Le Juif Süss
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Jud Süß (Le Juif Süss) était le surnom de Joseph Süss Oppenheimer. C'est le titre d'une nouvelle publiée en 1827 par Wilhelm Hauff, d'un roman historique publié en 1925 par Lion Feuchtwanger, d'un film britannique de 1934, et d'un film de propagande nazi tourné en 1940 par Veit Harlan ; toutes ces œuvres mettent en scène un personnage principal inspiré d'Oppenheimer.
Le film allemand de 1940, œuvre de ce nom la plus connue, promeut l'antisémitisme nazi ; en revanche, le livre de Feuchtwanger est une condamnation de l'antisémitisme, et son adaptation cinématographique de 1934 est de plus une satire de l'antisémitisme nazi.
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[modifier] Synopsis
La nouvelle originale raconte l'histoire d'un homme d'affaires qui se croit juif, et dont les pratiques malhonnêtes entraînent la trahison d'une jeune fille innocente. En conséquence, selon les lois antisémites en vigueur au XVIIIe siècle, il est arrêté et pendu. Avant son exécution, il apprend qu'il n'est pas juif, mais préfère aller à la potence que de renoncer à la communauté qui l'a élevé.
[modifier] Adaptations au cinéma et au théâtre
La première adaptation cinématographique du Juif Süss a été réalisée en 1934 par Michael Balcon, directeur de production à Gaumont dans les années 30. Contrairement à la version nazie de 1940, c'est une condamnation de l'antisémitisme, et non une justification. La censure britannique n'autorisait pas la critique ouverte des persécutions des Juifs, qui aurait pu créer un incident diplomatique avec l'Allemagne nazie. Le film obtient un succès mitigé en Amérique et en Europe, mais a un grand impact à Vienne, où il est interdit.
Le célèbre film allemand de 1940, réalisé par Veit Harlan sous la supervision de Joseph Goebbels, est une justification de l'antisémitisme, souvent considérée comme l'une des descriptions les plus haineuses des Juifs dans l'histoire du cinéma. Süss y est joué par Ferdinand Marian, avec les stéréotypes nazis du Juif au nez crochu et aux cheveux sales ; contrairement au Süss de la nouvelle, il est vraiment juif. Le Juif Süss de 1940 est un grand succès en Allemagne et à l'étranger. Des violences antisémites sont enregistrées après sa projection à Marseille, entre autres. L'impact du film est tel que Veit Harlan reçoit le prix 1943 de l'UFA. Après la guerre, Harlan est jugé, et se défend en arguant que les Nazis contrôlaient son travail.
[modifier] Voir aussi
- Der Ewige Jude (le Juif éternel), autre exemple de film de propagande antisémite nazie
- Le Juif et la France
- Shylock
[modifier] Liens externes
- Jud Süß, version de 1940 en RealVideo
- (en) The politics of censorship: Britain's "Jew Suss" in London, New York and Vienna - 1934 Historical Journal of Film, Radio and Television
- (en) German Propaganda Archive: Jud Süss extracts from the program of the 1940 movie adaptation.
- (fr+en) Jud Süss (1940) sur l'Internet Movie Database
- (en) Britmovie: Jew Suss (1934)
- (fr+en) Jew Süss, aka Power (1934) sur l'Internet Movie Database