Jean-Joseph Vadé
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Jean-Joseph Vadé, né à Ham le 17 janvier 1719 et mort à Paris le 4 juillet 1757, était un chansonnier et dramaturge français.
Fils de Jacques Vadé, un cabaretier, Jean-Joseph Vadé monte avec son père à Paris en 1725. D’un caractère bouillant et vif, ses études s’en ressentirent et il ne put jamais apprendre le latin, mais il sut corriger la faiblesse de son éducation en lisant par lui-même les meilleurs auteurs. À vingt ans, il obtient le poste de contrôleur du vingtième à Soissons, puis à Laon où il se fait remarquer par son esprit et sa verve entraînante. En 1743, il quitte Laon pour se rendre à Rouen, puis il devient secrétaire du duc d’Angenois pendant deux ans. Enfin, il revient à Paris où ses amis lui procurent un nouvel emploi au bureau du vingtième. C’est à ce moment qu’il se révèle au public avec de gracieuses et faciles poésies.
Vadé publie ensuite une série de fables qui, sans atteindre la hauteur de La Fontaine, disent de très bonnes choses sous une forme aimable et de gracieuses et charmantes poésies galantes. Il ne tarde pas à devenir célèbre, mais ayant eu le malheur de se lier d’un peu trop près à Fréron, Voltaire ne le lui pardonna jamais et ne manqua jamais une occasion et de railler et d’accabler « ce polisson de Vadé » comme il le nomme dans une lettre adressée le 7 septembre 1774 à Marie Du Deffand. Il lui fit néanmoins l’honneur de signer plusieurs de ses propres ouvrages du nom de Vadé.
Ce qui vaut à Vadé d’être surtout connu pour être le créateur du genre poissard c’est que, cherchant dans un labeur honnête le moyen de vivre honnêtement, il s’essaya au théâtre pour lequel, avant de composer de nombreux vaudevilles, parades et opéras-comiques, il tenta tout d’abord d’écrire des pièces sérieuses. Malheureusement, ces tentatives s’avérèrent vaines lorsque les Visites du jour de l’An, représentée pour la première fois le 3 janvier 1749 à la Comédie-Française ne fut montrée qu’une fois ou que la Canadienne ne fut jamais représentée. Vadé s tourna alors avec succès vers le théâtre comique de la foire Saint-Laurent et de la foire Saint-Germain où ses parodies font voir un esprit railleur qui est néanmoins un observateur profond et attentif du peuple. Vadé a peint une nature saine et robuste, avec ses qualités et ses vices, sans les vains ornements ou le fard ridicule dont on la chargeait à son époque.
Sévèrement jugé par Grimm, La Harpe et Collé qui déclarent le style poisssard « au-dessous de rien », Vadé a eu des défenseurs et des admirateurs qui l’ont appelé le Teniers, le Callot de la poésie française ou le Corneille des Halles. Cependant, par-delà le style de Vadé, ses expressions triviales, ses expressions risquées, le burlesque se révèle derrière le poissard et les personnages de Vadé expriment, dans le langage de son rôle, une pensée morale qui, pour être parfois cachée sous une forme un peu rude, ne se dégage pas avec moins de vigueur.
Vadé a laissé une fille, (v. 1756-1780), entrée à la Comédie-Française sous le nom de Mademoiselle Vadé.
Sommaire |
[modifier] Pièces
- Folette ou l’Enfant gâté
- Il était temps
- Jérôme et Fanchonnette
- L’Impromptu du cœur
- La Canadienne
- La Fileuse
- La Fontaine de jouvence
- La Nouvelle Bastienne
- La Pipe cassée
- La Veuve indécise
- Le Bouquet du roi
- Le Confident heureux
- Le Mauvais plaisant ou le drôle de corps
- Le Paquet de mouchoirs
- Le Poirier
- Le Rien
- Le Suffisant ou le Petit maître dupé
- Le Trompeur trompé ou la rencontre imprévue
- Les Petits sculpteurs
- Les Quatre Bouquets poissards
- les Racoleurs
- Les Troqueurs
- Les Troyennes-en-Champagne
- Les Visites du jour de l’an ou Les Étrennes
- Nicaise
[modifier] Œuvres
- Œuvres complètes ou recueil des opéra-comiques de Jean-Joseph Vadé, Paris, [s.n.], 1800
- Œuvres de M. Vadé, ou Recueil des opéra-comiques, parodies & pièces fugitives de cet auteur ; avec les airs, rondes & vaudevilles notés, La Haye, Pierre Gosse, 1785
[modifier] Œuvres en ligne
- Lettres de la Grenouillère ; suivies de Quatre bouquets poissards, avec notice par Georges d’Heylli ; eau-forte par Guillaumot fils, Paris, [s.n.], 1885
- Œuvres poissardes, suivies de celles de l'Écluse (La Pipe cassée. Les Bouquets poissards. Le Déjeuner de la Rapée ou Discours des halles et des ports, par l'Écluse. Étrennes à MM. les riboteurs. Extrait de l'inventaire des meubles et effets trouvés dans le magasin d'une des harengères de la Halle. Liste des plus rares curiosités trouvées dans un des magasins des Halles. Déclaration d'amour entre Mr Dubois et Mlle Perrette, Complainte d'une ravaudeuse à son amant. Chanson grivoise... Rupture. Lettres de la Grenouillère) Paris, Defer de Maisonneuve, an IV
- Poésies et lettres facétieuses, Paris, A. Quantin, 1879
[modifier] Sources
- Georges Lecocq, Poésies et lettres facétieuses de Joseph Vadé, Paris, A. Quantin, 1879, pp. I-XXI
- Charles Lenient, La Comédie en France au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1888, p. 185
[modifier] Liens externes
- Ses œuvres et leurs représentations sur le site CÉSAR
- La pipe cassée, poème épi-tragi-poissardi-héroïcomique (1758).
- Les Bouquets poissards
- A propos de la Pipe cassée (1926) par Jehan Rictus (1867-1933).
- Paul Eugène Mesplès (1849-1924) : illustrations pour la Pipe Cassée de Vadé (Paris : Th. Belin, 1882).
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