Roland Dorgelès
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Roland Dorgelès (Amiens, 15 juin 1885 - Paris, 18 mars 1973), est un journaliste et écrivain français. Membre de l'Académie Goncourt de 1929 à 1973.
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[modifier] Biographie
Après une enfance triste et pauvre en banlieue parisienne, Roland Lecavelé, dit Roland Dorgelès, rejoint Paris avec ses parents. Il étudie les arts décoratifs, puis se lance dans le journalisme, en collaborant avec différents journaux, dont Messidor, Paris-journal, etc.
Roland Dorgelès fréquente les cercles montmartrois où il rencontre Pierre Mac Orlan. Il est un familier du Lapin Agile et se signale par ses articles dans Le Sourire ou dans Fantasio, mais aussi par ses canulars bien dans le ton et l'esprit de Montmartre du début du siècle. Son canular le plus célèbre reste celui dont Le Lapin Agile fut le théâtre. Dorgelès accrocha un pinceau à la queue d'un âne[1], en sorte qu'il barbouille de diverses couleurs une toile qui fut intitulée Coucher de soleil sur l'Adriatique et signée Boronali qui n'est que l'anagramme d'Aliboron... Le tableau obtint un prix au Salon des indépendants de 1910 !
En 1914, bien que réformé, il s'engage. Il combattra d'abord dans un régiment d'infanterie, sera nommé caporal (et décoré de la croix de guerre). Cette expérience sera la source du roman qui le rendra célèbre, Les Croix de bois, publié en 1919, qui obtiendra le prix Fémina la même année[2].
En 1917, Dorgelès était entré au Canard enchaîné, où il se lia d'amitié avec Henri Béraud et Paul Vaillant-Couturier. Il publia dans ce journal un roman satirique intitulé La machine à finir la guerre. Il écrira des articles dans la même veine et dans le même journal entre 1917 et 1920.
Pour certains de ses articles il utilisa le pseudonyme de Roland Catenoy, mais les plus importants (feuilletons, contes, articles polémiques) parurent sous son nom. Les profiteurs de guerre, les députés, les forces de police furent particulièrement visés, ainsi que ceux qui tentaient de diaboliser les bolcheviques.
Il écrivit une pièce de théâtre, (La corde au cou).
En 1923, il se marie à Hania Routchine, une artiste lyrique d'ascendance russe. Un séjour en Indochine lui inspire Sur la route mandarine. En 1929, il succède à Georges Courteline à l'Académie Goncourt.
En 1939, il devient correspondant de guerre pour Gringoire. Réfugié à Cassis en 1940, puis, à partir de novembre 1942, dans le Comminges, à Montsaunès[3], qui servira de cadre à son roman Carte d'identité, 1945). Il avait cessé toute collaboration à Gringoire en 1941.
En 1954, il est élu président de l'Académie Goncourt, fonction qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1973.
[modifier] Notes
- ↑ L'âne appartenait au patron du "Lapin agile".
- ↑ Ce roman avait obtenu quatre voix au prix Goncourt, mais les académiciens lui avaient préféré (six voix pour) À l'ombre des jeunes filles en fleurs, de Marcel Proust.
- ↑ Dorgelès accueillit son ami Raoul Dufy chez lui pendant un an dans ce village.
[modifier] Prix Roland Dorgelès
Roland Dorgelès fut lontemps président de l'association des écrivains combattants. Chaque année depuis 1996 cette association, en collaboration avec le ministère de la Culture et de la communication, décerne le "Prix Roland Dorgelès" à deux professionnels de l'audio-visuel (radio et télévision) distingués pour leur attachement à la qualité de la langue française. Le jury est actuellement présidé par Michel Tauriac. Parmi les lauréats : Jean-Pierre Elkabbach et Yves Calvi (2006) ; Jacques Pradel et Georges Pernoud (2005) ; Jacques Chancel et Michel Drucker (2004); Frédéric Mitterrand et Patrick de Carolis (2003) ; Jean-Marc Sylvestre et Nicolas Hulot (2002).
[modifier] Bibliographie
- Dernière Relève
- Les Croix de bois (Prix Femina, 1919)
- Le Cabaret de la belle femme (1919)
- Les Veillées du Lapin agile (1920)
- Saint Magloire
- Le Réveil des morts (1923)
- Sur la route mandarine (1925)
- Partir (1926)
- La Caravane sans chameaux (1928)
- Le Château des brouillards (1932)
- Si c’était vrai ?
- Quand j’étais Montmartrois
- Vive la liberté ! (1937)
- Retour au front
- Sous le casque blanc
- Route des tropiques
- Bouquet de bohème
Le Dernier Moussem (1938)
- Bleu Horizon (1949)
- La Drôle de Guerre (1939-1940)
- Portraits sans retouches
- Au beau temps de la butte
- Tout est à vendre
- Le Marquis de la dèche
- Retour au front (1940)
- Carte d’identité (1945)
- Vacances forcées (1945)
- À bas l’argent (1965)
- La banane empoisonnée (1967)
[modifier] Lien externe
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