Jacques Henri de Bourbon
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Jacques Léopold Isabelin Henri Alexandre Albert Alphonse Victor Accace Pierre Paul Marie de Bourbon, né au palais royal de la Granja de San Ildefonso, province de Ségovie (Espagne) le 23 juin 1908, et décédé à l’hôpital cantonal de Saint-Gall (Suisse) le 20 mars 1975, était, pour les légitimistes français, chef de la maison de France, de par sa position d’aîné des descendants en primogéniture mâle d’Hugues Capet. Il portait les titres de courtoisie de « duc d’Anjou, de Ségovie, de Madrid et de Tolède ».
En tant qu’aîné des Capétiens, Jacques Henri de Bourbon était le seul détenteur légal des pleines armes de France (d’azur à trois fleurs de lys d’or).
Jacques Henri de Bourbon était considéré par les légitimistes comme successeur légitime des rois de France et de Navarre sous le nom d’Henri VI, ce qui était contesté par les orléanistes, quant à eux partisans d’Henri d'Orléans (1908-1999). Les orléanistes arguaient notamment des renonciations faites lors des traités d'Utrecht (1713) par Philippe de France, ancêtre direct de Jacques Henri de Bourbon, ainsi que d’une « fusion » qui serait intervenue en 1883 à la mort d’Henri d'Artois (1820-1883) entre les orléanistes et les légitimistes de l’époque.
Aux yeux des orléanistes Jacques Henri de Bourbon n’était « que » don Jaime de Borbón y de Battenberg. Les orléanistes lui déniaient sa qualité de prince et même son droit d’utiliser comme prénoms usuels son premier prénom suivi de son quatrième prénom. Ils lui déniaient aussi les pleines armes de France ainsi que les titres de duc d’Anjou, de duc de Ségovie, de duc de Madrid et de duc de Tolède.
Il était le deuxième fils d’Alphonse XIII d'Espagne (1886-1941) et de son épouse Victoire Eugénie de Battenberg (1887-1969), de la maison de Hesse.
À sa naissance Jacques de Bourbon fut titré infant d’Espagne par son père, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle instituée en 1876.
Jacques de Bourbon devint sourd puis muet après avoir dû être opéré des oreilles à cause d’une double mastoïdite survenue en 1912 et qui avait été mal soignée. Par la suite il apprit à lire sur les lèvres et recouvrit l’usage de la parole.
Le 14 avril 1931 Alphonse XIII fut chassé du pouvoir par les républicains espagnols. Il prit en exil le titre de duc de Tolède et s’installa à Paris à l’hôtel Meurice, puis à Avon (Seine-et-Marne) à l’hôtel Savoy, le gouvernement de la République française lui ayant demandé de rester à au moins 60 km de la capitale.
Prétendant que ses difficultés d’élocution étaient incompatibles avec la dignité royale, le père de Jacques de Bourbon lui fit écrire une lettre, à l’hôtel Savoy à Avon (Seine-et-Marne) le 21 juin 1933, dans laquelle Jacques de Bourbon renonçait au trône constitutionnel d’Espagne, pour lui et ses éventuels descendants.
Puis en 1934 l’ex-Alphonse XIII et sa famille quittèrent la France et s’installèrent en définitive à Rome au Grand Hôtel.
Jacques de Bourbon épousa à Rome en l’église Saint-Ignace-de-Loyola le 4 mars 1935, Emmanuelle de Dampierre (née en 1913), de la noblesse française, fille aînée de Roger de Dampierre (1892-1975) et de son épouse Vittoria Ruspoli (1892-1982). De ce mariage Jacques de Bourbon et Emmanuelle de Dampierre eurent deux fils, Alphonse (1936-1989) et Gonzalve (1937-2000).
Ce mariage ne fut jamais annulé par l’Église mais sur le plan purement civil il fut dissous par divorce prononcé par le tribunal civil d’Ischef, Bucarest (Roumanie) le 6 mars 1947 et validé en République italienne par la cour d’appel de Turin qui ordonna la transcription à l’état civil de Rome le 3 juin 1949 (mais non validé en Espagne). Jacques de Bourbon se remaria civilement à Innsbruck (Autriche) le 3 août 1949 avec la chanteuse Charlotte Tiedemann (1919-1979), protestante (et divorcée d’un M. Hippler), fille d’Otto Tiedemann et de Luisa Klein. Aux yeux de l’Église et donc aux yeux des légitimistes Emmanuelle de Dampierre continua d’être l’épouse, puis la veuve, de Jacques de Bourbon, donc toujours duchesse d’Anjou et de Ségovie. À ce titre Emmanuelle de Dampierre préside depuis de nombreuses années diverses cérémonies officielles, aux côtés ou à la place de son petit-fils Louis de Bourbon (1974-).
À l’occasion de son mariage Jacques de Bourbon fut titré duc de Ségovie par son père, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle (déchue) instituée en 1876.
Puis au décès de son cousin Alphonse Charles de Bourbon (1849-1936) à Vienne le 29 septembre 1936, l’ex-Alphonse XIII devint le nouveau chef de la maison de France, ce qui légitima aux yeux des carlistes les titres que l’ex-Alphonse XIII avait conférés avant cette date.
Puis au décès de son frère aîné Alphonse de Bourbon (1907-1938) à Miami le 6 septembre 1938, Jacques de Bourbon devint à son tour le fils aîné du chef de la maison de France. Les légitimistes français le reconnurent alors comme dauphin de France.
Puis au décès de son père à Rome le 28 février 1941, Jacques de Bourbon devint à son tour l’aîné des descendants d’Hugues Capet, de saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV. Les légitimistes français le reconnurent alors comme roi de France et de Navarre sous le nom de Jacques II.
En revanche la succession espagnole fut revendiquée par son frère cadet, Jean de Bourbon, qui se proclama « comte de Barcelone » le 8 mars 1941.
Par deux lettres adressées à son frère cadet, la première écrite à Lausanne le 23 juillet 1945, la seconde écrite à Rome le 17 juin 1947, Jacques de Bourbon confirma sa renonciation de 1933 au trône constitutionnel d’Espagne.
Informé par Georges Cattaoui qu’il était l’aîné des Capétiens, Jacques de Bourbon prit le titre de duc d’Anjou et les pleines armes de France, à Rome le 28 mars 1946, par lettre envoyée à Jacques de Bauffremont-Courtenay (né en 1922), qui vivait à Paris et à qui Jacques de Bourbon demanda d’être son représentant en France.
Par la suite Jacques de Bourbon vécut en France, d’abord à Cannes, puis à Rueil-Malmaison à la villa Ségovia, ensuite à Paris au n° 9 de l’avenue Ingres (dans le 16e arrondissement), puis plus tard à Neuilly-sur-Seine.
Le 31 juillet 1946 Jacques de Bourbon fit une déclaration enregistrée devant notaire. Il déclara notamment : « notre qualité de chef salique de la maison de France comporte pour nous seul le droit héréditaire de porter les armes appartenant au chef de cette maison soit : « d’azur à trois fleurs de lis d’or », qu’en la même qualité à laquelle est attaché héréditairement le droit de faire valoir nos titres au trône de France, nous déclarons ne renoncer aucunement à ce droit. »
En août 1946 Jacques de Bourbon chargea un lointain cousin capétien, François Xavier de Parme de transmettre sa déclaration aux cours européennes, accompagnée d’une lettre adressée aux cadets de la dynastie capétienne. Ce que François Xavier de Bourbon Parme accepta, en répondant à Jacques de Bourbon le 24 août 1946 : « je sais bien que le fait de ta renonciation aux droits du trône d’Espagne ne pouvait modifier ton droit d’aîné. »
Puis à Paris le 6 décembre 1949 Jacques de Bourbon récusa toutes ses renonciations au trône d’Espagne (renonciations sans motif valable, et faites par simples lettres, sous la pression de son père puis de son frère), trône dont il était le légitime héritier en tant que fils aîné du dernier roi.
Le 25 novembre 1950 Jacques de Bourbon conféra à son fils aîné les titres de duc de Bourbon et de duc de Bourgogne.
À partir de 1952 Jacques de Bourbon présida chaque 21 janvier à Paris la messe anniversaire de la mort de Louis XVI, d’abord à l’église Saint-Augustin jusqu’en 1957, puis à l’église Notre-Dame des Victoires de 1958 à 1971, puis à la Chapelle Expiatoire à partir de 1972.
À la basilique Saint-Denis le 8 mai 1956, Jacques de Bourbon, invité par le conseil général du département de la Seine, présida en compagnie de son fils aîné la cérémonie de remise du reliquaire de saint Louis, organisée par le Mémorial de France à Saint-Denys.
À partir de 1957 Jacques de Bourbon signa désormais Jacques Henri ses actes français, ajoutant ainsi son quatrième prénom à son premier prénom (en revanche il continua de signer ses actes espagnols du seul prénom Jacques). Les légitimistes français lui donnèrent donc désormais comme nom royal Henri VI.
En juin 1959 la télévision française diffusa un entretien avec Jacques Henri de Bourbon, dans lequel il raconta le voyage autour du monde qu’il venait de faire pendant trois mois.
À Paris le 1er mars 1963 Jacques Henri de Bourbon se déclara chef et souverain de l’ordre de la Toison d'or, en tant qu’héritier du trône d’Espagne.
À Paris le 3 mai 1964 il prit le titre de duc de Madrid, en tant que successeur de la branche « carliste » et donc héritier salique de la couronne espagnole.
Le 30 avril 1967 Jacques Henri de Bourbon inaugura à Angoulême une plaque sur la statue de Jean d'Orléans (1400-1467), à l’occasion du cinquième centenaire de la mort de ce Capétien, grand-père de François Ier de France. À cette occasion Jacques Henri de Bourbon fut accueilli par l’évêque d’Angoulême dans la cathédrale Saint-Pierre et par le maire à l’hôtel de ville.
À Paris le 19 juillet 1969, à la demande de son fils aîné (ainsi qu’avec l’accord du cadet), Jacques Henri de Bourbon renonça à la couronne d’Espagne en faveur de son neveu l’actuel Jean-Charles Ier, par une lettre envoyée à Francisco Franco (le chef de l’État espagnol). Cette renonciation était faite « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol ».
Le 21 septembre 1972 Jacques Henri de Bourbon conféra à son second fils le titre de duc d’Aquitaine.
Ayant fait une chute accidentelle dans l’escalier de son appartement à Lausanne, Jacques Henri de Bourbon dut être hospitalisé le 27 février 1975. Malgré une opération les médecins ne purent le sauver.
Ses obsèques furent célébrées le 24 mars 1975 dans l’église du Sacré-Cœur d’Ouchy, près de Lausanne. Sur son cercueil furent déposés un drapeau royal français, un drapeau royal espagnol, ainsi que des colliers des ordres du Saint-Esprit et de la Toison d’or.
Jacques Henri de Bourbon est inhumé dans le monastère de l’Escurial, au nord-ouest de Madrid en 1985 sur ordre de Juan Carlos , son neveu .
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