Michel Gillibert
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Michel Gillibert (8 avril 1945 - 17 octobre 2004) est un homme politique français.
Homme d'affaires lyonnais à la tête d'un groupe immobilier, sa vie est bouleversée par un dramatique accident d'hélicoptère à l'âge de 34 ans. Il est en effet devenu tétraplégique et en grande partie paralysé, cloué à vie dans un fauteuil roulant.
Après plusieurs mois de coma, il reprend peu à peu le dessus, il dit même « renaître », et crée le Mouvement de défense des grands accidentés de la vie avec l'aide de quelques amis du monde du spectacle tels Jane Birkin, qui en sera la marraine, et José Artur. Il anime une émission sur Europe 1 Vive la vie, aidez-nous. Dès 1984, il est reçu par le président François Mitterrand, qu'il retrouve en avril 1987 dans le cadre de l'opération Ballons, ciel d'espoir au profit de la recherche sur la moelle épinière.
C'est le début de sa carrière politique. En juin 1988 il est fait chevalier de la Légion d'honneur et, peu après, est nommé secrétaire d'État aux handicapés dans les gouvernements de Michel Rocard (1988/1991), d'Édith Cresson (1991/1992) et de Pierre Bérégovoy (1992/1993).
On lui doit notamment la loi d'accessibilité du 13 juillet 1991.
Cette carrière s'achève avec la défaite de la Gauche en 1993 et surtout avec le début des ennuis judiciaires de Michel Gillibert. La justice découvre en 1993 qu'il aurait subventionné cinq associations fictives à hauteur d'environ 1,3 millions d'euros afin de payer certains membres de son cabinet et des dépenses personnelles. Cette enquête donne lieu à un premier procès en 2003 en correctionnelle pour une partie des délits, ceux ne relevant pas directement de ses fonctions de secrétaire d'État, et un second en 2004 devant la Cour de Justice de la République (CJR) seule juridiction apte à prononcer un jugement commise par des membres de gouvernement dans leurs fonctions.
Il est condamné à l'issue du premier procès à 10 mois d'emprisonnement avec sursis et 5 000 euros d'amende. La CJR en juillet 2004 l'a reconnu coupable d'escroquerie au préjudice de l'État et l'a condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis, 20 000 euros d'amende et à cinq ans d'interdiction de vote et d'éligibilité. Très malade, il n'avait pas pu assister à son procès.
Il meurt dans l'isolement et la pauvreté, et est inhumé le 21 octobre 2004 dans la tombe familiale à Baudrières en Saône-et-Loire.