République autonome juive
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Administration | |||||
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Statut politique | Oblast autonome | ||||
Région | Extrême-Orient | ||||
District | Extrême-oriental | ||||
Capitale | Gorno-Altaïsk | ||||
Chef du gouvernement | Nikolay Mikhaylovich Volkov | ||||
Premier vice-chef du gouvernement | Viktor Spiridonovich Gozhy | ||||
Géographie | |||||
Superficie · Totale |
Classé 64e 36 000 km² |
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Démographie | |||||
Population · Totale (2002) · Densité |
Classé 80e 190 915 hab. 5,3 hab./km² |
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Autres informations | |||||
Langue(s) officielle(s) | Russe, yiddish | ||||
Cadastre | 79 | ||||
Code OKATO | {{{code OKATO}}} | ||||
Hymne | ? | ||||
Fuseau horaire | UTC+10 |
La République autonome juive, ou Birobidjan (Russe: Биробиджа́н; Yiddish: ביראָבידזשאן), est un sujet de la Fédération de Russie situé en Sibérie, sur la frontière chinoise. Le Birobidjan a été fondé à l’initiative de Staline en 1928, avec le yiddish comme langue officielle, en réponse aux revendications sionistes de la communauté juive d'Union soviétique, qui subissait persécutions et pogroms à l’époque où de telles aspirations nationales se heurtaient à la tendance internationaliste du marxisme-léninisme. Il a conservé le statut particulier de « terre d'accueil », (ou d'exil, selon le point de vue) pour les Juifs d'URSS.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Après la révolution russe de 1917, les juifs sont reconnus comme une nationalité au sein de l'URSS. Mais alors que les nationalités soviétiques ont normalement un territoire (il y en a de diverse natures), les juifs n'en avaient pas.
Pensé dès 1928, le Birobidjan est créé en 1934 en tant qu'oblast, sur une initiative de Staline. C'est un territoire autonome, où les juifs sont censés pouvoir organiser une certaine vie nationale. Cependant, dès 1935, le projet semble être freiné.
La population juive ne sera jamais majoritaire. Le yiddish était la langue de la région. L'hébreu, lui, a toujours été plus ou moins interdit par le régime soviétique par hostilité au sionisme et à la religion hébraïque.
Le Birobidjan apparaît donc comme une « entité » politique juive autonome en URSS, à l'époque où une telle entité est également officialisée en Palestine par le mandat de la SdN de 1922 (voir Histoire du sionisme).
Les raisons officielles de la création du Birobidjan sont la volonté de permettre aux juifs soviétiques de disposer d'un territoire pour pouvoir s'y exprimer en tant que nationalité.
L'URSS utilisera également le Birobidjan comme réponse au sionisme. La politique des nationalités de l'URSS prouvait ainsi qu'elle pouvait répondre aux aspirations nationales juives sans en passer par un mouvement que le communisme soviétique réprouvait.
D'autres hypothèses sur la création du Birobidjan ont été avancées :
- Volonté d'écarter les Juifs de la capitale, pour des raisons antisémites. Mais on peut constater que le régime n'a pas essayé de peupler fortement le Birobidjan.
- Volonté de « renforcer » la zone, sur les rives du fleuve Amour, dans l'Extrême-Orient soviétique, historiquement contestée par la Chine. Et donc nécessité de peupler cette région de la Sibérie.
Le projet, dont l'intérêt des dirigeants de l'URSS fut quelque peu réactivé après la création d'Israël en 1948, tomba en désuétude à la mort de Staline en mars 1953. Dès lors, la population juive du Birobidjan ne devait cesser de décroître, tant sous Khrouchtchev que sous Brejnev.
[modifier] Aujourd'hui
Malgré des tentatives d'aide financière sous Gorbatchev, une majorité du peu de Juifs qu'il restait émigra après la chute de l'URSS en 1991.
Le Birobidjan possède toujours le statut de Région Autonome Juive, bien que les vestiges du judaïsme y soient aujourd'hui bien maigres (4 200 Juifs sur une population de 192 000 habitants), se limitant à une synagogue, des inscriptions en yiddish (qui reste la langue officielle), ou encore le journal régional Birobidjan Stern.
Rares sont ceux qui, aujourd'hui y parlent encore cette langue. Sa population est russe à 90 % et on n'y trouve que 1,2 % de Juifs. A présent, seuls quelques vieillards discutant en yiddish sont les derniers témoins de cette histoire "oubliée" du Birobidjan.
[modifier] Voir aussi
- Histoire du sionisme
- l'Aliyah, nom donné à la politique d'immigration des Juifs en Israël.
[modifier] Bibliographie
Robert Weinberg, Le Birobidjan 1928-1996, L'histoire de l'État juif fondé par Staline, Autrement Mémoires, 2000, ISBN : 2862608823
Dr Patrick Braun et Jean Sanitas, Le Birobidjan, une terre juive en URSS, Robert Laffont, 1989, ASIN : 222105928X
[modifier] Lien externe
histoire Reprise d'un article de Libération de 2004