Michel Lajoye
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Michel Lajoye est né le 19 avril 1967 au Dézert (Manche) dans une famille d'ouvriers agricoles.
Michel Lajoye adhère au Front national au début des années 1980 alors qu’il est encore lycéen, mais le quitte rapidement, estimant que ce parti n'est pas assez radical. En 1984, il rejoint l’Œuvre française, puis, l'année suivante, il s’engage dans l’armée. Il devient brigadier-chef, ce qui lui donne accès aux stocks d’armes de sa base.
Il est recruté fin mars 1986 par la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) qui le charge d'infiltrer différents groupuscules d'extrême droite puis les GAL, une organisation anti-ETA, mais il refuse l’opération et déserte. Il est arrêté en janvier 1987 en possession d'armes. Il est condamné en août 1987 à deux ans de prison dont un avec sursis.
Après sa libération, Lajoye est contacté par un ancien membre de l'Œuvre française, Arcini[1], fonctionnaire de l'État chargé d'opérations de déminages. Celui-ci le persuade de mener une série d'actions racistes en Normandie afin de monter les communautés arabes et juives l'une contre l'autre. Effectivement, une bombe déposée par Michel Lajoye explosera dans un café arabe du Petit-Quevilly le 30 novembre 1987 sans faire de blessés. Lajoye et Arcini seront arrêtés au Havre le 10 décembre 1987.
Michel Lajoye a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. Une telle condamnation pour un acte n'ayant fait que des dégâts matériels a été considéré par certains comme particulièrement sévère et a entraîné des protestations de divers milieux politiques[2].
En 2002, Michel Lajoye a publié son autobiographie, Condamné à la prison à vie, aux éditions Dualpha. Elle est préfacée par le terroriste Carlos et postfacée par le militant nationaliste révolutionnaire Christian Bouchet. Michel Lajoye y relate comment l'attentat qu'il a commis entrait dans un plan général de provocation et comment Arcini travaillait selon lui pour les services de l'État.
Diverses actions de solidarité avec Michel Lajoye ont eu lieu qui ont dépassé sa famille politique d'origine. Parmi celles-ci deux pétitions ont demandé sa grâce au président de la République. La seconde a eu lieu après que la Chambre d'application des peines eut refusé sa libération, à l'issue de sa peine de sûreté, à la demande expresse de la Licra[3].
Appel ayant été fait de cette décision, le Tribunal d’application des peines de Troyes est revenu sur celle-ci et a décidé que Michel Lajoye pourrait bénéficier d'une semi-liberté probatoire d’une année. A l’issue de celle-ci, il sera en liberté probatoire pour une durée de sept ans. Le TAP a assorti cette mise en liberté conditionnelle de mesures qui s'appliqueront jusqu'en 2015 :
- « Interdiction d’entrer en relation avec tout parti politique et/ou groupement paramilitaire ou non, d’extrême droite ou prônant la discrimination raciale ou le révisionnisme, de paraître en toute manifestation publique, de diffuser tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle dont il serait l’auteur ou le coauteur qui porterait en tout ou partie sur l'infraction commise le 30 novembre 1987 et s’abstenir de toute intervention publique relative à cette infraction[4] ».
[modifier] Bibliographie
- 20 ans : condamné à la prison à vie, éditions Dualpha, 2002
[modifier] Notes
- ↑ Futur assassin d'Abdelkader Moussaoui, un commerçant algérien de Caen.
- ↑ L'écrivain Philippe Alméras se fera l'écho de celles-ci dans le mensuel gaulliste La Une.
- ↑ Voir Lettre ouverte de Michel Lajoye.
- ↑ Voir « Michel Lajoye sera libre en … 2015 ! »