Ostéodensitométrie
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L'ostéodensitométrie (ou densitométrie osseuse) est un examen médical qui permet de mesurer la densité de l'os, c’est à dire son contenu minéral. Il s'agit de la mesure d'une densité minérale osseuse surfacique (exprimée en g/cm²) et non d'une densité volumétrique.
La densité minérale osseuse augmente jusqu'à 20-30 ans, puis reste constante jusqu'à 40 ans, pour diminuer ensuite progressivement. Ce phénomène intéresse les deux sexes, mais l'augmentatin de densité osseuse est plus importante chez l'homme.
Une densité osseuse faible constitue un excellent indicateur du risque de fracture, qu'il s'agisse de tassements vertébraux ou bien de fracture du col du fémur.
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[modifier] Technique
La méthode de référence pour apprécier la qualité de l'os est aujourd'hui l'absorptiométrie biphotonique à rayons X.
Elle consiste à émettre des photons en direction d’un os, que celui-ci absorbe en partie. Un détecteur de photon est installé de l’autre côté de l’os. Plus l’os est dense, moins nombreux sont les photons qui atteignent le détecteur. On mesure alors ce qui reste du rayonnement après sa traversée de l'os, ce qui renseigne sur sa densité.
[modifier] Sites de mesure
Cette évaluation indirecte de la densité osseuse est faite sur la colonne vertébrale et/ou le col du fémur, qui sont les zones habituelles de fracture chez les femmes ostéoporotiques.Le site vertébral est plutôt recommandé avant 70 ans, le site fémoral après 70 ans.
Dans certaines circonstances, l'extrémité inférieure du radius et la tête du cubitus peuvent être utilisés, par exemple chez les sujets obèses, ou les sujets chez qui il existe du matériel orthopédique au niveau de la colonne vertébrale ou des hanches.
[modifier] Indications (recommandations AFSSAPS, janvier 2006)
Chez la femme ménopausée, il est recommandé devant :
- découverte d'une fracture vertébrale sans caractère traumatique ou tumoral évident,
- antécédent personnel de fracture périphérique sans traumatisme majeur (sont exclus les fractures du crâne, des orteils, des doigts et du rachis cervical),
- antécédents d'hypogonadisme prolongé, d'hyperthyroïdie évolutive non traitée, d'hypercorticisme et d'hyperparathyroïdie primitive.
Chez la femme ménopausée, il peut être proposé devant :
- antécédents de fracture vertébrale ou du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent au premier degré,
- un indice de masse corporelle inférieur à 19 Kg/m²,
- une ménopause précoce (avant 40 ans),
- antécédents de corticothérapie prolongée (plus de trois mois).
Un second examen peut être proposé après l'arrêt du traitement anti-ostéoporotique, ou si des nouveaux facteurs de risques apparaissent dans un délai de trois à cinq ans après la première ostéodensitométrie.
[modifier] Fiabilité de mesure
Exactitude : elle s’exprime par rapport à une valeur de référence théorique et permet de comparer les résultats obtenus avec des appareillages différents. Compte-tenu de la difficulté d’apprécier ce critère, il est recommandé d’utiliser le même type d’appareil pour suivre un patient.
Reproductibilité : l’incertitude est représentée par l’écart-type calculé à partir d’un certain nombre de mesures successives effectuées avec le même appareil. Le coefficient de variation des mesures in vivo est généralement de 1 à 2%, meilleur au niveau lombaire qu’au niveau de l’extrémité supérieure du fémur.
[modifier] Irradiation
L'irradiation est très faible, vingt fois moindre que pour une radiographie pulmonaire. La dose efficace se situe entre 0,5 et 4 millisieverts (mSv). Cependant, cet examen est contre-indiqué pendant la grossesse.
[modifier] Le patient et résultats
Cet examen est réalisé dans un cabinet de radiologie ou de rhumatologie disposant de l'appareillage nécessaire. La densitométrie est réalisée sans injection et sans prélèvement. Il n'est pas nécessaire d'être à jeûn.
L’existence de certaines maladies, en particulier du squelette, ou interventions orthopédiques, peut perturber l’examen : maladie de Paget, arthrose lombaire, scolioses importantes, calcifications aortiques, arthrodèses, prothèses...
Une fois calculée, la densité osseuse (DMO) est comparée à celle d’une population d’adultes jeunes. La différence entre la mesure réalisée chez un individu et la moyenne dans cette population est ce qu’on appelle le T-score, valeur est exprimée en nombre d’écart type. C’est à partir de ce chiffre qu'a été défini l’ostéoporose, selon les grades suivants :
- Normal : T-score supérieur à –1 écart type,
- Ostéopénie : T-score compris entre –1 et –2,5 écart type,
- Ostéoporose : T-score inférieur à –2,5 écart type,
- Ostéoporose sévère : T-score inférieur à –2,5 écart type et présence d’une ou plusieurs fractures.
Une autre valeur figurant sur les compte-rendus d’ostéodensitométrie est le Z-score qui correspond à la différence entre la mesure réalisée chez un individu et la moyenne des sujets du même groupe d’âge.
[modifier] Infos
[modifier] En France
Annuellement, cent trente mille fractures sont provoquées par l'ostéoporose. Depuis le 1er juillet 2006[1], cet examen est pris en charge à 70% par l'assurance maladie sur la base de 39,96€ en fonction de certains critères :
- pour un premier examen :
- pour tous : prise de corticoïdes depuis au moins trois mois, antécédent de maladie ou de traitement pourvoyeurs d'ostéoporose, antécédents de fracture sans traumatisme,
- pour les femmes ménopausées : antécédent de fracture du col du fémur sans traumatisme, ménopause précoce, indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19 et prise de corticoïdes pendant au moins trois mois.
- pour un second examen :
- à l'arrêt d'un traitement anti-ostéoporotique, en dehors d'un arrêt précoce pour effets indésirables,
- chez la femme ménopausée sans fracture, lorsqu'aucun traitement n'a été débuté après une première ostéodensitométrie (qui montrait une valeur normale ou une ostéopénie), un deuxième examen peut être proposé trois à cinq ans après en fonction de l'apparition de nouveaux facteurs de risque.
[modifier] Notes et références de l'article
- ↑ Journal Officiel du 30 juin 2006.
- (en) Cet article est partiellement issu d’une traduction de l’article en anglais : "Dual energy X-ray absorptiometry".
- Vignot E. Du bon usage de l'ostéodensitométrie. Conc Méd 2007 ; 129 : 311-314.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Lien externe
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