Michel de Ghelderode
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Michel de Ghelderode est un auteur dramatique belge d'origine flamande et d'expression francophone. Il est né Adémar Martens à Ixelles le 3 avril 1898, et décédé à Schaerbeek le 1er avril 1962. Enterré au cimetière de Laeken.
Auteur prolifique, il a écrit plus de soixante pièces de théâtre, une centaine de contes, de nombreux articles sur l'art et le folklore. Il est également l'auteur d'une impressionnante correspondance de plus de 20.000 lettres. Il est le créateur d'un univers fantastique et inquiétant, souvent macabre, grotesque et cruel.
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[modifier] Biographie
Il est né dans une famille flamande de Bruxelles, mais toutes ses études seront faites en français, pour une raison de promotion sociale.
De son père employé aux archives du Royaume, il gardera le goût pour l'histoire, particulièrement pour les époques du Moyen Âge, de la Renaissance et de l'Inquisition.
“Je me sens vraiment le contemporain de ces gens du Moyen Âge ou de la pré-Renaissance. Je sais d’eux comment ils vivent et connais chacune de leurs occupations. Je suis familier de leur cerveau et de leur cœur comme de leur logis et de leur boutique.”
De sa mère, il retiendra les légendes et histoires des petites gens racontées au coin du feu.
Elevé dans un collège catholique de Bruxelles, l'institut Saint-Louis, il vit dans une ambiance religieuse qui le terrifie, et lorsqu'il perdra la foi en Dieu, à l'adolescence, il continuera à croire aux puissances du mal.
Il écrit: "On m'a trop menacé naguère, mes parents et les prêtres, et ma vie s'est édifiée sur la peur(…) Le prêtre clamait dans l'oratoire où l'on nous rassemblait le soir, pareils à des coupables. Et nous baissions le front. Un vent glacial nous frôlait la nuque et nous redoutions que la porte s'ouvrît et que quelqu'un d'invisible vînt appréhender l'un de nous."
Ou encore: "L'existence du diable est certaine, il suffit de regarder autour de soi. Dieu se manifeste rarement."
Mais de son éducation religieuse, il retiendra les aspects rituels et magiques, théâtraux, pourrait-on dire, qui continueront à nourrir son œuvre et à le fasciner: "le "Merveilleux" de la Bible: Les épées fulgurantes de la gloire divine dans l'Ancien Testament - et l'élégie tragique de Jésus dans le Nouveau ! La "Magie" de la messe: l'encens, la musique, la prière, l'enveloppement des chants et des orgues; les fêtes: Noël, Pâques…, les processions. Le Mystère de la Transsubstantiation, les splendeurs du martyrologe…".
Son père l'emmène à l'Opéra, au théâtre de marionnettes, le Théâtre royal de Toone (dont il participera plus tard à la défense et pour lequel il écrira plusieurs pièces) , il passe du temps aussi à parcourir la Foire du Midi. Les fastes de l'Opéra, le caractère populaire des marionnettes et de la foire seront, avec l'histoire, des sources d'inspiration.
Ses premières pièces, écrites en français, seront jouées tout d'abord en traduction flamande par le "Vlaamsche Volkstooneel”, une compagnie à la fois populaire et d’avant-garde, avant qu'elles ne connaissent après la guerre un succès tel à Paris qu'on parle de "Ghelderodite aiguë". Il sera ensuite supplanté par d'autres pièces qui connaîtront alors le succès dans cette ville, celles de Beckett et de Ionesco.
Mais il sera joué un peu partout dans le monde, à Bruxelles, Rome, Milan, Amsterdam, La Haye, Dublin, Cracovie, en Allemagne, Autriche, Angleterre, Espagne, Norvège, Danemark, Pologne, mais aussi sur d'autres continents, à New York, Chicago, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Bogota, Montréal, Tel-Aviv, et aussi au Japon.
[modifier] Liste des œuvres
- Théâtre
Les dates mentionnées sont celles de la rédaction des œuvres.
- Contes
- La Halte catholique (recueil), 1922
- L'Homme sous l'uniforme (recueil), 1923
- Sortilèges (recueil), 1941
- Divers
- L'Homme à la moustache d'or
[modifier] Citations
- Ghelderode, c'est le diamant qui ferme le collier de poètes que la Belgique porte autour du cou. Ce diamant noir jette des feux cruels et nobles. Ils ne blessent que les petites âmes. Ils éblouissent les autres. (Jean Cocteau)
- avant Ghelderode, la scène était devenue tribune politique, chaire sorbonnante pour dialecticiens, vitrine aux mains de décorateurs, laboratoires pour faux psychiatres, mais les poètes l'avaient désertée. (R. Iglésis)
[modifier] Lien externe
- Site consacré à Ghelderode
- Michel de Ghelderode, film documentaire biographique, réalisation de Luc de Heusch et Jean Raine, 1956, (19 min).
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