New Immissions/Updates:
boundless - educate - edutalab - empatico - es-ebooks - es16 - fr16 - fsfiles - hesperian - solidaria - wikipediaforschools
- wikipediaforschoolses - wikipediaforschoolsfr - wikipediaforschoolspt - worldmap -

See also: Liber Liber - Libro Parlato - Liber Musica  - Manuzio -  Liber Liber ISO Files - Alphabetical Order - Multivolume ZIP Complete Archive - PDF Files - OGG Music Files -

PROJECT GUTENBERG HTML: Volume I - Volume II - Volume III - Volume IV - Volume V - Volume VI - Volume VII - Volume VIII - Volume IX

Ascolta ""Volevo solo fare un audiolibro"" su Spreaker.
CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Jeanne des Armoises - Wikipédia

Jeanne des Armoises

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jeanne des Armoises, auparavant Jeanne ou Claude du Lis, est, d’après une source tardive (trouvée en 1686 à Metz [1]) une femme qui se fît connaître le 20 mai 1436 dans la région de Metz en se faisant passer pour Jeanne d'Arc qui aurait échappé au bûcher. Elle se présenta aux frères de Jeanne d'Arc qui, d'une façon inexplicable, la reconnurent pour leur sœur.

Cette Jeanne, qu’on dit être la fille adultérine d’Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans, donnée en nourrice à des laboureurs de Domrémy, épousa un chevalier désargenté, Robert des Hermoises ou des Armoises, proche parent de Robert de Beaudricourt, à Arlon, au Luxembourg, où elle aurait rencontré Madame de Luxembourg.

Suite à cette nouvelle du retour de La Pucelle, la ville d’Orléans interrompit les services funèbres à la mémoire de Jeanne d’Arc durant trois ans. Jeanne des Armoises obtint même en 1439 que Gilles de Rais, maréchal de France et ancien compagnon d'armes de la vraie Jeanne, lui confie des soldats de sa troupe avec lesquels elle combat à ses côtés en Poitou.

Elle se serait entretenue avec Charles VII par courrier pendant quatre ans. Vers 1440, elle obtint finalement une audience. D'après une relation tardive du chambellan de Boisy, le roi lui demanda quel était le secret qu’il partageait avec elle. Elle se rétracta, disant ne pas connaître le roi, et demanda grâce. D'autres historiens dénient toute rencontre de cette Jeanne avec le roi.

Elle avait réussi, jusqu'en 1440, à donner le change, mais à cette date, soumise à une enquête de l'Université et du Parlement de Paris, elle fut démasquée. Elle admit ensuite publiquement son imposture. Son cas n'était, à l'époque, pas isolé, un grand nombre de fausses Jeanne d'Arc apparurent dans les années qui suivirent la mort de la Pucelle sur le bûcher de Rouen, fait historique qui ne souffre aucune remise en cause.

Sommaire

[modifier] Histoire de Jeanne des Armoises à Jaulny, commune de Meurthe-et-Moselle

[modifier] Introduction : Point de vue élargi sur le cas dit de Jeanne des Armoises

Le destin de Jaulny ne serait pas ce qu'il est sans l'une des plus grandes épopées de l'histoire de France: la geste, énigmatique sur bien des aspects, de Jeanne de Domrémy, confrontée à celle de cette "Claude", alias "Jeanne", sosie contesté de la Pucelle, apparue en 1436 et que d'aucuns assimilent à la libératrice d'Orléans...

Jaulny est, en effet, depuis plus d'un siècle au-moins, étroitement associé à une tradition maintenant célèbre. Elle refleurit régulièrement dans la presse ou la littérature «à secrets». On y raconte que la Pucelle de Domrémy, sauvée du bûcher de Rouen, aurait épousé en novembre 1436 le châtelain de Jaulny, le sire Robert des Armoises.

Cette tradition troublante mais localisée s'enracine en fait sur quelques partis pris dubitatifs de l’époque pré-révolutionnaire et sur des avatars littéraires parfois d’ailleurs sans prétention historique de la fin XIXème siècle. Elle inspire encore de nombreux auteurs contemporains d’obédience – disons - ésotérique. Ils brandissent face à l'histoire officielle une théorie maintenant bien connue : si Jeanne la Pucelle était parvenue là où l’on sait c’est «tout simplement » parce qu’elle était une bâtarde royale mise en scène à dessein. A quelques années de la béatification de Jeanne (1909) puis de sa canonisation (1920), cette littérature rejoint en partie les doutes certains et convergents émis par les chroniqueurs des XV et XVIèmes siècles quant à la réalité du supplice de la Pucelle. Mais ce n’est pas pour les mêmes raisons. Il est permis d’ailleurs de s’interroger sur les objectifs de ces détracteurs de la thèse courante…

De son côté, l'histoire officielle continue à défendre que Jeanne de Domrémy et Jeanne des Armoises sont deux personnages radicalement différents. "Claude" apparue selon un chroniqueur messin en 1436 dans les environs de Metz et que le propre frère de la Pucelle avec quelques membres de l’aristocratie messine auraient feint de « reconnaître », ne serait qu'une imposture fondée sur une vague ressemblance avec l’héroïne du siège d’Orléans. Plusieurs personnages naïfs ou douteux auraient pu être dupés ou vouloir devenir les complices de l'aventurière pour tirer quelque subside de l'escroquerie... en premier lieu ce Robert des Armoises, présumé châtelain de Jaulny, qui la prend apparemment en mariage. La thèse officielle et les archives montrent que Claude alias Jeanne aurait fait amende honorable à ce sujet devant la Parlement de Paris, pour éviter les foudres royales.

Les archives dressent une peinture toute particulière de ce Robert des Armoises. Issu d'une lignée de fidèles vassaux de Bar et de Lorraine remontant à la fin du XIIIème siècle, il apparaît comme l'exemple du chevalier mercenaire courant pour l'époque. Au-moment où il est censé entrer dans le lit de la Pucelle (lex-pucelle pourrait-on dire…), il est effectivement jugé pour félonie par le Roi René, héritier du duché de Bar. Or, il est aussi un barbon quinquagénaire. Car compte tenu des conditions de vie comme de la longévité de l’époque, son âge fait de lui un vieillard... Le couple Claude et Robert apparaît donc assez cocasse et trouble. Il a à sa tête une ex-égérie mystique (mais anonyme), parlant par paraboles, ressuscitée on ne sait pourquoi ni comment et qui ne pourra jamais, ni publiquement, ni secrètement, tirer parti de son présumé sang royal. La bâtardise, pourtant statut officiel et dénué à l'époque de tout caractère péjoratif, l’aura donc desservie tout au long des épisodes de sa vie : sa vie de pucelle puis celle de pucelle ressuscitée... Il est vrai que si, effectivement, Jeanne des Armoises est Jeanne la Pucelle, il vaut mieux qu’elle reste discrète…Mais quel esprit de sacrifice tout de même pour cette bâtarde de sang royal pourtant insusceptible par principe de prétendre à quoi que ce soit politiquement ! Quant à l’autre membre de ce couple sulfureux de 1436, on l’a dit, c’est un vieillard noueux, certes de bonne famille mais usé par les chevauchées, les ripailles de soudards et les crises de goutte… Le chroniqueur les dit tous deux finir leurs jours dans le quartier de Sainte Ségolène à Metz… une réclusion !

Pour le simple observateur, cette évidence-là ridiculise donc passablement la cause « orléaniste ». Mais soit, c’est pire lorsqu’il examine avec sincérité et pragmatisme le caractère totalement anachronique d’un « plan » aussi sophistiqué que vain qui aurait consisté pour Charles VII à mettre sa demie sœur (ou sa sœur) à la tête de l’ost royal (rôle qu’elle ne tint d’ailleurs jamais…). Car quelle audace et que d’artifices laborieux auraient du mettre en besogne l’entourage royal et nécessairement le Dauphin, pour une cause dont on cherche vainement les objectifs exacts, le mobile. Considérées a priori, en effet, c'est-à-dire en se mettant dans la peau des organisateurs d'une telle opération, les chances de renverser le cours de la déchéance du « roi de Bourges » sont plus qu'infimes: impensables! Ceci dit d’autant plus qu’elle aurait supposé la complicité et le silence (donc l’achat) de trop de politiciens ambitieux, fort aises de disposer ainsi d’une belle occasion de chantage. Or, le Trésor était vide et les conseillers, La Trémoille en tête, bien prêts à tous les compromis… Si elle se transforma bien vite en opportunité providentielle, l’intervention de la Pucelle, à la supposer organisée a priori, est donc une hypothèse très difficilement compatible avec l’état d’esprit abattu et timoré de l’entourage royal à ce moment-là. A priori, sur le terrain et au moment où elle est censée conçue, elle est en tout cas un projet imbécile et d’une inconscience suicidaire…

D’ailleurs, le premier venu peut penser que s’il est si facile aujourd’hui de démasquer l’imposture, qu’en était-il au moment des faits, pièces et témoins à vue !!! Quant au parti anglais, dont la haine indéfectible est démontrée à l’égard de la Pucelle comme de Charles VII, l’observateur voit mal comment il eût pu trouver son intérêt à la substitution de suppliciée. Car alors ce la suppose de sa part de renoncer à la rage intestine de vengeance qui l’étreint à partir de la levée du siège d’Orléans. Comment (à quel prix politique), eût-il pu accepter de couvrir ce véritable thriller digne des films « engagés » des années 70 ?!. D'ailleurs, « la ficèle », bien trop grosse, eût été vite démasquée par les cercles courtisans initiés…

L’historien classique trouve d’ailleurs, une bien grande distance psychologique entre le couple "Jeanne (ou Claude) et Robert des Armoises", affairistes messins aux desseins obscurs et aux manières louches, face à la candide jeune fille naïve et inspirée, mue par une foi éclatante, anéantissant par la pureté de ses mœurs et la logique inébranlable de ses réponses les ruses interrogatives, les traquenards procéduraux et les habiletés théologiques de la ligue des juges de Rouen soldés par le parti anglais ou par les dignitaires français asservis à leur cause. Or, pour l’observateur avisé, sur ce dernier point, les textes, issus de la juridiction de condamnation, ne sauraient être des faux. Cinq ans de clandestinité (pourquoi pas deux ou dix ?) auraient elles transformé suffisamment cette Jeanne, au point qu’elle mette un zèle évident à éviter les gens et les lieux témoins de son épopée anéantie ?!…

Voilà les deux thèses affrontées. Chacun peut se faire une religion.

[modifier] Jeanne la Pucelle, réalité et fiction, banalité et exploitation

A la réflexion, c’est l’histoire tout entière de Jeanne la Pucelle qui doit interroger. Or, on l’a dit, elle reste des plus banales plus de trois siècles. Elle ne choque ni ne passionne quasiment personne du XV au XVIIIème siècle. Cette indifférence est un signe. La somme relativement importante d’archives qui la concerne (exceptionnelle pour le XVème siècle) a permis certes à certains observateurs dés cette époque de questionner le dossier, il est vrai atypique (du fait même de cette documentation d’exception). Mais ces éminents auteurs d’avant la Révolution montrent la plus grande indifférence ou circonspection et parfois du cynisme (Voltaire) par rapport à un personnage historique qui n’a pas encore l’auréole mythique, quasi-mystérieuse d’aujourd’hui. Il n’a alors connu ni de véritable exploitation politique, ni le pathos émotionnel qui l’enveloppe aujourd’hui. Ces auteurs montrent en tout cas le plus grand dédain par rapport au sujet.

Or, c’est tout le contraire avec les « érudits » qui leur succèdent vers le milieu du XIXème siècle. Ceux-là vont radicalement s’emparer du personnage et s’y impliquer avec le plus grand sentimentalisme surtout à partir de Jules Michelet. A force d’anachronismes, ils vont même parvenir à rendre laborieuse une vision scientifique, expurgée de la gangue passionnelle et du fatras du romanesque néo-gothique ambiant. L’époque romantique est prompte à fantasmer sur la période médiévale (« la sombre époque du Moyen-Age avec ses cours des miracles et ses peurs de l’an mil etc.… »). On s’obnubile sur celle qui devient alors petit à petit une héroïne flamboyante, cette petite bergère barroise appelée « au plus grand des destins »…

Cette appropriation affective d’une réalité historique que révèle l’importante documentation subsistante transforme peu à peu l’objet en mythe, d’autant que l’école républicaine naissante, dans son œuvre de vulgarisation et de nivellement tend tout naturellement à répandre auprès des peuples et des provinces, un panthéon d’hommes et de femmes illustres. Ils participent à forger l’âme nationale et à briser ce que le centralisme des conventionnels ou de l’époque impériale n’a pas déjà réduit à néant: l'exception régionale, les particularismes provinciaux hérités de l'ancien Régime abhorré. Comme Vercingétorix, Charlemagne ou Napoléon, la Pucelle se fait une place au soleil. C’est l’époque rêvée de la littérature de cape et d’épée et du néo-gothisme dans l’architecture (le mot « gothique » date de cette époque). Le médiéval ou ce que l’on croit être le médiévisme envahissent les arts... Jules Quicherat publie (vers 1840) la plupart des documents d’archives concernant la Pucelle, pendant que Viollet Leduc comble des « vides » dans les cathédrales ou réinvente la Cité de Carcassonne… La bulle ne peut qu’enfler.

A l’époque, l’église de Rome n’est absolument pas concernée. On est à cent lieues d’envisager quoi que ce soit par rapport aux aspects religieux du dossier, depuis longtemps refermé et archivé, passé par les « pertes et profits » de la procédure canonique. La guerre de 1870, la perte de l’Alsace et des quatres cinquièmes du département de la Moselle, les relans anglophobes teintés de jalousie coloniale, la diffusion de l’enseignement primaire obligatoire et la montée d’un nationalisme exacerbé, portent l’héroïne nationale aux nues. Il n’y a qu’à lire les cahiers d’écolier de nos grands-parents pour comprendre comment la génération des futurs poilus est préparée aux événements tragiques et à la boucherie consciente de 14-18.

Jeanne la Pucelle, « la bonne Lorraine » emblème national du mouvement de libération, devient alors elle-aussi un objet politique sacralisé pour les dirigeants et comme un supplément d’âme revancharde pour ces jeunes gens issus du peuple d’agriculteurs. Ce peuple de paysans qui s’identifie à la « bergère » de l’imagerie et, sachant bien quel est le prix de la terre… va s’enterrer dans les tranchées pendant quatre ans sans broncher ni faillir pour ne perdre aucun pouce du sol national.

La France à peine vengée n’aura plus qu’à obtenir la consécration religieuse qui s’imposait de la part d’une papauté obligée. Ceci aboutit à transposer « l’objet », du politique au sacré (1920). Mais c’est tard ! Il aura fallu cinq cents ans. Cinq cents ans pour que des voix célestes que la science et même les exorcistes attribueraient de nos jours à de simples phénomènes psychologiques compréhensibles, ne se transforment en révélation divine authentifiée, bénie, consacrée par l’Eglise ; et cela en plein XXème siècle…

Après avoir été un cas de figure historique assez bien cerné et qui s’explique relativement bien à l’examen des données de l’époque, voilà la Pucelle qui passe du Panthéon des grands hommes (!) à la statuaire de plâtre de toutes les églises de France et de Navarre, sans d’ailleurs que le Clergé ne lui accorde plus d’importance que cela dans la « Communion des Saints ». Tout cela est trop récent et trop politique, même pour le simple curé de campagne…

[modifier] Alors que faire de cette Pucelle ?

C’est une question justifiée. Sans même réclamer une réponse, elle devrait normalement « clore le débat ». Car le dossier en soi, à bien le considérer, ne présente à l’évidence que bien peu d’intérêt par rapport à d’autres mouvements de l’histoire qui ont radicalement transformé le destin de l’humanité. Outre les renseignements documentaires à tirer de l’époque de Charles VII et du conflit anglais, et au-delà de la réalité pratique de ses faits et gestes, Jeanne la Pucelle est presqu’un « non-événement » malgré l’attrait indéniable de cette odyssée à la limite du concevable. A dire vrai, les relans contemporains de la Pucelle devraient compter cent fois plus pour la science historique que l’épopée de la jeune paysanne en tant que telle. Il y aurait là, en effet, de beaux sujets de thèses dans plusieurs disciplines des sciences humaines…

En fait le mythe Jeanne d’Arc ne joue pas dans le camp de la science mais dans celui du rêve, de l’historiographie, parfois du nationalisme, rarement du féminisme et un peu de l’hagiographie . C’est pourquoi il inspire tant les créateurs et enflamme les esprits. Et c’est la raison pour laquelle, en contrepoint, il retient l’attention des détracteurs et notamment des tenant de la thèse de la bâtardise. Retirez le mythe comme le conte de chevalerie médiévale fantastique, et la théorie des détracteurs n’a absolument aucune raison d’être. Enlevez l’aura fantasmatique construite autour de cette histoire et la thèse « Jeanne des Armoises » n’a plus aucune justification.

Jeanne d’Arc n’existe réellement que par la mythologie qui l’entoure, quelles que soient d’ailleurs les origines réelles de la jeune femme et les desseins de son entourage, si jamais ils contrôlèrent véritablement la situation.

Le cas de figure de Jeanne ne prend de réalité et de sens que par le regard rétrospectif qu’on lui porte à toutes les époques. C’est dire qu’il existe autant de Jeanne que d’époques, sinon de regards posés sur elle.

La prédiction d’une pucelle de l’Est libératrice du Royaume précède d’ailleurs l’entrée en scène du personnage : le terreau est en place. Il est clair que l’héroïne inspire d’emblée les âmes simples. Dés son apparition dans les deux camps, elle provoque un déclic psychologique (un véritable « débogage ») ; soit qu’on l’adule soit qu'on la déteste à mort et cela, du fait même qu’elle colle parfaitement au mythe qui la précède. Mais la Pucelle ne joue sur l’évolution du conflit du XVème siècle qu’un rôle très secondaire. D’ailleurs dés la levée du siège d’Orléans, le flamme a déjà perdu de son éclat et décidément, le miracle annoncé tourne à la déception. Les voies elles-mêmes s’espacent pour la jeune femme, de son propre aveu. Dés lors, l’enthousiasme de la Cour faiblit : « ça va bien ! ». Et le conseil du roi veut en finir avec tout risque de ridiculiser un souverain qui n’attend pas après cela… Qu’on n’imagine pas de Charles VII un geste de courage. Ce n’est pas son genre.

La réalité historique, beaucoup moins dramaturgique et théâtrale qu’on ne croit, a donc peu à voir avec l’exploitation littéraire et parfois politique du personnage et encore moins avec les thèses sulfureuses parasites qui s’accrochent au mythe comme les fruits à un arbre. Ces thèses et les antithèses, comme les deux faces de Janus, sont insusceptibles, en réalité, d’atteindre la banalité des faits historiques, beaucoup moins héroïques, romantiques et mystiques qu’il n’y paraît à cinq siècles de distance.

Tout ce fatras ressemble donc bien à une baudruche, très loin de la matérialité cruelle des faits et de la sincérité des hommes et de la société du XVème siècle.

Et tout compte fait, si on voulait absolument rester sur une vision simplifiée (et cinématographique) du personnage, tout en évitant les mises en scène tragiques ou totalement dogmatiques du procès de condamnation à la Dreyer en particulier ou le long descriptif orthodoxe et dépouillé de Jacques Rivette, on le pourrait. On ne commettrait d’ailleurs aucune erreur grossière. On se trouverait, quoi qu’on en dise, devant une version relativement acceptable et crédible de ce qu’a pu être le personnage : la version de Luc Besson (eh oui !). Car au-delà du choix parfaitement intelligent de Milla Jovovich (sur lequel il y aurait beaucoup à disserter), ce scénario a quelque chose d’assez documentaire, même s’il n’hésite pas à prendre des libertés ici et là…. On y trouve en tous cas, une approche convaincante des principales questions et notamment de celle des voix (même si la mise en scène aurait ici mérité un peu plus d'imagination...). En tout état de cause, la jeune fille les a bien évidemment entendu, ces voix, de ses propres oreilles, en toute bonne foi, c’est incontestable… Mais l’idée, le contenu sont là : le meilleur que le bon sens moderne puisse trouver dans cette histoire de révélation et de mission digne des meilleurs thrillers, même si c’est avec l’œil de la caméra du XXIème siècle et avec un esthétisme qui est ce qu’il est : sans prétention scientifique.

En tous cas, ce serait une grosse erreur de transposer au XVème siècle le machiavélisme des services d’espionnage, des couloirs secrets des ministères modernes, de leurs officines ou des conseils d’administration clandestins des multinationales off-shore … Ce serait trop demander à une époque de souffrances où Dieu, le diable, les esprits, la vie et la mort sont partout et les pulsions humaines plus primitives, plus directes, plus cruelles que cela. Et ne demandons surtout pas au film de Luc Besson plus qu’il n’a l’intention de dire… au-moins lui, n’a pas d’ambition démesurée.

[modifier] Et Jeanne des Armoises, donc !

Quoi qu’il en soit, au visiteur du château de Jaulny, de nos jours, on montre avec fierté et une belle conviction les armes de la Pucelle, peintes sur une muraille: une épée pointée vers le haut, cernée de deux fleurs de lys, pénétrant une couronne royale; référence parlante à la bâtardise de Jeanne, supposée fruit de l'adultère de Louis d'Orléans et de la reine Isabeau de Bavière. On montre surtout, les « authentiques portraits de Jeanne et de son mari", le célèbre Robert des Armoises, tous deux seigneurs de Jaulny, insiste-t-on, peints dans les caissons d'une cheminée du XVIème siècle... Mais peints quand … pour faire ou prouver quoi, au juste ?... Au touriste dubitatif et béat, cela n’est pas dit.

L’histoire réelle du village et du château de Jaulny est probablement et précisément un des derniers éléments inexplorés qui manquait jusque là au puzzle historique. Cette histoire a été écrite par un amateur passionné. Elle cite ses sources, toutes vérifiables et disponibles. Mais c’est comme si elle n’existait pas… trop banale.

Il était du plus haut intérêt de montrer les liens en effet étroits et complexes entre d'une-part, différents protagonistes de l'odyssée johannique comme le célèbre Robert de Baudricourt, la famille de Joinville, châtelaine de Domrémy, les Manonville, les Chambley comme les Pulligny et d'autre-part, Robert des Armoises, le mari de la "fausse pucelle", leur compagnon d'armes. Et tout n’a pas encore été exploré par exemple sur la famille d’Essey, proche des Armoises par les alliances matrimoniales et même, sans doute, par l’écu héraldique. Or, c’est une famille dont la présence n’est pas sans jeter le trouble à différents points de vue, en particulier quant à l’identité exacte de cette Claude « x », épouse de Robert des Armoises.

Les relations exactes entre Robert des Armoises et la Terre de Jaulny, alleu détenu par la famille du même nom et partagée effectivement depuis 1357 avec la dynastie prolifique des Armoises, sont donc aujourd’hui cernées avec la précision nécessaire. Mais contre toute attente, la réponse sur ce point au château de Jaulny est simple et lapidaire. On tient ces réalités dans l’ombre, faisant fi des archives authentiques et disponibles qui en établissent la réalité, pour affirmer sans sourciller que « Jeanne » des Armoises et son mari Robert ont vécu au château. Qu’ils aient connu son existence, c’est pourtant clair ! Mais, au-delà du dossier "Jeanne d'Arc/Jeanne des Armoises", il faut se rendre à l'évidence: Claude et Robert des Armoises n'ont pas pu être seigneurs de Jaulny (voir "les trés riches heures" ci-avant).

Ces lacunes et l’attrait marqué pour la thèse de la « fausse Jeanne d’Arc » est certainement dommageable à la visite de ce patrimoine rare de l’architecture ancienne en lorraine. Cette dernière est d’ailleurs moins prétentieuse dans la réalité que la carte postale pastichée qu’on en fait. Il pourrait être du plus haut intérêt de démontrer toute la grandeur du site et d’y tenir en haleine le visiteur en faisant un peu d’histoire. La visite gagnerait certainement en crédibilité et en pédagogie si elle offrait une occasion de se pencher sur le romantisme médiéviste de la fin du XIXème siècle, qui a manifestement fort à faire avec ce « dossier ». Un regard documenté aurait le mérite d’apporter des éclairages, mais réels ceux-là, sur les dédales curieux et les coïncidences de l’Histoire. Ainsi seraient pointées du doigt des réalités beaucoup plus complexes, plus curieuses et plus riches d’enseignement encore que le conte stérile de père fouettard (qui ne dupe désormais plus grand monde) et qui dessert totalement le monument, le village et la pédagogie du site.

Deux ouvrages d’art cumulent désormais leurs efforts pour amadouer cette vallée verdoyante du Rupt-de-Mad à l’attrait encore un peu sauvage. Le château de Jaulny d’abord, qui est comme le signal de l'entrée dans la gorge, dressé sur son promontoire calcaire et dont les grottes n'ont pas encore révélé leurs secrets. La vierge blanche de Haillebas, érigée sur son rocher, semble y mettre un accent aigu. Le viaduc de la ligne du TGV-Est, ensuite, autre chef d’œuvre élégant dans son genre, orgueil de la technique moderne. Comme bien d’autres anachronismes architecturaux, ils ne s’annulent pas mutuellement, au contraire. Ils concourent ou pourraient concourir tous deux à convaincre que quand les hommes veulent bien faire preuve d’un peu de modestie, d’objectivité et de clairvoyance, tout est possible.

Avec ses deux cents âmes, le village de Jaulny porte donc en lui une part très spéciale de la mémoire de la Lorraine, de son présent comme des espoirs du futur. Il serait dommageable de persévérer à gâcher son potentiel inestimable de notoriété sincère.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Chronique du Doyen de St Thiébault de Metz

[modifier] Lien externe

Static Wikipedia (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu

Static Wikipedia February 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu