghislanzoni d'après Mariette | 24 décembre 1871 | Le Caire, Opéra | |
Otello | Arrigo Boito, d'après Shakespeare | 5 février 1887 | Milan, Teatro alla Scala | |
Falstaff | Arrigo Boito, d'après Shakespeare | 9 février 1893 | Milan, Teatro alla Scala |
[modifier] Musique sacrée
- Quatro pezzi sacri (1896)
- Ave Maria
- Stabat Mater
- Laudi alla Vergine Maria
- Te Deum
[modifier] Notes
- ↑ Dans le but de donner l'œuvre à Paris, Verdi soumis Macbeth à une révision profonde. C'est cette seconde version, crée le 19 avril 1865 au Théâtre Lyrique de Paris qui semble s'être imposée aujourd'hui.
- ↑ L'opéra Jérusalem est en fait une version traduite en français et totalement remaniée d'un autre opéra de Verdi I Lombardi alla prima crociata.
- ↑ En 1855, Les Vêpres siciliennes furent traduites et déguisées sous le titre Giovanna di Guzman dans le but de contourner la censure italienne. L'œuvre fut ainsi donnée la première fois au Teatro Regio de Parme le 26 décembre 1855.
- ↑ En collaboration avec le librettiste Arrigo Boito, Verdi révisa la partition de Simon Boccanegra en 1880-1881. L'œuvre, dans cette nouvelle version, fut donnée le 24 mars 1881 au Teatro alla Scala de Milan et s'est aujourd'hui imposée par rapport à la version de 1857.
- ↑ L'opéra Aroldo est en fait un version révisée d'un autre opéra de Verdi, Stiffelio.
- ↑ Confronté au peu de succès remporté par La Forza del Destino, Verdi retravailla l'œuvre en collaboration avec Antonio Ghislanzoni. Cette nouvelle version, considérée comme définitive, fut créée le 27 février 1869 au Teatro alla Scala de Milan et remporta cette fois un franc succès.
- ↑ L'opéra Don Carlos fut immédiatement soumis à de nombreuses coupures et adaptations successives. Il fut en outre traduit en italien par Achille de Lauzières et Angelo Zanardini. À ce jour, aucune des différentes versions de l'opéra n'a réussi encore définitivement à s'imposer.
- ↑ Après la création privée de Aïda au Caire le 24 décembre 1871, l'opéra fut présenté publiquement le 8 février 1872 au Teatro alla Scala de Milan.
[modifier] Bibliographie
- Gérard Gefen, Verdi par Verdi, Archipel, 2001 (ISBN 2841872785)
- Pierre Milza, Verdi, Perrin, 2005 (ISBN 2262022941)
- Pierre Milza, Verdi et son temps, Perrin, 2001 (ISBN 2262016194)
- Jean-François Labie, Le cas Verdi, Fayard, 2001 (ISBN 221360813X)
- Michel Orcel, Verdi, la vie, le mélodrame, Grasset, 2001 (ISBN 2246610516)
- Alain Duault, Verdi, la musique et le drame, 2000, Gallimard (ISBN 2246610516)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Acte de naissance de Joseph Verdi
- musicologie.org Biographie, bibliographie, documents, iconographie, discographie
- Synopsis-opera.fr Liste des operas de verdi avec synopsis détaillé, airs principaux, et discographie indicative.
- Partitions libres de Verdi dans International Music Score Library Project
|
|