Radio libre
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Une radio libre est le nom donné aux stations de radio FM indépendantes. L'émergence des radios libres se fait dans les années 70 en Europe (France, Belgique, ....), au Canada ....
En France, cela désigne plus précisèment les stations de radio FM indépendantes entre 1981 et 1983. Depuis, le concept désigne plus souvent un type de programme ouvert à l'expression libre des auditeurs.
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[modifier] Offre de radios indépendantes
[modifier] Émergence de la demande de programmes alternatifs en bande AM
Depuis des décennies, les radios indépendantes ont commencé à émettre hors de France (radios dites périphériques), le plus souvent en ondes longues AM (Europe 1, Radio Luxembourg (devenue RTL), RMC) avant de se transformer rapidement en puissantes radios commerciales (en raison de leur succès et leur relative indépendance de ton) concurrentes de la radio publique française. Mais l’exiguïté de la bande AM et leur trop grande portée internationale dans cette bande ne permettait à d’autres programmes de se développer, alors que les solutions techniques s'étaient multipliées à coût réduit pour permettre une diffusion locale sur la bande FM alors pratiquement inutilisée, et qui pourtant offrait la possibilité d'émettre avec une bien meilleure qualité sonore (notamment pour les programmes musicaux).
[modifier] L’expérience des radios pirates locales en bande FM
Aussi, vers la fin des années 1970 se multiplient en France diverses radios associatives (radio verte, radio onz'débrouille, radio bastille...) ou communautaires qui toutes choisissent la bande FM inoccupée pour émettre sans autorisation à bas coût depuis des émetteurs privés installés sur les toits d'immeubles. Si, au départ, les premières radios passent inaperçues, elles rencontre vite le succès auprès des lycéens et étudiants, qui y voient la possibilité de développer une culture alternative, loin de la logique des radios officielles autorisées contrôlées par l’État.
Avant 1981, les stations FM indépendantes sont strictement interdites en France et sont nommées "radios pirates" (une des plus célèbres fut Radio Caroline). Mais il faut reconnaître que ces radios connaissent un succès lié d'abord à la qualité et la richesse de leur programmation musicale, qui tranche avec le formalisme et la "langue de bois" de la radio publique officielle d’alors, et l'exiguïté de l'offre alternative des radios périphériques dont leur programmation était surtout fondée sur l'actualité alternative.
En fait, peu de radios sont réellement pirates, car leur programmation musicale provient souvent des artistes eux-mêmes, et souvent avec l'appui des groupes d'édition musicale qui leur envoie directement les titres pour en assurer la promotion. Le gouvernement demande alors à TDF de faire la chasse à ces radios qualifiées de "pirates", également du fait qu’elles diffusent aussi de la musique sans payer de droit. Cette chasse conduit à la confiscation des matériels mais à de nombreuses protestations de la part des lycéens et étudiants qui y voient aussi une forme de censure, privant nombre d'associations de possibilité de communiquer par leur propre moyen (alors que la radio publique autorisée leur laisse une place insuffisante ou inexistante).
[modifier] La légalisation des radios libres
Ces protestations reçoivent l’appui du Parti socialiste français, notamment à l'approche des élections présidentielles de 1981, où le PS utilise aussi indirectement la voie de ces radios pirates pour se faire entendre, protestant du manque de pluralité et de neutralité sur la radio et la télévision publique. Le candidat socialiste d’alors fait la promesse de légaliser les radios locales libres en France. Cette "légalisation" est une des premières promesses tenues du premier septennat de François Mitterrand.
Cependant, l’absence de réel contrôle des fréquences finit rapidement par causer des nuisances entre radios, parfois à cause d’utilisation d’émetteurs de mauvaise qualité ou d'une course à la puissance, mais souvent car les projets d'exploitation se multiplient en absence de véritable plan de fréquence, avec cependant l’appui et les intérêts financiers des groupes de presse régionaux et nationaux qui voient dans les radios communautaires des menaces à leur recettes publicitaires.
[modifier] Nécessité de régulation
Aussi, après cette date, la bande FM devient l’objet de convoitise de groupes commerciaux et le Gouvernement est sommé, notamment pour des raisons techniques et de confort d’écoute, de mettre de l’ordre et d’attribuer rationnellement les fréquences de la Bande FM. La plupart des stations FM indépendantes historiques (comme "Carbone 14" à Paris) disparaissent. Les stations "élues" entrent de plein pied dans une logique commerciale concurrentielle, et sont placées sous la tutelle de la Haute Autorité de l'Audiovisuel (HAAV), ancêtre du CSA actuel.
Devant la pléthore de demande d’autorisation, la HAAV établit des cahiers des charges concernant les programmes et visant à maintenir une pluralité de contenu (notamment pour la justification des ressources), certains critères de qualité (quotas de programmes d'origine française ou francophone pour défendre la production artistique nationale), le respect de normes techniques pour l'interopérabilité des récepteurs et la stabilité des fréquences autorisées, et une stricte délimitation des zones de couverture et des puissances afin d'éviter les brouillages entre radios voisines, publiques ou non, le respect des droits d'auteur (écoute et contrôle des émissions), une concurrence équitable, et la protection légale des licences autorisées contre les abus.
La radio devient alors un véritable marché commercial concurrentiel dans un cadre légal strict, mais encore critiquable à cause du manque d'indépendance de l’Autorité, notamment en matière de régulation de la télévision (car ses membres sont nommés et révoqués par le gouvernement souvent dans la sphère politique sans faire appel aux professionnels, ceci favorisant trop l'offre publique jugée protectionniste). D’autre part, l’attribution des fréquences ne se fait toujours pas sur la base d'appels d'offres publics ouverts et transparents, la HAAV ne motivant pas toujours ses décision ou appliquant parfois les règles différentes ou changeantes, et impose des sanctions discriminatoires entre radios pour les mêmes faits, souvent à cause du flou juridique dans lequel elle opère et qui nécessite encore trop l'appel au dispositif réglementaire gouvernemental pour faire appliquer ses décisions.
Face à ces critiques, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) sera créé pour remplacer la Haute Autorité avec des compétences accrues, une plus grande indépendance d'action, et un meilleur appui juridique pour appliquer ces décisions. À la régulation par le gouvernement succède alors la régulation par le marché, où le CSA dispose d'un pouvoir de décision plus important mais agit surtout comme un médiateur où intérêts publics et privés sont concertés entre les différents acteurs du marché et avec plus de transparence.
[modifier] Concentration et création de réseaux de radios
L’aventure des radios libres comme espace alternatif de liberté semble alors connaître un déclin inévitable, du moins à Paris. Les autres sont devenues aujourd'hui de puissants groupes de communication (tels NRJ ou Fun Radio) capables de vendre leur programme à nombre de stations locales (qui autrement seraient contraintes ou incapables d’acheter les droits de diffusion à prix prohibitif ou d'obtenir certains marchés publicitaires sans l'apport de la régie publicitaire du groupe).
Certaines radios locales conservent leur nom et une tranche de programmation locale, mais celle-ci se réduit comme peau de chagrin jusqu'à ce que le CSA légalise la concentration des locales en réseaux de radios indépendantes mais alimentées souvent par les mêmes programmes (hormis pour la publicité locale). Toutefois, le CSA doit encore veiller à la pluralité et éviter la création de monopoles par agrégation au sein du même réseau de plusieurs radios autorisées dans le même secteur.
La plupart vont fusionner leurs activités au sein du réseau, ou seront rachetées par celles disposant d'une régie publicitaire plus puissante offrant la couverture demandée par les annonceurs. D’autres vont s’organiser en syndicats non commerciaux permettant à chacune de conserver leur indépendance en terme de programmation, le regroupement permettant de financer des programmes communs ou d’offrir une couverture mieux adaptée aux annonceurs, et d'assurer une promotion mutuelle auprès de leurs auditeurs.
[modifier] Résistance du tissu de radios associatives
Néanmoins des dizaines de radios légales, à vocation culturelle et associatives, ont été autorisées à continuer leurs activités ou se sont créées plus récemment, notamment dans les régions, en marge des logiques commerciales. C’est le cas,par exemple, des stations pionnières Radio " Ici et Maintenant" ou "Radio Aligre" à Paris, d’"Antenne d'Oc" dans le Lot, de RVR (Radio Val-deReins) à Amplepluis dans le Rhône ou de "Radio-Zinzine" dans le Sud-Est. A Marseille "Radio Dialogue" mais aussi dans toute la France et les pays francophones, des radios à vocation chrétienne produisent et diffusent des programmes d'infos religieuses et générales sous le label COFRAC.
En fin 2004, était créé en France le premier Syndicat National des Radios Libres (SNRL). Il s’inscrit dans la continuité de la Charte des radios libres qui regroupait en 2004 plus de 283 radios associatives.
[modifier] Émissions de libre antenne
La libre antenne est un concept d'émission radiophonique qui débute en France au début des années 1990. Elle consiste en une discussion entre l'auditeur et l'animateur, sur un sujet qui lui tient à cœur. L'improvisation est de mise, et le nom vise à reprendre l'idée de liberté de ton sur les premières radios libres.
La première émission publique en France dite de libre antenne provient de l'animateur Maurice, en 1992.
Toutefois, les émissions où interviennent librement et en direct les auditeurs sont largement répandues surtout dans les tranches horaires de soirée. Elles existent sur de nombreuses antennes, et l’expression directe portant souvent sur des questions de psychologie, des problèmes relationnels et affectifs, ou des questions d’actualité et où plusieurs auditeurs peuvent échanger ensemble à l'antenne guidés par l'animateur, a fait le succès des émissions de nuit d’Europe 1, RTL.
Sur les radios destinés aux plus jeunes, elles sont souvent ponctuées de petites annonces et messages personnels, invitations aux soirées, etc. Le thème de la sexualité y est très souvent abordé sans tabou, et l'animateur n'hésite pas à faire de l'humour, ou être complice de farces parfois scabreuses entre auditeurs. Pour motiver les appels, des cadeaux sont souvent offerts à ceux qui passent à l'antenne.
Il s'agit également d'une émission de Fun Radio présentée de 1988 à 2005 par Max, qui animait aussi l'émission télévisuelle C'est pas trop tôt sur M6, jusqu'au mois de juin 2005.