Le Tintoret
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Jacopo Robusti (1518-1594), dit Tintoretto, peintre italien de la Renaissance, que l'on associe au courant maniériste vénitien.
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[modifier] Biographie
Il est né en 1518 à Venise et doit son surnom (le petit teinturier) à son père, Battista Robusti, qui travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien). Élève de Titien, il est réputé pour avoir dépassé son professeur dans la maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière, s'inscrivant ainsi parmi les grands du style vénitien. Avant d'être admis à participer à une œuvre nouvelle, tout élève apprend le métier en copiant le travail du maître. Le garçon est-il trop impatient d'affirmer sa personnalité ? Ou bien le patron a-t-il surpris quelques dessins de lui et l'a-t-il renvoyé de crainte que de pareils débuts ne révèlent un concurrent potentiel ? Toujours est-il que Jacopo ne reste que quelques mois chez Titien. Il s'intéresse aux courants maniéristes toscan, romain et émilien, diffusés à Venise par des artistes comme Sansovino, Salviati et Schiavone. Il avait une grande admiration pour Michel-Ange qui l'a influencé dans sa technique du dessin. Le Tintoret avait une passion pour les effets de lumière : il réalisait des statues de cire de ses modèles et expérimentait l'orientation des sources de lumière avant de les peindre. En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et sous un éclairage différent.
Les œuvres les plus connues de Tintoretto sont une série de peintures de scènes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie dans la Scuola Grande di San Rocco, dont il est nommé décorateur officiel en 1564. Dans ces œuvres de dimensions impressionnantes, le Tintoret réalise des compositions aux « espaces vertigineux et dynamiques » et aux « torsions exacerbées » où domine « un clair-obscur fantomatique et dramatique »[1].
Une comparaison de l'œuvre de Tintoretto Le dernier repas (Ultima cena) avec l'œuvre de Léonard de Vinci qui porte le même nom permet de visualiser l'évolution des styles artistiques à la renaissance. Le traitement par Leonard est très classique. Les disciples sont disposés autour du Christ dans une symétrie presque mathématique. Entre les mains de Tintoretto, le même événement devient dramatiquement torturé. Les silhouettes humaines sont écrasées par l'apparition d'êtres fantomatiques. La scène se passe dans une sombre taverne populaire, où les auréoles des saints apportent une étrange lumière qui souligne des détails incongrus. Le ton est résolument baroque.
Entre 1578 et 1580 il se rend à Mantoue pour travailler au service du duc Guillaume Gonzague.[2] À cause de son immense popularité, Tintoretto dut souvent recourir à l'assistance de ses enfants, Domenico et Marietta Robusti, qui étaient tous deux des artistes confirmés, très influencés par le style de leur père. Dans son atelier ont aussi travaillé Paolo Fiammingo, Ludovic Toeput, Martin de Vos et l'Aliense[2].
Il meurt le 31 mai 1594 à Venise.
[modifier] Œuvres
L'œuvre du Tintoret est immense. En plus des tableaux il a laissé de nombreux dessins préparatoires. On peut citer les œuvres principales suivantes :
- Saint Marc sauvant l'esclave, 1548 (Venise, Academia)
- Saint Roch guérissant les pestiférés, 1549 (Venise, église San Rocco)
- 56 compositions pour la décoration de la Scuola di San Rocco, 1546 à 1587
- v. 1555-1558 Saint Georges et le dragon, huile sur toile, 157,5 X 100,3 cm. Londres, National Gallery
- v. 1562 La découverte du corps de Saint Marc, huile sur toile, 405 X 405 cm. Milan, Pinacoteca di Brera
- La crucifixion, 1565 (Venise, Scuola di S. Rocco)
- Quatre Allégories à la gloire des doges de Venise, 1577 (Venise, palais des Doges)
- Ariane, Vénus et Bacchus (Venise, palais ducal)
- Le Paradis, 1588 (Venise, palais ducal)
- La Cène (Ultima cena) (Venise, église San Giorgio Maggiore)
- Mars et venus surpris par Vulcain 1550 (Alte pinakothek, Munich)
[modifier] Galerie
Saint Marc sauvant l'esclave (1548) Venise |
Le Paradis (1579) Musée du Louvre |
[modifier] Bibliographie
- Traduction des articles anglais et italien le 19/03/2005
- Inventaire du département des arts graphiques. Musée du Louvre www.louvre.fr
- Hervé Loilier, Histoire de l'art, SPADEM, 1994
[modifier] Expositions
[modifier] Notes
- ↑ Critique de Hervé Loilier, professeur d'histoire de l'art à l'École polytechnique.
- ↑ 2,0 2,1 Note biographique du musée du Louvre.
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
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