Langue auxiliaire internationale
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Une langue auxiliaire ou langue auxiliaire internationale est une langue véhiculaire dont la neutralité permet de transcender les cultures.
Si le terme s'applique souvent aux langues construites, il peut aussi s'appliquer à certaines langues naturelles comme le latin et le grec ancien, car ces langues ont été adoptées par de nombreux peuples dans l'histoire comme lingua franca sans susciter de sentiment de domination culturelle.
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[modifier] Critique des langues auxiliaires construites
[modifier] Pour
- On dit parfois que les langues construites ne sont pas utiles, or la définition qu'on donne à utile sous-tend la réponse de cette affirmation. Les tenants de cette opinion considéreront bien sûr qu'on définit l'utilité d'une langue par le nombre de locuteurs qui la parlent, même si on peut aussi définir l'utilité d'une langue par les occasions qu'on a de la pratiquer, qui dépendent beaucoup de nos habitudes. Par exemple, Internet permet de pratiquer à peu près toutes les langues du monde. On peut aussi dire que l'anglais, l'italien ou l'espagnol ne sont pas utiles non plus, pour un francophone qui n'a jamais l'occasion de pratiquer ces langues.
- Depuis 119 ans, nous prévient-on, l'espéranto n'a pas réussi. On dirait tout aussi bien, avec Victor Hugo:
-
-
- Depuis six mille ans la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs.
- Depuis six mille ans la guerre
-
- Il serait donc inutile de travailler pour la paix, qui n'a pas réussi à s'établir au bout d'un temps incomparablement plus long.
[modifier] Contre
- Les langues construites sont théoriquement plus simples à apprendre vu la simplicité de leur grammaire, mais ceux qui prononcent cet énoncé ne tiennent souvent pas compte de leur diffusion limitée par rapport aux langues naturelles. L'avantage perd beaucoup de force. Par exemple, on ne peut pas louer ou acheter de DVD en espéranto au club vidéo du coin pour entendre parler la langue ni trouver facilement de livres imprimés en interlingua à la librairie. Internet est utile, mais toujours moins que pour une langue naturelle (quantité plus grande de ressources).
- La difficulté de trouver d'autres locuteurs limite l'apprenant. Dans le cas d'une langue naturelle, les voyages d'apprentissage sont possibles.
- Les langues construites se font compétition entre elles, en plus de faire compétition au latin qui a aussi une valeur multiculturelle et neutre. En revanche, l'anglais se démarque de loin des autres langues nationales véhiculaires.
- Malgré la prétention de rester aussi simples que possible qu'ont les langues construites, la question des faux amis paraît impossible à résoudre, vu l'origine latine ou romane de leur lexique, dans de nombreux cas.
- Aucune langue construite n'a jusqu'ici eu de succès important, malgré leur long parcours. Par exemple, l'esperanto existe depuis 119 ans et n'a été adopté par aucune institution autre que l'Akademio de Esperanto. Aucune autre langue construite n'est même connue du grand public.
- Le latin, langue véhiculaire neutre et internationale par excellence dans l'histoire de l'humanité a subi un déclin important, malgré le soutien d'une institution notable, l'Église catholique. Les langues construites, elles, n'ont le soutien d'aucune institution qui leur sont extérieures (pays, organisation, fondation...), c'est-à-dire qui n'ont pas pour rôle principal de faire leur promotion.
[modifier] Voir aussi
- Langue adamique : utopie de résurgence de la langue des premiers hommes (selon le canon biblique)