Louis-Lucien Klotz
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Louis-Lucien Klotz est un journaliste et homme politique français né à Paris le 11 janvier 1868 et mort à Paris le 15 juin 1930.
Juif d'origine alsacienne, fils d'Eugène et de Louise Hayem, frère de Victor Klotz (1836-1906), riche négociant en soiries, il devint avocat à Paris. En 1888, pour populariser l'alliance franco-russe, il fonda un journal illustré, La Vie Franco-Russe. En 1892, il devint rédacteur en chef du Voltaire et entreprit de mener campagne contre la politique de Jules Ferry. L'année suivante, il se présenta sans succès aux élections législatives à Paris. En 1895, il fonda Le Français quotidien, journal patriotique qui absorba le Voltaire.
Après un nouvel échec, il fut très largement élu député de la Somme (circonscription de Montdidier) aux élections générales de 1898, sous la bannière radical-socialiste. Il resta député jusqu'en 1925 et se montra très actif, président de la commission des douanes, puis rapporteur général du budget. De 1925 à 1928, il fut sénateur de la Somme.
Il occupa des postes ministériels de premier plan :
- ministre des finances du 3 novembre 1910 au 2 mars 1911 dans le gouvernement Aristide Briand (2) ;
- ministre des finances du 27 juin 1911 au 22 mars 1913 dans les gouvernements de Joseph Caillaux, Raymond Poincaré et les troisième et quatrième gouvernement d'Aristide Briand ;
- ministre de l'intérieur du 22 mars au 8 décembre 1913 dans le gouvernement Louis Barthou, au moment des manifestations contre la loi des trois ans ;
- ministre des finances du 12 septembre 1917 au 20 janvier 1920 dans le gouvernement Georges Clemenceau (2), il fut notamment chargé de négocier les réparations dues par l'Allemagne, et prononça la formule fameuse : « Le Boche paiera ! ».
En 1924, Klotz publia un livre de souvenirs sur cette période : De la guerre à la paix.
Le 12 juillet 1929, à la suite de spéculations hasardeuses, il fut condamné pour chèques sans provision à deux ans de prison. Il mourut moins d'un an après, le 15 juin 1930, mais ce naufrage devait entraîner sa famille, qui vit saisir l'hôtel du n° 9 rue de Tilsitt qui avait appartenu à son frère.
Certaines sources affirment que sous un pommier à Angers, Louis-Lucien Klotz séduisit son meilleur ami, le jeune Léon Gambetta, alors âgé de 15 ans et que cette expérience homosexuelle devait inspirer un profond dégoût à Gambetta et contribuer à nourrir son antisémitisme. Cette histoire ne peut être exacte puisque Gambetta était né en 1838 et avait donc trente ans de plus que Klotz. Il était en revanche légèrement plus jeune que Victor Klotz. Louis lucien épousera Gabrielle Schwarz.