Rébellions de 1837
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Les Rébellions de 1837 étaient une paire de soulèvement armés qui ont eu lieu au Canada en 1837 et 1838 en réponse aux frustrations aux réformes politiques et aux conflits ethniques. Le but-clé partagé était l'établissement du gouvernement responsable.
Les rébellions eurent lieu dans deux colonies canadiennes :
- La Rébellion du Bas-Canada (appelée aussi Rébellion des Patriotes) — un conflit plus large et soutenu par les rebelles Canadiens-français et Canadiens-anglais contre le gouvernement colonial britannique.
- La Rébellion du Haut-Canada — un soulèvement avorté au Haut-Canada contre la clique au pouvoir dans la colonie, connue sous le nom du Family Compact.
La rébellion au Bas-Canada débuta en premier, en novembre 1837, et était menée par Robert Nelson et Louis-Joseph Papineau. Cette rébellion aurait inspirée la rébellion, beaucoup plus courte, au Haut-Canada menée par William Lyon Mackenzie en décembre.
Même si les deux rébellions furent éventuellement écrasées, les réformistes les plus modérés, commes les partenaires politiques Robert Baldwin et Louis-Hippolyte Lafontaine, acquérirent une plus grande crédibilité en tant que voix alternative aux radicaux. Ils furent d'une grande influence lorsque le gouvernement britannique envoya Lord Durham pour enquêter sur les causes de la rébellion. Parmi les recommandations de son rapport, on retrouvait l'établissement du gouvernement responsable pour les colonies ; ainsi, un des objectifs principaux des rébellions étaient atteint à cause de l'incident, malgré la défaite.
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[modifier] Débat historique sur les Rébellions
Les historiens canadiens ne s'entendent pas encore pour dire à quel point les mouvements de réforme au Haut-Canada et au Bas-Canada étaient liés. L'opinion jadis populaire, celui exprimé par Lord Durham, était que les deux mouvements étaient uniques et séparés, coïncidant simplement dans le temps. Cette vue interprète habituellement la Rébellion des Patriotes au Bas-Canada en termes surtout ethniques et culturelles, suggérant qu'il s'agissait premièrement d'un conflit entre nationalistes Canadiens-français et l'élite Anglaise, tandis que la rébellion au Haut Canada serait un conflit entre les idéologies républicaine et monarchiste. De plus en plus, toutefois, cette interprétation est mise en doute par les historiens tels que John Ralston Saul. Saul suggère que les rébellions faisaient tous deux partie du même mouvement répandu pour la réforme démocratique et républicaine ; il attire l'attention sur la très grande correspondance entre les chefs des rébellions, ainsi que l'importance de certains anglophones dans la rébellion au Bas-Canada, comme les frères Wolfred Nelson et Robert Nelson. Les historiens canadiens-français considèrent souvent les rébellions comme faisant partie du premier mouvement international de décolonisation, qui incluait également les États-Unis d'Amérique, Haïti, le Mexique, le Brésil, et plusieurs autres colonies de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale au début du XIXe siècle, ainsi que des mouvements d'indépendance en Belgique et en Grèce.
[modifier] Les Amérindiens et les Patriotes
Au cours des Rébellions les Iroquois de Kahnawake et de Kanesatake ont tenu un discours de neutralité tout en collaborant avec les Britanniques. Or, selon des recherches récentes, il est important de ne pas considérer le geste des Iroquois comme une « trahison » envers les Patriotes, ou comme un acte de loyauté aveugle envers la Couronne.
Indubitablement, le comportement des Iroquois s’explique en partie par une alliance militaire de longue date avec le gouvernement. Ces alliances diplomatiques datent du régime français et ont pour but de souder des amitiés politiques entre les gouvernement et les Amérindiens.
Il est aussi possible de spéculer que la menace gouvenementale d’éliminer les cadeaux annuels (une autre tradition qui date du régime français) et rendue très claire à l'aube des Rébellions semble avoir causé l’apparition d’une loyauté « stratégique » chez les Iroquois afin de défendre leurs intérêts. En habiles diplomates, les 23 chefs de Kahnawake et de Kanesatake pétitionnent d’ailleurs le Gouverneur Colborne quelques années suivant les troubles pour exiger les services d’un « médecin salarié » en soulignant qu’ils ont « montré leur dévouement au Gouvernement de Sa Majesté, nommément dans les deux Guerres avec les États-Unis, et encore récemment pendant les dernières Rébellions ».
Enfin, il faut tenir compte de la nature des rapports entre Iroquois et Patriotes, ainsi que des perceptions que les Iroquois ont développé sur les événements se déroulant dans les campagnes environnantes et dans leurs propres villages. Dans un climat de discordes continues relatives à la terre et de rumeurs angoissantes, le péril de se faire exproprier, qu’il soit réel ou exagéré, a joué un rôle important dans le façonnement d’attitudes et des gestes qui en découlent.
Dans ce contexte fort bien documenté dans les archives, les Iroquois de Kahnawake et de Kanesatake ont profité des Rébellions pour rappeler aux autorités coloniales, aux Patriotes et à leurs voisins « Canadiens » que leur identité collective distincte existe toujours et qu’ils n’ont nullement l’intention de se laisser assimiler et exproprier. Face à cela, il semble difficile d’affirmer que les Iroquois ont simplement été loyaux envers la couronne. Plus exactement, les Iroquois ont décidé d'intervenir en 1837-38 non seulement dans le respect de rapports diplomatiques avec les Britanniques, mais aussi afin de défendre leurs terres et leurs vies, tout en exprimant unanimement leur identité culturelle.[1]
[modifier] Film
Le film 15 février 1839, sorti en 2001, réalisé par le cinéaste québécois Pierre Falardeau, dépeint les derniers jours des Patriotes qui furent pendus le 15 février 1839. Le tournage fut ralenti par l'interférence politique du gouvernement du Canada qui a refusé de subventionner le film, puisque Falardeau est un partisan aggressif de l'indépendance du Québec ; il fut éventuellement capable de tourner le film en le payant de sa poche.
[modifier] Les Mac-Paps dans la Guerre d'Espagne
En 1937, exactement cent ans après la Rébellion, William Lyon Mackenzie et Louis-Joseph Papineau donnèrent leur nom au Bataillon Mackenzie-Papineau, ou les Mac-Paps, un bataillon de soldats canadiens qui ont combattu pour la cause républicaine en Espagne durant la Guerre d'Espagne.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Histoire du Canada
- Rébellion du Haut-Canada
- Rébellion des Patriotes
- Les Rébellions de 1837-38 et les Amérindiens du Bas-Canada
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