Louis IX de France
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Louis IX de France | ||
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saint Louis, peint par Le Greco |
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Naissance | 25 avril 1214 ou 1215 Poissy |
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Décès | 25 août 1270 Tunis |
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Titre | Roi de France (1226 - 1270) |
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Prédécesseur | Louis VIII | |
Successeur | Philippe III | |
Fils de | Louis VIII et de Blanche de Castille |
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Conjoint | Marguerite de Provence | |
Enfants | Blanche (1240-1243) Isabelle (1242-1271) Louis (1244-1260) Philippe III ![]() Jean (1248-1248) Jean-Tristan (1250-1270) Pierre (1251-1284) Blanche (1252-1320) Marguerite (1254-1271) Robert (1256-1317) Agnès (1260-1327) |
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Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis, est né le 25 avril 1214 ou 1215 à Poissy Yvelines, et mort le 25 août 1270 à Tunis. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.
Il développera notamment la justice royale où le Roi apparaîtra alors comme "le justicier suprême".
Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.
Sommaire |
[modifier] Prise de pouvoir tardive
Il n'a que 12 ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille, avec le titre de «baillistre». Elle gardera le pouvoir assez longtemps, du moins au-delà de la majorité du roi, jusqu'en 1242.
[modifier] Un roi très chrétien
Très croyant, saint Louis veut faire de la France, la « fille aînée de l'Église » et de Paris un haut lieu de la chrétienté. Le 26 avril 1248, Louis IX y inaugure la Sainte-Chapelle dans l'île de la Cité.
Il prône la justice et modernise l'administration. Il y traque les abus des baillis et sénéchaux en instaurant ce qui deviendra plus tard la Cour des comptes.
Il s'applique à pacifier les proches zones de conflit. En 1229, il met fin à la croisade des Albigeois en signant le Traité de Paris avec le Comte Raymond VII de Toulouse. En 1258, Louis IX fixe les frontières sud du royaume en signant le Traité de Corbeil avec le roi Jacques Ier d'Aragon.
Le 4 décembre 1259 à Paris, il signe un traité de paix avec l'Angleterre mettant ainsi fin à la première «guerre de Cent Ans» entre les deux pays.
Pour conduire ses sujets au salut, saint Louis interdit les jeux, la prostitution et punit cruellement le blasphème. Pour constituer un royaume essentiellement chrétien, il prend des mesures discriminatoires contre les Juifs :
- en 1242, à la demande même de juifs convertis au christianisme[réf. nécessaire], selon lesquels le Talmud contient un certain nombre d'invectives contre Jésus et contre la Vierge, il fait brûler des exemplaires de ce livre à Paris.
- en 1254, il bannit de France les juifs qui refusent de se convertir au catholicisme. Ce décret sera annulé quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal.
- en 1269, en application d'une recommandation du IVe concile du Latran de 1215, il impose aux Juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs. Pour les hommes, un rond d'étoffe jaune, la rouelle, sur la poitrine et un bonnet spécial pour les femmes. Ces signes permettent de les différencier du reste de la population et d'empêcher ainsi les mariages mixtes.
Cependant, saint Louis protège les Juifs dans leurs personnes et garde, en son for intérieur, l'espoir de les convertir.
[modifier] Un croisé malheureux
En 1244, saint Louis tombe gravement malade et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d'Orient en difficulté qu'il veut soutenir. Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétien en la basilique de Saint-Denis et part accompagné de sa femme, Marguerite de Provence.
[modifier] Septième croisade
La septième croisade part du port d'Aigues-Mortes et se dirige vers l'Égypte. Les croisés font escale à Chypre avant de se diriger vers Damiette en mai 1249 avec 1800 navires. La ville est prise le 8 juin.
L'armée des croisés se dirige ensuite vers Le Caire mais subit les attaques incessantes de l'émir Fakhr el-Din. De février à avril 1250 les croisés font le siège de la citadelle de Mansourah. Le scorbut et la dysenterie déciment les soldats et forcent le roi à battre en retraite. Un sergent félon fait alors courir le bruit que le roi s'est rendu. La plupart des soldats se rendent et sont faits prisonniers. Louis IX est également fait prisonnier.
Pendant sa captivité, le roi charge son épouse, Marguerite de Provence, de la conduite de la croisade. Un mois plus tard, en mai 1250, le roi et l'ensemble des prisonniers sont libérés contre une forte rançon payée par l'Ordre du Temple.
Louis IX décide de prolonger son séjour dans ce qui reste des États latins d'Orient. Il renvoie Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en France pour épauler Blanche de Castille restée seule pour gouverner le royaume. De 1250 à 1253 il consolide les forteresses d'Acre, de Césarée, de Jafa et de Sidon. Les croisés rembarquent à Tyr le 24 avril 1254 pour le royaume de France. Lors de ce voyage, la personnalité du roi change et Louis IX devient peu à peu celui dont nous avons conservé le souvenir en tant que saint Louis.
[modifier] Huitième croisade
Louis IX espére convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d'Égypte. Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime d'une épidémie de dysenterie. Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ. Cette défaite marque la fin des croisades. La tradition veut qu'il soit mort de la peste, mais on sait depuis que cette maladie ne refera son apparition en occident que vers 1347.
La tradition locale de Sidi Bou Saïd raconte que le futur saint Louis ne serait pas mort en 1270 mais se serait converti à l'Islam sous le nom de Sidi Bou Saïd, lui même considéré comme un saint de l'Islam mort à la fin du XIIIe siècle chrétien et enterré au Djebel-Marsa.
Une partie des restes du roi a été enterrée en Tunisie, où une tombe de saint Louis peut encore être visitée aujourd'hui. Une autre partie est placée dans une urne située dans la Basilique de Monreale à Palerme. Son corps est amené à la basilique de Saint-Denis mais il disparaît pendant les guerres de religion. Seul un doigt est sauvé et est conservé à Saint-Denis. Enfin, des reliques conservées en Sicile furent amenées en Tunisie lors de la consécration de la cathédrale Saint-Louis de Carthage à la fin du XIXe siècle, et finalement, lors de l'indépendance de la Tunisie, ramenées en France et déposées à la Sainte-Chapelle.
Louis IX fut canonisé en 1297 par le pape Boniface VIII sous le nom de saint Louis de France.
[modifier] Mariage et descendance
Le 27 mai 1234, en la cathédrale de Sens, il épousa Marguerite de Provence (1221-1295), fille de Raimond-Bérenger IV (v. 1198-1245), comte de Provence, et de Béatrice de Savoie (morte en 1266). Ils eurent onze enfants :
- Blanche (1240-1243),
- Isabelle (1242-mai 1271) qui épousa en 1258 Thibaud de Champagne roi de Navarre,
- Louis (24 février 1244-1260),
- Philippe III le Hardi (01 mai 1245-05 octobre 1285),
- Jean (1248-1248),
- Jean-Tristan (1250-03 août 1270) comte de Valois et de Nevers. En 1266, il épousa Yolande de Bourgogne (?-1280),
- Pierre (1251-1284) comte d'Alençon et de Perche. En 1272, il épousa Jeanne de Châtillon (1254-1291),
- Blanche (1252-1320) qui épouse en 1269 Ferdinand de la Cerda (1255?-1275) infant de Castille,
- Marguerite (1254-1271) qui épousa en 1270 Jean Ier duc de Brabant (?-1294),
- Robert (1256-1317) comte de Clermont. Il épousa en 1279 Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon.
- Agnès (1260-1327) qui épousa en 1279 Robert II duc de Bourgogne] (?-1305),
[modifier] Le siècle doré
Le XIIIe siècle reste dans l'histoire comme "le siècle doré de saint Louis". La France, centre des arts et de la vie intellectuelle grâce, entre autres, à La Sorbonne, y atteint son apogée aussi bien économiquement que politiquement. Louis IX commande la plus grande armée et dirige le plus grand royaume d'Europe. Sa réputation de sainteté et de justice est déjà bien établie de son vivant et on le choisit régulièrement comme arbitre pour régler les querelles entre grands d'Europe. Le roi est considéré comme le primus inter pares (le premier parmi ses pairs).
[modifier] Postérité
La ville de Saint-Louis-de-France au Québec, Saint Louis aux États-Unis et le lac Saint-Louis au Québec ont été nommés en mémoire de Louis IX de France. La ville de Saint-Louis du Sénégal est également dédiée à ce roi, ainsi que la Mission San Luis Rey de Francia en Californie, États-Unis.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) La France sous Louis IX ou saint Louis de manière simple. Sa vie. À voir également tous les rois de la dynastie des capétiens
- Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys par Jehans de Joinville.
- Généalogie de saint Louis
[modifier] Source et bibliographie
- Georges Duby, Histoire de la France des Origines à nos Jours, Paris : Larousse, coll. In Extenso, 2003 (ISBN 2-03-575200-0)
Jean de Joinville fut son principal biographe (Vie de saint Louis) et l'un des principaux témoins lors de son procès de canonisation. C'est lui qui rapporta, par exemple, que saint Louis rendait la justice sous son chêne à Vincennes : « Il advint maintes fois qu’en été, il allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, s’adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient un problème venaient lui parler sans en être empêchés par un huissier ou quelqu’un d’autre. »
- Jean de Joinville, J. Monfrin (éditeur), Vie de saint Louis, (à lire sur le site de la BNF)
- Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris : Gallimard, 1996, (ISBN 2-07-073369-6)
- Hervé Pinoteau (textes) et Claude Le Gallo (illustrations), Saint Louis : son entourage et la symbolique chrétienne, Lathuile : éditions du Gui, 2005, 240 p. (ISBN 2-9517417-4-X)
- Gérard Sivéry, Louis IX, le roi saint, Tallandier Historia, 2002 (ISBN 2-235-02317-7)
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