Pierre Poivre
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Pierre Poivre (23 août 1719, Lyon - 6 janvier 1786, Lyon) est un agronome français.
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[modifier] Vie
D'une famille de commerçants modestes, il entre chez les frères missionnaires de Saint-Joseph à la Croix-Rousse. Après de bonnes études, à 21 ans, il part en Chine pour évangéliser Guangzhou (Canton), Macao et Fai-Fo en Cochinchine sans grand succès ni grande conviction. Il est renvoyé en France par ses supérieurs.
Mais son goût de l'aventure est le plus fort. Il rejoint l'Asie à bord d'un navire de la Compagnie française des Indes orientales. Le navire est attaqué par les Britanniques et un boulet de canon lui emporte la main droite. Il est soigné sur le vaisseau britannique mais il doit être amputé du bras. Il est débarqué à Batavia (de nos jours Djakarta) qui est alors un centre important de l'exploitation des épices notamment les noix de muscade et des clous de girofle qui, par leur rareté, représentent une richesse fabuleuse jalousement gardée par les Hollandais. Il se met alors en tête d'acclimater ces espèces à l'Île de France (Île Maurice).
Il rentre alors en France pour défendre son idée auprès de la Compagnie française des Indes orientales mais à la suite d'un naufrage, il embarque sur un navire néerlandais qui est attaqué par un malouin, le malouin est lui aussi attaqué par un Britannique. Poivre est alors enfermé à Guernesey. Il arrive en France en 1748 pour repartir l'année suivante.
Il parvient clandestinement à se procurer des plants de muscadiers et de girofliers qu'il confie à Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet (1720-1778) directeur du jardin d'essai de l'Île de France puis repart vers les Îles Moluques mais ne parvient pas à les atteindre et rejoint le Timor où il parvient à se procurer des muscadiers. À son retour à Maurice, il découvre que ses premières prises ont déperi. Quand les nouveaux plants meurent à leur tour une enquête révèle que c'est Fusée-Aublet lui-même qui a saboté volontairement le travail.
C'est Poivre qui persuade Philibert Commerson d'explorer l'Île de France. Il forme également son neveu, Pierre Sonnerat, lequel devient l'assistant de Commerson.
Poivre décide alors de rentrer en France. En 1755 il revient à Lyon. Déjà correspondant de l'Académie des sciences auprès d'Antoine de Jussieu, il est reçu à l'Académie des sciences de Lyon et publie ses aventures les Voyages d'un philosophe qui ont du succès. Il épouse Françoise Robin et est anobli par Louis XV.
En 1766 la compagnie de Indes, en faillite, cède ses colonies à la couronne. Poivre est nommé intendant à l'Ile de France où il crée un des plus beaux jardins botaniques : le jardin de Pamplemousses où il acclimate des plantes des contrées lointaines. Il envoie une nouvelle expédition vers les Moluques qui rapporte alors suffisamment de muscadiers et de girofliers pour mener à bien une acclimatation. Une expédition permettra de varier encore les plants. Poivre ordonne que les plantations ne soient pas limitées à l'Île de France. Elles seront disséminées aux Seychelles, sur l'Île Bourbon (la Réunion) et même en Guyane française.
Il quitte l'Île de France en 1772 pour rejoindre sa propriété de la Fréta à Lyon où il meurt en 1786.
[modifier] Actualité
Une plaque commémorative a été dévoilée au Château de la Freta à Saint-Romain-au-Mont-d'or en 1994 par l'Association Pierre Poivre de Lyon, présidée par l'écrivain Khal Torabully et Madame Vernazobres.
Une allée Poivre sera nommée dans les Dombes en juin 2007.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Jean-Marie Pelt, Les épices, Fayard, 2002
- Olivier le Gouic, "Pierre Poivre et les épices : une transplantation réussie ?", in S. Llinarès - P. Hrodej, Techniques et colonies XVIe-XVIIIe siècles, Paris, S.F.H.O.M., 2005
[modifier] Liens internes
- Liste des parcs et jardins de l'île de la Réunion
- Jardin de l'État
- Jardin botanique de Pamplemousses
[modifier] Lien externe
Poivre est l'abréviation botanique officielle de Pierre Poivre. Consulter la liste des abréviations d'auteur ou la liste des plantes assignées à cet auteur par IPNI |
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