Rébellion des Patriotes
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[modifier] Introduction générale
La Rébellion des Patriotes, Rébellion du Bas-Canada, ou tout simplement Rébellions de 1837-38 sont des noms qui ont été donnés à un conflit militaire opposant une partie de la population civile du Bas-Canada (aujourd'hui le Québec) et l'occupant militaire et colonial britannique du début du XIXe siècle en 1837, puis en 1838. Avec la Rébellion du Haut-Canada simultanée dans la colonie voisine du Haut-Canada, elle formait les Rébellions de 1837. Cette lutte armée est l'aboutissement tragique de trois décennies de conflits politiques entre l'Assemblée législative du Bas-Canada et le gouvernement colonial britannique. Le mouvement patriote, mouvement réformiste prit officiellement forme vers 1826, lorsque le Parti canadien se transforma en Parti patriote.
Les études historiques récentes ont permis de jeter beaucoup de lumière sur la nature exacte des événements et de leurs causes. Cette période de l'histoire du Québec est sans doute l'une de celles qui passionne le plus les Québécois à l'heure actuelle.
L'un des ressorts de cet intérêt vient sans doute de la dimension nationale associée à la lutte des Patriotes. S'il est ainsi clair que les leaders patriotes étaient en majorité des québécois d'origine française, il est aussi clair que leurs opposants, les « loyaux », étaient pour l'essentiel d'origine britannique. En effet, la composition sociale était telle qu'il n'aurait pu en être autrement : 75 % à 80 % de la population bas-canadienne était d'ascendance française. Le pouvoir politique et économique était entre les mains d'une oligarchie marchande qui tenait à conserver sa position dominante.
Ces rébellions se doublent aussi d'une dimension sociale puisqu'il apparaît que les rangs patriotes étaient surtout formés de paysans et de sujets britanniques issus des professions libérales (avocats, médecins, notaire, journaliste), opposés aux grands marchands coloniaux et aux membres de l'establishment politique. En même temps, les Patriotes, favorables à des réformes démocratiques qui leur auraient donné les rênes du pouvoir, étaient en butte à une aristocratie jalouse de ses privilèges.
Il est significatif que le bas-clergé ait eu des sympathies pour les Patriotes alors que le haut-clergé se soit associé au pouvoir britannique. Jean-Jacques Lartigue, l'évêque de Montréal, a notamment pris le parti des Britanniques.
Lutte nationale, sociale et politique, ces rébellions relèvent en fait d'une crise globale que traverse alors le Bas-Canada (plus tard Québec) et de nombreuses autres sociétés comme l'Allemagne, la Grèce ou l'Irlande dans la première partie du XIXe siècle.
[modifier] Les Amérindiens et les Patriotes
Au cours des Rébellions les Iroquois de Kahnawake et de Kanesatake ont tenu un discours de neutralité tout en collaborant avec les Britanniques. Or, selon des recherches récentes, il est important de ne pas considérer le geste des Iroquois comme une « trahison » envers les Patriotes, ou comme un acte de loyauté aveugle envers la Couronne.
Indubitablement, le comportement des Iroquois s’explique en partie par une alliance militaire de longue date avec le gouvernement. Ces alliances diplomatiques datent du régime français et ont pour but de souder des amitiés politiques entre les gouvernement et les Amérindiens.
Il est aussi possible de spéculer que la menace gouvernementale d’éliminer les cadeaux annuels (une autre tradition qui date du régime français) et rendue très claire à l'aube des Rébellions semble avoir causé l’apparition d’une loyauté « stratégique » chez les Iroquois afin de défendre leurs intérêts. En habiles diplomates, les 23 chefs de Kahnawake et de Kanesatake pétitionnent d’ailleurs le Gouverneur Colborne quelques années suivant les troubles pour exiger les services d’un « médecin salarié » en soulignant qu’ils ont « montré leur dévouement au Gouvernement de Sa Majesté, nommément dans les deux Guerres avec les États-Unis, et encore récemment pendant les dernières Rébellions ».
Enfin, il faut tenir compte de la nature des rapports entre Iroquois et Patriotes, ainsi que des perceptions que les Iroquois ont développé sur les événements se déroulant dans les campagnes environnantes et dans leurs propres villages. Dans un climat de discordes continues relatives à la terre et de rumeurs angoissantes, le péril de se faire exproprier, qu’il soit réel ou exagéré, a joué un rôle important dans le façonnement d’attitudes et des gestes qui en découlent.
Dans ce contexte fort bien documenté dans les archives, les Iroquois de Kahnawake et de Kanesatake ont profité des Rébellions pour rappeler aux autorités coloniales, aux Patriotes et à leurs voisins « Canadiens » que leur identité collective distincte existe toujours et qu’ils n’ont nullement l’intention de se laisser assimiler et exproprier. Face à cela, il semble difficile d’affirmer que les Iroquois ont simplement été loyaux envers la couronne. Plus exactement, les Iroquois ont décidé d'intervenir en 1837-38 non seulement dans le respect de rapports diplomatiques avec les Britanniques, mais aussi afin de défendre leurs terres et leurs vies, tout en exprimant unanimement leur identité culturelle.[1]
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Rébellions de 1837
- Rébellion du Haut-Canada
- République du Bas-Canada
- Chronologie de l'histoire du Québec
- Chronologie de la rébellion des Patriotes
- Jean-Baptiste Dumouchelle
- Jean-Jacques Lartigue
- Louis-Joseph Papineau
- Journée nationale des Patriotes
- Les Rébellions de 1837-38 et les Amérindiens du Bas-Canada
[modifier] Liens externes
[modifier] Bibliographie
- Histoire des Patriotes, Gérard Filteau, 2003, Montreal : Edition du Septemtrion (édition originale en 1938 et remaniée en 1975)
- The Patriots and the People: The Rebellion of 1837 in Rural Lower Canada, Allan Greer, 1993, Toronto : University of Toronto Press.
- Les Patriotes de Châteauguay (1838), Francine Parent, 1984 : Université de Montréal, Département d’histoire, Mémoire de Maîtrise.
- The Kahnawake Iroquois and the Lower-Canadian Rebellions, 1837-1838: Matthieu Sossoyan, 1999: Université McGill, Département d’Anthropologie, Mémoire de maîtrise Telecharger Ici
[modifier] Filmographie
- 15 février 1839 : de Pierre Falardeau , 2001 , 120 min , Après les soulèvements des Français du Bas-Canada en 1837-1838, plusieurs patriotes sont faits prisonniers par l'armée britannique. Certains sont exilés et d'autres sont condamnés à mort. Le film relate les 24 dernières heures de Marie-Thomas Chevalier de Lorimier ainsi que quatre de ses compatriotes.[1]
- Quand je serai parti... vous vivrez encore est un film québécois sorti en 1999. Réalisé par Michel Brault
[modifier] Sources
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