Pierre Curillon
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le célèbre sculpteur tournusien Pierre Curillon est né le 16 mars 1866 à Tournus, rue de la Boîterie (quartier de la Madeleine), dans une famille tournusienne de maîtres entrepreneurs et appareilleurs (tailleurs de pierre). Parents : Pierre Curillon et Jeanne Vallière (née à La Chapelle-de-Bragny). Il serait toutefois né le 6 mars d’après Jean Martin et Gabriel Jeanton, auteurs de « Famille notables de Tournus » (paru à Mâcon chez Protat frères en 1915).
Très jeune, il s'initie à la taille de la pierre dans les carrières locales. Âgé d’une douzaine d’années, il travaille aux chantiers de Monsieur Jaugeon (pierre de Chardonnay) puis aux chantiers de Monsieur Perret (carrières de Lacrost). Il donne ses premiers coups de ciseaux pour tailler les pierres des écoles communales de Tournus (entrepreneur : Monsieur Tête).
Jean Martin, alors conservateur du musée de Tournus, lui donne ses premières leçons de dessin et le pousse à poursuivre dans cette direction. Il est « élève du cours de dessin des écoles de Tournus » d’après le bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus pour l’année 1913.
Il poursuit ses études à l’école des Beaux-Arts de Lyon. De 1886 à 1890, il y étudie sous la direction de Dufresne (Dufraine pour Bénézit, 1976) avec l'aide du Conseil général et de la Société des amis des arts de Tournus. Il y réalise deux sculptures aujourd’hui exposées au musée Greuze de Tournus : « Saint Sébastien » et « Virgile ».
En 1890, il se rend à Paris et expose pour la première fois au Salon des artistes français en 1892, un salon auquel il participera jusqu'en 1942 (il sera radié des fichiers de ce salon en 1951). En 1896, il vit à Vanves, au numéro 31 de la rue Larmeroux. L’année suivante, il vit toujours à Vanves, mais au numéro 48 de la rue de la Santé. Il y vit toujours en 1901, en 1904, en 1905. Il vit à Paris, au numéro 82 de la rue de la Tombe-Issoire, en 1908 et 1911.
Il devient peu à peu un statuaire renommé dont le travail est couronné par une médaille d’or au Salon des artistes français en 1908 pour son groupe en marbre « La Piété filiale », œuvre acquise par l'État pour être placée au Petit Palais (le plâtre, daté de 1902, est conservé au musée Greuze de Tournus). Une fête est à cette occasion donnée le dimanche 9 août 1908 dans le salon de sculpture par la Société des amis des arts et des sciences de Tournus pour fêter sa médaille d'or, en présence du premier adjoint Mathey (Monsieur Thibaudet, maire de Tournus, était absent à cette cérémonie car il assistait à la fête du comité radical de Saint-Gengoux-le-National) ; le discours est prononcé par Monsieur Chanay (compte-rendu par « Le Journal de Tournus » le 15 août suivant).
En 1894, il avait épousé Adèle Madesclaire (de Vanves), dont il eut un fils : Jean.
Pierre Curillon est mort le 2 mars 1954 à La Jumellière, commune du Maine-et-Loire.
Ses activités multiples vont de la décoration de monuments civils et religieux (trois églises évangéliques : celle du Bon Secours à Paris et celles de Fontainebleau et d’Argenteuil) à la restauration d’œuvres anciennes. Il contribua aussi à l’édification de nombreux monuments aux morts réalisés entre 1919 et 1925, notamment ceux de Paray-le-Monial, de Lugny, de Cuisery, de Saint-Désert et de Palinges en Saône-et-Loire ; il réalisa aussi à Tournus le monument du Centenaire de 1814, érigé dans le jardin public de l’abbaye.
Ses principales œuvres sont : Patrie (1892), La Liseuse (1894), Victime du Devoir (1896), Le Bûcheron (1899), Le Découragement (1900), statue de Cambacérès (1904), Piété filiale (1908), le monument commémoratif de la mort du docteur Émile Mauchamp à Chalon-sur-Saône (1910), Le Frisson de la Vague (1912), le monument du Centenaire de 1814 à Tournus (1914), Hésitation (1914) et Le Bon Berger (1914).
