Micheline Boudet
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Micheline Boudet est une actrice française née en 1926.
Le nom de Micheline Boudet rime avec celui de trois auteurs qu’elle a servi magnifiquement : Molière, Marivaux et Feydeau.
Elle débute par les rôles de jeunes premières, puis aborde l’emploi des soubrettes. Son rire — que ce soit dans Nicole du Bourgeois gentilhomme où elle succède à Béatrice Bretty, ou dans Zerbinette des Fourberies de Scapin — résonne encore dans les cintres de la salle Richelieu ! Pourtant, la succession de Béatrice Bretty, dans Nicole, se révéla ô combien périlleuse. Louis Seigner, l’inénarrable Monsieur Jourdain, appréciait les rondeurs de son habituelle partenaire et trouvait la « petite Boudet » bien trop frêle à son goût. Mais le rire de Micheline Boudet ressemble à une cascade ou à une fontaine. Un véritable concerto ! Meyer avait dit d’elle : « elle ne sera jamais une Bretty ! » Peut-être fit-elle mieux qu’une Bretty en devenant la « Boudet », légère et spontanée que nous connaissons.
Elle joue Marivaux avec une grâce rare. Elsa Triolet l’a vue dans La Double Inconstance et elle écrit : « l’admirable Silvia, Micheline Boudet, débordante de talent »[1]. Avec Robert Hirsch — venu de la danse comme elle — elle forme un couple comique extraordinaire de fraîcheur et de grâce, de légèreté et de gaieté. Jacques Charon, qui les a mis en scène dans ce Marivaux écrit : « Robert fut un Arlequin d’une bouleversante simplicité. Micheline, de son côté, fut une Silvia d’une naïveté frémissante. J’avais formé un nouveau couple idéal. A chaque représentation, Arlequin et Silvia semblaient inventer du Marivaux en le tirant de leur cœur »[2]. Elle joue encore du même auteur : Lisette du Jeu de l'amour et du hasard (avec Jacques Charon-Pasquin), L'Épreuve...
Plus tard, à l’âge de la maturité, elle aborde Le Prince travesti, toujours sous la direction de Charon. De ce rôle, elle dit : « cette Hortense aussitôt me bouleversa : touchante et pleine d’esprit, prête à l’amour et bientôt écartelée entre cet amour qu’elle a pour Lélio et son amitié pour la princesse, elle me parut la plus humaine de toutes »[3]. Araminte des Fausses confidences qu’elle joua sous la direction de Jean Piat, constitua, selon elle, « l’accomplissement de mes vœux de comédienne »[4]. Ce personnage à qui elle confère beaucoup de charme et de classe, marque l’apothéose de son compagnonnage marivaudien.
Qui mieux qu’elle a interprété les femmes légères de Feydeau ; qu’il s’agisse du Dindon, du Fil à la patte, de Feu la mère de madame ou encore de Mais n'te promène donc pas toute nue, elle a trouvé le ton juste sans jamais tomber dans la vulgarité. Avec elle, la belle époque a trouvé une interprète privilégiée.
Comme son camarade Robert Hirsch, elle a su donner du sens à des mises en scène qui n’en avait pas forcément beaucoup ; comédienne-née, le théâtre se métamorphose grâce à son sens du spectacle. Maurice Descottes évoque un épisode de son interprétation de Suzanne du Mariage de Figaro dans la mise en scène de Jean Meyer : « l’actrice mit en valeur certains effets inédits qui remplirent d’aise les connaisseurs. Presque tous les comptes-rendus critiques font un sort à “l’irrésistible imitation de la comtesse” par Suzanne : “bravo pour son pastiche d’Hélène Perdrière”... Il s’agit bien évidemment là d’un numéro d’actrice, mais un numéro qui n’est pas gratuit puisqu’il a le mérite de bien s’insérer dans l’intrique ». Combien n’en a-t-elle pas sauvé de ces mises en scène poussiéreuses ! Elle-même raconte les difficultés éprouvées par les comédiens pour jouer des pièces en l’absence de toute mise en scène : « Pour ce premier soir comme pour les autres, je dus me reporter aux intentions de l’auteur, les indications de mon cher maître et metteur en scène[5] s’étant à peu près bornées à ceci : “Tu entres par le fond, tu es en bleu, on te poudrera les cheveux, ce sera très joli, laisse-toi aller, tu es le personnage”. Et voilà : dix-huit ans, un rôle très difficile, tout Paris qui guette la “débutante”, et pas un travail sérieux auquel se raccrocher ! »[6].
Jacques Charon parle de la « fine équipe » à propos de la bande qu’il forma avec Hirsch, Boudet, Gence, Piat et Descrières. Peut-être Micheline Boudet a-t-elle manqué de profondeur en n’abordant pas des rôles plus dramatiques. Mais elle symbolise la plus brillante des Comédie-Française en dépit des quelques limites liées aux choix esthétiques dominants à cette époque.
Depuis son départ de la Comédie-Française, elle s’est consacrée au théâtre de boulevard et mène une intéressante carrière d’écrivain ; le théâtre y a fréquemment la part belle.
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[modifier] Formation
- Cours de danse de l'Opéra de Paris
- Conservatoire national supérieur d'art dramatique, classe de Georges Le Roy
- Concours de juillet 1945 :
- 1er prix de comédie classique dans le rôle de Lisette, Les Sincères (Marivaux)
- 1er prix de comédie moderne dans le rôle d'Estelle, Les Deux Écoles (Alfred Capus).
- Concours de juillet 1945 :
[modifier] Carrière à la Comédie-Française
- Entrée à la Comédie-Française le 1er septembre 1945
- Sociétaire le 1er janvier 1950 (414e sociétaire)
- Départ le 31 décembre 1971
- Sociétaire honoraire le 1er janvier 1972
- Rôles :
- Mariane, L'Avare, Molière, mise en scène reprise par Jean Meyer, 16 septembre 1945
- Hyacinthe, Les Fourberies de Scapin, Molière, 20 septembre 1945
- Jeanne Raymond, Le Monde où l'on s'ennuie, Édouard Pailleron, 7 octobre 1945
- une Gitane, Cantique des cantiques, Jean Giraudoux, m.e.s. Louis Jouvet, 18 novembre 1945
- Mariane, Tartuffe ou l'Imposteur, Molière, m.e.s. Pierre Bertin, 22 novembre 1945 ; reprise m.e.s. Fernand Ledoux, 1952
- Lucette, La Bonne Mère, Florian, 6 décembre 1945
- Madeleine, Le Chandelier, Alfred de Musset, m.e.s. Gaston Baty, 11 décembre 1945
- Henriette, Le Voyage de Monsieur Perrichon, Eugène Labiche et Édouard Martin, m.e.s. Jean Meyer, 31 janvier 1946
- Lisette, Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, m.e.s. Maurice Escande, 4 février 1946 (débuts officiels)
- Denise Dentin, Le Pèlerin, Charles Vildrac, 2 mars 1946
- Lucinde, Le Médecin malgré lui, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 14 avril 1946
- Loyse, Gringoire, Théodore de Banville, m.e.s. Denis d'Inès, 26 avril 1946
- Philis, La Princesse d'Élide, Molière, m.e.s. Jean-Louis Barrault, 30 mai 1946
- Chérubin, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, m.e.s. Jean Meyer, 8 octobre 1946
- la Poupée, Noël, Charles Vildrac, 1945
- Rosette, On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset, m.e.s. Pierre Bertin, 1946 ; reprise m.e.s. Julien Bertheau, 1947
- la Soubrette, Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, m.e.s. Pierre Dux, 28 novembre 1946
- Silvia, Arlequin poli par l'amour, Marivaux, m.e.s. Gaston Baty et Jacques Charon, 13 décembre 1946
- Annette, Feu la mère de Madame, Georges Feydeau, à Toulouse, 2 mai 1947
- Blanchette Copini, Les Jocrisses de l'amour, Théodore Barrière et Lambert Thiboust, m.e.s. Jean Meyer, 10 juin 1947
- Lucienne, La Brebis, Edmond Sée, 2 juillet 1947
- Henriette, Les Femmes savantes, Molière, m.e.s. Jean Debucourt, 30 octobre 1947 ; reprise m.e.s. Jean Meyer, 3 février 1956
- Virginie, Un chapeau de paille d'Italie, Eugène Labiche et Marc Michel, m.e.s. Gaston Baty, 9 décembre 1947
- Sylvette Dumas, La Brouille, Charles Vildrac, 21 janvier 1948
- Isabelle, Le Légataire universel, Regnard, m.e.s. Pierre Dux, 1er mars 1948
- un personnage du ballet, Les Espagnols en Danemark, Prosper Mérimée, m.e.s. Jean Meyer, 5 mai 1948
- Angélique, Le Malade imaginaire, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 19 octobre 1948
- Francine, Sapho, Alphonse Daudet et Auguste Bélot, m.e.s. Gaston Baty, 12 novembre 1948
- Lucette, Monsieur de Pourceaugnac, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 24 novembre 1948 ; reprise 1961
- Marthe Bourdier, Le Roi, Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Emmanuel Arène, m.e.s. Jacques Charon, 3 juillet 1949
- Lisette, Louison, Alfred de Musset, 11 décembre 1949
- Angélique, L'Épreuve, Marivaux, m.e.s. Julien Bertheau, 22 février 1950
- Lisette, L'Épreuve, Marivaux, m.e.s. Julien Bertheau, 1949-1964
- Madelon, Les Précieuses ridicules, Molière, m.e.s. Robert Manuel, 23 mars 1949
- Suzette, Le Roi, Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Emmanuel Arène, m.e.s. Jacques Charon, 1949
- Martine, Le Médecin malgré lui, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 14 février 1950 ; reprise 1961
- Vivette, L'Arlésienne, Alphonse Daudet, m.e.s. Julien Bertheau, 23 décembre 1950
- Mademoiselle de Brie, , L'Impromptu de Versailles, Molière, m.e.s. Pierre Dux, 15 janvier 1950
- Julie, Les Temps difficiles, Édouard Bourdet, m.e.s. Pierre Dux, Le Caire, 29 mars 1950
- Mlle de Brie, L'Impromptu de Versailles, Molière, m.e.s. Pierre Dux, 1950
- Silvia, La Double Inconstance, Marivaux, m.e.s. Jacques Charon, 19 septembre 1950
- Valentine, La Paix chez soi, Georges Courteline, m.e.s. Robert Manuel, 21 septembre 1950
- Léone, Un voisin sait tout, Gérard Bauer, m.e.s. Jean Debucourt, 29 novembre 1950
- Celia, Comme il vous plaira, Shakespeare/jules Supervielle, m.e.s. Jacques Charon, 6 décembre 1951
- Lucile, Le Bourgeois gentilhomme, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 31 janvier 1952
- Thérèse, Le Voyage à Biarritz, Jean Sarment, m.e.s. Georges Chamarat, 14 mars 1952
- Lucienne Vatelin, Le Dindon, Georges Feydeau, m.e.s. Jean Meyer, 20 avril 1952
- Zerbinette, Les Fourberies de Scapin, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 5 novembre 1952 ; reprise m.e.s. Jacques Charon, 1956-1970
- Charlotte, Dom Juan ou le Festin de Pierre, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 1952
- Suzanne, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, m.e.s. Jean Meyer, 16 mai 1953
- Rosette, Quitte pour la peur, Alfred de Vigny, 3 juin 1953
- Annette, Poil de carotte, Jules Renard, tournée en URSS, Moscou, 16 avril 1954
- Isabelle, Ergaste, L'École des Maris, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 20 octobre 1954
- Sœur Julie, Port-Royal, Henry de Montherlant, m.e.s. Jean Meyer, 8 décembre 1954
- Rosine, Le Barbier de Séville, Beaumarchais, m.e.s. Pierre Dux, 1er mars 1955
- Nicole, Le Bourgeois gentilhomme, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 15 juin 1956 (à Le Neubpour, dans l’Eure), 23 juin 1956 à Paris, 1968
- Élise, L'Avare, Molière, 6 septembre 1956
- Martine, Les Femmes savantes, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 15 janvier 1956
- Lisette, Les Serments indiscrets, Marivaux, m.e.s. Jean Piat, 17 avril 1956
- La Nymphe, L'Impromptu, Marcel Achard, 9 mars 1957, au Château de Groussay
- Cupidon, La Réunion des amours, Marivaux, m.e.s. Jean Piat, 1957
- Lili, Le Sexe faible, Édouard Bourdet, m.e.s. Jean Meyer, 1957
- Élise, La Critique de l'École des femmes, Molière, m.e.s. Jean Meyer, 1957
- Agnès de Rosenval, Les Trente Millions de Gladiator, Eugène Labiche et Philippe Gille, m.e.s. Jean Meyer, 1958
- Toinette, Le Malade imaginaire, Molière, m.e.s. Robert Manuel, 1958
- Mlle Molière, L'Impromptu de Versailles, Molière, m.e.s. Jean Meyer 1959, tournée au Canada et États-Unis, février-mars 1961
- Agathe, Électre, Jean Giraudoux, m.e.s. Pierre Dux, 1959
- Hortense, Le Prince travesti, Marivaux, m.e.s. Jacques Charon, 1960
- Yvonne, Feu la Mère de Madame, Georges Feydeau, m.e.s. Fernand Ledoux, 1960
- Lucette, Un fil à la patte, Georges Feydeau, m.e.s. Jacques Charon, 1961
- Nicole, La Troupe du Roy, d'après Molière, m.e.s. Paul-Émile Deiber, 1962
- Cléanthis, L'Île des esclaves, Marivaux, m.e.s. Jacques Charon, 1962
- La spectatrice, L'Impromptu du Palais-Royal, Jean Cocteau, m.e.s. Jacques Charon, en tournée au Japon, mai 1962
- Mlle Hervé, La Troupe du Roy, Paul-Émile Deiber, d'après Molière, m.e.s. Paul-Émile Deiber, en tournée en URSS, juin 1964
- la Comtesse, L'Âne et le ruisseau, Alfred de Musset, en tournée en Israël, avril 1965
- Marthe, Le Pain de ménage, Jules Renard, m.e.s. Jean Mercure, 1966
- Mme Gamberone, Un voyageur, Maurice Druon, m.e.s. Jean Piat, 1966
- Armandine, Le Dindon, Georges Feydeau, m.e.s. Jean Meyer, 1967
- Antonia, La Navette, Henry Becque, m.e.s. Jean Piat, 1968
- la Nuit, Amphitryon, Molière, m.e.s. Jean Meyer, en tournée en Egypte, 22 au 30 mars 1965, puis à Paris, 1969
- Araminte, Les Fausses Confidences, Marivaux, m.e.s. Jean Piat, 1969
- Denise, Si Camille me voyait !..., Roland Dubillard, m.e.s. Jean Piat, 1970
- Clarisse Ventroux, Mais n'te promène donc pas toute nue !..., Georges Feydeau, m.e.s. Jean-Laurent Cochet, 1971
- Soirées littéraires :
- Cécile, Il ne faut jurer de rien, Alfred de Musset, 26 janvier 1946
- Églé, La Dispute, Marivaux, 3 & 4, 18 janvier 1947
- Uranie, La Critique de l’École des Femmes (extraits), Molière, 20 octobre 1956
- Mlle de Brie, L’Impromptu de Versailles (extraits), Molière, 20 octobre 1956
- Cléone, Un Comédien envieux, La Croix, 20 octobre 1956
- La Fille, La Fontaine, 10 décembre 1956
- La laitière et le pot au lait La Fontaine, 10 décembre 1956
- Le Curé et la mort, La Fontaine, 10 décembre 1956
- Le loup et l’agneau, La Fontaine, 10 décembre 1956
- Le paradoxe du comédien (extraits), Diderot, 18 février 1957
[modifier] Fictions et autobiographies
- Viens voir les comédiens, éd. Albin Michel, 1997
- La Fleur du mal, éd. Albin Michel, 1993
- Julie Talma, l'ombre heureuse, éd. Laffont, 1989
- Le Roman d'un souffleur, éd. Plon, 1988
- Mademoiselle Mars, l'inimitable, éd. Perrin, 1987
- Ami, amant, éd. Plon, 1984
- Marguerite 1925, éd. Albin Michel, 1982
- Un jeune homme roux, éd. Albin Michel, 1980
- La Baladeuse, éd. Albin Michel, 1979.
[modifier] Cinéma
- L'Homme au chapeau rond de Pierre Bellon (avec Raimu et Aimé Clariond)
- Il n'y a pas de fumée sans feu d'André Cayatte
[modifier] Notes
- ↑ Les Lettres françaises.
- ↑ Moi, un comédien, p. 213.
- ↑ La Baladeuse, p.196.
- ↑ Id., p. 231.
- ↑ Il s’agit de Maurice Escande, metteur en scène du Jeu de l'amour et du hasard.
- ↑ La Baladeuse, p. 121.
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