Jean Ier de Bourgogne
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Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans Peur, duc de Bourgogne, comte de Flandre, d'Artois et de Charolais, comte palatin de Bourgogne, seigneur de Mâcon, Châlons et autres lieux (28 mai 1371 à Dijon- 10 septembre 1419 à Montereau-Fault-Yonne), fut près de reconstituer l'ancienne Lotharingie ; mais faute de savoir s'imposer aux Anglais, ce prince réformiste ne parvint pas à contrer la réaction du parti armagnac. Il perdit finalement Paris et trouva la mort lors d'une entrevue avec son rival Charles VII de France.
[modifier] Biographie
Il naît le 28 mai 1371 au Palais des ducs de Bourgogne à Dijon. Il est le fils aîné du duc de Bourgogne Philippe II de Bourgogne (dit Philippe le Hardi) et de la duchesse et comtesse Marguerite III de Flandre et le frère de :
- Antoine de Bourgogne, duc de Brabant, duc de Limbourg et comte de Rethel. Épouse en premières noces: Jeanne de Saint-Paul, puis en deuxièmes noces: Elisabeth de Goerlitz,
- Philippe de Bourgogne, comte de Nevers
- Marguerite comtesse d'Ostrevent. Épouse Guillaume IV de Bavière, comte de Hainaut et de Hollande,
- Catherine épouse Léopold IV d'Autriche
- Marie épouse Amédée VIII duc de Savoie.
Il est d'abord comte de Nevers en 1384, comté qu'il abandonne en 1404 à son frère Philippe
Il épouse, le 12 avril 1385, Marguerite de Bavière, fille du comte Albert Ier de Hainaut de Hollande et de Zélande dont il a 1 fils et 7 filles :
- Philippe le Bon son successeur qu'il marie en 1409 à Michelle de Valois fille du roi Charles VI de France puis Bonne d'Artois, puis Isabelle de Portugal, dont Charles le Téméraire, duc de Bourgogne;
- Marguerite de Bourgogne (1393-1441), comtesse de Gien et de Montargis, épouse 1°) en 1409 le duc Louis de Guyenne, fis du roi Charles VI et d'Isabeau de Bavière puis, 2°) en 1423 Arthur, comte officieux de Richmond, puis duc de Bretagne, connétable de France;
- Catherine est fiancée à Philippe d'Orléans (1396-1420), à Louis III d'Anjou et enfin au futur Henri V d'Angleterre elle épousera Louis III d'Anjou, duc de Guise);
- Marie épouse en 1406 Adolphe IV de La Marck, duc de Clèves;
- Isabelle épouse en 1406 à Olivier de Châtillon, comte de Penthièvre;
- Anne de Bourgogne épouse en 1423, Jean de Lancastre, duc de Bedford.
- Agnès épouse en 1425 à Charles Ier dont Isabelle qui épouse son cousin le duc Charles le Téméraire de Bourgogne, et Louis de Bourbon, comte de Clermont-en-Beauvaisis, puis duc de Bourbon.
- Jeanne;
- Jean VI, évêque de Cambrai (fils batard)
Il participe à la croisade entreprise par Sigismond de Hongrie contre les Turcs, se bat vaillamment et est pris lors de la défaite de la bataille de Nicopolis le 25 septembre 1396.
Revenu en France en 1398, il succède à son père à la mort de celui-ci en 1404 devient duc de Bourgogne et à la mort de sa mère en 1405, comte de Flandre, d'Artois et de comte de Bourgogne. À trente-trois ans, c'est alors un homme mûr, expérimenté et considéré.
Le duc Jean est réformateur par goût de la saine gestion administrative autant que par opportunité, car le jeune frère du roi Charles VI de France, le duc d'Orléans Louis de France met maintenant la main sur le conseil royal et sur les ressources du Trésor : la part de l'argent royal dans les ressources du duc de Bourgogne diminue de moitié. Et Jean sans Peur n'est plus que le cousin du roi, alors que son père avait été l'un des oncles au gouvernement. Il manie donc avec habileté la démagogie, acquiert des sympathies dans la bourgeoisie parisienne et fait cause commune avec les idéalistes de l'université de Paris, toujours prêts à mêler la réforme de l'Église, comme solution du Schisme, et la réforme du royaume, comme chemin vers la vertu politique.
Dans ses principautés, il sait modérer ses ambitions, en sorte que la construction de l'État bourguignon progresse sûrement : il unifie la comté de Bourgogne en y intégrant l'Archevêché de Besançon, lien entre Bourgogne et Pays-Bas bourguignons, établit dans la principauté de Liège un prince-évêque complaisant. Il annexe Tonnerre, Boulogne et la Picardie...
Pour ne pas être évincé du pouvoir dans le royaume, il menace Paris en 1405, puis fait assassiner Louis d'Orléans en 1407. Les autres grands du royaume se liguent contre lui autour de Bernard VII d'Armagnac. Le pays sombre dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Il soutient le mouvement réformateur qui se manifeste lors des états généraux de 1413, se trouve par là impliqué dans l'insurrection cabochienne et s'aliène ainsi les modérés.
Il doit quitter brusquement Paris en 1413, laissant place à la réaction armagnaque. Rentré en force dans la capitale en 1418, il pense pouvoir gouverner le royaume à la faveur de la maladie du roi. Mais il finasse avec les Anglais, dont il n'entend pas être l'ennemi sans vouloir pour autant s'allier avec les vainqueurs de la bataille d'Azincourt.
Il joue d'autre part un jeu politique trop ambigu avec le dauphin Charles VII de France, qui souhaite la réconciliation pour faire face à l'invasion anglaise (guerre de Cent Ans), mais dont l'entourage armagnac craint de voir le futur roi entrer dans les vues politiques du parti de Bourgogne.
Jean sans peur est assassiné le 10 septembre 1419 par quelques hommes de main des Armagnacs à l'occasion d'une entrevue avec le dauphin à Montereau-Fault-Yonne près de Paris. On prétend que son cadavre, laissé un temps à l'abandon, fut à moitié dévoré par les loups.
[modifier] Bibliographie
- Bertrand Schnerb, Jean sans Peur : le prince meurtrier. – Paris : Payot, coll. « Biographie Payot », 2005. – 824 p.-[4] p. de pl., 23 cm. – ISBN 2-228-89978-X.
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