Les siestes électroniques
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Les Siestes électroniques est un festival musical consacré aux cultures émergentes. Principalement axée autour des musiques électroniques, la programmation se veut riche, ambitieuse et ouverte au grand public. Les Siestes électroniques est ainsi l’un des rares festivals internationaux majoritairement gratuit.
Les concerts se déroulent l’après-midi, en plein air, l’ambiance y est décontractée. Ceux-ci sont complétés par des concerts exceptionnels, plus thématiques, organisés dans les hauts lieux du patrimoine architectural et historique de la ville de Toulouse, ainsi que par des soirées, plus festives, des ateliers pédagogiques, des showcase et une exposition multimédia qui cherche à mettre en lumière, de manière plus ou moins ludique, les relations qu’entretiennent son et matière dans l’art contemporain.
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[modifier] Le concept
Essentiellement gratuit, le festival est l’un des premiers en France à avoir privilégié une écoute « horizontale », diurne, en plein air, en centre-ville. Si aujourd’hui cela peut paraître presque familier tant ce genre d’initiatives se multiplie (festivals Sous la plage à Paris, Aires Libres à Marseille, etc …), à la fin des années 90, il était risqué de parier sur le potentiel tout public des franges les plus avant-gardistes (les plus introverties aussi) des musiques électroniques. Portée par le développement de l’electronica, l’idée de départ était de réussir à croiser accueil chaleureux, lieux cosy et agréables, programmation pointue et public hétéroclite. A l’époque, il fallait imaginer une sorte de croisement entre le festival Aquaplanning à Hyères et le festival Tohu Bohu à Montpellier, un Sonar by day à la française, plus pantouflard, une sorte de chaînon manquant pour clubber familial.
Odile de Plas décrit très bien la naissance de ce type de manifestations :
« Le somnoleur mélomane est une espèce très particulière, apparue au milieu des années 1990. […] A force d’expérience, son rituel est établi : tenue légère de vacancier, lunettes de soleil pour masquer les abus de la veille plus encore que pour se protéger des rayons du soleil, le somnoleur parcourt d’un regard lent l’étendue qui s’offre à lui et, dans un ultime effort, se choisit une place pour la journée. Il n’en bougera plus, ou presque. Quelques allers-retours à la buvette, un bras levé en l’air pour avertir les retardataires de son emplacement seront désormais ses seules activités. Sinon, il lui reste à écouter plus ou moins religieusement les concerts proposés. Souvent, il convie ses amis « rangés » - ceux qui ont des enfants – à venir le rejoindre. Tous ceux qui n’ont plus la chance de pouvoir aller en discothèque ou de courir les festivals. Ces après-midi léthargiques leur permettent d’assouvir en toute discrétion, sous couvert de sortie familiale, leur passion coupable pour ces musiques de jeunes écervelés. En l’espace de dix ans, la sieste est devenue une façon officielle et très établie d’écouter les musiques électroniques. […] Les musiques électroniques ont fait de la sieste leur meilleur avocat, au même titre que les musées d’art contemporain et les salles de concert classique. Ainsi débarrassées de leur zone d’ombre, elles sont devenues respectables. Ecoutables pour tout un public, étonné de découvrir qu’il existait des branches apaisantes. »
[modifier] Les débuts
L’association Rotation porte depuis le début le festival Les Siestes électroniques.
Contraint par un manque de lieux dédiés aux musiques actuelles et de visibilité pour les musiques électroniques en particulier, c’est en 2001 que l’idée d’un festival gratuit, en plein air, germe mais c’est seulement en 2002 que la première édition du festival se tiendra. Ce test grandeur nature était somme toute assez ambitieux puisque 4 week-ends étaient programmés (l’un d’entre eux sera annulé pour cause d’intempéries … les aléas du plein air). Le system D règne alors mais l’appel aux bonnes volontés et aux talents locaux marche et 1500 personnes se retrouvent sur les bords de Garonne, à la Prairie des Filtres.
Est donc décidé pour la prochaine édition de se lancer dans l’aventure festivalière à corps perdu avec notamment une programmation internationale faisant la part belle aux lives.
[modifier] Les développements
- En 2003, Les Siestes électroniques passe de 4 à 3 week-ends, déménage au jardin Raymond VI et la programmation s’étoffe. Déjà sont représentés le Japon, l’Amérique du Nord et différents pays d’Europe, en particulier l’Allemagne. Le premier showcase (Ableton Live) est présenté au musée d’art moderne et contemporain jouxtant le jardin Raymond VI.
- En 2004, les Siestes électroniques passe de 3 à 2 week-ends (le budget artistique n’étant pas extensible…). Le volet showcase est reconduit et deux belles soirées sont organisées à la Chapelle des Carmélites, édifice classé aux Monuments Nationaux.
- En 2005, « les Siestes » reste sur 2 week-ends. Le volet clubbing prend de l’ampleur, un nouveau lieu, l’auditorium Saint Pierre des Cuisines, est choisi pour y organiser des concerts dédiés au piano et la première exposition multimédia est mise en place le temps du festival.
- En 2006, toujours sur 2 week-ends, « les Siestes », désormais reconnu, présente sa formule la plus élaborée : concerts gratuits en plein-air, clubbing, exposition, showcase, atelier pédagogique pour enfants, concerts thématiques et programmation off s’enchaînent à merveille.
- En 2007, une nouvelle formule est à inventer...
[modifier] La programmation
- 2006 : Juan Atkins, Modeselektor, Ada, Justus Koehncke, Legowelt, Kevin Blechdom, Taylor Savvy, Hauscka, Marion Lambert, Daniel Wang, Tellemake, A Hawk and a Hacksaw, Toshiyuki Yasuda, Midi & Demix, Ensemble, Schneider TM, France Copland, Koyote & Goon, Electroluxe, Midaircondo, Krikor, Avia Gardner, Opiate, Juicy Panic
Fréquentation : ~10 000
- 2005 : Thomas Fehlman, DAT Politics, Vladislav Delay, Agf, Marc Collin, Jan Jelinek, Sylvain Chauveau, Modeselektor, DJ Feadz, Bmx, Mike Dred, Rex The Dog, Dexima, Fedaden, Trapist, Brooks, Funckarma, Masha Qrella, Magnetophone, Phonem, Nôze, Daniel Meteo
Fréquentation : ~9 000
- 2004 : Funkstörung, Richard Devine, Lusine ICL, Yoshihiro Hanno, Orchestre de chambre de Toulouse, Sink, Arovane, Suzywan, Dabrye, Donna Regina, Téléfax, Bernhard Fleischmann, Aoki Takamasa, Tujiko Noriko, Gangpol und Mit, Cabanne, D_tekt, Vlador, benge, Jonas Bering, Won, Domotic, The Konki Duet, Softland, ARK, D/JYU
Fréquentation : ~7 500
- 2003 : Sylvain Chauveau, VS_Price, Hensley, Murcof, Colleen, Sogar, Box, Hermann & Kleine, Arco5, Del Wire, Braille & Angström Crew, Apparat, Aoki Takamasa, Miles Whittaker, Aurel, Bmx
[modifier] La presse en parle
- Festival gratuit consacré aux musiques aventureuses, Les Siestes électroniques installent dans un jardin douillet le meilleur de l’électronique.
- En trois ans, Les Siestes électroniques se sont imposées comme l’un des premiers rendez-vous hexagonaux en la matière.
- C’est un mini Sonar à la sauce toulousaine.
- Les Siestes … sont l’un des festivals les plus originaux de France. C’est aussi l’un des plus pointus, avec une formidable programmation.
Les Inrockuptibles, juin 2005
- Depuis 5 ans, Les Siestes électroniques se développent, s'étoffent, expérimentent...
Coda, juin 2006
- Une programmation pointue, audacieuse, aventureuse, qui plus est libre d’accès.
[modifier] Liens externes
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