Préquelle

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Le terme préquelle est un anglicisme, francisation du mot prequel, lui-même mot-valise créé à partir du nom anglais sequel (suite) et du préfixe latin « pre » (avant), et apparu dans les années 1990. Le mot français « séquelle » ayant un sens très différent de l'anglais « sequel », la transposition n'est pas pertinente mais s'est largement imposée auprès du grand public ; un terme plus correct serait « antécédant », « précédant » ou bien « prélude », « prologue » (antonymes de « suite »), ou pourquoi pas « pré-suite » pour garder la mise en évidence de la différence de chronologie^[1].

Le terme désigne est une œuvre réalisée après une œuvre donnée, mais dont l'action se déroule avant dans l'univers de fiction. C'est un « épisode précédant mais réalisé après ». Cela pointe la différence entre le déroulement du temps de la fiction et celui du temps réel. Avant cet anglicisme-néologisme, on utilisait des expressions composées comme « retour en arrière » pour désigner ce phénomène.

Les préquelles se retrouvent sous diverses formes, comme dans la littérature, le cinéma, les séries télévisées, ou encore dans l'univers des jeux vidéo.

Quelques exemples de préquelles parmi les plus connues :

Film : Star Wars - Episode I à III, Dumb & Dumberer, Cube Zero (préquelle de Cube), Twin Peaks (préquelle de la série Mystères à Twin Peaks), Batman Begins (préquelle des 4 autres Batman)
Série télévisée : Star Trek : Enterprise
Série animée : Albator 84 (préquelle de Albator 78)
Roman.

De manière paradoxale, le terme est utilisé a posteriori pour des œuvres créées avant l'invention du terme, preuve que le concept est antérieur, et ce qui pose la question de la nécessité d'un néologisme. Il est par exemple utilisé pour des opéras, ou encore Le Silmarillion est considéré comme une préquelle du Seigneur des Anneaux, et de nombreux écrivains se sont penché sur la jeunesse de leur héros après avoir écrit plusieurs aventure à l'âge mûr.

Le terme est d'autant plus paradoxal dans le cas d'adaptation d'œuvres, lorsque ces adaptations se font « dans le désordre ». Par exemple, Espions faites vos jeux (Casino Royale) est le premier roman de Ian Fleming mettant en scène James Bond, mais le film sorti en 2006 (voir Casino Royale (2006)) est considéré comme une préquelle des James Bond… Alors que le roman est « dans le bon ordre » (c'est le premier paru et dans la chronologie de l'univers de fiction), et alors qu'il avait déjà été adapté à la télévision et au cinéma. De plus, l'action du film sorti en 2006 se déroule clairement au XXI^e siècle (au vu des technologies visibles) alors que les premiers films de James Bond se déroulaient pendant la guerre froide.

[modifier] Notes

↑ en français, « pré-suite » évoquerait plutôt une suite écrite avant, donc le symétrique d'une préquelle, il faut en effet se souvenir que le mot le plus important d'une mot composé est à la fin en anglais et au début en français (par exemple « poignée de main » et « handshake ») ; en gardant la notion de mot-valise et en l'adaptant à l'ordre des mots français, on pourrait inventer le terme « post-cédant »