Marie (fille de Stilicon)
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Marie (384 ou 385 - 407) fut une impératrice romaine de l'Empire romain d'Occident.
Elle était la fille aînée du général Stilicon et de Serena, nièce de l'empereur Théodose Ier. Pour préparer sa succession et la tutelle de ses fils par Stilicon, Théodose la fiança à Constantinople à son fils Honorius. Elle l'épousa à 13 ans en 398, Honorius avait alors 14 ans ; le mariage, purement politique, ne fut jamais consommé, en raison de la jeunesse des époux. Tandis que Serena, Marie, sa sœur et son frère s’installaient dans le palais impérial à Rome, Honorius résidait à Milan.
Au début de l’année 404, Honorius séjourna à Rome pour l’investiture de son cinquième consulat, et retrouva son épouse et sa belle-mère. Il avait alors 20 ans et Marie 19 ans, mais leurs retrouvailles restèrent infécondes.
Outre l'influence de sa mère Serena, connue des historiens, plusieurs explications peuvent être avancés à cette absence d'union :
- la faiblesse de caractère d'Honorius, immature dominé par son entourage. Certains historiens avancent l'hypothèse qu'il était impuissant.
- l'influence hostile d'une cour jalouse de Stilicon, militaire et d'origine barbare. Un héritier de l'Empire ayant du sang barbare dans les veines n'était pas admissible.
- l'influence chrétienne : une religiosité fervente poussait à l'époque de nombreuses femmes de l'aristocratie et même de la famille impériale à faire vœu de virginité, et selon l'observation de Augustin d'Hippone, à répudier le mariage et choisir la vie des anges
D’autres pourtant espèrent que Marie donne une descendance à Honorius, tel le poète Claudien dans son Eloge de Stilicon :
« il [Stilicon] féconde l'empire par le glorieux hymen de Marie ; lui même il promet un aïeul aux Césars (4, 2, 200) »
Sur la trabée que Rome offre symboliquement à Stilicon, Claudien imagine un décor qui montre par anticipation :
« les couches sacrées de Marie, Lutine [déesse des accouchements] occupée à charmer ses douleurs, la jeune épouse assise sur un lit radieux, sa mère à ses côtés, pâle, inquiète et joyeuse à la fois, et les nymphes, couronnées de guirlandes, recevant l'enfant dans leurs bras pour le plonger dans un bassin d'or. On croit entendre sortir de la toile un doux sourire et de faibles vagissements. Déjà l'enfant a quitté le berceau ; ses traits sont les traits de son père : mais, destiné à gouverner l'univers, il apprend de son aïeul, mûri par les années, le grand art des combats. (4,2,350) »
Honorius revint une dernière fois à Rome en 407 pour revêtir son sixième consulat. Mais Marie mourut vierge en février 407, à l'age de 22 ans. Le projet d'union de Théodose symbolisait l'intégration revivifiante de la germanité à une romanité épuisée. Son échec fut le présage du rejet de cette intégration.
Marie fut inhumée chrétiennement à Rome. Les riches ornements qui l’accompagnèrent dans sa tombe furent retrouvés en 1544. Ce trésor est décrit dans la Cosmographia Universalis, VI, 248, Bâle, en 1550[1].
[modifier] Numismatique
Quoique impératrice pendant plus de dix ans, Marie ne fut pas honorée par une représentation officielle sur les monnaies impériales (au contraire d’impératrices à peu près contemporaines comme Aelia Flacilla, épouse de Théodose Ier et sa belle-mère, ou Galla Placidia, sa belle-sœur. Le célèbre catalogue Cohen des monnaies romaines ne mentionne en effet aucun monnaie portant son effigie.
[modifier] Notes
- ↑ Cité par Piganiol dans les sources du Sac de Rome
[modifier] Sources
- Claudien, Eloge de Stilicon
- Les Empereurs romains, de François Zosso et Christian Zingg, 1995, édition errance.
- André Piganiol, Le sac de Rome, publié dans la série Le mémorial des siècles, 1964, Albin Michel
- Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, Paris, 1892
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